Baisse du temps de travail (Bad)
LA POUDRE AUX YEUX
DE LA BAISSE DU TEMPS DE TRAVAIL
EN RÉGIME CAPITALISTE
Paru dans Échanges n° 82 (juillet-décembre 1996), page 10.
Source numérique
La question du temps de travail est revenue sur le tapis au mois d’avril 1996. Les médias, la presse syndicale, et le patronat ne vont pas cesser de nous parler des 35 heures, et même des 32 heures, de la semaine de quatre jours… pour créer des emplois. Ce qui est à l’ordre du jour, ce n’est pas la baisse du temps de travail, c’est son utilisation, sa productivité, son allongement déguisé
Les illusions réformistes reviennent au galop et le partage du travail entre tous est remis en selle par la CFDT. Seulement nous savons que toute baisse du temps de travail sera toujours compensée par un accroissement de la productivité, notamment par une meilleure utilisation des équipements.
Pour cela, le patronat veut : plus de flexibilité, de mobilité, le travail 24 heures sur 24, le temps annuel pour n’utiliser la force de travail que lorsqu’il en a besoin. Dans des branches comme la banque et les assurances, il veut supprimer le décret de 1937 qui garantit deux jours consécutifs de repos dont le dimanche. D’ailleurs, ne venons-nous pas d’entendre le patronat allemand revendiquer le retour aux 40 heures ?
Il tente aussi, sous couvert de baisse du temps de travail, d’ augmenter celui-ci par la prolongation du temps de travail pour toucher sa retraite pleine et entière de dix trimestres. Le patronat poursuit cette politique, en brisant ou en révisant les conventions collectives : suppression des jours de congés pour ancienneté et grades, suppression des jours pour maladie d’une journée, renforcement des pénalisations pour absences, notamment dans les accords d’intéressement.
Il y a aussi, dans de nombreux secteurs, des pressions sur l’emploi qui se traduisent par un accroissement des temps de présence bien au-delà des 39 heures, c’est-à-dire des heures supplémentaires non payées. Dans une enquête réalisée par les syndicats de la compagnie d’assurance le GAN, 42,5% des sondés déclarent effectuer des heures non compensées en moyenne de 7 heures par mois. Les syndicats du textile veulent « mettre le paquet » pour les 32 heures ; c’est encore une illusion, quand on sait qu’il se prépare en Europe la liquidation de 850000 emplois dans le textile suite à l’annulation de l’accord multifibres. Ce que cherche le patronat, avec ses lois quinquennale et Robien, c’est à obtenir, sous couvert d’embauche, plus de flexibilité pour justement licencier davantage. La loi Robien est chargée de réussir là où la loi quinquennale a échouée : l’article 39 de cette loi prévoyait que les réductions de charges sociales ne concerneraient que les entreprises qui baisseraient le temps de travail avec perte de salaire.
Comme on ne peut pas attraper le serpent par la gueule, attrapons-le par la queue, c’est la démarche de la loi Robien qui ne parle plus de cette obligation de baisser les salaires pour obtenir d’importantes réductions de charges sociales que le contribuable devra amortir. Comme cette loi parle de réduction du temps de travail assortie de créations d’emplois ou de RENONCEMENT à licencier, parions qu’avec les plans de licenciements en chaîne qui tombent depuis le mois de juillet, les licenciements seront nombreux et les embauches extrêmement limitées. Parions aussi que, sous la houlette de la CFDT et autres, la baisse de salaire se fera par un gel des revalorisations de salaires.
Il faut savoir, que dans certaines entreprises, des accords à temps choisi ou partiel stipulent que le salarié bénéficiaire de cet accord ne peut plus revenir à plein temps : il s’agit donc d’un licenciement partiel.
