ROSA LUXEMBURG CONTRE LE FÉMINISME
Source de l’article en Espagnole : https://nuevocurso.org/rosa-luxemburgo-contra-el-feminismo/
Les suffragettes et le féminisme
Le féminisme apparaît en Europe à la fin des années 1890, sous la forme du «suffragisme». Les suffragettes demandaient l’extension du droit de vote pour les femmes bourgeoises lors des scrutins électoraux alors réservés aux propriétaires fonciers. Elles réclamaient le droit pour les femmes des classes possédantes de participer à la direction politique de l’État bourgeois. Dans leur bataille pour obtenir une place pour les femmes à la direction des affaires du capital et au gouvernement des classes supérieures, les suffragettes ont tenté de recruter les travailleuses, beaucoup plus nombreuses et surtout mieux organisées. Les suffragettes proposaient un front uni interclasses des «féministes» dont l’objectif était d’obtenir des députées bourgeoises aux parlements bourgeois. Elles ont promis de représenter «l’intérêt commun de toutes les femmes», intérêt censé unir les ouvrières et les bourgeoises. Mais l’intérêt commun des bourgeoises et des ouvrières n’existe pas.
La gauche de la Deuxième Internationale, avec Rosa Luxemburg et Clara Zetkin en tête, était radicalement opposée à ce Front uni des femmes des deux classes antagonistes. Un an avant la formation du premier groupe de suffragettes en Angleterre, Zetkin a présenté à Gotha, le congrès fondateur du Parti socialiste allemand, un rapport sur « La question des femmes et des tâches de la démocratie sociale » adoptée à l’unanimité par le congrès. Par la suite, les socialistes allemands se sont consacrés à organiser et à former des milliers de femmes de la classe ouvrière, à les mobiliser en faveur du suffrage universel.
Les féministes souhaitent des réformes, nous voulons la révolution sociale
Au Congrès de la IIe Internationale à Stuttgart, la gauche, avec Zetkin et Luxemburg en tête, mène la lutte mondialement, non pas contre un machisme supposé, mais contre des groupes féministes de certains partis comme le Parti de Belgique, qui avait adopté à son congrès de soutenir l’expansion du suffrage aux femmes des classes supérieures.
Au Congrès de la IIe Internationale à Stuttgart il fut demandé aux partis sociaux-démocrates de tous les pays de mener la lutte pour le suffrage universel (possédantes et non-possédantes) comme un élément essentiel et indispensable de la lutte générale du prolétariat, pour le droit de vote et pour les autres aspirations des femmes dans leurs conditions de vie et de travail. Les féministes voulaient étendre le suffrage aux femmes des classes supérieures seulement, le socialisme luttait pour rendre le droit de vote universel; ce qui fit dire à un observateur : le féminisme souhaite une réforme légale, le marxisme veut une révolution sociale.
Lutte des femmes et lutte pour le socialisme
La bataille idéologique devient de plus en plus intense au fil des années. Rosa Luxemburg dans sa correspondance parle de l’aspect « morale et spiritualiste » des féministes et des invocations qu’elles font en faveur « du rejet du rôle attribué à la femme » quand il était en fait question pour les féministes d’égalité entre les hommes et les femmes des couches supérieures pour accéder au pouvoir.
Pour Rosa Luxembourg, il est évident que « la femme » n’est pas un sujet historique au-dessus ou en dehors des classes sociales et nous proclamons notre profond rejet de la réclamation d’un prétendu « droit des femmes » qui profiterait qu’aux travailleuses quelle que soit l’évolution du mouvement des travailleurs et de la lutte de classe anticapitaliste.
Pour Rosa Luxembourg, les féministes tentent d’utiliser le rejet par les travailleurs de l’oppression des femmes d’une manière à détourner la lutte et à empêcher la jonction et la consolidation d’un mouvement ouvrier uni qui était alors en voie d’édification, comme l’a fait le nationalisme en dévoyant la résistance à l’oppression nationale.
Rosa Luxemburg et la question nationale (1908)
Le devoir de protester contre l’oppression nationale et de mener la lutte, ce qui correspond à l’orientation de classe du prolétariat, trouve son fondement dans le «droit des nations», mais l’égalité politique et sociale des sexes ne découle d’aucun «droit des femmes» auquel se réfère le mouvement féministe bourgeois. Ces droits ne peuvent être obtenus que d’une opposition généralisée au système d’exploitation de classes, à toutes les formes d’inégalité sociale et à tout pouvoir de domination. En un mot, ces droits ne peuvent être déduits que des principes fondamentaux du socialisme.
