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L’édition numérique: La littérature du nouveau monde

ALLAN ERWAN BERGER —  Grâce à Claudio Buttinelli cet article est disponible en anglais, en italien et en espagnole ici:
Articles du 8 juillet[33860]

Commençons par dire que le livre n’est pas le texte. Le livre est le contenant, jamais le contenu. Étymologiquement, le mot se rapproche du latin liber, l’écorce de l’arbre, premier support de toute littérature écrite spontanée. On grave des mots sur les troncs : Chéréas aime Callirhoé – Ô Romain, toi qui t’approches pour me lire, sache que tu es un cornichon moisi. Signé Astérix – etc. D’où coule tout naturellement l’idée de sauvegarder une prière, une idée, ou des productions théâtrales, en les inscrivant sur des rouleaux d’écorces puis, parce que c’est plus pratique, sur des rouleaux de papyrus ou des cuirs de bêtes. On grave au stylet, on écrit au pinceau, au pochoir, à tout ce qui fait marque. Voilà le livre, liber libris, qui rend l’esprit libre : c’est un système destiné à conserver des données littéraires, et à les restituer visuellement à toute personne qui vient le consulter. Car le livre est un objet ; il peut être en papier, en peau, en lin, en bois, en pierre, en écorce, en métal, en plastique, en matériaux composites ; il peut avoir la forme d’un cylindre, d’une plaque, d’une brique ou d’une tablette. Le livre peut être pratiquement n’importe quoi, même une grotte dont les parois forment pages. Sa fonction est d’exposer aux regards un ou plusieurs textes enregistrés à l’intérieur.
Par conséquent, et n’en déplaise aux auteurs du Journal Officiel, les éditeurs ne produisent jamais de livres. Les imprimeurs, les constructeurs de tablettes ou de liseuses numériques oui : eux fabriquent des livres. L’éditeur, non.

Libération de la littérature

Si Aphrodite sortit toute nue de la mer de Cythère, et jamais ne s’habilla depuis, Aœdé la première des muses n’en finit pas de revêtir de nouvelles formes. Aujourd’hui, Aœdé s’essaie au numérique, et elle trouve ça jouissif.

Dès que le web fut déployé sur Internet elle voulut s’en envelopper. Très tôt, en effet, il apparut tout à fait crucial aux humains connectés de définir une charte de publication qui permît la plus grande interopérabilité, de façon à ce que les données littéraires enregistrées ne fussent pas victimes d’un processus d’altération en passant d’un système de lecture à un autre. De fait, les premiers travaux sur le sujet aboutirent à la définition d’un standard dès 1999. C’est là-dessus que s’ancra et se développa le format-maître de toute la publication électronique partageable : le format ePub.

Cependant, la littérature, une fois transcrite dans ce format ePub, acquiert des capacités étonnantes qui ne sont pas toujours désirées par l’éditeur : car, comme la voici encodée sous une forme qui la rend, avons-nous dit, partageable, hautement reproductible, elle échappe à bien des contrôles.

On doit pouvoir la recopier, en tout ou en partie ; on doit pouvoir l’annoter, on doit pouvoir échanger les annotations ; on doit pouvoir la lire sur n’importe quel livre : écran d’ordinateur, téléphone portable, tablette, appuie-tête, montre, liseuse à encre électronique. On doit pouvoir l’imprimer. Alors que voulez-vous, avec de telles licences, une fois passée dans le monde numérique, la littérature gicle et caracole au grand large de tout, et ça ne sert à rien d’essayer de la ramener au coral, elle se multiplie !

Fracture comportementale

Comment en est-on arrivé là ? Le monde qui peu à peu naît d’Internet est un monde sans hiérarchie globale, ou qui tend de toutes ses forces à s’en affranchir, pour développer des relations de pair à pair. Les seules dominations qui y sont vraiment acceptées sont celles qui sont basées sur la compétence. Si, dans le monde hiérarchique régi par la monnaie, le schéma illustrant les relations entre les humains prend la forme classique d’une arborescence – avec un sommet qui déverse ses ordres et ses influences jusque sur une base multiple grâce à laquelle il tient –, dans le monde numérique où prévalent les échanges ce schéma aura la forme d’un méga-nuage composé d’une multitude de nœuds égaux entre eux, ayant chacun la forme d’un neurone, ou d’un oursin. Alors vous pouvez toujours essayer de courir après votre autorité dans ce vaste univers, elle a été vaporisée, et les gens se passent très bien d’elle : ils sont en train de se construire un tel immense cerveau collectif que franchement, entre aider la sphère humaine à se doter d’une conscience, et respecter les ordres de chefs, il n’y a pas photo : en route pour l’aventure !