La saga d’une réduction impossible et toujours d’actualité (1975-1977-1979-1996)L’affaire du « temps de travail » ne date pas d’hier. Cela fait plus de vingt-cinq ans que le patronat fait la chasse aux temps morts, à l’absentéisme. Remontons à 1975 : dès cette année-là, la situation de l’emploi commence à prendre un tournant inquiétant, si inquiétant que les pays européens décident de convoquer une conférence tripartite de l’emploi (syndicats, patronats, et ministres du travail et des finances des pays membres). Bien que le problème de l’emploi soit jugé préoccupant, la conférence se soldera par des
mesures de types classique :
modération de l’accroissement des salaires ;
ralentissement des dépenses publiques ;
le tout accompagné d’un renforcement de la collaboration de classe sous les vocables « d’une plus grande participation des travailleurs à la vie de l’entreprise ». C’est en 1975 que sort le rapport Sudreau sur la « réforme de l’entreprise ».
La participation à la vie de l’entreprise s’est terminée pour des millions d’ouvriers et de salariés au bureau de chômage. Au printemps 1977, une nouvelle conférence tripartite constate (notez le terme) un « encombrement » du marché du travail des demandeurs d’emploi, doublé de la poussée des femmes qui veulent trouver un emploi. La conférence découvre, avec effroi, qu’il n’est plus évident que les futurs investissements permettent d’enrayer la montée du chômage, car l’automation et la rationalisation viennent contrarier cette tendance. Le BIT (Bureau international du travail) fait une déclaration qui confirme cette tendance ; il considère que l’évolution du chômage dans le monde va progresser à la cadence de 100 chômeurs de plus par seconde. En 1979, les ministres du travail des neuf pays européens, après avoir planché sur « la répartition du travail », considèrent après le congrès syndical de Munich, que l’Europe des 35 heures est à l’ordre du jour. Mitterrand lui-même, après son élection, parlera de l’urgence d’aller le plus vite possible aux 35 heures.
Sous le règne du capital, ce n’est point le travail qu’il faut partager, c’est le chômage Marx, parlant de la guerre que se livrent les capitalistes entre eux, disait : «Cette guerre a ceci de particulier que les batailles y sont moins gagnées par le recrutement que par le congédiement de l’armée ouvrière. Les généraux, les capitalistes rivalisent entre eux à qui pourra licencier le plus de soldats d’industrie » (Travail salarié et capital). L’objectif de toutes les conférences, de tous les rapports syndicats-patrons, des réunions tripartites et du bourrage de crâne de la télé et de la presse féminine sur le temps de travail est de faire accepter le « partage du chômage et de la misère » et d’exploiter sans merci ceux qui restent au travail. « La guerre mondiale » que se livrent les capitalistes exige qu’en Europe la productivité rivalise avec celle du Japon, celle des pays du tiers monde. Pour y parvenir, il est nécessaire de briser les rigidités du temps de travail. C’est en ce sens que le rapport Giraudet indiquait : « Certaines catégories d’activité exigent des horaires diversifiés dans l’année : c’est le cas des industries saisonnières telles que l’agro-alimentaire, le tourisme, l’hôtellerie, ou des branches soumises à des irrégularités, telles que le bâtiment et les travaux publics. C’est aussi celui des industries fortement exportatrices dont la production dépend de commandes irrégulières et aléatoires, ou encore des entreprises en contact avec le public, qui doivent tenir compte de la disponibilité de leurs clients (banques, petits commerces, administrations).
Le principe de l’annualisation du temps de travail venait d’être sacralisé par ce rapport. Pour faire face à la concurrence internationale, les capitalistes doivent se doter d’usines ultra-modernes qu’ils devront faire tourner à plein rendement (jour et nuit, pendant les congés, les week-end) pour contrecarrer le phénomène de l’usure prématurée des équipements. Ils veulent une force de travail purifiée, dont on aura éliminé «la maladie, l’absentéisme, la maternité, la vieillesse».
Tous les rapports (Boulin, Lucas, Giraudet) et lois (quinquennale, Robien) sur le temps de travail et son aménagement, conduisent à une meilleure utilisation des équipements et à l’augmentation des licenciements. Citons encore Giraudet : «L’utilisation des équipements, les rigidités de l’aménagement du temps de travail, particulièrement marquées dans notre pays, conduisent à des utilisations annuelles souvent insuffisantes des outillages de plus en plus perfectionnés et coûteux dont les entreprises doivent nécessairement s’équiper». Supportable en période de forte croissance, cette difficulté conduit parfois à renoncer à l’investissement, et donc au développement de la productivité des équipements en période de quasi-stagnation. » Et Giraudet poursuit en avouant sans détour que si le « temps annuel n’est pas utilisé pour dégraisser le personnel à faible productivité (…), il devient alors impossible de financer et de rentabiliser un outil plus moderne si le poids de son amortissement est obéré par sa trop faible utilisation » (page 22).
