ITALIE, LA MAIN GAUCHE DU CAPITAL BATAILLE CONTRE LA MAIN DROITE

Bibeau.robert@videotron.ca        Éditeur http://www.les7duquebec.com
 

Élection à l’italienne

 
La corrélation est parfaite, chaque fois que l’indice boursier enregistre des soubresauts saccadés (montées vertigineuses ou chutes dangereuses) les indices électoraux, ceux des polichinelles de gauche comme ceux des saltimbanques de droite, connaissent des secousses importantes, directement correspondantes. Le dimanche 4 mars dernier, c’était mascarade électorale en Italie, troisième économie de l’Union européenne. Plus de quarante-six-millions d’électeurs étaient convoqués aux urnes pour accomplir leur « devoir » de soumission à la dictature du capital en apposant une croix sous l’un ou l’autre des étendards partisans de partis tous pourris.
 
Voici comment un commentateur belge présente l’activité électorale de ses camarades italiens : « En Italie, à gauche, un nouvel acteur politique « Potere al Popolo » (Pouvoir au peuple) essaie de remettre les pendules à l’heure : ce sont les partis traditionnels, et non les migrants, qui sont responsables du chômage et de la précarité. » Assurément la go-gauche italienne apprécie cette assertion qui voudrait disculper le système capitaliste pour ses malversations. En effet, ce ne sont ni les partis de la droite traditionnelle ni les partis de la gauche conventionnelle qui sont responsables du chômage, de la précarité, de la misère et de la guerre. La go-gauche (comme la droite incidemment) aime raconter des bobards à l’effet qu’un programme électoral pourrait faire la différence et que tout électeur bénéficie du privilège de « décider » à intervalle régulier, quel programme sera appliqué et quel parti sera porté au « pouvoir » afin de remplir ses coffres, récompenser ses affidés, et subventionner ses commandites à même les deniers publics.
 

En Italie aussi l’ouvrier refuse de voter

 
Tandis que les politiciens professionnels, de gauche comme de droite, déblatèrent des fadaises, une forte proportion d’électeurs (30% – 14 millions d’individus) ne porte aucune attention au cérémonial électoral. Pire, quand on découpe l’électorat par classe sociale, on découvre qu’une majorité d’ouvriers rejettent toute participation aux mascarades électorales. Ce qui laisse entendre que l’ouvrier moyen aurait mieux compris cette fumisterie que « l’avant-garde gauchiste ». (1)
 
La classe ouvrière européenne votait massivement après la Seconde Guerre mondiale, croyant ainsi influencer l’évolution des décisions politiques et économiques nationales. Après des dizaines de carnavals électorales qui n’ont rien donné et n’ont servi qu’à démasquer les politiques avides de s’en mettre plein les poches, sans rien changer aux difficultés de la vie des exploités, l’ouvrier a cessé de voter et nous ne pouvons que l’en féliciter. Ce n’est pas armé d’un crayon de votation que nous transformerons la société.
 

L’indice de corrélation économico-politico-social

 
Les ouvriers italiens ont observé que si l’économie se porte bien et si la bourse s’enflamme, ils arrachent des concessions à leur patron (privé ou gouvernemental), alors que si la bourse dégringole le patron reprend ces « avantages ». Les ouvriers ont observé que les larbins politiciens promettent mer et monde et une fois au pouvoir ils appliquent la politique des riches, celui qui se présente à gauche gouverne à droite et celui qui se présente à droite gouverne à l’extrême droite. De fait, les ouvriers italiens ont remarqué que ces potiches n’ont aucun pouvoir économique (ni de taxer les riches, ni de réduire les dépenses militaires, ni de relancer l’économie, ni de réduire la dette). Les ouvriers italiens ont constaté que quand le budget de l’État est déficitaire, il le devient encore davantage avec le nouveau gouvernement qu’il soit de gauche ou de droite. De fait, les expressions gouvernement de gauche – ou parlement de droite – n’ont aucun sens, c’est du pareil au même, « blanc bonnet – bonnet blanc ». Ces troufions sont des poltrons dont un journaliste disait récemment : « Ici, en Italie on fait des coalitions pour s’assurer une part du pouvoir et quand on peut gouverner, on gouverne. » (2)
 
À l’évidence ce n’est pas de mettre un programme politique en évidence qui motive les politiciens de gauche ou de droite, mais l’appât du gain et l’ivresse du pouvoir. Le pire c’est que si un politicien ne suit pas ce chemin il ne chevauchera jamais le strapontin. Si par mégarde il est élu, il ne pourra rien contre le système et il sera broyé ou liquidé.
 

Le système électoral et parlementaire fait ce qu’il doit

 
La bourgeoisie a mis des années à roder son système électoral et parlementaire. Elle l’a d’abord réservé aux propriétaires fonciers (droit de vote et éligibilité), puis, l’a prudemment étendu aux femmes bourgeoises, la « conquête » des suffragettes (3), puis l’a élargi aux prolétaires infortunés, et enfin, une fois rodé et contrôlé, le capital y a intégré les femmes de « basses » conditions sociales (sic) leur laissant croire qu’il se rendait à leur désidérata d’équité et d’égalité « féministe ». En réalité, le capital compromettait ainsi les travailleuses et obtenait par là leur adhésion et leur soumission au jeu électoraliste pacifique, jeu que le capital, propriétaire des médias et détenteur d’immenses fortunes, contrôle parfaitement. Désormais, quand le ou la prolétaire ne sera pas satisfaite de son sort, plutôt que de manifester, de débrayer, de chômer, de monter aux barricades, de casser du policier, elle ira aux urnes porter son précieux coupon de votation futile et risible. L’activité sera sans risque comme la bourgeoisie là démontrer à des milliers d’élections. Dans la pire des éventualités – le Chili d’Allende – l’armée loyale, non pas au chef de l’État, mais à la classe dominante, saura ramener l’ordre dans la Cité.
 
Le plus déconcertant dans cette arnaque électoraliste c’est que depuis plus de cent ans tous les partis politiques – de gauche comme de droite – pourvu qu’ils se plient aux règles écrites et non écrites de l’exercice démocratique – participent avec entrain à ce baratin. Quelle désolation que de voir les réformistes gauchistes afficher leur soumission à l’ordre démocratique bourgeois et faire la promotion des mascarades électorales, alors que les ouvriers sont invités à désarmer ! La go-gauche se prête à ce jeu de dupe en faisant la promotion de la dictature électorale du capital. Car n’allez surtout pas croire que chacun est l’égal de l’autre dans l’isoloir, la problématique est strictement économique. Un milliardaire propriétaire d’un réseau de désinformation, faisant contribution de dix millions d’euros au candidat de son choix a-t-il réellement le même poids « électoral » que le prolétaire sans-le-sou en chômage depuis des mois ? (4)
 
Comme la mascarade électorale du 4 mars dernier en Italie l’a démontré, le capital et ses médias sont parvenus à provoquer la confrontation d’une multitude de partis (20 environ) ayant tous en commun d’aspirer au pouvoir illusoire quitte à mentir, trahir, médire, se discréditer, mais surtout se coucher devant le pouvoir médiatique apanage des riches. Dans l’antichambre du pouvoir financier le capital exultait… sachant bien que n’importe quelle combinaison de ces poltrons mèneront aux mêmes décisions d’austérité, celles que le Parti Démocrate sortant a mises en place, car aucun larbin politicien n’a le choix des moyens.
 

Le sacrifice ultime pour la patrie

 
Les gauches, toutes dénominations confondues, aiment bien s’accrocher aux bouées de sauvetage électoral qui lui sont présentées. Ainsi, unanime, la go-gauche italienne exulte de la déconfiture du Parti Démocrate (ex-PCI), qui n’a recueilli que 18% des suffrages après une éphémère prestation gouvernementale (2013-2018). (5) Trop bête la gauche pour comprendre que c’est un scénario éculé que ce sacrifice imposer aux affidés politiques qui doivent servir leurs maîtres du capital, et décharger le fardeau de la crise sur le dos des prolétaires, ce qui évidemment ne les rend pas très populaires, quitte à liquider leur crédibilité chèrement ($$) acquise. Tout ce cirque électoral n’est que parade, manœuvre, boniment, tromperie dont la récompense est le pouvoir qui donnera accès à l’assiette au beurre pour son clan pour un certain temps. Ainsi, en période de crise économique intensive (rappelez-vous l’indice corrélatif dont nous parlions ci-haut) le capital brûle ses larbins politiciens sans chagrin, en Italie comme en France (Sarkozy, Hollande, Macron, etc.) tout comme dans d’autres pays. Tout cela indiffère les patrons qui savent rapidement créer médiatiquement un remplaçant plus « innovant » que le précédent, et au suivant. De toute manière l’appareil bureaucratique de gouvernance fonctionne très bien sans politiciens. La Belgique fut sans parlement pendant un an, l’Allemagne pendant plus d’un mois, qui s’en est aperçu ? (6)
 