La grande migration culturelle qui s’ébranle en ce siècle ne peut donc que susciter des rugissements de dépit de la part de ceux qui n’ont aucun intérêt à voir s’étendre le territoire de l’émancipation, et diminuer la surface de leurs dominions. Quand Denis Olivennes, patron de ceci patron de cela invité ici et là pérorant partout, qualifie Internet de « poubelle de la démocratie », il crie sa haine absolue de ce qui monte à l’horizon, et c’est tout à fait compréhensible.

Par conséquent, l’attitude assez délirante des grands éditeurs « papier » vis-à-vis de la littérature numérique commence à pouvoir prétendre à une petite dose d’explicabilité : vendre un simple fichier plus cher qu’un livre entier, et le plomber avec des verrous qui en rendent la lecture malaisée et souvent même impossible, c’est non seulement ne pas vouloir se tirer une balle dans le pied (je détruis ce qui me fait vivre en organisant mon propre sabordage), mais c’est aussi, au-delà de toute peur face à ce qui approche, claironner le mépris frontal que l’on professe à l’encontre du nouveau monde ; c’est repeindre de vieilles convictions sur de nouvelles enseignes, et c’est finalement vouloir imposer en toute circonstance la légitimité de ses avidités spécifiques. Voilà dans quoi barbotent des esprits aussi écoutés dans les médias que Yann Moix ou Frédéric Beigbeder, ennemis implacables du livre électronique, quand ils nous crachent leurs insultes stupides, quand ils nous traitent de petits bourgeois et de salauds, oubliant au passage les bourgeoises et les salopardes – mais c’est tellement normal, là aussi, de leur part. Négligeons-les.

PP Imba

Imbalance, les Pure-Players ! Éditer un roman directement sous forme numérique ? Un jeu d’enfant, un vrai plaisir, une petite victoire tranquille qui ne coûte presque rien : juste le temps de rendre le texte impeccable. L’éditeur numérique fait là au minimum jeu égal avec les éditeurs « papier », car il n’est accaparé par aucune autre considération que celle de faire du beau travail avec l’œuvre qui lui a été confiée. Une fois le fichier prêt, eh bien c’est terminé ; on le glisse dans le catalogue sur le site de l’agrégateur, et on passe à la promo.

Tandis que l’éditeur « papier » devra compter avec le fait que bien des étapes le séparent encore du moment où le texte sera en rayons : création du livre enfermant le texte, transport et distribution dudit. Tout ceci coûte cher, ce qui oblige l’éditeur peu ou pas subventionné à se limiter dans ses aventures, à préférer le consensuel au bizarre, à faire fonds sur des noms plutôt que sur des talents. Une personne qui débute dans l’écriture aura ainsi infiniment plus de chances d’être publiée qu’une autre qui en est à ses trois millions de mots, si la seconde est sans pedigree ni relations, tandis que la première est insérée dans un réseau médiatique. Ce n’est même pas une question de copinage, c’est tout simplement une question de prudence.

Ensuite, étant assuré d’un revenu correct lui permettant quelques petites fantaisies, l’éditeur « papier » peut se permettre de propulser un inconnu jusqu’au prix littéraire, alimentant ainsi la presque légende qui veut que, chacun ayant sa chance, il est possible, en partant de rien, d’arriver à tout.

Alors, en regard de ces calculs, de ces limitations, de ces règles qui encombrent le travail de l’éditeur « papier » et le rendent si dépendant de l’argent, le pure-player qui n’a pourtant pas un sou vaillant a jeu trop facile : il se fait plaisir avec tout le bon côté du métier, sans en redouter les dangers ! C’est complètement imba.

Encore heureux que les acteurs du numérique ne s’amusent pas à remettre, eux aussi, des prix ! Mais où se réuniraient-ils pour délibérer ? Puisque le Flore est dans un endroit physique, alors que les jurés sont répartis sur six à sept fuseaux horaires ? Il faudrait ouvrir une conférence sous Mumble, ce beau logiciel – libre évidemment – utilisé depuis longtemps par les joueurs en réseau, et que le mouvement Occupy utilise avec profit pour modérer ses assemblées.


Pour aller plus loin :

2 réflexions sur “L’édition numérique: La littérature du nouveau monde

  • Excellent ! Merci pour cette démo bourrée de bon sens et de découvertes aussi sur ce domaine de l’Édition !

    Euuuhhh Monsieur Allan Erwan Berger, Pourriez vous s’il vous plait me propulser jusqu’aux prix littéraires et vendre quelques millions de copies de mon best seller… que j’écrirais en premier jet ! en plus !? :))) j’aimerais tellement que ce soit possible ! qu’on puisse encaisser le jackpot et migrer a Honolulu ! :)) (bon y a aucune ironie ou moquerie ici… je suis sérieux !)

    Tenez ! voici, mon dernier chef d’oeuvre, écrit en premier jet en plus a l’istant !