Le rapport Giraudet avait au moins le mérite de ne pas masquer que la réduction du temps de travail sur le cycle annuel ne serait pas créatrice d’emploi : « Dans la plupart des cas, les diminutions de temps de travail sont partiellement compensées par des gains de productivité. Même dans le cas du travail en continu, il n’est pas nécessaire de recruter à due proportion des heures perdues, car l’équipe supplémentaire absorbe dans un premier temps les renforts ou les équipes de remplacements préexistants. La réduction des temps de travail ne conduit donc jamais à la création proportionnelle d’emplois » (page 23).Il suffit de voir l’accord de chez Whirpool (600 salariés) pour s’en convaincre. L’accord est accompagné d’une baisse d’horaire hebdomadaire, de 37 heures 75 à 36 heures 50. Cette société fabrique des sèche-linge et les variations de commandes sont de 1 à 5 et parfois de 1 à 10 selon les saisons. Avec l’annualisation, la porosité du temps de travail disparaît, l’employeur économise le recours aux intérimaires (350 en automne 94), soit 45 % du personnel. Grâce à la loi quinquennale, qui permet désormais d’embaucher à temps partiel annualisé, l’entreprise va embaucher 40 intérimaires à temps partiel pour sept mois, de juin à décembre. Nous pourrions même prétendre qu’au concassage du temps de travail doit correspondre celui des contrats de travail en tout genre.La campagne actuelle sur le temps de travail, loin de créer des emplois, ne fera qu’aider le patronat à en supprimer sous couvert d’embauche.
G. Bad -octobre 1996
Une trouvaille de Robert Bibeau
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Alvin Toffler avait tord dans son « Choc du Futur » en 1969!
La réduction des heures de travail n’a jamais résulté en augmentation de temps de congé et de salaire horaire.
Tout au plus avons-nous obtenus des heures supplémentaires non payées, une réduction du temps de repos et une érosion continue du pouvoir d’achat des travailleurs et ce, depuis plus de 50 ans.
Le néolibéralisme est un destructeur de mode avéré!
@ Yves
En effet tu as raison et ceci en dit long sur le rôle et la mission de ces futurologues de sornettes.
Nous le disions dans ce temps-là et nous le répétons depuis – la raison d’ëtre de ce mode de production CAPITALISTE n’est pas d’accroitre le mieux être des travailleurs et de leur descendance MAIS de VALORISER LE capital Si en cherchant à valoriser le capital = à le reproduire = à l’accumuler comme disaient les vieux marxistes – il se trouve que l’opération permet une amélioration des conditions de vie et de travail des salariés… Pourquoi pas à condition que cette conséquence secondaire n’entre pas en concurrence vec l’objet ultime de la circulation du capital.
Le NÉOLIBÉRALISME qui n’est nullement un nouveau mode de production n’est que la façon de nommer la phase présente du capitalisme où le capital ne parvient à se valoriser-multiplier qu’en mangeant ses enfants = les prolétaires se suicidant ci-devant.
C’est à la mission de terminer la job d’éradication du mode de production capitaliste en phase néolibérale si tu veux que nous convions les esclaves salariés et aucune élection ne permettra cette élimination-éradication… alors que font les communistes dans cette mascarade électorale ?
Robert Bibeau http://www.les7duquebec.com
@Yves
Pouvoir d’achat, pouvoir d’achat. …. c est un peu comme nos clés de bagnole ; dans les mains d homo erectus ça fini souvent en queu de poisson. ….
« l’armée ouvrière. Les généraux, les capitalistes rivalisent entre eux à qui pourra licencier le plus de soldats d’industrie »
Le travailleur moderne devrait plus souvent penser en ces termes (soldat) car c’est exactement comme cela que les élites le voit et c’est ce qu’il est, nous sommes dans une guerre mondiale, les armes ont été remplacés par des machines, les soldats remplacés par des travailleurs mais le processus est militaire, des gagnants qui jouissent de leurs victoires et des perdants qui crèvent la bouche ouverte.
