La météorite de l' hyperinflation fonce sur la planète ?
Article paru en 2011 et toujours d’actualité.
Alors que le Comité National des Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CNCCEF ) constate une amélioration rapide de la situation économique, allant jusqu’à dire que la reprise prévue pour 2010, sera au rendez vous dés cet été. J. Attali prédit une hyperinflation et un Weimar planétaire.
Si Jacques Attali a le mérite, chiffre à l’ appui, de nous avertir qu’ une météorite type Weimar va frapper la planète, sa conclusion consistant à dire que l’ UE doit encore s’endetter pour sortir de la dette nous laisse perplexe. Résumons ses informations: La dette totale des Etats-Unis représentait en janvier 2009, 500% du PIB, alors qu’ en janvier 2008 elle s’ élevait à 350% du PIB. Ce qui traduit en dollars nous amène à la somme démentielle de 54 000 Mds de dollars ( une centrale nucléaire coûte 4 milliards d’ euros).
Ensuite, J.Attali met l’ accent sur la dichotomie des encours des banques par rapport à leur fonds propres, mettant ainsi en exergue l’ importance du capital fictif. Aussi quand les encours se montent à 84 000 milliards de dollars, les fonds propres ne représentent que 4000 milliards, soit un ratio de 20% alors que celui-ci ne doit jamais dépasser les 15%.
Les Etats-Unis ont injecté 12000 milliards de dollars pour juguler la catastrophe, dont 1800 milliards ont servi à renflouer les banques dont les fonds propres ne dépassent pas les 1300 milliards. Il en résulte selon J.Attali « qu’ elles sont, à ce point, techniquement en faillite ».
J.Attali indique que pour lui le facteur aggravant de la crise provient du fait que les banques centrales, financent directement des entreprises en difficultés, ce qui revient à créer les conditions du pire. Ceci pourrait expliquer en partie l’ effet viagra d’une reprise imminente pronostiquée par le CNCCEF.
Ensuite, J.Attali aborde la question du financement de l’ économie mondiale. Celle ci se débat dans une crise de surproduction dont nous ne voyons pour l’ instant que la pointe de l’ Iceberg, mais déjà des colosses comme GM sont nationalisés. J.Attali semble vouloir relancer le système en injectant des milliards et des milliards de dollars dans l’économie monde.
100 000 milliards de dollars, c’ est le chiffre qu’il avance pour sauver la planète, mais il s’ interroge: qui aujourd ‘hui peut prêter ce fric ? Les marchés de capitaux , il ne faut pas y compter, il ne reste plus que les états, mais ceux ci deviennent aussi suspectes. L’ économiste américain Nouriel Roubini vient de pronostiquer sur son blog la faillite prochaine de l’ Angleterre.
L’ économiste J.Attali , en arrive finalement à dire que personne ne viendra cracher au bassinet, les pétromonarchies du Golfe victimes de la chute des cours du pétrole, se tâtent pour acheter les Rafales de Sarko, quant aux chinois ils ne disposent que de 2000 milliards de dollars. J.Attali ne nous propose même plus la micro finance , comme facteur de relance. Seule subsiste pour lui la perspective d’une hyper-inflation.
L’ histoire économique du capitalisme, montre que celui-ci est dual et qu’il est contradiction en actes, voilà pourquoi il peut passer du Keynésianisme, au monétarisme et en revenir à un néo keynésianisme son pragmatisme n’ est plus à démontrer. La boussole qui le dirige, encore plus actuellement qu’ hier c’ est que l’ argent rapporte de l’ argent comme le poirier des poires ( l’ expression est de K. Marx). Comme le capital financier est parvenu au travers de l’argent ( de la monnaie marchandise) à « s’autonomiser » jusqu’ à devenir capital fictif, il ne faut pas s’ étonner qu’il se débatte toujours dans sa propre sphère, celle de la circulation du capital pour se sortir du marasme.
