Asie/Afrique

Le vrai visage des parasites fiscaux

Par Laurent Herblay (son site). Le 16.02.2018.  Sur Agoravox.
 

La petite bourgeoisie a la vie difficile depuis quelques années. Elle se sent lâchée par le grand capital et par son État fétiche – l’État providence pour les riches. Ainsi, où qu’elle regarde la petite-bourgeoisie, gauchiste ou droitiste, elle ne voit que malversation, dilapidation, concussion, fraude, escroquerie et duplicité de la part des marionnettes politiques stipendiées – elle qui voudrait tellement que le président d’opérette soit un vrai chef politique comme ceux du passé (sans comprendre qu’ils étaient identiques dans le passé – c’est la conjoncture qui a changé). Le cas des PARADIS FISCAUX et de la FRAUDE FISCALE est un exemple caractéristique de leur déconvenue. Tous connaissent les mécanismes de la fraude, tous admettent l’iniquité et l’injustice des mécanismes d’optimisation fiscale et pourtant, le petit-bourgeois militant le constate, la situation ne change pas – elle s’aggrave, et chaque potentat qui promet de s’attaquer au problème finit par plier devant ses patrons du grand capital… Nous vous offrons ce texte qui illustre la désillusion d’un analyste économique pourtant averti. Le texte démontre qui sont ceux qui mène le jeu économique mondial et donc évidemment le jeu politique impérialiste. Ce ne sont pas les polichinelles que vous avez élu. Bonne lecture. Robert Bibeau  http://www.les7duquebec.com

 

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Depuis près de dix ans, les dirigeants de la planète se moquent du monde sur les parasites fiscaux, de Nicolas Sarkozy promettant leur fin à l’OCDE proposant des mesurettes en passant par des listes ridicules et totalement myopes. Heureusement, l’association Tax Justice Network propose un panorama bien plus réaliste de la réalité de cette maladie de nos sociétés modernes.

 

Une épidémie parasitaire mondiale
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Pire encore, l’analyse de l’association montre également la duplicité des grandes économies mondiales. Les Etats-Unis sont épinglés pour leur comportement à géométrie variable, l’ouverture à l’argent sale venu des pays dits en voie de développement, le comportement de certains états particulièrement opaques : Nevada, Wyoming et Delaware, qualifiés de « far west fiscal  ». Washington « se défend contre les parasites fiscaux étrangers, tout en en étant un pour les étrangers  ». La duplicité du Royaume Uni n’est pas épargnée, avec ses dépendances et territoires semi-autonomes, Guernesey figurant dans la liste des dix premiers parasites fiscaux de la planète selon le classement 2018 de l’association.
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Au global, la situation de l’Europe apparaît toujours aussi préoccupante avec 4 pays parmi les dix premiers, au premier rang desquels la Suisse. Le Luxembourg pointe en 6ème position, au cœur de cette piraterie fiscale, un temps dirigé par Jean-Claude Juncker, avant qu’il ne devienne président de la Commission. Voilà un signe terrifiant de la complaisance de cette Europe à l’égard du vol pseudo-légal des ressources fiscales de ses Etats, au grand bénéfice des plus riches, et au détriment de l’immense majorité. Au final, on constate que les trois grandes puissances économiques du monde ont en leur sein des parasites fiscaux, comme s’ils faisaient partie de l’organisation naturelle de notre monde…
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Pourtant, ce n’est pas comme si nous ne savions pas comment faire pour y mettre fin. Ce n’est pas moins que le « prix Nobel d’économie » Joseph Stiglitz qui a très clairement expliqué qu’il faut placer ces pays « en quarantaine » pour mettre fin à ces pratiques, comme le Général de Gaulle l’avait fait avec Monaco.(1)  Après dix longues années de palabres dérisoires qui n’ont mené à rien, on devine que nos dirigeants ne souhaitent rien faire contre ces sangsues fiscales modernes. Plus qu’une complicité active, je crois malheureusement davantage à une résignation produite par l’association d’une paresse intellectuelle et d’un conformisme qui leur interdisent d’envisager les moyens nécessaires à cette lutte.
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Malheureusement, il faut bien constater que malgré tous les scandales et les déclarations des uns et des autres, loin de s’améliorer, la situation se détériore, comme le montre bien le Tax Justice Network. Voilà pourquoi il est essentiel de poursuivre le combat intellectuel contre ces bien mal-nommés parasites fiscaux. Tôt ou tard, ils finiront par être mis en quarantaine et au pas.
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(1)  Vous ne percevez aucune différence entre Monaco et Les Etats-Unis d’Amérique, l’Allemagne et la Suisse ? (NDLR)

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

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