Concurrence et mondialisation

Recherche menée par Robert Gil

Cet article est disponible en anglais, en italien et en espagnole ici: Articles 12 mars[24632]

toboganLa concurrence internationale est telle que pour survivre, il faut soit s’adapter, soit disparaître. Bien ! Présenté comme cela, il n’y a aucune place au doute. Il n’y a rien à faire, la mondialisation ne peut être remise en cause : c’est une loi physique du même ordre que lorsque l’on lâche un caillou il tombe au sol. Il y a des forces que l’on ne peut remettre en cause. Sauf que la mondialisation n’est pas une loi physique, ni la volonté d’un vieil homme avec une barbe blanche : la mondialisation est du ressort de la décision des hommes !

Les donneurs d’ordres sont peu nombreux dans le monde, ce sont eux qui distribuent le travail et influent sur les logiques salariales. Les pays du sud produisent à bas prix, mais la majorité des usines qui fabriquent dans ces pays sont des usines occidentales, et 80% de leur production sont vendus sur les marchés des pays riches. La mondialisation est une chimère qui permet à certains de produire aux coûts les plus bas puis de vendre dans les pays où les gens ont les moyens d’acheter !

La mise en concurrence est organisée par les industriels eux même qui délocalisent une partie de leur production et qui ensuite la mettent en concurrence avec celle restée dans leur pays d’origine. Tout cela pour le plus grand malheur des salariés du Sud comme du Nord et le plus grand bonheur des actionnaires. Pour le capital le développement des pays du Sud ne doit pas supprimer l’exploitation d’une main d’œuvre bon marché, et doit continuer à faire pression sur les salaires des pays du nord. L’arnaque est parfaite, surtout que le monde ouvrier est loin d’être aussi uni que le monde des affaires !

L’ouverture des pays de l’Est et leur adhésion à l’union européenne ont été réalisées pour deux raisons La première pour qu’ils ne retombent pas dans le giron de la Russie et pouvoir installer des bases militaires principalement américaines, pour contrôler la sphère d’influence russe. La seconde est que ces pays possédaient une main d’œuvre bien formée et qui n’avait aucune notion de droit social, les syndicats comme nous les concevons n’existaient pas, tout était régi par l’État et lorsque l’État a été démantelé les salariés ont été livrés aux multinationales.

Si dans un pays sous traitant, des salariés se regroupent pour former un syndicat et réclamer de meilleures conditions de travail et de salaires, les donneurs d’ordres n’hésitent pas à fermer et à redélocaliser dans un pays voisin, il ne faut pas donner de mauvaises idées à d’autre, cela pourrait être contagieux. Dans certains cas on se débarrasse des meneurs, parfois de manière définitive. L’on soutient des régimes suffisamment corrompus pour qu’ils ferment les yeux sur certaines pratiques.

La concurrence effrénée est souvent factice, ce sont les mêmes représentants qui siègent aux divers conseils d’administration de ces grands groupes. Il s’agit pour eux d’un jeu, d’un gigantesque «monopoly», d’un casino, ou parfois l’on peut perdre, mais comme en plus ce sont eux qui contrôlent la banque ! Non les véritables perdants, se sont ceux qui dans l’espoir de garder leur emploi, acceptent de travailler plus, de baisser leur salaire, de voir disparaître leurs acquis sociaux au nom de la mondialisation imposée par une bande d’escrocs.

«Il n’y a pas de croissance infinie dans un monde fini, les seules personnes qui croient le contraire sont des fous ou des économistes»…K.BOULDING

2 réflexions sur “Concurrence et mondialisation

    • 15 mars 2023 à 15 h 25 min
      Permalien

      Presque toute la pensée marxiste m’est me paraît une fausse doctrine, une compilation et une contrefaçon de la pensée humaniste et spirituelle dans laquelle, la foi est en l’homme mais non l’église. Un bréviaire à l’usage des masses aux fins de mieux l’asservir au matérialisme et l’y enfermer pour surtout qu’il y reste, le monde de l’esprit étant réserver à ceux qui ne s’y laisseront pas prendre. Une doctrine pour renforcer le capitalisme en lui assurant le contrôle du champ idéologique de ses employés, son univers mental, de façon à parler le même langage sous le même ciel bas, d’un être humain dont le sens de la vie et l’horizon se limitent à ce qui matériellement remplira son temps de vie ou ne le remplira pas, afin que ce temps finalement devienne quantifiable et réductible en un langage uniquement matériel et donc finalement évaluable en argent.
      La citation de K.BOULDING, me plaît beaucoup : Elle met très bien en évidence la supercherie de ces doctrines matérialistes et ouvrent la voie à une libération de celles-ci.