Rosa Luxemburg devant le tribunal militaire (1914)
Rosa Luxembourg fut jugée pour son appel à transformer la guerre impérialiste mondiale en guerre civile révolutionnaire dans chaque pays. Dans « Die Gleichheit », le journal dirigé par Zetkin, elle indique clairement que le pouvoir des femmes bénéficiant du droit de vote découle de leur position sociale dans la bourgeoisie et la petite bourgeoisie et la réforme juridique du droit de vote constitutionnalise le pouvoir capitaliste. Cependant, les femmes qui travaillent ne peuvent s’émanciper que par la lutte des classes.
Les défenseurs des droits des femmes bourgeoises veulent acquérir des droits politiques pour participer à la vieille politique. Les femmes prolétariennes ne peuvent que suivre le chemin des luttes ouvrières, le contraire serait de mettre un pied dans le pouvoir bourgeois au moyen d’un statut légal voté au parlement bourgeois.
Pourquoi dénoncer les organisations féministes bourgeoises ?
Parce que Rosa Luxembourg réalise que le mouvement féministe n’a servi qu’à accroitre la puissance politique des couches de la petite bourgeoisie et des patriotes nationalistes qui ont soutenu le féminisme pour diviser le mouvement de classe, le mouvement ouvrier, en opposant hommes et femmes prolétaires.
Rosa Luxembourg est claire, l’organisation des groupes de femmes uniquement ne peut pas ouvrir la porte aux luttes de classes. Lorsque Clara Zetkin initie la première conférence des femmes socialistes, elle taquine Luisa Kautsky : « Est-ce que nous sommes maintenant féministes? » Écrit-elle. Mais Rosa Luxembourg savait que si Clara Zetkin organisait des groupes de femmes socialistes c’était pour étendre son programme à l’ensemble de la classe ouvrière et non seulement aux travailleuses des grandes concentrations urbaines. En Allemagne, à cette époque, il y avait beaucoup de femmes dans les usines, mais la plupart des femmes étaient réquisitionnées au foyer dans un travail non industriel.
Il n’y a qu’un seul mouvement, une seule organisation de femmes communistes – anciennement socialistes – au sein du parti communiste et il doit inclure les hommes communistes. Les fins du programme communiste sont nos fins et nos tâches scandait Rosa Luxemburg.
LE 8 MARS CONTRE LE FÉMINISME
La création de la journée militante du 8 mars comme jour de lutte, de grève ouvrière commença en 1910 sous le nom de « Journée de solidarité internationale entre femmes prolétariennes » sur proposition de Clara Zetkin. Le but était d’affirmer le caractère socialiste et ouvrier du mouvement à travers le suffrage véritablement universel, c’est-à-dire en incluant la bataille pour le droit de vote pour toutes les femmes : « C’est-à-dire que la création du 8 mars faisait partie de la lutte des femmes de la gauche de la Deuxième Internationale pour les droits démocratiques de tous les travailleurs et contre l’idée féministe de « l’union des femmes » contre laquelle j’ai combattu toute ma vie » écrivait Rosa Luxemburg.
R.Luxembourg et C.Zetkin lutteront contre la formation de toutes organisations de front uni interclasses et contre toutes tentatives de mobiliser les femmes sur une base féministe et pour ce faire elles vont « créer » le 8 mars : une mobilisation unitaire de tous les travailleurs.
Le 8 mars 1917 à Petrograd
C’est la manifestation du 8 mars 1917 à Petrograd, qui appela les groupes de travailleurs socialistes, sans distinction de sexe, affirmant des revendications pour la classe dans son ensemble, et deviendra le déclencheur de la révolution russe.
LE MOMENT DE VÉRITÉ
Le moment de vérité qui montre le contexte et la raison de la bataille de la gauche de la Deuxième Internationale contre le féminisme est survenu avec la Première Grande Guerre mondiale. Les suffragettes demandèrent alors aux gouvernements bourgeois d’incorporer les femmes dans l’effort de guerre et le carnage guerrier et elles ont activement collaboré au recrutement de soldats en faveur de la boucherie de 1914-1918. En récompense, en 1918, le gouvernement britannique a accordé le droit de vote aux 8 millions de femmes des familles aisées, encore loin du suffrage universel. C’est ce que la presse célèbre aujourd’hui comme « la conquête du vote des femmes » en oubliant de dire qu’il n’y en avait que peu qui ont obtenu ce droit.