C’est pour rejeter tout ceci que nous préconisons de nous dégager du jeu électoral discréditer afin que le prolétariat révolutionnaire montre bien qu’il ne mange pas de ce pain-là. Le prolétariat ne souhaite surtout pas gouverner ce bateau ivre qui chavire, laissons-le couler avec la marée. Prolétaires, reprenons la rue, l’usine, le chantier, le pavé pour nous exprimer.

 
 

NOTES

 
 

  1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Élections_générales_italiennes_de_2018
    2. http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/03/05/apres-les-elections-en-italie-ce-qu-il-faut-bien-comprendre-c-est-qu-on-repart-de-zero_5266020_3214.html#c8EBqImpCqibthc1.99
  2. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/rosa-luxembourg-contre-le-feminisme/
  3. https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/les-marcheurs-italiens-mis-ko-202156
  4. http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-invites/communique-du-pciml-pour-les-elections-italiennes-du-4-mars/
  5. http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-invites/la-gauche-italienne-contemporaine/

 


QUESTION NATIONALE ET RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE SOUS L’IMPÉRIALISME MODERNE

 

Robert Bibeau

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En cette époque de tension guerrière meurtrière il faut revoir la politique prolétarienne sur la question des luttes de libération nationale afin de replacer le nationalisme dans une perspective de lutte de classes. La gauche a oublié que le prolétariat n’a pas de patrie et que la lutte pour le droit des bourgeoisies nationales au contrôle politique de leur État national n’entraînera jamais le combat révolutionnaire des prolétaires pour renverser le mode de production capitaliste et pour édifier le mode de production prolétarien. Afin de démontrer cette thèse l’auteur présente et commente six textes d’auteurs marxistes sur les luttes nationalistes.

 

Mars 2017 • 142 pages • 15,5 €
EAN : 9782343114743
 
 
 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

9 réflexions sur “ITALIE, LA MAIN GAUCHE DU CAPITAL BATAILLE CONTRE LA MAIN DROITE

  • 16 mars 2018 à 19 h 35 min
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    Bonsoir
    Au stade de sénilité actuel atteint par le capitalisme, le réformisme ne peut plus assurer de transition et encore moins donner de miettes aux prolétaires en échange d une augmentation de la productivité.
    Celle ci a atteint un tel niveau que la plus value relative par une quantité énorme de marchandises produites obtenue n est plus rentable du tout pour le capital.
    Il lui faut alors que accroître la quantité de plus value absolue en renforçant le taux d exploitation.
    LE capital est sénile car, par le développement sans précédent de la productivité (s appuyant sur celui des sciences et des technologies) il sape lui même la source de ses richesses : la plus value qui en temps normal (hors crise) se transforme en capital additionnel nécessaire à la production donc se valorisant ainsi pour devenir à son tour de l argent puis de la marchandise et ainsi de suite.
    Les fonctionnaires du capital n ont pas d autre issue que de renforcer l exploitation des prolétaires et aiguisent ainsi les antagonismes de classe.
    Ils créent les conditions objectives de la révolution politique mais seulement les conditions car ce sont les prolétaires qui décideront, dans des circonstances précises, des cibles à abattre et parmi elles figure l État jugé responsable de leurs malheurs.
    Ce n’est que dans des sociétés développées comme la nôtre, où le temps libre existe déjà du fait de la diminution du temps de travail, du chômage créé par l automatisation et la mécanisation du travail, que les prolétaires pourront plus aisément occuper ce temps à préparer la révolution et …à la.mener résolument avec la prise du pouvoir politique tour d abord pour ensuite par l usage du temps libéré, consacrer du temps à maîtriser les conditions du temps la production de leur vie ( chose qui est actuellement la propriété des puissances intellectuelles associées au capital).
    Pierre Lehoux
    L ‘Association des Amis du Manifeste