      La quête de la croissance, la quête du bien-être et de la richesse, la quête de la domination et du pouvoir, bien plus anciens que l’apparition des modes modernes d’organisation de la production, d’exploitation, d’appropriation et de spoliation qui n’en sont que l’aboutissement et la quintessence, concernent tous les êtres humains et non les «  gagnants » seuls. Elles concernent aussi les oubliés, les laissés pour compte,
      les silencieux, ceux sans lesquels l’humanité ne peut ni bien vivre, ni survivre et qui partagent les mêmes ressources et le même espace global, la Terre.
      Je veux parler bien sûr, de tous les autres êtres vivants, cette Animalité, dont fait partie l’Humanité, bien qu’elle veuille s’en distinguer et s’en différencier pour la dominer, la spolier, l’exploiter et à cette fin l’inférioriser.
      Ainsi peut émerger la conscience humaine que le tort ou l’erreur d’approche n’est pas interne entre les humains, mais qu’elle a sa source et sa première réalité et vérité non au sein de l’humanité mais au sein de l’animalité dont l’humanité a voulu et cru pouvoir être le « gagnant ».
      Ensuite seulement, ce schémas de pensée une fois ancré, intégré et devenu prédominant parce que facteur essentiel de prééminence ou de supériorité interne au sein de l’humanité, il a pu alors sans trop d’obstacle par l’infériorisation toujours, mais cette fois au sein de la même espèce, semer les germes de ce qui a fini par devenir ce mode d’organisation et de pensée qu’on connaît et dont l’ultime expression est de tout faire passer par la possession matérielle et la domination matérielle.
      Cette très clairvoyante citation permet de renvoyer gagnants et perdants de l’humanité dos à dos, d’exprimer que le mode de penser et le monde organisé et voulu par l’humanité qui en découlent conduisent à une impasse et repose conceptuellement sur une perception fausse du monde, une erreur et une vanité.
      Qu’aucun être ou espèce n’est par essence supérieure et assurément pas l’humanité, encore moins l’une ou une autre partie d’entre elle
      Et que l’humanité presque toute entière doit entièrement repenser urgemment son rapport avec son
      milieu, sa place et son mode d’existence,
      Que son bien-être et sa survie en effet en dépendent et probablement son bonheur et son évolution spirituelle, le modèle sur lequel elle a presque exclusivement cheminé depuis très longtemps d’aliénation, car c’est exactement de cela qu’il s’agit, ne conduit pas manifestement à assurer sa survie et sa prospérité, mais ne la conduit pas non plus à l’interaction la plus harmonieuse, bénéfique et pacifique avec les autres espèces et dans ses rapport interne,
      Et que la solution n’est certainement pas à chercher, comme elle le fait depuis si longtemps sans aucune considération pour le sort des autres espèces (sinon récemment, en ce qu’il peut commander le sien) dans des arbitrages internes de type lutte des classes, qui ne sont en n’y regardant de plus haut, que des partages entre seigneurs, (qui au fond pensent pareils mais ne sont pas lotis pareils)
      Ou recherche d’un mode d’organisation pacifique ou de connivence entre soi, (toujours sur le dos des autres espèces qui ne comptent pas)
      lequel aussi heureux et consensuel serait-il, à supposer qu’il soit trouvé et réussi,
      ne règlerait absolument pas la question de fond et pressante que le modèle d’exploitation de l’animalité n’est absolument pas viable et que ses jours sont désormais comptés, et que ce modèle barre la route à toute avancée significative et donc différente de l’adaptation de l’humanité à son
      milieu, de sa relation et de sa compréhension de celui-ci d’une manière profondément différente et nouvelle, et , ce qui n’est pas nécessairement le moindre, empêche aussi l’ensemble des autres espèces d’évoluer différemment et d’avoir une relation très différente avec l’humanité, qui pourraient être extrêmement privilégiée. Sur ce dernier point, j’invite les lecteurs à réfléchir et observer les réactions des autres espèces entre elles. Elles mettent grandement à mal l’approche de l’humanité concernant sa propre idée de cette relation et plus encore, contredit radicalement l’idée que les conceptions d’aliénations et de dominations propres à l’humanité de manière presque univoque, procèderaient de la simple transposition ou manifestation chez l’être humain de l’ordre naturel.
      Pour cela, il a fallu à l’humanité de s’inventer l’ordre divin. Non pas qu’il faille nécessairement l’exclure, certainement pas, mais pas de la façon ethnocentrée, vaniteuse et profondément malhonnête qu’on trouve au menu de presque toutes les religions et que celles-ci s’efforcent malhonnêtement ou en tout cas faussement de rendre indissociable de la foi qui habite l’être humain, sans doute dès ses premiers instants de la vie.

      Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *