LA DÉMOCRATIE EST LA FEUILLE DE VIGNE QUI DISSIMULE LA DICTATURE DU CAPITAL
Par khider mesloub Le 25.03.2018. Pour Les7duquebec.com
Démocratie hégémonique.
Dans sa forme antique comme dans sa version moderne, la démocratie est le prototype de gouvernement élaboré par les classes dominantes pour gérer pacifiquement leurs conflits. Mais toujours au détriment du peuple. Contre le peuple. Depuis sa naissance, la démocratie n’a jamais concerné les classes dominées, opprimées. Elle a toujours revêtu un caractère de classe. Elle fut toujours un Club de Riches dans lequel chaque fraction de la classe dominante tente d’imposer son pouvoir.
A l’époque grecque, berceau de son éclosion, la démocratie, qui a eu une éphémère existence, ne s’appliquait qu’aux hommes libres. En l’espèce, une partie infime de la population. En effet, la majorité de la population laborieuse, les esclaves et autres métèques prolétaires, était exclue du jeu et des enjeux démocratiques.
Plus tard, avec les Révolutions bourgeoises anglaise, américaine et surtout française, la remise sur la scène politique de la démocratie comme forme de gestion du pouvoir ne fut pas le fruit du hasard, un accident de parcours de l’Histoire. En effet, c’est la seule structure politique adaptée à une société de classes, en particulier la société capitaliste. D’ailleurs, à ses débuts, de la fin du 18ème siècle jusqu’à la fin du 19ème siècle, les classes bourgeoises dominantes en lutte pour la conquête et le contrôle du pouvoir, plus honnêtes qu’aujourd’hui sur leur projet de société, ne se trompaient pas (et ne trompaient pas) quant à la vraie nature de la démocratie. D’emblée, leur démocratie fut placée sous le signe de l’opulence, apparentée à la richesse. Pour être éligible et électeur, il fallait posséder un grand patrimoine, s’acquitter d’impôts élevés, en un mot être riche. Cette démocratie des riches était symbolisée par le suffrage censitaire.
C’est les classes populaires et ouvrières en particulier qui ont acculé et contraint les classes dominantes, notamment par leurs récurrentes révoltes et révolutions avortées, à instaurer le suffrage universel. Permettant ainsi à une large couche de la population (longtemps excepté les femmes) de participer régulièrement aux multiples élections. Par leur participation aux élections, les masses populaires ont cru naïvement qu’elles pouvaient améliorer leurs conditions sociales, transformer la société. Mais jamais un acquis social important n’a été accordé par la démocratie. Il a toujours été arraché par la Rue, la Lutte collective.
D’ailleurs, pour mieux museler le mouvement révolutionnaire socialiste naissant, la bourgeoisie a compris tout l’intérêt qu’elle pouvait tirer de la participation des partis ouvriers aux élections. La bourgeoisie a ainsi consenti à intégrer les partis socialistes et communistes au cirque électoral pour mieux les corrompre de l’intérieur et les vider de leur substance radicalement révolutionnaire. Cela donna naissance au Réformisme (cette naïve et lâche croyance qu’on peut améliorer la condition prolétarienne en faisant l’économie de la révolution).
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En outre, plus près nous, l’élargissement du suffrage à tous les citoyens intervenu au 20ème siècle a répondu au besoin de la bourgeoisie de parer et réparer la désaffection des larges couches de la population de la politique. C’est la raison pour laquelle elle a étendu le suffrage aux femmes (et non pas pour des motifs féministes ou humains, et aussi la femme est réputée voter souvent pour les partis traditionnels et réactionnaires, et jamais révolutionnaires, gage de sécurité et de pérennité pour la bourgeoisie). Et plus tard, elle a aussi abaissé l’âge de la participation électorale. Par ces moyens, elle a élargi le corps électoral. Mais, elle n’a pas pour autant endigué le désintérêt de la population laborieuse pour le Cirque électoral. D’ailleurs, dans de nombreux pays, les taux d’abstention sont toujours en forte hausse. Certaines élections attirent à peine 30% à 20% du corps électoral. Cette forte hausse de l’abstention traduit un désaveu total de la démocratie formelle. Elle révèle surtout de la part des abstentionnistes une prise de conscience politique sur les enjeux factices des échéances électorales. Ils ont compris que les dès sont souvent pipés, et les parties jouées (partis loués) d’avance. Car les vraies décisions sont prises par les dirigeants économiques, et non par les responsables politiques. Les parlements sont devenus de simples chambres d’enregistrement des décisions dictées par le Pouvoir Économique, sa majesté le Capital.
