7 au Front

WARREN BUFFET, LE FAUX PROPHÈTE DE LA LUTTE DES CLASSES

Bibeau.robert@videotron.ca   Éditeur du webmagazine  www.les7duquebec.com
 

L’assertion du milliardaire

 
Un jour, monsieur Warren Buffet, multimilliardaire américain, a déclaré d’une voix assurée : « Il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner ». (1) Monsieur Buffet avait raison à propos de l’évidence de la lutte des classes, mais il se fourvoie pour le reste. En effet, la lutte des classes opposant prolétaires et capitalistes se déroule sous nos yeux, mais il est faux de plastronner que la classe des riches va la gagner. C’est plutôt le contraire qui est assuré comme nous allons le démontrer. Malgré l’apparente faiblesse conjoncturelle de la classe ouvrière et la puissance indiscutable de la classe des hommes d’affaires, cette dernière ne peut gagner ce duel, pas davantage que le mode de production capitaliste ne peut éviter de s’effondrer. Depuis quelques semaines nous publions nombre d’articles présentant les conditions de cet effondrement. Il suffit de cliquer sur ce lien pour avoir un aperçu de ce qui s’en vient : www.les7duquebec.com/?s=effondrement
 

Capitalisme et socialisme du pareil au même

 
Les classes sociales sont des forces vivantes dont se dote un mode de production afin d’accomplir sa mission fondamentale qui se réduit à ceci : « assurer le développement et la croissance de l’espèce humaine. » Au cours de son histoire, l’espèce humaine s’est dotée de quatre grands modes de production que Karl Marx a catalogués comme suit : le communisme primitif, l’esclavagisme, le féodalisme et le capitalisme. Marx a aussi prédit qu’un cinquième mode de production allait leur succéder, le mode de production communiste moderne. Marx n’a pas écrit à propos du mode de production « socialiste ». C’est que le mode de production « socialiste » (sic) n’est que la forme « dirigiste – totalitariste » du mode de production capitaliste « libérale », ce sont les deux faces de la même médaille, et l’on sait ce qu’il est advenu de la forme « socialiste – planifiée – totalitaire » du capitalisme d’État. On peut aisément conclure que le mode de production capitaliste est mondialement hégémonique ce qui laisse croire au ploutocrate Buffet que la victoire est à portée de main de sa classe sociale.
 

Les hauts faits de Warren Buffet

 
L’homme d’affaires a fait fortune (75 milliards USD en 2017) dans la spéculation boursière et en achetant des canards boiteux, les dépeçant puis revendant les morceaux « dégraissés et revampés ». Évidemment, dans le cours de ces activités le financier a saquer de nombreux ouvriers, congédier des cadres, fermer des usines, rationaliser la production et exiger des hausses de productivité afin de rehausser la valeur de ces « cadavres exquis » qu’il remettait sur le marché. Aucune critique à lui faire à ce propos. Le milliardaire applique ainsi les lois inaltérables du mode de production capitaliste, dont la devise se lit comme suit : « ne survive que les meilleurs, les plus productifs, les plus profitables ». Ce faisant, en détruisant des emplois, le redresseur de canards boiteux, sauvait des emplois pensez-vous. Ce qu’il faut savoir c’est que le marché mondial a horreur du vide, et si une usine produisant des marchandises vendables et rentables ferme ses portes, une autre usine, ailleurs dans le monde, augmentera sa production et créera des emplois afin de s’emparer de ce marché laissé vacant. Donc, la véritable question à se poser à propos d’une entreprise en faillite c’est : « produit-elle des marchandises convoitées par le marché et à prix réduit ? »
 

La go-gauche envie les milliardaires et rêve du «capitalisme à visage humain»

 
C’est ici que nous interpelons la go-gauche. Pourquoi faire grief à ce biznessman qui remplit son rôle d’exterminateur de sous-productivité et de gaspillage éhonté; radiateur de sous-emplois inutiles, souvent sous-payés; pourquoi critiquer un capitaine d’industrie redresseur d’entreprises ? Depuis un siècle, la go-gauche, toutes sectes confondues, rêve d’un « capitalisme à visage humain », d’un capitalisme réformé, où le partage de la richesse serait jovial et équitable. Le multimilliardaire Warren Buffet a compris que tout cela ne correspond pas aux lois de l’économie politique capitaliste et qu’un régime capitalo-socialiste entrainerait l’effondrement du mode de production capitaliste, comme le camp socialo-capitaliste- soviétique l’a démontré il n’y a pas si longtemps.
 
