Lettre à Salman Rushdie
ALLAN ERWAN BERGER — Cet article est disponible en anglais, en italien et en espagnole :
Articles du 1 juillet 2023[32595]
Le dimanche 16 décembre vers le petit matin, je fis un rêve étonnant. C’était un soir, dans la cour intérieure d’une grande maison, un banquet. Nous étions nombreux assis là, discutant et festoyant, moi silencieux en coin de table, observant l’ombre et les façades, écoutant d’une oreille distraite les propos qui voletaient à ma gauche.
Soudain le portail s’ouvrit. Une troupe entra, composée de gens divers, au milieu desquels se tenait un homme assez petit, au grand front dégarni et à la barbe taillée, au regard fin encadré de lunettes argentées. Je reconnus Salman Rushdie. Le banquet bruissa, on fit de la place à l’arrivant. Rushdie s’installa.
Une chose m’impressionna beaucoup : dans le sillage de l’écrivain suivait un grand feu pourpre et roux, qui éclairait tout mais ne dévorait rien. Les façades de la maison en étaient transfigurées, et l’architecture apparaissait. Quand Rushdie s’assit, le feu se répandit ; il traversa la table, s’installa sur les bancs, fit torchère au-dessus des plats, rôda autour des verres et des carafes, et nous entoura de toute part si bien que nous étions comme au milieu d’un champ de flammes. Celles-ci dégageaient une chaleur réconfortante.
On posa un couvert et de la nourriture devant le visiteur, puis nous recommençâmes à manger. Au cours du repas, les convives s’adressèrent à l’écrivain avec beaucoup d’amitié, lui offrant de petits discours pleins de reconnaissance. Et toujours le feu se tenait parmi nous.
Quand vint mon tour de parler, je regardai Salman à travers mes lunettes rondes, il me regarda à travers ses lunettes rectangulaires, et cet échange muet me réveilla. Je n’eus donc pas le temps de lui dire ce que je voulais.
Cher monsieur Rushdie…
La première histoire que je lus de vous me confirma dans mon amour de la lecture : c’était La honte, et je n’oublierai jamais ce livre étrange, si doux et fou à la fois, qui me donna une leçon de tolérance et m’introduisit à la compassion. Longtemps le monstre nocturne et hurlant hanta les banlieues de mon imagination, celui qui était la nouvelle forme prise par la terrible Vierge-à-la-culotte-de-fer.
Puis me vinrent sous la main Les enfants de minuit, ouvrage à la poésie souveraine, dans lequel, ayant puisé des éléments du monde familier, vous les souleviez en l’air pour les faire tournoyer et les remélanger à votre convenance, afin de disposer de chimères qui vous serviraient à exprimer au mieux la réalité. « Décidément les pickles et les chutneys de Rushdie sont diaboliques » me disais-je, époustouflé par cette magie romancière ; aussi, quand je vis que vous pouviez en plus être satanique, je me précipitai sur le nouvel ouvrage la bave aux lèvres, et déjà en désir d’écrire à mon tour.
J’appris alors, sage élève étudiant le monde, combien les émigrés peuvent être cahotés et tiraillés de tensions adverses : dépotés d’ici, mal rempotés là, le cul entre deux cultures, les racines à l’air se corrompant, les branches fleurissant n’importe comment. Tous ces gens se battaient contre leur passé et leur avenir jusqu’au fond de leurs rêves. Les versets sataniques m’ouvrirent les yeux sur les grandes contradictions des êtres humains. En me montrant comment agissent les grandes personnes dans le roman puis dans le monde, votre texte me suscita deux réflexions : la première fut que votre vie était devenue elle-même un roman de Rushdie, plein de fureur et de tempêtes, de larmes et de faiblesses, de sales bassesses où tout est renié, et de gestes beaux où tout espoir est rétabli ; la seconde fut que, au prix de votre condamnation et de votre mise à l’écart du monde des humains, vous nous aviez donné une leçon de droiture avec sa conclusion : ça vaut toujours le coup !