À l’opposer Clara Zetkin et les groupes de travailleuses internationalistes appelleront la première conférence internationale contre la guerre au milieu de la répression la plus sauvage de tous les gouvernements bourgeois. C’est le premier acte politique organisé par un groupe de la IIe Internationale contre la guerre à une époque où Luxembourg, Rühle et Liebcknecht étaient déjà en prison pour sédition.
La conférence voulait amener les prolétaires à se libérer du nationalisme et des partis sociaux-démocrates pour retrouver toute leur liberté en faveur de la lutte des classes. La fin de la guerre ne pouvait être réalisée que par la volonté claire et déterminée des masses populaires des pays belligérants. La Conférence fit appel aux femmes socialistes et aux partis socialistes de tous les pays sur le thème : faire la guerre à la guerre!
Traduit de l’Espagnole par Robert Bibeau. 20.02.2018. http://www.les7duquebec.com
Rosa Luxembourg devait voir le Féminisme d’autre oeil.
Il faut savoir que le féminisme doit avoir pour but, avant tout, de remettre la femme à la place qui lui est due, dans la vie sociale et dans la vie familiale.
Il ne s’agit donc pas d’obtenir une égalité puisqu’il n’en existe aucune d’un point de vue physiologique et psychique.
Aussi, en lisant les programmes des « égalitaires », on les croirait faits par des hommes tant ils sont contraires aux vrais intérêts de la femme.
La nature même des questions le prouve : Elles prétendent devenir les égales de l’homme, donc, prendre leurs vices, leurs exagérations, leurs injustices, leur âpreté au gain, leur cruauté, leurs mœurs libertines, leurs ruses et leurs mensonges. Toutes choses qu’elles n’ont pas, en effet, dans leurs conditions sexuelles normales. Elles veulent que la Mère devienne l’égale de son fils, la grande dame, la femme sobre et rangée l’égale de l’ivrogne, qui trébuche et divague, la chaste jeune fille l’égale de l’étudiant perverti, la modeste ouvrière l’égale du soldat débauché, la femme respectable l’égale du viveur dépravé.
Or, qui a pu rêver cette égalité sinon l’homme orgueilleux qui se donne toutes les grandeurs de la femme !
Elles veulent devenir les égales de l’homme, quoiqu’elles savent que l’homme est vicieux, égoïste, méchant, fourbe et hypocrite. Pourquoi donc, elles qui, malgré toute leur ignorance, sont vertueuses, désintéressées, charitables et bonnes, veulent-elles descendre jusqu’à l’homme ? Est-ce pour imiter ses bêtises, car il en fait, et elles le savent ? Est-ce pour partager ses ambitions déréglées, car il en a et elles le savent ?
Est-ce pour magouiller avec lui dans les affaires financières, car il magouille, et elles le savent ? Si c’est pour tout cela, ce n’est vraiment pas la peine de revendiquer. Le nombre est assez grand, dans le camp des agitateurs masculins, sans qu’il soit besoin de l’accroître encore en y annexant des femmes.
Si c’est pour faire autre chose, oh ! Alors, c’est parfait, mais, dans ce cas, ne réclamez pas, l’égalité car l’égalité suppose les mêmes occupations. Il n’y a pas à sortir du dilemme : égales de l’homme et faisant ce qu’il fait, ou : différentes de lui et faisant ce qu’il ne fait pas.
Or, si c’est ce dernier parti qui est adopté, nul besoin d’aller où il va, d’être où il est. Pour faire autre chose, il suffit que la Femme reste où elle est ou qu’elle se mette sur un autre terrain que le sien ; il faut qu’elle reste Femme, ou, plutôt, redevenir Femme, car elles ne le sont plus, psychologiquement parlant, et alors la question sera résolue. Les hommes écouteront ces Femmes bien mieux quand Elles parleront en femmes que lorsqu’elles parlent en hommes. Et cela vient de ce que, sachant ce que valent les hommes, ils n’accordent pas de confiance à leurs pareils, ni à leurs pareilles. Ils n’ont pas confiance en eux, comment pourraient-ils faire confiance aux femmes, si elles en font leurs égales. Ils reconnaissent tout ce qui leur manque et, pour qu’ils écoutent les Femmes, il faut qu’elles leur montrent qu’elles peuvent combler le vide de leur existence en leur apportant ce qu’ils n’ont pas, ce que leurs camarades hommes ne peuvent pas leur donner.
