C’est quoi être en vacances?

Recherche menée par Robert Gil

Grâce à Claudio Buttinelli cet article est disponible en anglais, en italien et en espagnole ici:
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chathamacLe concept contemporain des vacances est un phénomène assez nouveau, qui va de pair avec la modernité. Le travail mobilise autant qu’il immobilise, de façon très institutionnalisée, contre rétribution. Il engendre le besoin d’un espace où l’individu peut se retirer momentanément, prendre du temps pour lui-même. La plupart des civilisations antérieures, souvent agraires ou nomades, ne connaissaient pas cette notion. Je n’en ai par exemple jamais entendu parler durant mon enfance, jusqu’à la découverte de mines houillères dans nos terres ; les Français sont alors venus les exploiter, embauchant du personnel et instaurant en même temps que ce type de travail de brèves périodes de vacances. Auparavant notre vie était cadencée par le travail de la terre, qui alterne les périodes d’activité avec les saisons dites « mortes ». L’hiver, saison où l’on ne peut agir, il n’y avait pas de travaux des champs, les phases de repos étaient déterminées par la nature et non par une organisation sociale particulière.

 Aujourd’hui, dans le cadre de cette sorte de servitude quasiment à vie qu’est devenu le travail, où il faut chaque jour aller pointer, les vacances représentent naturellement un moment bienvenu, mais le temps de souffler, à peine a-t-on repris quelques forces qu’il faut reprendre le collier – expression en elle-même très évocatrice de la condition humaine dans le monde actuel.

 Mais peut-on légitimement considérer les vacances comme un temps vraiment libéré ou bien encore soumis à des comportements prédéterminés par des attitudes collectives standardisées ? Il faut bien admettre que là aussi le profit règne. Quand les vacanciers vont passer un séjour à l’étranger ils deviennent des touristes actifs et alimentent ainsi l’économie du pays. A contrario, les troubles actuels dans les pays du Maghreb ont fait reculer le tourisme et l’on constate déjà le sérieux déséquilibre financier que cela induit. L’importance attribuée au tourisme dans ces pays les a d’ailleurs affaiblis, cette politique menée par leurs gouvernants est regrettable dans la mesure où elle les rend dépendants de l’extérieur au lieu de les inciter à cultiver leurs propres ressources naturelles. Ce type de dépendance se paye malheureusement très cher, lorsque des troubles graves affectent les nations.

 Le temps libre est bel et bien transformé en temps économique, il n’est plus consacré à la méditation, à l’épanouissement de l’esprit, au fait de se retrouver soi-même. Une vie de labeur ponctuée de quelques pauses pour faire des glissades sur la neige ou quelques bains de mer. Les vacances comme parenthèses dans un temps de travail parfois excessif sont-elles suffisantes pour régénérer notre être profond ? Cette question ne vient pas remettre en cause les activités nécessaires à notre survie mais interroge la répartition du temps dédié à l’avoir par rapport à celui qui concerne l’être. Selon les cadences millénaires auxquelles se sont adaptées les civilisations, c’est aux beaux jours d’été que la nature est en effervescence, l’hiver elle entre en dormance ; aujourd’hui les vacances estivales induisent plutôt une cessation du travail. L’administration du repos en fonction de l’économie et non selon les rythmes naturels de la terre et de ceux l’espèce humaine est complètement artificielle, c’est une sorte d’anomalie. Le véritable repos est plus harmonieux : la nature, les animaux, les sols et l’homme devraient goûter ce répit à l’unisson, c’est un temps d’inspiration très puissant où puiser des ressources vitales avant de reprendre une activité.

Pierre RABHI

« Quand le pillage devient une manière de vie pour un groupe d’hommes vivant en société, ils se fabriquent avec le temps un système légal qui l’autorise et un code moral qui le glorifie »… Frédéric Bastiat (1801 – 1850)

Et si ça vous dit …

Une réflexion sur “C’est quoi être en vacances?

  • 2 juillet 2023 à 3 h 49 min
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    les Prolo de merde riches de notre époque. excusez l’expression car je ne parle pas des prolo pauvres plus nombreux, veulent goutter a tout et consommer a fond, et voir du pays a fond, et tout faire dans une vie, que souvent les riches et les patrons ne se permettent que rarement eux ! la voila la réponse ! aujourd’hui, tout le monde a un telephone intelligent dernier cri, et tout le monde ou presque a une auto, et lorsque vous allez a l’Aéroport, vous avez l’impression que tout le monde voyage, les gens se marchent dessus ou presque tellement c’est bondé de monde, et ce sont souvent des prolos riches ou leur rejetons qui se baladent dans le Aéroports avec leurs nouveaux habits branchés et leurs montres Apple, et leur petite frime a deux sous ! les riches eux, les cadres ou les patrons sont souvent habillés comme des prolos dans le aéroports et sont stressé car ne voyagent pas pour le plaisir, mais pour le boulot !

    Il y a bien trop de monde aujourd’hui qui se bouscule partout et sur n’importe quoi ! on ne fait plus des enfants on dirait que pour booster la machine de consommation, et comme j’en parlais hier encore avec mon voisin, aujourd’hui il n’ya plus que le fric qui compte dans les relations humaines, et pour se faire respecter, le fric entre sexes opposés aussi, le fric entre enfants et leur parents qui s’ils n’allongent pas le fric ne se font plus respecter ! c’est quoi ce monde pourri ?

    Quant a l’été, il faut être fou pour s’y rendre aux plages et endroits publics bondés ! la mer ne retrouve son calme et sa sérénité qu’en Automne, et les campagnes aussi, au diable ces vacances de merde ! si ça continue, il vaut mieux  »confiner » ces ploucs en effet, la nature retrouve son calme, les animaux et le oiseaux aussi ! d’ailleurs le point positif aux confinements Covid fut celui-la, car même les chasseurs l’ont été et il a pu se trouver moins de plomb dans la nature, ou dans le gosier des oiseaux !

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