    En l’an 2023, au 8ème jour du mois de Juin du calendrier Grégorien, je pris ma sacoche, avec un sandwich et une bouteille d’eau, quelques fruits, et je décidais de me diriger en voiture au pied de la montagne sacrée au Québec, le Mont saint-Hillaire, et une fois a destination, je fis mes ablutions, je me suis purifié le corps et l’esprit d’une eau bénite a une source secrète sur place, puis j’échangeais mes habits occidentaux pour une longue tunique blanche cousue main, puis je me suis saisi de mon bâton sacré et torsadé d’un vieux bois d’olivier, et j’amorçait l’escalade a pied jusqu’au sommet ! Arrivé sur la cime, je me suis trouvé un petite crique de roches et d’herbes bien a l’abris du vent et peinarde, et je me posa la, j’invoqua donc le ciel afin que je puisse engager la conversation que je suis venu engager avec Dieu ! Quand soudain… les nuages firent place a une lumière et je pu commencer !

    Moi : Bonjour Allah, Bonjour Jesus, Bonjour Yahvé ! Bon, je sais bien que vous n’en faites qu’un, mais vous portez différends noms…n’est-ce pas ?!

    Dieu : Bonjour Punaise ! que nous veux tu encore ?

    Moi : En fait, Chuis sceptique ! Comment se fait-il que vous ne sachiez pas tout ce que raconte aujourd’hui Allan Erwan Berger…! depuis 5000 ans ?!!! Et au lieu de nous rendre la vie dure avec vos parchemins, vos papyrus, vos pierres gravées ou vos tablettes en terre cuite, vos peaux de chèvres et tous vos rouleaux de merde encore enfouis dans les grottes …. Vous n’optiez pas simplement pour une édition numérique ! qui serait restée originale, non altérée, en format DOS, et préservée depuis le début ? franchement Merde quoi ! A quoi vous jouez ?! Imaginez un peu… Noé, Abraham, Moise, Jesus, Momo aussi, tous auraient eu leur tablettes numériques ! et le peuple aussi !? hein ! Qu’avez vous a répondre a celle-la ?!

    Dieu : Allan Erwan Berger est un apostat, un hérétique, un scribe et un poète paumé dont le seul Dieu qu’il vénère est sa passion ! il va a l’encontre de nos enseignements et notre sagesse depuis que nous l’avons mis au monde ! cet enfoiré ne perd rien pour attendre ! …et pour répondre a ta question, Si nous avions agi ainsi, et comme tu le suggère, il n’y aurait eu ni Révélation, ni Secret, ni Exil, ni Miracles, tout aurait été terne et sans effets spéciaux, et personne n’aurait cru en rien ! et serait entrain de s’astiquer le manche sur ces foutues tablettes, a mater des nanas ou des mecs a poil de Babylone et d’ailleurs !

    Moi : Ouf ! Je ne l’avait pas envisagé sous cet angle il est vrai ! Pardon ! Par contre, Vous auriez pu faire apparaître le tout sur un nuage ou dans le ciel ?! Non ?! sans donner accès a quiconque un quelconque outil pour naviguer ! hein ?!!!

    Dieu : Mais nous l’avions fait ce que tu décris ! A ce jour d’ailleurs, si tu regardes bien les nuages et le ciel, tu y verra l’édition complète de la Thora, des Évangiles, et du Coran en version originale ! Punaise ! Ressaisis-toi et écoutes les paroles de la vérité, et ne suis pas cet arriviste et ce plouc ! il adore le toc, et tout ce qui est Made in China !

    Moi : hein ?!! comment ?!!! je regardes souvent les nuages, j’y ai même la tête coincée ! et je regarde le ciel, de jour comme de nuit, j’ai jamais pu lire rien de la sorte dessus ! Voyons-donc ! chercheriez vous a me rouler dans la farine ?!

    Dieu : Absolument pas, et nous sommes parfaitement au courant que ni toi, ni les autres, et même les scientifiques et les érudits d’entre vous, n’êtes capables de lire quoique ce soit ! Vous êtes bêtes, aveugles et myopes, et Vous adorez le diable ! depuis toujours d’ailleurs ! et c’est le Diable qui vous a fait parvenir des parchemins en lambeaux ! Mais jamais Nous ! Nous, on a toujours fait affaire avec notre éditeur, le même, et tout ce qu’il édite pour nous est impeccable, propre, luxueux et très soigné, sans comparaison aucune avec le vôtres ! d’ailleurs, il utilise autant, les nuages, le ciel, que la mer ou les elements pour publier ce que nous disons ! et tous nos prophètes y ont eu accès, et le savaient depuis toujours !