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  • 16 mars 2018 à 19 h 37 min
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    QUESTIONS
    1) Comment définir le concept de « sénilité » capitaliste ?
    2) Assurer la « transition » dis-tu de quoi à quoi au juste
    3) Comment la quantité de plus value ferait que ce n’est plus rentable de produire pour le capital ?
    4) En quoi – pourquoi en temps de crise la plus-value ne parvient plus a se transformer en capital additionnel
    5) Pourquoi ce processus ci-haut entraine la surexploitation des prolétaires (sachant que la surexploitation vise à leur arraché de la plus-value qui dis-tu ne peut plus se transformer en capital ) pour faire quoi de cette valeur alors ??
    6) Il est exact que la révolution prolétarienne ne peut avoir lieu que dans les sociétés très très développées – mécanisées (rien à voir avec la Russie tsariste des moujiks ou la Chine féodale des paysans esclaves) mais je ne crois pas que la raison en soit « le temps libre disponible »
    Merci pour ton post
    Robert

    Répondre
  • 19 mars 2018 à 16 h 02 min
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    Robert,
    Vous avez raison de le souligner, l’Italie est la troisième économie de la zone euro, si l’Italie va mal, tous les Européens en ressentiront les effets.
    L’Italie est un pays unifié récemment, au XIXème siècle, avec des différences très marquées entre ses différents groupes régionaux, tous héritiers d’une longue tradition d’indépendance ou de semi indépendance.
    Mussolini a unifié tous ces peuples par la force, mais la deuxième guerre mondiale a causé de nouvelles ruptures au sein de ces peuples, après la guerre l’Italie a eu de brillants dirigeants, comme Alcide de Gasperi qui pensaient qu’inclure l’Italie dans un ensemble plus vaste de nature fédérale résoudrait les problèmes italiens.
    Makis les divisions séculaires ont persisté rendant l’Italie ingouvernable démocratiquement car de plus, la démocratie appliquée sans correctifs aux problèmes politiques et sociaux italiens n’est pas la meilleur réponse à ces problèmes.
    Cordialement.
    Jean Cévaër