Mais ce qui me cloua à la littérature, ce qui me donna irrémédiablement le vouloir d’écrire à mon tour, ce fut le magnifique cadeau que vous fîtes, depuis votre presque tombe, à votre enfant, et à nous les vivants libres. Jamais je n’ai rien lu d’aussi bénéfique à ingérer que l’œuvre intitulée Haroun et la mer des histoires. Ce fut en découvrant un univers entier contenu dans ces lignes que je sentis pour la première fois que se tenait, derrière mes épaules, un être qui m’ordonnait, à moi aussi : « Qul ! » – et depuis combien de temps était-il là ?
Patries imaginaires arriva comme un récapitulatif. Des points furent vissés aux sommets de tous les i. Tout fut dit clairement, de façon à ne pouvoir être ni ignoré ni falsifié. Ce recueil ferma la première époque de ma vie en littérature. Avant, je lisais et vous lisais. Après, je sus quoi faire des années qui me restaient : j’écrirais !
Cinq millions de mots plus tard, mon style semble parvenu à sa forme adulte. Vous et deux autres écrivains êtes logés à demeure dans mon cœur, ô mes ancêtres nourriciers, comme des figurines sacrées devant lesquelles un Romain prie, lorsqu’il va entreprendre une action importante. « Seriez-vous contents de moi ? » vous dis-je parfois.
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Et voici ce que je retiens de votre aventure, monsieur Rushdie : vous avez gagné ! Plus rien ne peut vous être ôté. Votre œuvre est sauve, ceux qui vous ont attaqué ont raté le moment de vous tuer avec profit ; le feraient-ils aujourd’hui que tout ce qui réfléchit et crée de par le monde, tout ce qui combat le néant, se dresserait pour mépriser bien haut les assassins et leurs commanditaires, et dénoncer la perniciosité de la prétendue fatwa dont ils se réclament, cette fatwa véritablement satanique à propos de laquelle vous avez dit, en chaire, dans la chambre d’écho nommée King’s Chapel : « Une fois de plus, le mal prend l’apparence de la vertu et les croyants sont trompés. » (Joseph Anton). Tous ceux qui devaient vous trahir, trahir ce qu’ils étaient, ou trahir ce qu’ils disaient, l’ont fait, et nous savons pourquoi et comment ils l’ont fait ; ils ne sont plus en état de nous empoisonner avec leurs mauvaises paroles : leurs démons ont été nommés.
Vous avez balancé Haroun dans la gueule des puritains, qui n’ont su que vociférer, et réitérer leur condamnation, oubliant au passage que jamais un couteau n’a vaincu que de la viande, tandis qu’une idée ne peut être abattue que par une autre, et que toutes deux volent tandis que les censeurs et les découpeurs rampent – voyez, de Youssef Chahine, la conclusion exultante du Destin.
Vous avez gagné ! Vous êtes dès à présent sur les marches qui mènent au temple de l’Histoire ; votre place y est réservée, votre nom sera honoré, ceux de vos ennemis seront mis au rang des choses vaines. Vous avez enfoncé un coin dans les lignes des salopards, et les fruits de cette haute action se répandront longtemps encore après votre mort.
Vous avez gagné parce que nous sommes là, nous les lecteurs, et parmi les lecteurs il y a nous qui écrivons, grâce à vous, en bondissant depuis les places que vous avez débroussaillées pour aller batailler à notre tour dans les fourrés barbares. Alors non seulement votre assassinat serait néfaste à la cause de vos ennemis, mais votre descendance en esprit témoigne dès aujourd’hui de votre puissance et de la fertilité de votre attitude. Non vous n’avez pas écrit en vain. Je sais maintenant ce que représente, dans mon rêve, ce feu pourpre et roux qui éclaire tout et ne consume rien : c’est votre œuvre, ô père.
Du coup, on se sent mal d’avoir pas lu Rushdie comme moi ! même si j’ai en tête un bon résumé de son best seller, qui a fait couler autant d’encre et de sang ! …Très bel hommage que vous lui rendez a cet enfoiré et doué pour l’écriture qu’est ce sacré Salman Rushdie :)))…. Enfoiré, parce que l’islam d’inde et du Pakistan, et celui d’Iran, ont occupé les devants de la scène médiatique et intellectuelle depuis la révolution de Khomeini et la parution des Versets Sataniques, et ont fini par contaminer le Sunnisme aussitôt, qui a lui chargé le Wahabisme de représenter celui-la ! Que de mauvais représentants de l’Islam que tous ceux-la, et même Rushdie au fond, n’avait pas besoin de cibler l’islam Pakistanais, Indien ou Chiite de manière aussi chirurgicale pour annoncer son éloignement ou rupture avec la religion et finir avec une »Fatwa » ou fausse fatwa en tous cas, qui n’a aucune base juridique en Islam, ou dans le Coran, et qui fut la plus grande arnaque du siècle faite aux pauvres musulmans !