    Moi : Bon ! je commence a m’énerver la ! Je suis pas venu jusqu’ici, je me suis tapé cette montagne a pieds en plus, et j’ai même payé le Parking une fortune en bas, pour me faire dire ce genre de conneries ! et en plus me faire dire que j’adore le Diable ! Non mais, un peu de respect envers vos créatures Merde ! Comment peut-on lire alors ce ciel, ces nuage, la mer ou les elements ? et ou se trouve l’originale de l’édition des livres si bien préservés !

    Dieu : Fais très attention a ton langage Punaise ! Crois tu qu’il te suffit d’enfiler une soutane ou une djellaba, porter un bâton torsadé, et escalader une colline qui fait même pas 411 mètres d’altitude, et user de ta misérable maïeutique avec Nous pour nous tirer la langue et obtenir de secrets bien gardés depuis des millions d’années ! Tu ferais mieux de retourner a ton train de vie minable ! et comme t’as dit cet autre Apostat qu’est Robert Bibeau un jour, jouir de ton acculturation de l’occident et du Canada, de l’Europe et de la  »Démocratie »…et son Athéisme a la noix ! jusqu’à ce que Nous vous prenions tous un jour proche, et ce jour-la, on verra bien la tronche que vous ferez ! avec vos convictions de ploucs, et de parvenus ! Yallah ! Cette conversation est terminée ! sinon, regardes bien ce arbre devant toi, même sous ce ciel clair, nous le frapperons d’un éclair et il deviendra poussière devant toi !

    Boooooom ! l’Arbre en effet a volé en éclats… devenu poussière…et la lumière disparut…. je repris le chemin du retour, avec la chiasse au ventre !

    Bon Ysengrimus, Allan Erwan Berger et le reste, je vous connais plus ! non seulement ça, mais je retourne au Bled ! et puis, je vais donner tous mes téléphones, tablettes, PC, portable a l’Armée du Salut ! avant de partir !

    Vous voulez tout de même pas que je crois toutes vos sornettes, après ce que je viens de voir et ce que j’ai vécu ! Non ! En plus, je vais passer au Quartier saint-denis, ou le village gay s’il le faut, pour m’acheter une ceinture de chasteté ou un truc similaire pour condamner mon zizi, dans les sex shop du coin ! avant de partir…. car en effet, on en a pas au bled ! et même Amazon, ne livre pas les bougnouls !

    De retour chez moi, en rangeant quelques affaires, avec l’intention ferme d’abandonner le reste, habits et godasses, shampoings et rasoirs, photos et souvenirs, je tombe sur une lettre, que j’ai jamais ouverte en fait… elle date de l’année dernière ! je l’ouvre, elle dit : Ministère de l’intérieur du Royaume -Nous vous faisons parvenir ce courrier afin de vous informer que vous êtes déchu de votre Nationalité d’origine, et que vous êtes désormais interdit de mettre les pieds au pays – car a force de colporter des rumeurs et des mensonges a l’endroit de ce qui fut votre Patrie, sur une publication aussi marginale et extrémiste en plus, la commission s’est réunie, et a tranché votre cas ! Sachez donc Monsieur, que si jamais vous remettez les pieds au Bled, nous nous verrons obligé a vous remettre a l’Agence qui s’occuppe de cas comme vous, et les prend en charge entièrement ! Vous êtes prévenu. Signé : La commission et le Ministère de l’intérieur !

    Bof, le Bled non plus, c’est pas le berceau des prophètes, ou le Paradis des ascètes et des pieux ! c’est qu’un lupanar dégoulinant grosse bouffe bien grasse, de sexe et de dépravation !

    J’irais donc a Cuba ! la au moins, a l’intérieur des terres, les gens sont restés authentiques et pauvres, et je me marierais avec une cubaine qui croit en Dieu, et on élèvera des cochons ! bien quoi Merde ! faut bien élever qq chose ! qu’on puisse bouffer…. ou distribuer aux pauvres ! et puis Adieu la chasteté ! comme le veut Dieu lui aussi ! et on se confectionnera des cigares puis on dansera sur de la bonne musique de coin ! :)))

    THE END

    PS : Ceci n’est en rien un chef d’oeuvre…. mais au moins, un écrit…qui restera gravé dans le net ! les droits d’auteurs ne valent rien, autant que l’auteur himself, et Advienne que pourra !… en réalité, je suis mal inspiré et je souffre du syndrome de la page blanche…et j’ecris des conneries…suite au climat humide et lourd qu’on a ici ! donc, on ne sort que pour l’essentiel … ce soir j’espère qu’il fera meilleur ! :))

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  • 8ème jour du mois de Juillet ! :))) j’avais écrit Juin ! …..Afin d’exclure toute théorie de la conspiration aux générations futures qui tenteraient de déchiffrer ce commentaire….dans 3000 ans !

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