Retraites par capitalisation ou par répartition?
Recherche menée par Robert Gil
Cet article est disponible en anglais, en italien et en espagnole ici: Articles du 5 mars 2023[24360]
En France, avant 1945, les retraites étaient financées par capitalisation. Cependant, la guerre a fait chuter la valeur de l’épargne et ruiné les retraités. Les systèmes de retraite par répartition ont été instaurés sous l’impulsion du CNR, les ordonnances de 1945 créent la sécurité sociale et instaurent un régime par répartition pour remédier à cette situation de pauvreté des seniors.
L’idéologie capitaliste veut nous faire croire que notre retraite est le fruit de notre travail, et bien c’est faux ! Il n’y a aucun rapport entre le fruit de notre travail et notre retraite. Le jour où l’on accepte cette vérité, l’on met un grand coup de pied au cul du capitalisme, car ça prouve qu’un système solidaire qui échappe au marché fonctionne très, très bien. Alors régulièrement l’on nous parle de croissance et l’on nous fait des projections sur la richesse qui ne sera « pas produite » dans 40 ans, pour remettre en cause notre système par répartition.
Le système par répartition veut dire que notre retraite ne nous appartient pas. A la fin de chaque mois les sommes collectées sont immédiatement distribuées aux retraités actuels, c’est un système basé sur la solidarité. La répartition c’est l’inverse de l’épargne : on cotise maintenant et on donne maintenant. C’est une énorme masse d’argent qui échappe totalement aux banques et à l’ensemble du système financier. C’est pour cela que le système par répartition est constamment et régulièrement attaqué par les ‘banksters » et leurs complices politiques. C’est pour cela que l’on met dans la tête des gens qu’ils n’auront pas de retraite et qu’il faut donc capitaliser !
Dans un système par capitalisation, c’est votre épargne qui vous sert de retraite, vous ne toucherez que ce que vous épargnez ! Cela veut dire que tous les mois vous déposez dans une banque une somme sur un plan ou un fond de retraite. Ensuite la banque place cet argent et le convertit en titres, et peut donc vous promettre 5 ou 6%. Mais un titre est une promesse sur la richesse produite dans 40 ans, et si elle n’est pas produite ou s’il y a un problème… on a déjà vu ça lors de la fameuse crise des subprimes où des tas de retraités aux USA et ailleurs se sont retrouvés sur la paille. Vous pariez donc votre retraite sur des prévisions faites par des économistes qui deux mois avant la crise de 2008 nous disaient que tout allait bien !
Alors, soit dans 40 ans, il y aura assez de richesses produites et dans ce cas là, vous avez tout intérêt à choisir la répartition, soit la richesse n’aura pas été produite et alors vous avez tout intérêt à …garder la répartition !
D’autre part, voici un argument qui retire tout crédit à la retraite par capitalisation : L’économie fonctionne par la circulation monétaire, immobiliser des grandes masses d’argent sous forme de fonds de pension retire du marché les fonds indispensables à ce fameux marché. Oui ils peuvent être placés, mais ces placement n’ont aucune vocation à stimuler l’économie, ils n’ont que la vocation de rechercher le placement le plus offrant, quitte à couler une industrie dès qu’une autre rapporte plus. Ces capitaux instables entrainent une grande instabilité de l’économie.
Tandis que les retraites par répartition laissent tous leurs fonds en circulation, car les retraités vivent de leur retraite, donc toutes ces sommes restent en circulation sur le marché et le vivifient. La retraite par répartition est la seule logique, il reste à l’organiser, même en cas de variation du rapport entre population active et population retraitée, sachant que l’automatisation et l’augmentation de la productivité ont totalement déconnecté la richesse produite du nombre de salaries, donc l’argument comme quoi il n’y aura pas assez d’actifs pour payer les retraites de demain est une vulgaire tromperie…
Merci à Frank LEPAGE et à la scoop « Le Pavé »
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Sans oublier que les fonds de pension placent l’argent et en retirent , quand tout va bien des intérêts et quand tout va mal rien.
Ces assurances de placement rémunèrent des employés et doivent encaisser le plus de financements possible. Ils placent les fonds en achetant des entreprises qu’ils n’ont pas l’intention de maintenir : ils licencient ; vendent les actifs et les brevets et sont source de chômage .
La capitalisation de ces assurances retraite contribuent à appauvrir la société , à détruire le tissu industriel et les emplois et peuvent à tout moment faire faillite ce qui est même souvent leur intérêt. La capitalisation consiste à confier son argent sans garantie à des gens qui gagnent leur vie dans les spéculations financières , savent très bien se gratifier de salaires , stock options retraites et dividendes les plus élevés possibles et mettent parfois leur assurance en faillite ;mais ils ne sont pas responsables sur leurs biens propres ; c’est un avantage par rapport aux clients ruiné . Clients si l’on veut la clientèle ici est captive et n’a pas grand choix .
La répartition est une solution rationnelle , solidaire et si nous n’avions pas les frères Rapetout au pouvoir la plus sûre . C’est bien pour cela qu’ils veulent sa suppression : ils ne peuvent s’emparer de tout cet argent tant que ça fonctionne.
Les coupures faites dans les programmes d’Histoire, vont dans le sens de la volonté du néolibéralisme : on y relatait les scandales récurrents pendant toute la troisième république , de ces placements qui disparaissaient en ruinant les rentiers. Cette connaissance du passé nous renseigne sur ce qui va arriver et la réforme du CNR a été appréciée pour instaurer une retraite par répartition même si , à l’époque les premiers à y avoir droit n’avaient rien payé , ils bénéficiaient des fonds prélevés sur tous les travailleurs qui au fur et à mesure recevaient à leur tour. Une grande économie de gestion paritaire qui a très bien fonctionné jusqu’à ce que ces caisses bien remplies attirent les appétits . .
Si le rôle des financiers et des capitalistes pendant la guerre ne leur permettait pas de trop protester. Depuis 40 ans tous les système de répartition des richesses en faveur de la prospérité et de la sécurité des français sont grignotés puis sapés : nous en sommes aux démolitions au bulldozer. Les hommes du CNR aimaient la France et les français , ceux d’aujourd’hui n’aiment que leur compte en banque , les paradis fiscaux et leur patrimoine ; ils sont plus proches des gangs que des élites politiques .
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