Par contre, ce que Warren Buffet ignore c’est que ces régimes socialistes ayant fleuri en Europe de l’Est, en Asie, en Afrique et en Amérique latine, entre 1917 et 1995 environ, ne sont pas des créations de la classe ouvrière à laquelle s’adresse l’homme d’affaires dans son exvoto. Ce qui m’éprend le redresseur d’entreprises c’est que capitalisme et socialisme sont les deux faces de la même médaille qui ne pend pas au cou du prolétariat. Et la guerre que se mènent les deux factions de la bourgeoisie, celle de gauche (socialiste, pseudo communiste et autres sectes gauchistes réformistes) et celle de droite (démocrate, républicain, libéral, conservateur et autres droitistes) est une guerre au sein de la classe des riches scindée en factions comme on a pu le constater lors du dernier sommet sur la guerre à Munich et qui les mènera à une nouvelle guerre mondiale meurtrière (2).
 
Admettons que la classe prolétarienne, ne possédant aucun pouvoir politique, et bien peu de pouvoir économique dans cette société capitaliste, assiste en dilettante à cette confrontation interpuissances sur laquelle elle n’a aucune prise, mais dont elle fera les frais, elle le sait. Bref, la classe prolétarienne ne pourra empêcher cette guerre nucléaire mortifère qui pointe à l’horizon, et que la nouvelle politique militaire américaine ne fait qu’accentuer (3).
 
Mais alors direz-vous, Monsieur Buffet se trompe en prétendant qu’une lutte de classe se déchaine ? Il ne se trompe nullement. Le financier expérimenté voit loin et il perçoit que le pouvoir (économique, politique, idéologique) de sa caste est immense et que la populace se dirige là où on lui ordonne. Ainsi, sa classe a déjoué tout le monde en 2016 et elle a placé un « mondialiste va-t-en-guerre agressif » à la Maison-Blanche après l’avoir présenté frauduleusement comme un populiste, isolationniste et pacifiste, fourberie que nous avions éventée (4). Le pire c’est que Warren Buffet croit vraiment que sa classe a berné les ouvriers. Il n’en est rien. Il y a longtemps que la classe ouvrière américaine a fait son deuil des mascarades électorales bourgeoises. C’est la bourgeoisie, la petite-bourgeoisie pléthorique, le sous-prolétariat en croissance, et les retraités qui votent au carnaval électoral. Les ouvriers ont refusé de voter à 60 pour cent et ils attendent leur heure pour se manifester. La classe ouvrière, expérimentée, a appris à ne pas s’exposer à la répression policière, militaire, et judiciaire de façon précipitée, c’est-à-dire, avant que les conditions de l’insurrection puis de la révolution ne soient réunies, car alors des milliers d’ouvriers risqueraient d’y rester : Commune, Révolution russe, révolte allemande, hongroise, guerre d’Espagne, soulèvement chilien, répression indonésienne, les exemples ne manquent pas.
 

Sous le lustre scintillant

 
Il est vrai que présentement tout indique que la classe capitaliste (la classe des riches) semble toute puissante et que rien ne parait pouvoir entraver son hégémonie. C’est leur système économique, fondement de leur pouvoir politique qui les entrainera au fond des abysses, et ils le savent, le saviez-vous ? Les financiers et leurs politiciens stipendiés comprennent bien qu’avec 226 000 milliards USD de dettes souveraines ça ne peut plus durer (5). Les boursicoteurs et les banquiers, comprennent bien que le Dow-Jones à 25 259 points, en hausse de 20 000 points depuis 2008, ce ne sont pas un ou deux secteurs qui sont sous bulles spéculatives, c’est le marché boursier en entier, ce qui signifie que le jour de l’éclatement de la bulle, le jour où le premier chacal financier s’élancera pour une prise de profit, tout le système s’effondrera, car il n’y aura pas de secteurs de repli, les premiers encaisseront un immense profit illusoire – à quoi bon détenir mille-milliards de capitaux quand le capital ne vaut plus rien ? – et les autres aussi seront floués dans cette pyramide de Ponzi qu’est devenue le marché financier. La seule et unique préoccupation qui devrait tarauder les ouvriers ce sont les larbins politiciens ; parviendront nous à les empêchés de déclencher l’Amaguédon nucléaire suite de l’Apocalypse financier ?  Warren Buffet vainqueur de quoi au juste ?
 