C ‘est la qu’ intervient la politique monétaire, qui va du resserrement du crédit à la planche à billet, de l’ inflation à la déflation, de la déflation à la reflation …La sphère de production, celle ou la richesse se créée, par le travail salarié et l’ extorsion de la plus value, apparaît à cette classe capitaliste comme une entrave à la réalisation de leurs profits, ils se présentent non seulement comme des prédateurs de la classe prolétaire, mais aussi du capitalisme lui même au sens ou Marx le faisait remarquer « La véritable barrière de la production capitaliste, c’est le capital lui-même » (1)
La question de savoir, si nous nous dirigeons vers une hyper-inflation généralisée , nous semble mal posée. D’une part parce que cette hyper-inflation existe déjà dans nombre de pays, et d’ autre part parce que cette dernière est une entrave au taux de profit. Plus le système de crédit est développé, et plus la maîtrise de l’ inflation devient nécessaire, le monétarisme des années 1980, pour cette raison a tout fait pour juguler l’ inflation , mais elle a pris un autre chemin celui de l’ endettement généralisé.
Bien entendu l’ utilisation de la planche à billet est un facteur qui dévalorise la monnaie. Tant que cette création de monnaie jugule la déflation ( chute des prix) les capitalistes la trouve acceptable. Mais avec les chiffres que nous livre J. Attali, le système va se trouver dans l’ impossibilité d’ emprunter sur les marché internationaux, il ne lui restera plus que la planche à billet.
Un signe précurseur, le 18 mars 2009 , la Federal Reserve Bank, la banque centrale américaine, a annoncé sa décision de racheter les bons du trésor américain (dette à long terme des USA). Autant dire que les Etats-Unis, veulent réduire leur dette en se transformant en faux monnayeur, la banque centrale américaine, celle de la monnaie mondiale la gardienne de l’ équivalent universel, a décidé depuis le 18 mars 2009, que la garantie sur cette monnaie repose sur un fond de réserve de créances pourries. De plus la FED se propose même de racheter les dettes privées de grandes sociétés nationales en quasi faillite ex : Général Motors.
On ne réanime pas un noyé en lui faisant boire de l’ eau.
C ‘est pourtant ce que le monde financier essaye de faire en se transformant en usine à papier monnaie reposant de plus en plus sur rien , sur aucune valeur et aucune richesse. Ce qui fait régulièrement réagir les pays détenteurs de dollars comme la Chine et la Russie qui proposent de remplacer le dollar par une unité de compte internationale du type des droits à tirages spéciaux. D’ autres proposent le retour à l’ étalon or …
Notre propos ici n’ est évidemment pas de donner des recettes, pour sauver le capitalisme mais de démontrer les conséquences et affres de son maintien. Il ne fait aucun doute que le transfert de la faillite du système financiers sur les états ( la fiscalité et les impôts) la « monétisation des déficits » comme ils disent, aura des répercutions catastrophiques pour les peuples dont certains subissent déjà l’ hyperinflation. Cette hyperinflation telle la gangrène va t’ elle remonter toute l’ économie mondiale ? Si tel était le cas, les salaires réels perdraient du pouvoir d’ achat du jour au lendemain, les retraites seraient laminées , comme lors de la crise en Argentine, les fonctionnaires comme pour l’ Afrique attendraient d’ être payés. Le chômage augmenterait et serait de moins en moins indemnisé rendant la crise sociale insupportable .
(1) Capital,III, ed.sociale,I, p.263;P.II,p.1032.
C ‘est Attali qui indiquait ces chiffres, qui me semblaient bon à l’ époque, le ratio est effectivement de 20%
84000:100 et X par 4000 = 0,21
Mais actuellement il est
LONDRES (Reuters) – L’ensemble des dettes accumulées dans le monde représente désormais 226.000 milliards de dollars (192.000 milliards d’euros), un montant record qui équivaut à plus de trois fois l’activité économique annuelle de la planète, montre mercredi une étude de l’Institute of International Finance (IIF).
C’ est de nouveau le « tiers monde émergent » qui dans un premier temps va casquer avec le relévement des taux d’intérets, les retraités qui vont s’ appauvrir trés vite ( même classe moyenne)
On y reviendra, pour le moment je finalise mon article sur les GAFA et la oi de la valeur, demain je vais sur Paris voir la bande à Simon et dans la soirée ma fille qui passe au 32 ans et un copain de régiment.