    Répondre
  • 21 mars 2018 à 12 h 52 min
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    Réponses à tes questions :
    1) Comment définir le concept de « sénilité » capitaliste ?
    Le capitalisme est un rapport de production et d’appropriation historique c’est à dire qu’il n’a rien d’éternel et qu’il correspond à un mode de production qui est actuellement mis à mal au cours de la crise qu’il traverse et qu’il ne parvient pas à juguler.
    Parce qu’il repose sur la propriété privée et donc sur la séparation des individus en deux classes antagonistes, l’une reproduisant le capital par l’extorsion de la plus-value au cours de la vente de sa force de travail et l’autre étant composée de ses fonctionnaires qui ont tout intérêt à conserver ces rapports qui lui permettent de dominer la première.
    Or cette crise structurelle est propre au fonctionnement même du capitalisme et en particulier depuis les années 70, par la hausse vertigineuse de la productivité occasionnée par le développement mondial du taylorisme et du fordisme.
    Cette dernière a entraîné une baisse des prix (de la valeur) des marchandises produites ce qui a eu pour effet d’augmenter, du moins les premières années, les salaires et cette baisse a permis aux travailleurs d’augmenter, de manière relative, leur pouvoir d’achat.
    Mais le temps de travail nécessaire a diminué fortement ce qui a entraîné un chômage massif du fait de la robotisation et de l’automatisation.
    Cette modernisation nécessaire pour les capitalistes, du fait de la concurrence, a renforcé la concentration des capitaux entre des mains moins nombreuses mais coûte beaucoup plus cher en capital constant ( machines, usines etc.). Ce qui entraîne une hausse de la composition organique (c’est le rapport entre le capital constant et le capital variable investi dans le circuit du capital, ce dernier étant plus faible que le premier et qui induit une dévalorisation du capital).
    La plus value dite relative (la productivité la produit en diminuant le prix des marchandises qui sont sensées se vendre en plus grande quantité jusqu’à ce que le marché se rétrécisse et ne puisse plus écouler le surplus. L’augmentation de la plus-value relative consiste à faire diminuer la valeur de la force de travail. Cela équivaut donc à diminuer le temps de travail nécessaire à sa reproduction, ce qui peut s’obtenir par l’augmentation de la productivité dans les biens de première nécessité (agriculture notamment) ou par l’importation de ces biens à moindre coût (cantonnement de pays dominés dans les matières brutes et spécialisation dans les produits à forte valeur ajoutée…).
    Or comme nous l’avons vu la composition organique augmentant, la hausse de productivité devient moins rentable et freine, au contraire, la transformation de la plus value en capital.
    Ainsi, le capital peine à devenir ce capital additionnel indispensable à la production ( celui qui résulte du profit et qui doit réintégrer la production).
    Tous les moyens mis en œuvre (augmentation de la plus value absolue par l’abaissement des coûts salariaux) les injections de liquidités dans l’économie de la part des banques centrales et des États, voire les nationalisations (étatisations) ne suffisent pas à enrayer la dévalorisation de l’ensemble.
    Voilà pourquoi les capitalistes qui sont sensés nourrir ceux qui reproduisent le capital les laissent choir et ne peuvent plus aujourd’hui les nourrir afin de relancer le cercle « vertueux » de la « croissance ».
    Tous les facteurs de valorisations du capital étant désormais moins nombreux que ceux de sa dévalorisation.
    Le système capitaliste est devenu sénile.
    2) Assurer la « transition » dis-tu de quoi à quoi au juste
    Le PS et les réformistes de tous poils affirmaient, la main sur le cœur, qu’il pourrait rendre le capitalisme plus humain. Ils se sont effondrés aux élections car le réformisme qui reposait en 1968 sur une réalité, à savoir que le capital avait encore la possibilité de distribuer quelques miettes de ses profits, ne peut plus promettre un monde meilleur étant donné les conditions de plus en plus difficiles de la valorisation du capital (hausse des profits et investissements dans la production quasiment nuls) décrites plus haut et qui compromettent toutes perspectives de développement des profits à venir.
    6) Il est exact que la révolution prolétarienne ne peut avoir lieu que dans les sociétés très très développées – mécanisées (rien à voir avec la Russie tsariste des moujiks ou la Chine féodale des paysans esclaves) mais je ne crois pas que la raison en soit « le temps libre disponible »
    Le temps libre est celui libéré par la productivité et qui se traduit par le chômage dans notre société.
    Or, les prolétaires qui ont tout perdu et n’ont donc plus rien à perdre, auront l’occasion d’affuter leurs armes politiques dans les luttes à venir qui seront forcément plus violentes du fait de la montée des antagonismes que suscite la bourgeoisie à chaque fois qu’elle veut « réformer » (détruire l’existant qui à ses yeux n’est plus rentable pour ses profits et constitue un obstacle dans sa courses effrénée à la rentabilité).
    Ce temps consacré à la lutte politique, est aussi, pour les prolétaires, du temps libéré pour se cultiver et maîtriser les ressorts de la production actuellement détenus par les puissances intellectuelles alliées du capital), mais au cours d’un processus révolutionnaire qui débute par la prise du pouvoir politique.
    Pour y parvenir ils devront s’unir dans un mouvement révolutionnaire communiste.
    Les séparations vécues dans le capitalisme trouveront leur fins lorsque le mouvement révolutionnaire sera capable d’unir les forces chargées d’assurer la transition vers une société socialiste.
    Le Parti demeurant un « scorie » du capitalisme puisqu’il est extérieur aux prolétaires (dans le vie privée) tout comme l’est l’État mais dans le même temps une nécessité sociale tant que les classes antagonistes existent encore et se livrent une lutte sans merci.

    Répondre
    • 21 mars 2018 à 13 h 43 min
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      @ Pierre
      Bien compliqué que tout cela … j’avoue que par moment je ne comprends pas tes explications. Mais ce n’est pas grave – il nous faut continuer à nous perfectionner dans l’analyse en économie-politique.
      deux remarques
      1. Quelle est selon toi la finalité d’un mode de production – quel qu’il soit ? Pourquoi l’évolution de l’espèce humaine a-t-elle imaginée l’organisation de l’homme selon le principe de modes de production ???
      2. Cette unité de la classe ouvrière visant à lui permettre de renverser le mode de production capitaliste MAIS SURTOUT DE CRÉER UN NOUVEAU MODE DE PRODUCTION comment se fera-t-elle cette unification ??? Sous l’égide de l’avant-garde révolutionnaire marxiste-léniniste ou autrement ???
      merci pour ton post