NOTES

 
 

  1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Warren_Buffett
  2. http://www.rfi.fr/europe/20170216-conference-munich-europeens-otan-politique-etrangere-trump-etats-unis-securite-rex-t
  3. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-nouvelle-politique-militaire-des-etats-unis-attention-danger/
  4. Quelques-uns des 100 articles portant sur Trump entre 2016 et 2018 http://www.les7duquebec.com/?s=trump
  5. « L’ensemble des dettes accumulées dans le monde représente désormais 226.000 milliards de dollars (192.000 milliards d’euros), un montant record qui équivaut à plus de trois fois l’activité économique annuelle de la planète » http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs/la-meteorite-de-l-hyperinflation-fonce-sur-la-planete/

 LA  NOUVELLE POLITIQUE PROLÉTARIENNE EN CE QUI CONCERNE LA QUESTION NTIONALE

 

QUESTION NATIONALE ET RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE SOUS L’IMPÉRIALISME MODERNE

 

Robert Bibeau

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En cette époque de tension guerrière meurtrière il faut revoir la politique prolétarienne sur la question des luttes de libération nationale afin de replacer le nationalisme dans une perspective de lutte de classes. La gauche a oublié que le prolétariat n’a pas de patrie et que la lutte pour le droit des bourgeoisies nationales au contrôle politique de leur État national n’entraînera jamais le combat révolutionnaire des prolétaires pour renverser le mode de production capitaliste et pour édifier le mode de production prolétarien. Afin de démontrer cette thèse l’auteur présente et commente six textes d’auteurs marxistes sur les luttes nationalistes.

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

3 réflexions sur “WARREN BUFFET, LE FAUX PROPHÈTE DE LA LUTTE DES CLASSES

  • jean

    @ Robert
    Robert,
    Pur produit de la classe ouvrière bretonne, je n’ai aucune sympathie pour le capitalisme financier, qui se traduit en général par « spéculation financière », comme nous l’avons vu aux USA lors de la crise des prêts hypothécaires à très haut risque (« subprime » en français).
    La finance est une nécessité économique nous le savons mais, comme beaucoup d’activités humaines elles se prête à toutes les dérives et encore plus que d’autres, car les opérateurs sont très (trop) souvent inconnus du grand public et leurs opérations très (trop) souvent secrètes.
    Faut-il ajouter que les gouvernements sont très (trop) souvent complices des spéculateurs, des gouvernements français contemporains en ont été de tristes exemples, y compris celui du général de Gaulle avec l’affaire de la Garantie Foncière.
    Quant à ce monsieur Buffet c’est un investisseur génial, mais il agit en plein jour, dans une petite ville des USA où tout le monde connait et il a confié au Monde entier ses techniques d’investissement qui sont d’une simplicité biblique.
    Si vous voulez devenir riche, ce qui n’est pas mon cas, vous n’avez qu’à suivre scrupuleusement les conseils que Warren Buffet prodigue généreusement.
    Avec mes salutations.
    Jean