J’ai moi-même rompu avec la religion et l’Islam, mais de manière bien plus élégante et »classe » je dirais…! et ce que je déplore surtout de la manière que Rushdie l’a fait, c’est l’héritage qui s’en suivi ! comme ces manifs autour de carricatures du Prophète, le massacre de Charlie-hebdo, et le reste, encore aujourd’hui, il y a ceux qui veulent brûler le Coran en public, qu’ils le fassent si ça leur chante, mais face a eux, on a des populations embrigadés par un faux islam qui se soulèvent et tuent des innocents, depuis que Khomeini et Rushdie, nous ont accablé tous les deux de cette mauvaise pièce de Théâtre, et même si évidemment j’aurais pris la défense de Rushdie depuis le début…car croyez-le ou pas, le sunnisme Maghrébin et même du moyen-orient, n’a jamais condamné Rushdie a l’époque, au contraire, il l’a défendu mais beaucoup plus secrètement pour ne pas se faire accuser d’hérésie, car le Sunnisme, tolérant en grande majorité, »Coraniste » et fondamentaliste, politique et diplomatique aussi, et adossé a la raison et au Soufisme juge que de toutes façon, les insultes aux prophètes, au Coran, ou le blasphèmes, ou encore l’évocation des véritables versets dits Sataniques de l’Imam Tabari, n’affectent en rien la foi, le Coran prescrit très clairement deux réponses a ces attaques contre l’islam : la première »Ignorez-les » ou »Ne leur répondez pas », ou encore »Abstenez-vous d’engager la polémique » etc…. et la deuxième, claire comme l’eau de Roche pourtant »Il n’y a pas de contrainte en religion, celui qui veut croire croit, et celui qui ne veut pas croire, qu’il le fasse »… bref… toute cette déferlante Iranienne suite au bouquin de Rushdie aura pour conséquence de changer le Sunnisme radicalement, a commencer par les enfoirés de frères musulmans en Égypte qui ont supporté Khomeini et sa Fatwa !
Depuis quelques temps déjà, cette histoire provoque d’autre remous en Scandinavie, en Suède, en Norvège principalement, avec les extrémistes de Droite qui veulent brûler le Coran comme de gestes de provoc a ce qui reste de plus calamiteux dans ce monde musulman, et ces derniers qui forcent leur gouvernements a réagir face a la Suède et la Norvège officiellement ! Tout ceci est un gâchis sans nom, et la conséquence de ceci fut que les réfugiés de tous pays musulmans qui ont obtenu l’Asile depuis les guerres dans leur pays, subissent une féroce repression et racisme, car c’est tout le Coran et l’islam qui sont accusé de semer le mal, et je ne suis pas d’accord a fond avec cette idée…vous l’aurez deviné bien entendu !
l’Islam n’est pas plus arriéré que le Christianisme ou le Judaïsme ! mais son problème réside dans sa puissance autre que religieuse ou théologique, sa force depuis le premier jour provient de la langue Arabe, la plus moderne et la plus incisive, et la plus développée des langues du bassin Méditérranéen a vrai dire ! et qui soit celle qui a donné a l’islam et a la religion toute sa puissance et son poids ! Qui l’aurait cru possible ?! eh bien, croyez-le ou pas, c’est la pure vérité, et cela m’a pris une vie pour le comprendre enfin !