      Répondre
  • 22 mars 2018 à 11 h 37 min
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    En réponse à tes questions :
    1. Quelle est selon toi la finalité d’un mode de production – quel qu’il soit ?
    Ben, de répondre aux besoins humains… Si le capitalisme a été inventé c’est qu’il répondait mieux que la production antérieure de type féodale au besoin d’expansion de l’activité humaine sur tous les continents à travers trois grandes périodes de mondialisations.
    On peut sans crainte affirmer, à la lumière des recherches historiques menées depuis des décennies, que la bourgeoisie montante a préparé au sein de la société féodale, les bases du mode de production capitaliste qu’elle a perfectionné au cours des décennies.
    Pour cela elle a opéré un certain nombre de révolutions qui lui ont permis d’assurer les bases de la société bourgeoise dont la principale qui est la propriété privée.
    L’individu est au centre du dispositif comme courroie de transmission, comme maillon indispensable au renouvellement du capital dans les séparations sociales qui la caractérisent.
    Alors que dans la société féodale l’individu était quantité négligeable (il était sujet et non objet).
    Dans le communisme, cette volonté d’étendre la production et de la socialiser entre tous les individus est le fondement même de cette société nouvelle.
    C’est l’activité qui fait l’homme. Dans le communisme, la qualité de cette activité prendra le pas sur la quantité mesurable de cette activité qui caractérise le capitalisme. Dans ce mode de production c’est le travail abstrait qui détermine la loi de la valeur, donc la quantité d’argent, de capital nécessaire. Le travail concret n’a pas de valeur pour le capitaliste mais il ne peut s’en passer car c’est par lui que se créée la valeur.
    Pourquoi l’évolution de l’espèce humaine a-t-elle imaginée l’organisation de l’homme selon le principe de modes de production ???
    Je ne comprends pas très bien cette question. Mais plus haut j’ai décris ce qui pour moi est déterminant dans l’analyse du capitalisme et qui montre que ce système n’est pas inhérent à la « nature humaine » mais est un phénomène historique qui a un début et une fin comme tout mode de production.
    2. Cette unité de la classe ouvrière visant à lui permettre de renverser le mode de production capitaliste MAIS SURTOUT DE CRÉER UN NOUVEAU MODE DE PRODUCTION comment se fera-t-elle cette unification ??? Sous l’égide de l’avant-garde révolutionnaire marxiste-léniniste ou autrement ???
    Tout d’abord les prolétaires, de plus en plus nombreux, vont être amenés à prendre le pouvoir s’ils ne veulent pas disparaître en même temps que la planète.
    Cela peut aller très vite étant donné l’état de déliquescence du système capitaliste (même si certains économistes prédisent un redémarrage de la croissance, elle sera éphémère…).
    La révolution politique prendra appui sur le désir des prolétaires de mettre dehors la bourgeoisie et l’Etat qui l’accompagne et qui seront jugés responsable de leurs malheurs.
    C’est d’ailleurs pour cela que dans les luttes il faut toujours apporter la « vraie parole des luttes », les nécessaires explications à la compréhension des phénomènes contre lesquels luttent, plus ou moins consciemment les prolétaires. C’est aussi pour cela qu’un Parti est nécessaire car il permet de diffuser ces explications pour ajuster plus facilement le tir (par exemple la nécessité de détruire l’État bourgeois jusque dans ses fondements : la propriété privée).
    Mais pour cela il faut que se créé une unité avec les puissances intellectuelles sans lesquelles il sera impossible pour le prolétariat de prendre en main les leviers de commande de la production du moins pendant une période plus ou moins grande pendant laquelle les prolétaires se forment grâce au temps libéré par la productivité. Ce temps n’est alors plus chômé comme dans le capitalisme mais est utilisé à former de nouvelles compétences, de nouvelles qualités chez les individus qui seront ensuite utiles à l’ensemble de la société.
    Ces puissances intellectuelles, actuellement associées au capital, n’auront plus de lien étroits avec une bourgeoisie tenue à l’écart mais on sait par expérience que tant que l’État existe (qu’ils soit prolétarien ou non) c’est que les classes existent encore. Les révolutions du XXème siècle en ont fait l’amère expérience.
    Alors il faudra détruire le capitalisme jusque dans ces racines, la propriété privée de la production et dans ses fétichismes, en premier lieu celui de la marchandise qui entraînera la disparition de l’État lorsque le prolétariat et la bourgeoisie disparaitront conjointement pour laisser la place à une société sans classe ou les individus domineront la production de leur vie.