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Par ailleurs, il est communément répandue que la démocratie est l’ennemie de la dictature, et réciproquement. Il n’y a rien de plus mensonger, totalement faux. En réalité, la démocratie et la dictature sont des frères siamois. C’est l’envers et le revers de la même pièce de monnaie (ou plutôt de théâtre, serait-on tenté d’ajouter, car ce sont les mêmes personnages qui endossent le costume du démocrate qui, sous la menace de la révolution sociale, le troquent contre la tenue militaire). Effectivement, il ne faut jamais oublier que Mussolini et Hitler ont accédé DÉMOCRATIQUEMENT au pouvoir, appelés à la rescousse, pour dompter les révolutionnaires secousses. Démocratie et Dictature se succèdent selon les besoins et intérêts du Capital.
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De toute évidence, la démocratie est la feuille de vigne derrière laquelle se dissimule la dictature du Capital. En effet, les pires crimes ont été commis par les pays dits démocratiques et au nom de la démocratie. Et la nature du sexe de la démocratie ne change rien à la donne. Même dirigée par une femme, la démocratie peut se révéler impitoyable. Margaret Thatcher nous a prouvé de quoi elle était capable, avec son sourire de velours dans une bouche en dents de fer.
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LES TRAGÉDIES DÉMOCRATIQUES
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C’est au nom de la démocratie que les pires tragédies ont été perpétrées.
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La liste ne serait pas exhaustive d’énumérer le nombre de massacres commis par les pays « démocratiques ». Par exemple, qu’il nous suffise de rappeler les bombardements perpétrés contre les villes de Dresde et de Hambourg par les alliés démocratiques à la fin de la deuxième guerre mondiale, faisant des centaines de milliers de morts en quelques jours. Alors que ces villes n’abritaient aucune cible militaire. Et l’Allemagne nazie, agonisante, était déjà encerclée et défaite. Le but non avoué était de terroriser les masses allemandes pour désamorcer toute velléité de soulèvement révolutionnaire, comme elles le firent à la fin de la première boucherie mondiale.
D’autre part, il faut rappeler les bombardements atomiques perpétrés contre le Japon par la première puissance démocratique mondiale la dénommée Amérique. Alors que la guerre était achevée et le Japon s’apprêtait à signer sa reddition, l’armistice.
La liste ne serait pas exhaustive d’énumérer le nombre de massacres commis par les pays « démocratiques ». Par exemple, qu’il nous suffise de rappeler les bombardements perpétrés contre les villes de Dresde et de Hambourg par les alliés démocratiques à la fin de la deuxième guerre mondiale, faisant des centaines de milliers de morts en quelques jours. Alors que ces villes n’abritaient aucune cible militaire. Et l’Allemagne nazie, agonisante, était déjà encerclée et défaite. Le but non avoué était de terroriser les masses allemandes pour désamorcer toute velléité de soulèvement révolutionnaire, comme elles le firent à la fin de la première boucherie mondiale.
D’autre part, il faut rappeler les bombardements atomiques perpétrés contre le Japon par la première puissance démocratique mondiale la dénommée Amérique. Alors que la guerre était achevée et le Japon s’apprêtait à signer sa reddition, l’armistice.