la langue Arabe, est la langue la plus évoluée, la plus récente aussi, la plus moderne, et la plus perspicace et intelligente des langues vivantes de cet espace Méditerranéen ou Indo-Européen ! Elle n’est pas venue de nulle part, mais du cumul et de la synthèse de toutes les langues savantes du proche et Moyen-orient, du Grec aussi, de l’hebreux, des langues anciennes comme l’Araméen etc…. et le génie du Coran est de l’avoir écrite ! lorsqu’au tout premier demi siècle de l’Islam, ils allèrent en Perse en prosélytes et en conquérants, ceci provoqua un effondrement et un choc culturel invraisemblable :Comment se fait-il que des bédoins a peine civilisés puissent manier le verbe et la grammaire, les concepts religieux et le reste aussi facilement ?! Comment leur est venu tout ceci ?! Cette langue est visiblement aussi développé que le Perse, l’hebreux et l’Araméen, elle se hisse et se faufile de manière déconcertante autant dans nos langues que nos percepts et nos concepts linguistiques ou religieux et ceux des hébreux ou des chrétiens ! le Perse est tout de suite presque abandonné en Iran et toute la perse, après la défaite des sassanides et leur empire, et la conversion massive du peuple a l’islam, ou plutôt semi-conversion très exactement, car désormais, on adoptara l’ecriture Arabe pour écrire le Perse ! et ceci fut l’un des premiers chocs de civilisations qui a eu un impact majeur dans l’histoire !
l’Islam, a en quelque sortes, matérialisé pour la toute première fois de l’histoire, le tout premier choc des civilisations, entre occident des »Rums » (Romains), et Orient »Arabo-musulman », même si les Arabes ethniquement n’étaient qu’une toue petite minorité, leur langue est devenue en un siècle, la langue officielle de tout l’orient, de l’Égypte, de l’Afrique du Nord et du Maghreb aussi ! 14 siècles avant que nos auteurs modernes n’écrivent sur le choc des civilisations et ne croient surtout qu’il vient tout juste d’avoir lieu ! Alors qu’au fond, il était la depuis tous ces siècles.
Tout ceci relève de Choc frontal de cultures, et de peuples, et donc de civilisations, et non pas de religions qui elles, n’ont fait que matérialiser la guerre, les Dieux et les objets de ces guerres, et le font encore aujourd’hui encore plus qu’hier, car aujourd’hui, les deux camps se sont radicalisés et utilisent tous les la religion pour ça ! Au Pakistan, ou l’Islam est un mélange de Salafisme et de Wahabisme, et d’interprétations radicales, cet Islam est perçu partout dans le monde Arabe comme une caricature de l’islam, un folklore et une parodie de la religion, car les Pakistanais ont u problème politique et identitaire avant tout et après tout depuis qu’ils ont un pays indépendant de l’Inde, et depuis que se déverse sur ce pays pauvre, des ethnies et des minorités par millions depuis cette date, et ou la religion est devenue forcément Extrémiste, Anarchique et Jihadiste face aux extrémismes de tous poils de la région, Hindouisme extrémiste, Chiisme politique extrémiste, et wahabisme importé d’Arabie Saoudite extrémise aussi, Alors que ces pauvres taré du Pakistan sont des Asiatiques avant d’être de qu’ils sont, des peuples qui se contentent de peu, et travaillent comme des forçats pour manger ! la religion n’a fait qu’aggraver leur cas !
Salman Rushdie, est très certainement un auteur de grand talent, il est aussi un Type exceptionnel par son courage de se tenir droit face a ceux qui veulent lui faire la peau… Mais, j’espère qu’il mesure un peu ou son audace littéraire nous a conduit… car il aurait pu au moins engager un dialogue avec les siens, et leur expliquer en quoi ils honorent pas leur religion, mais au lieu de ça, il en rajoute parfois ! même si je suis révolté contre le dernier attentat a sa vie récemment ! il est un peu con ce type, car s’exposer ainsi alors qu’il sait que beaucoup encore lui courent après est du suicide presque, et je lui en veut un peu pour cela aussi !
