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Kadhafi l’avait bien dit : les droits de l’homme ne sont pas respectés en France !

Droits de l’Homme : Kadhafi fait la leçon aux Européens

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Reuters

Publié le 12/12/2007 à 08:11

Reçu à l’Unesco, le leader libyen a évoqué la question des immigrés africains, « maltraités en Europe ». Lors d’un entretien accordé à France 2, Kadhafi a nié avoir évoqué les droits de l’Homme avec Nicolas Sarkozy. Il a aussi assuré qu’il n’était pas au courant de la polémique suscitée par sa visite en France.

Mouammar Kadhafi accuse les gouvernements européens de maltraiter les immigrés et les Européens d’origine africaine, qu’il a incités à rentrer en Afrique.

« Les Européens font de la surenchère sur les droits de l’homme et nous interrogent sur le respect des droits de l’homme dans nos pays. Les étrangers sont maltraités en Europe, et eux (les Européens) nous demandent de respecter les droits de l’homme », a déclaré le numéro un libyen dans un discours prononcé au siège de l’Unesco à Paris.

Le colonel Kadhafi s’est engagé à défendre les droits des immigrés africains en Europe. « Ou bien on vous respecte ici en Europe et vous jouissez des mêmes droits et devoirs que les Européens, ou bien vous rentrez en Afrique », a-t-il dit au deuxième jour de sa visite officielle en France.

« Je vous affirme que je suis concerné par votre situation et que je vais mettre au point un plan pour permettre votre retour en Afrique », a dit encore le « Guide de la révolution ».

« Il n’est pas possible que vous viviez ici marginalisés (…) Nous Africains sommes victimes d’injustices. Ils (les Occidentaux) nous ont transportés ici comme du bétail pour faire les travaux pénibles et sales, et ils nous rejettent dans les banlieues des villes et lorsqu’on revendique nos droits, on se fait taper dessus par la police », a déclaré Mouammar Kadhafi.

« Je suis un soldat de l’Afrique et je vais m’employer à vous aider et à vous soutenir (…) Nous ne vous laisserons pas tomber », a ajouté le colonel Kadhafi, qui arborait pendant la journée un badge vert représentant la carte du continent africain.

« Les Africains doivent vivre dans la dignité et le respect ou bien rentrer en Afrique. L’Afrique a besoin de vous. Si l’Europe ne veut pas de vous, vous rentrerez en Afrique », a-t-il conclu.

A France 2, Kadhafi affirme : la « question des droits de l’Homme ne se pose pas dans mon pays » Par ailleurs, lors d’un entretien accordé à France 2, Mouammar Kadhafi a affirmé mardi soir qu’il n’avait pas évoqué le sujet des droits de l’Homme avec Nicolas Sarkozy et qu’il n’était « pas au courant » de la polémique suscitée par sa visite en France

Il a aussi affirmé que la « question des droits de l’Homme ne se pose pas dans son pays » où règne une « démocratie populaire directe », selon une traduction de la chaîne.

Interrogé par le présentateur David Pujadas sur le fait que Nicolas Sarkozy avait déclaré avoir demandé au dirigeant libyen de « progresser sur le sujet des droits de l’Homme », celui-ci a répondu : « Tout d’abord nous n’avons pas évoqué moi et le président Sarkozy ces sujets ». « Nous sommes amis et nous coopérons », a-t-il ajouté. « Nous avons évoqué les questions de coopération entre les deux pays, nous avons évoqué tous ces contrats dans tous les domaines dans l’intérêt des deux pays. Nous avons parlé de la coopération euro-africaine, de l’Union méditerranéenne », a encore dit M. Kadhafi.

Le secrétaire général de la présidence, Claude Guéant, a répliqué à M. Kadhafi en soutenant que le président Nicolas Sarkozy avait évoqué à deux reprises, lundi, le dossier des droits de l’homme avec M. Kadhafi.

La visite de cinq jours de M. Kadhafi, sa première en France depuis 34 ans, a suscité de vives critiques des organisations de défense des droits de l’Homme, ainsi que de l’opposition de gauche et de certains membres de la majorité. Interrogé sur ces critiques, M. Kadhafi a répondu : « Je ne suis pas au courant. Je n’ai pas lu la presse, je n’ai pas regardé la télévision. On est accueilli avec beaucoup d’amitié, beaucoup de chaleur par le président et le peuple français. En fait je n’ai pas fait très attention à ces réactions ».

Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1969, M. Kadhafi a expliqué que la Libye était « arrivée à bon port en instaurant la démocratie populaire directe. Il n’y a pas d’élections en Libye parce que les Libyens n’élisent pas leurs dirigeants. Ce sont les Libyens qui se dirigent eux-mêmes ». Les associations des droits de l’Homme dénoncent la torture, l’absence de liberté d’expression et la détention de prisonniers politiques en Libye. « Il n’y a aucun prisonnier politique en Libye », a affirmé M. Kadhafi dans son entretien à France 2.

Le dirigeant libyen, longtemps placé au ban des nations occidentales pour son soutien au terrorisme, a répété que la Libye n’avait « jamais commis d’actes terroristes, jamais ». Il a démenti des propos qui lui avaient été prêtés lors du sommet UE/Afrique de Lisbonne. « Je n’ai jamais dit que les pays pauvres devaient recourir au terrorisme. Je crois qu’il y a eu une très grande déformation de mes propos », a-t-il affirmé.

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