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En fait, ces bombardements atomiques étaient motivés par des raisons stratégiques. Le but non avoué visait L’URSS. En effet, enhardie par ses victoires inespérées en Europe centrale et de l’est, L’URSS espérait aussi étendre son emprise (empire) sur le reste de la planète, notamment en Asie. Les bombardements atomiques du Japon ont sonné comme un avertissement aux Russes : « Si vous vous avisez à vouloir occuper d’autres pays stratégiques et importants pour les USA, voilà ce qui vous attend ». La Russie impérialiste de Staline, cette dictature assimilée mensongèrement au communisme (mais qui en réalité était un pays fondé sur un capitalisme d’État), dépourvue de bombe atomique à cette époque, a pliée. Et elle s’est résolue à se replier sur sa chasse gardée est-européenne. L’autre raison fondamentale, qu’il ne faut pas négliger, c’est qu’il fallait « essayer » cette bombe atomique fraîchement découverte et nouvellement construite. Hiroshima et Nagasaki ont ainsi constitué pour la première démocratie impérialiste américaine les premières bases d’essai grandeur nature.
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Toujours à la même époque, le jour même où la France démocratique fêtait le 8 mai 1945 dans le bonheur sa libération de l’occupation allemande, son instinct bestial colonialiste s’est manifesté dans toute son horreur par le massacre de milliers d’Algériens. Parce qu’ils avaient eu le tort de réclamer eux aussi leur libération du joug colonial. Plus tard, c’est autour des Malgaches de subir le même sort de la part de la France démocratique. Sans oublier les Vietnamiens. Les Africains. Enfin, il ne faut pas oublier que longtemps les principaux pays dits démocratiques, la France, l’Angleterre, les États-Unis, soumettaient sous leur joug colonial des millions de personnes pour les deux premiers pays, et sous la férule de l’esclavage des millions de leurs concitoyens en ce qui concerne le troisième pays. Et se souvenir aussi du code de l’indigénat en vigueur dans l’Algérie coloniale, promulgué par la France démocratique.
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Aujourd’hui, à l’ère de la démocratie triomphale sous la férule du capitalisme considéré comme l’horizon indépassable partout dans le monde, jamais, depuis la fin de la dernière guerre mondiale, il n’y eut autant de guerres à travers le monde, de massacres, d’exodes massifs, de chômeurs aux quatre coins de la planète, de misère, de famine, et encore avec plus d’acuité de terrorismes. Et maintenant, de menaces de destruction atomique de la planète et de l’humanité. Et c’est toujours au nom de la démocratie qu’on continue à tuer, à massacrer, à exploiter, à opprimer, à envahir des pays, à détruire ces pays.
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En vérité, derrière la démocratie se dissimule la pire des dictatures, nommée le capitalisme mondialisé et impérialiste : ce système capitaliste générateur d’exploitation, de misère, de chômage, pourvoyeur de guerres, de terrorismes, d’exodes.
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La démocratie, cette dictature en sommeil, n’est en vrai qu’un leurre pour les classes populaires. Cette forme de gouvernement instaurée par les classes dominantes disparaîtra avec la fin de la société de classes. Car, dans la future société humaine sans classes, comme l’a écrit Friedrich Engels : « le gouvernement des personnes fera place à l’administration des choses et à la direction de la production. La société libre ne peut pas tolérer un État entre elle et ses membres. »
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Demain, une fois le système capitaliste anéanti, la nouvelle communauté universelle humaine saura inventer le moment venu une nouvelle forme de gouvernance, éloignée des délégations de pouvoir et des représentations théâtrales actuelles proposées par les spectacles électoraux pour divertir le peuple asservi pour le grand profit des classes parasitaires dominantes.
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Conséquent avec ma conscience de classe prolétarienne, je n’ai jamais accompli le devoir bourgeois de vote. Je n’ai jamais voté. Le jour où je me résoudrai à voter, je voterai non pas, anonymement dissimulé dans l’isoloir derrière un rideau, avec un bulletin de vote dans ma main. Mais visiblement en plein jour avec mes énergiques pieds résolus à battre le pavé de la rue parmi la masse collective de mes frères de classe en lutte pour la Révolution. Et ce serait pour mettre définitivement dans l’Urne de l’Histoire les cendres du capitalisme.
Mesloub Khider