    Répondre
    • 23 mars 2018 à 12 h 44 min
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      Salut camarade
      Je suis d’accord avec toi
      1) La finalité de tout mode de production est de permettre à l’espèce de se perpétuer
      2) Ainsi le mode de production des abeilles leur assure la reproduction de leur espèce
      3) Que se passe-t-il quand une intervention draconienne perturbe la capacité du mode de production d’assurer la reproduction de l’espèce – les hommes et leurs pesticides qui tuent les abeilles par exemple ?
      4) Aussitot des mécanismes régulateurs se mettent en branle pour trouver des solutions à cette perturbation et amener les différents types d’abeilles – types qui sont déterminés par leur tache dans le processus de reproduction – à modifier leur comportement jusqu’a trouver une nouvel équilibre qui assurera la continuité de l’espèce sous une forme différente possiblement = L’ÉVOLUTION – OU alors l’espèce disparait
      5) Identique pour l’espèce humaine. Ainsi, la bourgeoisie qui oeuvrait déjà au sein du mode de production féodale préparait SANS LE SAVOIR CONSCIEMMENT – les conditions de renversement de ce mode de production et son remplacement.
      6) Le processus NON VOLONTAIRE MAIS MÉCANIQUE – RÉACTIF – s’est mis en place imperceptiblement – la production artisanale augmentant dans les villages fortifiés il devint nécessaire de transporter et de vendre ces surplus afin d’acquérir d’autres marchandises qui faisaient défaut – le marchand de gros était né par nécessité
      7) Ces marchands déplaçant des marchandises en quantité devaient parallèlement déplacer de grandes quantité de monnaies = l’équivalent = le banquier Lombard imagina un système de lettres de change évitant ces déplacements risqués etc. etc.
      8) Vint le moment où les rapports de production féodaux devinrent trop étroits – étriqués – et devinrent des entraves au développement des forces productives et donc aux possibilités de reproduction de l’espèce
      9) C’est à ce moment que fut inventé l’idée – l’idéologie de la LIBERTÉ qui n’existait pas auparavant = la liberté pour le marchand de parcourir le pays sans entrave et ponts de payages idem pour le banquier lombard et pour les artisans allant s’offrir la ou on l’on construisait un chateau – une cathédrale même dans le PAYS D’A CÔTÉ SANS ENTRAVE = libre
      10) tRANSPOSONS aujourd’hui sous le capitalisme qui entrave le développement des capacités de production et qui doit donc comme tu le dis si bien être détruit afin de laisser place au futur mode de production communiste – archi performant – productif – mécanisé – technologique – scientifique = que pouvons-nous OBSERVER ACTUELLEMENT SOUS LE MODE DE PRODUCTION CAPITALISTE QUI PRÉFIGURE CE FUTUR MODE DE PRODUCTION ??
      11) Inutile d’aller chercher dans le livre le Capital écrit en 1860 avant les nanos-technologies, l’informatique – la conquête spatiale – le numérique – les cellulaires et les hyperpaquebots – l’aéronautique et le reste (J’adore Marx mais on ne peut lui demander de décrire ce qu’il n’a jamais vu et observé car MARX était un scientifique pas un thomiste) = Le camarade Gérard pioche sur cette thématique et l’industrie des plateformes et le rôle des GAFAM dans la nouvelle économie = TRÈS UTILE
      MERCI beaucoup pour ton post

      Répondre
  • 23 mars 2018 à 15 h 07 min
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    Eh bien la productivité que le capitalisme à mis en place pour obtenir plus de profits devra être utilisée pour diminuer beaucoup plus le temps de travail contraint, répugnant mais le travail restant sera partagé entre tous les membres de la société en capacité de travailler.
    Ça Marx l avait prédis !

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  • 27 mars 2018 à 5 h 43 min
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    Bonjour,
    J’ajouterai à propos des révolutions à venir que à la différence des révolutions bourgeoises où la classe qui prenait le pouvoir avait déjà bien « les pieds au chaud » pour s’installer au poste de commande, les conditions étant déjà réalisées, le prolétariat n’a rien de tout cela, ne possède rien puisqu’il est dépossédé en permanence du produit de son travail et qu’il doit mendier les miettes des profits qui sont de plus en plus difficile à réaliser.
    Il devra donc inventer, créer toutes les conditions de sa domination sur la bourgeoisie et pour ce faire faire disparaitre très rapidement la propriété privée des moyens de production pour la remplacer par le partage de cette production entre tous les membres de la société afin de réduire encore le temps de travail et permettre aux individus d’utiliser ce temps libre pour autre chose que le travail contraint et pénible, pour qu’ils se transforment en individus responsable de toute la production de leur vie et faire ainsi disparaître les classes sociales.

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