Merci d’avoir compris mon point de vue, et j’espère que je lirais un jour ses bouquins ! :))) Cette histoire de Versets Sataniques n’est d’ailleurs qu’une toute petite portion des contradictions de la religion et de l’islam, la doctrine quoi, car la Sira du Prophète regorge de Tabou qu’on a tu depuis toujours et que le hagiographes ont passé sous silence, car, ceci fut l’occipation je dirais des savants et théologiens depuis le début a ce jour, sur des siècles, pour nous confectionner justement l’Islam bon chic bon genre qu’on connait….! bref…:)))
Merci pour ce témoignage envers ce grand écrivain que vous donnez envie de lire ! :))
Croyez-moi mon cher Allan Erwan Berger, si je vous dis qu’a ce jour, la langue Arabe est le plus grand défi au monde Arabe, a l’islam aussi, et aux plus éminents spécialistes de cette langue issus pourtant de chez nous ! et la meilleure, croyez-le encore ou pas, c’est encore le Coran qui en constitue toujours la reference et la source des maux de têtes mais aussi de la beauté de la langue ! Nous avons eu des monuments de la littérature Arabe pendant des siècles, les plus modernes en tous cas, ont voulu se moquer de la langue du Coran, ou ont été jusqu’à la corriger sans provoquer les émeutes qu’on connait aujourd’hui suite a l’Épisode Khomeini-Rushdie, comme l’écrivain Taha Hussein pour ne citer que lui, et certes ce prodige aveugle en plus et marié a une française je crois, progressiste, ayant fermé des écoles coraniques ou réclamé la fermeture du »Vatican » Égyptien Al Azhar l’institution religieuse tournée en clergé presque interdit en Islam en principe, mais mal lui en prit, car il s’est ramassé avec une pluie de critiques aussi malgré tout ce qu’il a pu faire pour son pays sur la vie du progressisme !
la langue Arabe, celle du Coran ou celle de la littérature, est celle qui permet donc toutes les interprétations, et je vous dirais qu’elle est intrinsèquement anti-religieuse en réalité, même celle du Coran ! car elle est plus spirituelle, mystérieuse et conserve plusieurs secrets, et dans cette histoire, je ne suis moi-même qu’un novice dans cette langue, même si j’arrive a lire et m’acquiter de lectures complexes, encore une fois, la langue Arabe du Coran est presque illisible, et très solide en même temps ! au point qu’on peut la qualifier de poésie labyrinthique, d’incantations et formules de magie, et lui attribuer une puissance occulte presque et insondable en tous cas, qui soit la cause de tant de guerres iner-religieuses et de d’interprétations !
ou Alors, c’est nous les Arabes qui sommes rien d’autre que des fous irrécupérables, et bonne chance pour nous cadrer, nous comprendre, ou nous caser qq part ! :)))))
Amicalement !
»sur la voie du progressisme »…. ! bref je corrige, car, en même temps que j’ecris ce commentaire, le Tonnerre gronde dans le ciel juste au dessus de ma tête…. et si vous ne me lisez plus au futur, sachez Alors qu’Allah existe, et qu’il a pris Sam par la foudre, un Samedi 1er Juillet, sous un ciel noir et sombre et sous la foudre, le tonnerre qui gronde durant toute cette journée ! :))))
Bonjour les amis.
La langue arabe, je ne la connais pas. Rien que le Français comme tous les Français devraient le parler, mais aussi le Poitevin, et cet horrible patois du français qu’on nomme l’anglais (il est vrai revisité jusqu’à la déraison par les mâcheurs de chewing gum).
J’avais un ami qui, parce que son père était ingénieur au canal de Suez, naquit sur les bords de ce canal.
Au mépris de tous les risques, il le traversa souvent à la nage. Mais surtout, il sut parler l’arabe bien particulier de cette région, mâtiné de français, d’italien, un arabe cosmopolite en somme.
Plus tard, il alla travailler en Algérie (il était trop jeune pour être mobilisé avec « les jeunes du contingent »). Première chose qu’il fit à la descente du bateau : aller visiter la Kasbah d’Alger. O étonnement : les habitants lui répondirent en français, son arabe leur était incompréhensible. Il semble que si l’arabe écrit est partout le même, oralement c’est en fait un fouillis de dialectes. Je n’en sais pas la raison, je raconte ce qu’il m’a dit.
Il est vrai qu’en France, à la Révolution, souvent les Français étaient illettrés, et ne connaissaient que leur parler local. Depuis, les choses ont bien changé. Encore que, dans les pauvres cités où s’entassent de nouveaux arrivants, la façon de s’exprimer soit certainement bien loin de la prose de Chateaubriand !