Le vrai travailleur est mort depuis très longtemps car le vrai travail ne peut pas engendrer d’élite.
Excellent billet qui date en plus de 1996 en plus et en dit long sur l’eveil et la pertinence de notre G-BAD, brillant depuis ses jeunes années ! :))) car en effet, la réduction du temps de travail est l’une des plus grosses arnaques du siècle, depuis les acquis du prolétariat et des travailleurs quant aux congés payés et autres avantages et victoires historiques des travailleurs qu’on aménage aujourd’hui pour mieux les exploiter !
Jadis et beaucoup plus jeune, j’ai connu un type du Bled d’origine plutôt modeste, un Marocain en Europe qui terminait un Doctorat en Chimie, et pendant que je poursuivait mes études en Gestion… de retour au Bled, je l’ai rencontré plus tard par hasard et il m’a raconté qu’il venait de terminer un contrat de travail avec le géant Unilever (produits d’entretien etc…), et qu’il s’apprêtait a lancer sa propre affaire depuis le garage de ses parents, dans un patelin perdu du Nord du Maroc, il avait acheté des cuves d’occasion et les a installé pour faire ses mélanges chez ses parents clandestinement presque au vu des lois, et produisait deux produits différents, d’abord des produits d’entretien qui imitent les grandes marques (couleur, parfum et produits actifs), ensuite, de l’eau distillée pour les radiateurs et les autos, et donc au fil des jours comme il était installé dans ma ville et faisait des allers-retours dans son patelin pour produire, on a beaucoup échangé et il a fini par me demander un coup de main pour l’aider a écouler ses premiers produits…. d’abord dans la plus grosse chaine de supermarchés du pays pour les produits d’entretien, ensuite auprès des revendeurs de pièces auto pour son produit »Eau distillée »…, et ce qui devait être quelques conseils pratiques de ma part s’est transformé en service a plein temps gratuitement durant quelques semaines ! En effet, je l’aide pour les supermarchés sans passer par devoir investir dans la location de stands chez eux, car j’ai pu convaincre un directeur de Merchandising au siège de lui donner une chance et lui réserver un tout petit espace sur les rayons, (moyennant de fournir les certificats de conformité qu’il a pu produire je ne sais même pas comment)…, ensuite, je l’ai pris par la main et je l’ai présenté au plus gros requin de pièces autos du circuit informel chez qui j’achetais mes pièces pour mon auto, un islamiste devenu milliardaire dans ce secteur dont la barbe arrivait a son nombril, et qui cassait le business des plus grosses entreprises structurées dans ce secteur…. car lui, avait les catalogues de tous les constructeurs Européens, et pouvait te fournir la pièce d’origine du constructeur pour moins cher qu’en Europe (grâce a la corruption des douaniers), ou alors un deuxième choix moins cher de la même pièce fabriquée en Italie, ou encore un troisième choix de la même pièce fabriquée en Turquie ou en Espagne ! bref, Aussitôt fini cette mission avec succès a titre amical, »l’ami » en question disparait !! je le reverrais quelques années plus tard en vacances cette fois au bled, encore par hasard !!! il m’invite a visiter son usine flambant neuve dans un quartier industriel de Casablanca, et cette fois, en plus des deux produits en question qui avaient fait sa fortune entretemps et avec seulement deux employés qu’il a fini par installer dans une campagne du nord du pays, dans cette usine casablancaise il faisait depuis 3 ou 4 ans déjà de »l’injection plastique », fabrique des emballages et des contenants pour l’industrie alimentaire, des bouteilles en plastique, bidons etc…. pendant que moi, beaucoup moins chanceux j’avais immigré au Canada et dégringolé socialement et sérieusement, ….et donc lorsque je visite son usine, je suis choqué de voir que le type fonctionne a plein régime avec 6 employés dont il se plaint constamment…! sa formule a été de dégoter ou débaucher un type chef d’équipe avec expérience d’une grosse unité de marque, et lui faire miroiter un avenir radieux et prospère avec lui, et lui demander d’exploiter un max cinq employés payé au