Donc, il faut faire autrement… et mieux, et c’est cela qu’ils attendent des femmes, et non une vaine rivalité sur leur terrain.
Ce qui prouve le défaut de la méthode des égalitaires, c’est le peu de succès de leur campagne. Que d’années ! Que d’activité ! Que d’argent, même, dépensé dans une cause qui ne progresse pas, car less succès sont illusoires, ce qu’elles obtiennent ne change en rien la nature de l’homme ; le droit électoral conquis, dans certains pays, a-t-il fait faire une loi qui soit vraiment moralisatrice ?
Nous ne voyons, nulle part, de résultats réels. Tant que les femmes se sont diminuées en demandant une égalité qui les rabaisse, elles n’ont pas abouti, c’est Celle qui osera dire toute la vérité, et remonter sur son piédestal qui réussira.
La femme ne doit réclamer ni droits civils ni droits politiques. La Nature lui a donné d’imprescriptibles droits qui planent par dessus tout cela. Elle lui a fait connaître les secrets des multiples rouages qui font marcher la machine humaine et, avec cette science, elle se sent bien plus forte que toutes les assemblées politiques réunies, puisqu’elle peut formuler une loi qu’aucune d’elles ne saurait faire : la loi morale.
Tant que les féministes n’ont pas montré aux hommes une femme ayant produit quelque chose de féminin, quelque chose que les hommes n’aient pas pu faire, ceux-ci ont déclaré qu’elles n’étaient qu’une armée de nullités, et si beaucoup d’entre eux ne sont pas devenus féministes, ce n’est pas parce qu’ils tenaient beaucoup à garder des privilèges injustifiés, c’est parce qu’on ne leur offrait pas une seule femme digne de leur admiration.
Et changer les médiocrités masculines pour des médiocrités féminines, c’était piètre besogne. On ne changeait, en réalité, que le costume et le timbre de la voix, mais quant aux idées, elles restaient aussi fausses avec les égalitaires qu’avec les hommes seuls, c’était toujours « les idées régnantes ».
Les hommes intelligents veulent mieux que cela, ils veulent une Femme « qui ne soit pas leur égale », afin qu’ils puissent trouver, en elle, toutes les grandes qualités que l’homme droit se plait à vénérer. Ils veulent, dans la femme, une manière de penser différente de la leur, ils veulent trouver, près d’elle, quelque chose à apprendre, quelque chose de nouveau qui les tire de l’ennui qui les endort, et donne à leur vie une direction nouvelle, à leur esprit une lumière directrice. Mais les criailleries pour obtenir des droits politiques les fatiguent sans les intéresser.
Les femmes doivent s’affirmer, ce qu’elles font, heureusement, de temps en temps.
Donc les personnes, bien intentionnées, reconnaissons-le, qui ont demandé l’égalité des sexes, se sont trompées, tant au point de vue philosophique qu’au point de vue psychologique. Il n’y a pas plus égalité entre l’homme et la femme qu’il n’y a égalité entre le voleur et le volé. Deux êtres aussi différents ne peuvent pas remplir, dans la société, les mêmes fonctions, avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs. Là est toute la question ; définir les fonctions, les droits et les devoirs de chacun, leur donner Une éducation qui les y prépare et non, comme on le fait maintenant, une éducation qui les en éloigne.
L’harmonie sociale régnerait si chacun d’eux, dès l’enfance, avait obéi aux lois physiologiques et psychiques de leur nature, rectifiées dans le sexe mâle, par la loi morale.
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/ceux-qui-vivent-ce-sont-ceux-qui-luttent.html
Le féminisme en Europe à la veille de la révolution française
C’est par les Femmes que l’oeuvre de rénovation sociale s’accomplit au XVIIIème siècle ; cette oeuvre prit un élan extraordinaire et se manifesta dans tous les pays à la fois.
– En Angleterre, Mary Hartelle, qui mourut en 1731, fut le véritable pionnier du mouvement féministe anglais. Elle publia un livre intitulé Sérieuses propositions dédiées aux femmes pour l’avancement de leurs vrais et plus grands intérêts.
Elle réclamait des droits égaux à ceux des hommes, comme toutes les Anglaises.