    Répondre
    • ROBERT BIBEAU

      Monsieur Chaillot c’est pour lire des témoignages comme le votre plein de vérité et d’amertume que je publie mes articles aussi sur Agoravox et sur Les7duquebec évidemment.
      Merci de votre post sensé – logique – véridique et sans insulte mais questionnant l’avenir. Un tel propos permet de mener le débat sereinement.
      1) Vous constatez comme moi que la classe ouvrière semble passive – résigner – pas très combative face à Macron et sa guilde de capitalistes hégémoniques. C’est vrai en partie – je le vois comme vous.
      2) J’écris en partie car vous oubliez les combats – les escarmouches que mènent le prolétariat chaque jour sur les lieux de travail par différentes formes de grèves ou de ralentissement de travail ou de sabotage du travail, etc. Ils testent alors la classe du capital chaque jour. Ainsi l’été dernier les travailleurs français des raffineries ont bloqué les raffineries = qu’ont fait les bureaucrates syndicaux devant cette fronde capitale qui faisait vraiment mal au capital ???
      Il y a pas longtemps les camionneurs ont bloqués les routes de France – YES – de la vraie grève qui fait mal au capital, de la vraie guerre de classe – QU’ont fait les bureaucrates syndicaux – les petits bourgeois militants dont vous parlez ???
      3) Des tas de petits-bourgeois qui effectivement ont pris le contrôle de la go-gauche (toute dénomination comprise TOUTES y compris les mao et la Ligue et NPA, PCRF, PCF, etc.) ils se présentent aux mascarades électorales et ils appellent aux processions déambulatoires vers les mouroirs puis repus et la conscience en paix ils appellent à retourner travailler. Ils jasent de grève (perlée – perlante – suintante) que parce qu’ils savent que leur travail de sabotage depuis 40 ans repousse tellement les ouvriers qu’il n’y a aucun risque qu’ils aient à liquider un autre mouvement de grève comme ils ont fait en MAI – 68. Tout cela est du passé pour les ouvriers. La guerre de classe est entrée dans une nouvelle phase que vous n’imaginez même pas.
      4) VOUS SAVEZ POURQUOI LES BOBO – LES PETITS-BOURGEOIS S’AGITENT ET S’EXCITENT (MAIS PAS JUSQU’À prendre les armes rassurez-vous) ??? Parce que les petits-bourgeois sont en cours de paupérisation et de prolétarisation eux qui se voyaient déjà en haut de l’affiche en loft et BMW et bien non. Alors le bobo il voudrait que le prolo donne sa vie et sa paye pour lui sauver la peau = Le prolo ne le fera pas et je l’en félicite YES »
      5) Vous devez comprendre que quelque chose d’autres se prépare et j’essais de le redire dans chacun de mes textes = C’est une crise pire qu’en 1929 qui se prépare – voir mon dernier paragraphe ci-haut = auquel suivra une 3e guerre mondiale et alors le prolétariat se mettra en marche – pas avant à mon humble avis – ayant été trop trahi – et il balaiera toute la go-gauche et les bobos ‘militants des processions -manifs à gogo futiles ridicules – et les armes à la main il devra d’un seul coup au risque de leur vie – ET PLUSIEURS TOMBERONT AU COMBAT SANS MERCI – LE PROLÉTARIAT règlera ses comptes avec tous les Buffets de ce monde – en un seul versement
      6) D’ici là je continuerai d’expliquer aux ouvriers – il en traine parfois sur ce site – et aux petits-bourgeois = toutes les entourloupettes que la bourgeoisie utilise pour saboter la lutte de classe allant jusqu’à nier l’existence de la classe et de la lutte de classe ou calomniant ma classe et l’accusant de lâcheté – venant de lâches faut le faire.
      Félicitation pour votre post monsieur Pierre (oubliez les escarmouche sur le Code le RU et autres enfantillages et préparez votre fusil monsieur)
      robert Bibeau http://www.les7duquebec.com

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  • gerard

    @ RB
    Il faut le publier comme document historique, pouvant servir à une compréhension de la révolution russe , pour moi la révolution russe est un drame parce que ses partisans intellectuels les plus déterminés ne pouvaient pas dans les circonstances économique « monter à l’ assaut du ciel » sans passer sous les fourches caudines du capitalisme d’ Etat. La fraction léniniste à été contrainte d’ appliquer les mesures économiques bourgeoises sous un discours faussement socialiste (le grand mensonge) les SR de gauche et Miasnikov étaient sur la trajectoire du socialisme tout de suite , celle de la libération du travail salarié alors que les léninistes se devaient de faire l’inverse
    transformer les paysans en prolétaires.
    Ton article, me plait bien sauf que ton Armageddon nucléaire, me semble sous estimer qu’il y a un droit de la guerre. Que les guerres bourgeoises ne visent qu’ a faire fonctionner le juteux marché des ventes d’ armes, à détruire pour ensuite reconstruire en se faisant payer en matières premières. Mais aussi à détruire les poches de population non encore soumise au capital (idéologiquement) et bien sur pour contrer toute révolte prolétarienne. Je te rappelle tout de même que Hitler n’ a pas utilisé les gaz.
    Si actuellement une guerre devait prendre un aspect directement mondial, je pense que la Syrie en serait le point de départ. Mais je m’ avance un peu en disant cela bien que je puisse avancer quelques arguments géopolitiques, idéologiques et religieux, surtout religieux.
    Nous aurons l’ occasion de revenir sur tout cela GB

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