Que sera le français dans cinquante ou cent ans ? Les nouveaux habitants seront-ils en mesure de lire Molière « dans le texte » ? Ce n’est pas certain. Quant à l’arabe, peut-être aura-t-il moins changé par rapport à ce qu’il est aujourd’hui ?
Au fait, le farsi est bien une langue différente de l’arabe ! On l’écrirait avec les même signes que celui-ci ? Une découverte…..
En Effet Jean-Claude, Depuis l’Arrivée de l’islam, officiellement 150 ans après, le Persan s’écrivait désormais dans l’Alphabet Arabe ! et ce n’est pas tout, les Perses d’Iran, ont produit 95% de leur production littéraire, scientifique, philosophique, et même leurs traductions de l’indien ou du Grec, en langue Arabe pure et lui ont emprunté une bonne part du vocabulaire pour qui parlait un Persan savant et érudit ! C’est comme si tu disait que l’Arabe est devenue en Iran la langue des élites, de l’école et des savants, en plus du Persan ! …. et ceci, et en soi, un grosse révolution, et fait partie du miracle de la langue Arabe, depuis que le Coran l’a mise par écrit, et transforma la culture Arabe donc en »Civilisation » (Toute civilisation commence a exister lorsqu’elle adopte l’écriture et ne soit plus orale seulement). Le persan rebondira du 10ème au 13ème comme Lingua Franca de l’orient au levant avec l’arrivée des Seldjoukides d’Anatolie (Turquie) en aide a l’empire Abbasside de Baghdad, afin de contrer les menaces de toutes parts, dont les première croisades. le Persan demeurera ainsi jusqu’au 19ème, imprégné d’Arabe et s’écrivant dans l’alphabet Arabe, a ce jour, mais le Farsi (le Persan moderne) émergera avec la dynastie Kadjar ou Qajar en Iran…bref, la Perse ne deviendra »l’Iran » qu’en 1935, et si je vous raconte pourquoi et comment vous n’en reviendrez pas, ce fut au contact de l’Ambassadeur de Perse avec l’Allemagne Nazie dont il s’est fort imprégné de la Théorie Aryenne, supposant que les Iraniens étaient Aryens, ces amis Allemands le convaincront de demander A Reza Shah, le Shah de Perse a l’Époque et le convaincre de changer de nom au Pays et c’est ce que ce dernier fit, il demanda a toutes les administrations d’utiliser le terme Iran désormais, et c’est ainsi que ce Nom s’imposa au 20ème siècle uniquement ! :)))) ….Avec tous les préjugés et pretentions de suprématie Perse et Iranienne qui viennent avec, comme élément de propagande pour restaurer le prestige de la Perse, surtout face a leur ennemis British ou Anglais ou Russes qui ont façonné la Perse et l’ont malmené pendant les derniers siècles a force d’ingérence dans leur pays !
Par ailleurs, pour répondre a ta question sur les dialectes parlés, ce sont tous des dérivés de l’Arabe, dont le vocabulaire est fort imprégné ou qui reprend le vocable Arabe de la langue classique, en plus de lui rajouter les influences de la région.
En Égypte, le dialecte égyptien Arabe a du greffer a l’Arabe classique, les langues égyptiennes anciennes, le copte aussi, en Afrique du Nord, l’Arabe classique est venu se greffer au dialectes berbères et le déformer ou l’éloigner de l’Arabe classique, même s’Il comprend bien le dialecte égyptien, mais les Égyptiens ne nous comprennent pas, grâce au prestige culturel dont jouit l’Égypte et le Caire depuis les Fatimides, et surtout a l’Ère moderne, avec les millions de films Égyptiens depuis le début du 20ème siècle, qui fut le Hollywood Arabe, et ce dialecte Égyptien est proche de la langue Arabe Classique, comme le sont les dialectes du Levant, en Jordanie, en Syrie, en Palestine et au Liban (y compris Chrétien Arabe). Par ailleurs, dans la péninsule Arabique, berceau de cette langue Arabe, l’Arabe qu’on y parle est fort imprégné de l’accent de Bédoins, est donc plus rurale que citadin, même s’il a donné naissance a l’Arabe Classique, et donc, pour nous surtout au Maghreb, il est pas évident de comprendre leur dialecte, sauf quelques mots, comme eux envers nous, et les Égyptiens envers nous ! Bien entendu, l’Arabe classique fut l langue officielle de tout ce monde Arabe depuis le début, et celui-la tout le monde le comprend, de Mauritanie jusqu’au Liban et même en Iran encore aujourd’hui !