– En Suède, Mme Anna-Charlotte Loffler fut un des écrivains les plus en vue de l’école réaliste suédoise ; elle dit que pour elle « la féministe est une révoltée », comme, du reste, tous les êtres bons, généreux et nobles, hommes ou femmes, sont des révoltés. Ils poursuivent le développement intégral de leur individualité, ils veulent être eux-mêmes, et non des personnages conventionnels, façonnés d’après des formules. Elle développa cette thèse dans des comédies : Vraies femmes, Bonheur de famille, Tante Malvina ; dans toutes le même sujet revient : le combat des révoltés contre la convention et le mensonge du monde, contre la corruption des soutiens de la vieille société.
– En France, une femme extraordinaire, Marie-Pauline de Lezardière, publia un livre qui ouvrit une voie nouvelle aux études historiques. Pour nous expliquer qui elle fut, je laisse la parole à Mme Marie de Sédière, qui, dans La Chevauchée (Revue mensuelle, 15 décembre 1902, p. 637), dit ceci :
« Les érudits, les fouilleurs d’archives et de grimoires, découvrent à chaque pas des oeuvres émanées d’une plume de femme et dont la signature d’homme a rapporté l’honneur à leur sexe. Je cite au hasard cette amie de Malesherbes et de Necker, Marie-Pauline de Lezardière, née au château de Verrie en pays vendéen. Son oeuvre considérable, intitulée Législation politique de la Monarchie française, devait compléter l’Esprit des Lois de Montesquieu, y remplir cette lacune déplorée par les lettrés, chercheurs des traditions historiques. C’est-à-dire que cet ouvrage avait pour but de découvrir la véritable loi de la Monarchie française succédant aux périodes gauloise et romaine.
« Les bouleversements révolutionnaires anéantirent la première édition de cette oeuvre anonyme ; en 1844, elle reparut dans les les lettres françaises sous le titre de Théorie des lois politiques de la Monarchie française. L’honneur en revint à MM. Guizot et Villemain, sous les auspices desquels cette publication en fut faite. Ouvrage profondément pensé, s’appuyant sur des textes originaux, fragments latins accompagnés de versions françaises, de preuves puisées aux meilleures sources législatives. Travail considérable qui ne rapporta aucune gloire à cette femme érudite, qui l’avait conçu et exécuté. Pour accomplir cette oeuvre, la jeune Vendéenne dut surmonter l’opposition violente de toute sa famille. Celle-ci ne voyait qu’une bizarrerie presque déshonorante dans ce goût anormal d’études législatives. Pour ménager ces inconcevables susceptibilités, la jeune fille dut abandonner toute revendication de son oeuvre. Sous une signature anonyme, elle publia un des plus importants ouvrages historiques qui aient été imprimés. »
Lien :https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/la-revolution-francaise-cest-la.html
Enfin un article qui à le mérite de remettre les pendules à l’ heure de la lutte des classes.
bonjour,
c’est peut-être un peu plus compliqué que ne le dit le titre, ROSA LUXEMBURG CONTRE LE FÉMINISME. Au demeurant un sous-titre parle de « dénoncer les organisations féministes bourgeoises », et il s’agit en l’occurrence des « suffragettes », critique juste d’un point de vue de classe, et antiélectoraliste qui plus est, mais qui n’oppose pas émancipation des femmes et luttes prolétariennes
voir d’autres aspects du rapport de Rosa Luxembourg au féminisme :
https://www.google.fr/search?q=Rosa+Luxembourg+f%C3%A9minisme&rlz=1C1AZAA_enFR741FR742&oq=Rosa+Luxembourg+f%C3%A9minisme&aqs=chrome..69i57j0.7031j0j8&sourceid=chrome&ie=UTF-8
où l’on comprend que Rosa Luxembourg fut parmi les premières à lier marxisme et émancipation des femmes, et si elle affirma n’avoir « rien à faire avec le mouvement des femmes », elle n’écrivit pas moins dans une lettre en 1911 : « Imagine ! Je suis devenue féministe ! »
pour en savoir plus :
LA RÉVOLUTION COMMUNISTE SERA FÉMINISTE OU NE SERA PAS (féminisme et marxisme)
http://civilisation-change.forumactif.org/t126-la-revolution-communiste-sera-feministe-ou-ne-sera-pas-feminisme-et-marxisme
au revoir 😉
Patlotch
@ PATLOCH
Tu as raison en effet, Rosa n’opposait pas émancipation des femmes et désaliénation prolétarienne = émancipation prolétarienne au contraire. À cette époque où ces choses étaient infiniment moins compliquées quelles ne le sont aujourd’hui – suite à un siècle d’activisme go-gauche – gauchiste – opportuniste – réformiste – de propagande petite-bourgeoise dans les rangs de la classe ouvrière via des milliers de groupuscules sectaires – nous voulions par ce texte des camarades espagnoles de NUEVO CURSO revenir aux fondamentaux de la lutte de classe antagoniste qui oppose bourgeoisie à prolétariat dans ce combat comme dans tous les autres combats politiques et sociaux
Quel moment plus approprié que ce 8 mars pour élever le débat qui traine dans la boue où les femmes prolétariennes sont invitées à se battre pour que certaines bourgeoisies puissent à aspirer à devenir première ministre du capital – générale en chef de l’armée de la bourgeoisie chargée demain d’écraser la révolte prolétarienne (hommes et femmes indistinctement) où pour que de nombreuses bourgeoisies rejoignent enfin le club sélect des multi milliardaires dont on dévoile la fortune gigantesque ces temps-ci.
