Les Allemands de Russie (Yves Caron)

«Plus de 3,5 millions d’Allemands ont péri
au cours de cet exode le plus important de l’histoire mondiale
»

Entretien avec le professeur Yves Caron, auteur du livre Les Allemands de Russie, éditions Dualpha

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26.11.2022-Berger-Perronne-Caron-Germain-English-Italiano-Spanish

(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul ; paru sur le site EuroLibertés)

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Depuis la IIe Guerre mondiale, rares sont les historiens qui s’apitoient sur le sort des populations allemandes…

Je me suis passionné dès ma jeunesse pour l’histoire de cette grande guerre civile européenne doublée d’une inutile et horrible tuerie qu’ont été les deux Guerres mondiales, et je me suis intéressé à la très grave question de leurs origines et des responsabilités respectives des belligérants. Pour cela, je me suis constitué une bibliothèque privée de 30 000 ouvrages en six langues et y ais consacré soixante ans d’études intensives. Licencié d’anglais, d’allemand, de russe et d’histoire, j’ai obtenu en 1978 un Doctorat sur les Allemands de la Volga. J’ai également été détaché aux Relations Culturelles du Quai d’Orsay dans plusieurs pays, puis enfin nommé professeur de Littérature et Civilisation germanique à l’Université d’Abidjan en 1980.

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Qu’est-ce qui vous a incité à vous intéresser aux Allemands de Russie, expulsés après 1945 de leurs terres ?

Je ne m’intéressais pas particulièrement à eux, mais seulement à ce que je considère toujours comme un des plus grands crimes commis par les vainqueurs contre le peuple allemand, lequel est depuis plus d’un siècle l’objet de la haine et de l’envie des « trois gredins » comme les appelait Lénine : l’Angleterre, la France et la Russie tsariste ; ces derniers se partageaient les trois quarts de la planète en accusant la jeune Allemagne de viser à l’hégémonie mondiale, alors qu’eux menaient des guerres coloniales et de conquêtes sur toute la planète. Inutile de dire que comme dans Les trois mousquetaires d’Alexandre Dumas, les trois étaient quatre avec le pire d’entre eux, d’ailleurs : les USA.

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Vous n’hésitez pas à parler de « la plus vaste expulsion de population que le monde ait jamais connu » ; n’exagérez-vous pas un peu ?

Mon propos était de parler de ce crime épouvantable qu’a été l’expulsion de 15 à 18 millions d’Allemands dans des conditions que des Français qui, comme moi, ont fait l’exode de 1940, ont du mal à imaginer. Plus de 3,5 millions d’Allemands ont péri au cours de cet exode le plus important de l’histoire mondiale. Arrivé en Allemagne pour la première fois en novembre 1945 à 19 ans, j’ai eu vite fait de prendre conscience de la terrible tragédie qui était en train de se dérouler à l’Est, dégoûté aussi par les comportement des vaincus de 1940 devenus les occupants de 1945 (200 000 viols selon l’évêque de Fribourg) . Vingt ans plus tard, j’ai formé le dessein de passer sous le « camouflage » du « recul du germanisme » une thèse de doctorat en sachant d’avance les difficultés auxquelles j’allais me heurter.

Est-ce que je n’exagère pas un peu en parlant de la « plus vaste expulsion… » ? Mais pouvez-vous m’en citer une dans l’histoire contemporaine ou ancienne qui ait atteint ces chiffres vertigineux (les échanges de population entre la Turquie et la Grèce en 1921-22 ont touché tout au plus 1,5 millions de personnes.

Essayez de vous représenter l’équivalent en superficie de 35 départements français vidés entièrement de leurs habitants, dépouillés de tous leurs biens – fermes, maisons, appartements, etc. – bref de leur petite patrie (à laquelle nous autres Français sommes tant attachés), de la terre qui, depuis mille ans, appartenaient à leurs ancêtres (quatre fois la superficie de la Suisse).

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Est-ce que les Allemands actuels ont connaissance des souffrances endurés par ces Allemands de la Volga… qui pourtant, comme il est indiqué en couverture du livre « n’avaient, et pour cause !, jamais voté pour Adolf Hitler… » ?

Plus ou moins, mais plutôt moins que plus. En 1945, les vainqueurs se sont appliqués à « rééduquer » avec un formidable succès les nouvelles générations. Un enseignant qui en classe se serait avisé de parler des provinces de l’Est risquait à partir de 1945 de perdre son emploi !

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Yves Caron, Les Allemands de Russie, éditions Dualpha, collection «Vérités pour l’Histoire», dirigée par Philippe Randa, 266 pages.

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7 réflexions sur “Les Allemands de Russie (Yves Caron)

    • 9 avril 2016 à 9 h 54 min
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      Erreur – grave erreur – erreur qui dénote que l’auteur adhère à la propagande des pseudos « libérateurs » du soi-disant « monde libre » suite au Second massacre du capitalisme international. J’ignore qui est ce CARON et je ne veux pas le savoir.
      L’important c’est que ses chiffres et son exposé montrent bien que ces deux guerres mondiales confrontaient deux camps impérialistes devant imposés leur hégémonie – l’un le camp ALLIÉ a gagner et fait payer aux peuples des puissances impérialistes vaincus le prix de s’être trouvé embrigader dans\par la mauvaise alliance.
      Les prolétaires d’où qu’ils soient sont toujours les dindons de la farce impérialiste – et seul le renversement de ce mode de production permettra de mettre fin à la farce macabre
      Je pense que les données du monsieur sont crédibles.
      Robert BOBY Bibeau Producteur Les7duQuébec.com

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      • 9 avril 2016 à 10 h 47 min
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        Rajuste le tir comme tu voudras, il reste que ce genre de documentation et d’hyper-lien, ça fait passablement facho-fachouille. Toi, si cohérent d’habitude… Eh ben, c’est des couacs dans ce genre là qui t’exposent à te faire traiter de temps en temps de rouge-brun
        Prudence. Il y a des dérives, mème en dissidence.

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  • 9 avril 2016 à 12 h 23 min
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    Un « Dieudonniste » un peu , passablement, à peine , juste un doigt (allez j’arrête les synonymes lol) « facho-fachouille » pour certains vous remercie par contre pour cet épisode de l’histoire qui lui était jusque là inconnu.

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  • 1 décembre 2019 à 3 h 30 min
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    Tous vos sites sont TRES INTERESSANTS mais je reçois trop de mails et suis bien convaincu par toutes les idées novatrice !
    C’est par manque de temps que je me désabonne.
    Merci encore

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  • 5 novembre 2022 à 4 h 44 min
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    Entièrement d’accord l’ayant vécu côté maternel. Le pire fut en Pologne et en Tchécoslovaquie. Pour les branleurs qui parlent de fachisme souvenez-vous plutôt de nos massacres comme en Vendée avec notre république dite » française » , des guerres d’Italie et d’Espagne ou avant encore en Alsace du temps du  »varioleux » Louis XIV, de nos  »croisades » et vous aurez une idée de ce qui s’est passé là-bas avec les malheureuses populations.
    Je vous rappelle aussi le livre du Canadien James Bacque  »morts pour causes divers » pour les massacres de prisonniers.
    Enfin pour les indécrottables crétins : le plan Morgentau ressemblant étrangement au grand reset de K. Schwouab :: club de Rome’ et WEF mais en plus brutal.
    Bonne lecture

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