Tous ces Arabes, étaient des poètes avant et après tout, et les Bédoins d’Arabie surtout, a ce jour, ce qui explique le foisonnement d’une culture romantique dans le monde Arabe, et l’explosion de la chanson, comme moyen de communiquer entre peuples… malgré l’islamisme, qui n’a rien pu changer a cela ! Tous ces Arabes sont de grands romantiques avant d’être des religieux, comparable a des »latins » presque, et encore mieux, ouverts sur les autres langues, et assoiffés d’apprendre, ces populations du monde Arabe, le plus souvent un mélange d’Arabes purs minoritaires (sauf en Arabie) et de berbères ou d’autres souches de populations parfois majoritaires, sont friands d’apprendre en plus de l’Arabe classique, les langues étrangères ! et durant le moyen âge, ont du parler des »Linga Franca » dans le bassin méditerranéen comme étant la langue du commerce avec les Européens, en dépit des guerres et des haines religieuses, le Business roulait plutôt bien pour tout le monde jusqu’à l’Arrivée des Ottomans, qui eux, sont des Turcs, et qui, pour mieux s’imposer dans le monde Arabe qu’ils ont colonisé, on utilisé la religion et un islam rigoriste et jihadiste pour mieux »marketer » leur prestige et leur présence, ils seront ceux responsables en premier lieu de l’effondrement du Monde Arabe, son arriération jusqu’à sa transformation en misérable Monde pauvre et inondé d’analphabétisme avant l’arrivée des premiers orientalistes et du colonialisme occidental, cette histoire a duré cinq siècles, depuis la chute de l’Empire Abbasside en orient, la Chute de Constantinople sous leur main en 1453, et la Chute des Émirats musulmans d’Andalousie et de Grenade en Espagne en 1491 ….! Drôles de coincidences vous me direz, car depuis ces dates proches et la fin du 15ème, le monde Arabe jadis prospère et très évolué autant dans le mode de vie urbain que dans les mœurs sociales ou la cuisine et la gastronomie, ou l’érudition scientifique et celle du savoir, se transformera en »No Mans Land » bourré d’analphabètes et de populations mises sur la touche, car les Turcs ottomans ont pillé cet espace et rapatrié toutes ces richesses chez eux, et donc en hyper centralisant la gestion de leur empire, ils pratiquaient aussi un racisme systématique envers les Arabes, même a la même dont l’Administration leur incombait ! Lorsque les premiers Français avec Napoléon, ou Anglais ou orientalistes Européens en général mirent les pieds en orient, en Palestine ou au Maghreb, ils n’y ont vu que des pays délabrées ou en ruines, et des populations paupérisées ou primitives ! les Turcs et les Sultans qui restaient ont pour de raisons politiques cherché a les y maintenir en empochant le jackpot pour eux mêmes! et c’est ce qui inspira les Anglais en Palestine, pour juger que ce ne sont après tout que peu de citadins et de cités évoluées, en majorité des ruraux, ou Bédoins qui ne méritent pas vraiment un pays, Alors que la Palestine jusqu’au 15ème siècle, fut avec Damas le siège avec tout le levant de la Syrie et du Liban actuel de la Dynastie Selkjoukide, même si ce fut des Turcs aussi, ils furent surtout imprégné des Abbassides de Baghdad et avaient conservé leur mœurs et leur mode d’Administration, qui faisaient de Damas la perle de l’orient pour des siècles, Mais avait adopté le Persan comme langue officielle ou lingua franca de leur empire…qui ne put pas remplacer ou effacer l’Arabe des populations encore sauf les exclure et les marginaliser un peu encore !
Un vrai sac de nœud que cet orient ! et bien plus proche de l’occident que ne s’imaginent certains ! :)))
Pour ceux qui ne le savaient pas, le mot IRAN signifie, la terre des Aryens ! :)))) qui soit devenu le pays des Iraniens… et personne avant 1935 n’avait la moindre idée que ce terme remplacerait la Perse pour devenir l’Iran moderne !
Bon Dimanche !