C’est ce féminisme bourgeois opportuniste – réformiste – réactionnaire et anti-prolétarien que ROSA LUXEMBURG VÉRITABLE RÉVOLUTIONNAIRE PROLÉTARIENNE CLAIRVOYANTE DÉNONCAIT JUSQUE face au peloton d’exécution = (sur la photo elle prend la parole devant ses juges de la cour martiale prussienne-allemande).
Rosa fut exécutée pour avoir proclamer que les femmes prolétariennes non seulement ne devaient pas chercher à intégrer l’armée des capitalistes dans la guerre impérialiste (encore moins chercher la parité aux postes de commandement) mais qu’elles devaient se mobiliser contre la guerre et transformer la guerre impérialiste en guerre civile prolétarienne révolutionnaire, FORMIDABLE – EXTRAORDINAIRE. Voilà le « féminisme » (que je déteste ce terme dénaturé par les petites-bourgeoisies) prolétarien dans toute sa simplicité.
Elle paya de sa vie cette vérité.
Que les petites bourgeoises poursuivent leur chasse aux politiciens quelles ont compromis, les femmes prolétariennes n’ont rien à en foutre elles ne fréquentent pas ces individus. La menace qui plane sur les femmes prolétariennes en ce moment c’est la crise économique systémique, le chômage, l’inflation, la dévaluation de la monnaie, la crise sociale qui s’en suivra et enfin une nouvelle guerre mondiale – ROSA nous a déjà indiquée la voie pour faire face à ce cataclysme
PAS D’ÉMANCIPATION DE LA FEMME PROLÉTARIENNE SANS ÉMANCIPATION DE LA CLASSE PROLÉTARIENNE.
Pas de front uni avec la bourgeoisie
Robert bibeau http://www.les7duquebec.com
@ Robert
Robert,
Merci pour ce texte intéressant, éclairant une étape importante de la marche des femmes vers un peu (plus) d’égalité femmes-hommes.
Bon, il y a d’abord les différence femme-hommes, sociales, professionnelles, politiques, etc.
Mais il y a ensuite les différences de classe entre les femmes.
Tous ceux qui ont lu les livres et vu les films traitant de l‘époque victorienne ont constaté la triste condition des femmes du peuple, des servantes et le pouvoir des femmes de la haute société, usant de leurs charmes, de leur intelligence, de leur position sociale et de leur richesse pour dominer les hommes de leur classe.
Donc, pour les femmes du peuple c’était la double peine, femmes et servantes.
Il faut évidemment saluer le combat des suffragette, même s’il était aussi marqué socialement et aussi celui des révolutionnaires comme Rosa Luxembourg, une femme admirable dont nous ne saluerons jamais assez l’engagement en faveur des classes populaires et des femmes.
Son ouvrage, « L’accumulation du capital », soulignait bien l’un des défauts majeurs du capitalisme.
Son assassinat par un officier lors de l’insurrection de Berlin en janvier 1919 fut une grosse perte pour le combat populaire et pour les luttes féministes.
Faut-il ajouter quel Rosa s’opposait au totalitarisme de Lénine et de son parti bolchevique.
Cordialement.
Jean
A l’occasion du 8 mars 2018, nous publions des extraits du texte paru en 1909 et intitulé « Les bases sociales de la question féminine », écrit par Alexandra Kollontai, grande militante révolutionnaire et pour l’émancipation des femmes. Cette troisième partie aborde la lutte pour les droits politiques.
Sur : http://www.revolutionpermanente.fr/Alexandra-Kollontai-Une-armee-de-femmes-au-dessus-des-classes