salaire minimum, pendant que lui se vantait d’économiser et réinvestir ses profits depuis le premier jour dans les apparts, les terrains, les maisons et les villas ! Bien entendu,. son affaire était prospère en apparence mais chaotique en réalité, et vu comment il stockait sa matière première et la gérait (le plastique en grain) en dizaines de tonnes, je lui disait qu’un incendie pourrait les surprendre et tout emporter et les employés avec en deux heures ! … il sourit et avait déjà un plan pour moi »le Canadien » ….bref, sachant que les pays pétroliers sont ceux qui fournissent la matière première de cette industrie, et donc au Maroc tou est importé d’Arabie Saoudite principalement, il me met au courant des joueurs qui ont le monopole sur ces importations, et des marges indécentes qu’ils font avec eux, et me demande de lui trouver des fournisseurs au Canada, car il pourrait économiser 50% sur la matière première, et cette fois, me rémunérer pour ça »généreusement »…. tout en m’expliquant les différents produits du marché et ceux que le Canada produit et exporte…! Bref, A la vue des conditions de travail de ses employés, et des salaires qu’ils perçoivent, je le challenge un peu la-dessus et lui m’apprend qu’en effet, pour le même travail et production, il devrait tourner normalement avec une quinzaine d’employés au minimum, et s’il voulait être dans les normes 20 ou 25 employés, mais il m’assure qu’ainsi, son affaire ne serait jamais rentable et donc se vantait d’avoir su aménager le temps de travail pour employer les mêmes employés en moyenne 11 ou 12 heures par jour, et qu’en cas de grosses commandes, il fait appel a des extra payé sous la table pour faire tourner un Shift de nuit ! et donc en plus, tiré a quatre épingles tout le temps comme a son habitude, avec des lunettes de vue d’un recteur d’université, son auto de luxe et ses airs de bourgeois trempé…. le type savait comment impressionner et rouler dans la farine se employés, et sur un ton mielleux qui ne s’enerve jamais, leur promet monts et merveilles et carrières…. et d’ailleurs, lorsque je lui demandait comment il a pu financer tout ça, il m’a invité a manger avec un autre gars du Bled qui faisait partie de la même clique en Belgique ou on a étudié, et qui était Directeur général d’une banque de développement Arabe très présente dans le tiers-monde, et a pu obtenir des taux de financement record,….. lorsque je verrais le type en question quelques jours plus tard autour d’un repas (même pas chic), le type me reconnait aussitôt et se souvient de moi et se jette sur moi en me faisant l’accolade…. et me raconte que je suis le bienvenu dans leur banque internationale de développement, a condition de disposer de 30% de mise de fond pour n’importe quel projet que je voudrais lancer ! …. fauché comme d’habitude et sans grandes illusions, et surtout incapable d’avoir les mêmes valeurs d’exploitation du personnel, j’écartais cette possibilité d’office et le remerciait gentiment ! …Bref, au final, je laisserait tomber le faux ami en question juste après mon retour a ma réalité prolétarienne Canadienne …. cela se passait en 2004 je crois ! …
En réalité, le type m’a révélé qu’a chaque fois que l’un de ses employés lui demandait de raccourcir son temps de travail, il attendait deux semaines pour pouvoir le remplacer et le virait aussitôt et sans sommation ! et encore pire, lorsque son superviseur a fini par lui demander lui aussi de travailler moins et de pouvoir disposer de ses Weekends et soirées pour les passer en famille et avec ses enfants, il lui a dit texto, »Aujourd’hui je n’ai plus vraiment besoin de toi, mes employés peuvent faire tourner cette usine tous seuls, et au salaire minimum en plus, dis moi quel est donc aujourd’hui l’apport que tu ramène pour cette entreprise ? »…. le type s’en fendu en excuses et a failli pleurer, et l’a imploré de garder son job car il a une famille, des dettes e des factures comme tout le monde !
Voici donc ce que veut dire travailler moins : c’est réclamer le droit d’êre viré illico !
Merci encore G-Bad pour cette magnifique Analyse qui est encore d’actualité !