La République ne doit pas se plier aux entreprises, mais le contraire
Recherche menée par Robert Gil
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Articles du 30 avril[27513]
« L’entreprise, ce n’est pas un lieu d’exploitation, ce n’est pas un lieu d’accumulation de profits, de richesses » affirmait, de façon assez étonnante et hardie, le ministre du budget, Bernard Cazeneuve sur BFMTV le 6 janvier 2014.
C’est ce qu’il faudra dire aux 5 millions de chômeurs expulsés du travail, le plus souvent par des entreprises dont les seules « difficultés » sont de rechercher à faire davantage de bénéfices, vu que le nombre des licenciements boursiers abusifs ne cesse d’augmenter. Que Bernard Cazeneuve aille dire ça chez LFoundry, La Redoute, Goodyear, PSA, Michelin, Doux, Gad, Gagor, Sanofi, et dans les 1100 boites liquidées avec ou sans « plans sociaux » en 2013.
C’est ce qu’il faudra dire à la moitié des 23 millions de salariés « actifs occupés » qui gagnent moins de 1680 euros nets, aux 10 millions de pauvres en dessous de 900 euros.
C’est ce qu’il faudra dire aux 20 millions de salariés qui travaillent normalement à temps plein, c’est à dire à 35 h hebdomadaires alors que la durée moyenne de travail estimée est plus proche de 41/42 h, alors qu’il y a 1 milliard d’heures supplémentaires dissimulées. Aux temps partiels subis, aux CDD renouvelés, aux contrats « atypiques », aux 3 X 8, aux 4 X 8, aux 5 X 8, aux travailleurs de nuit et du dimanche.
C’est ce qu’il faudra dire aux accidentés, handicapés, malades du travail, aux précaires, aux discriminés et harcelés, aux tués et suicidés du travail, à la souffrance de ceux qui subissent un management féroce, des troubles psycho sociaux et du burn out.
C’est ce qu’il faudra dire aux 98 % de salariés qui gagnent moins de 3200 euros nets, la moyenne des salaires même des « petits » patrons étant de 4500 euros.
C’est ce qu’il faudra dire à tous ceux dont les salaires ont perdu près de 10 points par rapport aux profits depuis 25 années, alors que les dividendes distribués ont atteint 196 milliards en 2012.
C’est ce qu’il faudra dire aux 1000 entreprises de plus de 1000 salariés qui produisent 48 % du Pib et déterminent ainsi la vie de tous leurs sous-traitants (PME PMI TPE) en cascade, lesquels, pour 50 % n’ont qu’un seul donneur d’ordre.
C’est ce qu’il faudra dire aux 500 familles les plus fortunées qui possèdent 330 milliards, 16 % du Pib, et qui ont réussi à gagner 59 milliards ( + 25 %) en une seule année dite « de crise » pour tous les autres.
C’est ce qu’il faudra dire, si le ministre du budget les trouve, aux fraudeurs du fisc, qui détournent 80 milliards et qui placent 590 milliards d’avoirs français dans les paradis fiscaux – dont ces grandes entreprises du CAC 40 qui « optimisent » leurs impôts au point de n’en payer que 8 %.
En comprenant que le capitalisme ce n’est pas seulement le profit mais la recherche du surprofit maxima.
Ce ne sont pas les patrons qui « donnent du travail », ce sont les salariés qui vendent leur force de travail, ils produisent les richesses et n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent. Chacun sait que le travail n’enrichit personne. Ce qui enrichit c’est l’exploitation du travail des autres. Et ce qui enrichit encore plus c’est la spéculation sur l’argent dérivé du travail des autres. Car la finance, les surprofits et dividendes placés sur les casinos des bourses et trafics, rapporte, il est vrai, encore plus que le travail et l’entreprise.
@ L’auteur
Merci de nous fournir des données factuelles – concrètes – précises sur l’économie française. Cela alimente notre lutte contre le système capitaliste moribond.
Une réflexion toutefois à propos de cet extrait de votre article ou vous écrivez ceci: « Ce ne sont pas les patrons qui « donnent du travail », ce sont les salariés qui vendent leur force de travail, ils produisent les richesses et n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent. Chacun sait que le travail n’enrichit personne. Ce qui enrichit c’est l’exploitation du travail des autres. Et ce qui enrichit encore plus c’est la spéculation sur l’argent dérivé du travail des autres. Car la finance, les surprofits et dividendes placés sur les casinos des bourses et trafics, rapporte, il est vrai, encore plus que le travail et l’entreprise. »
Je ne crois pas que le problème du mode de production capitaliste soit un problème de distribution « AU MÉRITE » de la richesse et du produit – la marchandise – du travail. Je ne crois pas non plus que le problème fondamental du capitalisme soit l’excroissance des phénomènes de spéculation et de SURPROFITS (serait-ce qu’un PROFIT RAISONNABLE SERAIT ACCEPTABLE ???)
La question des SURPOFITS est un problème interne à la classe capitaliste – entre les différentes factions de hyènes qui se partagent les profits…et cette question ne concerne en rien la classe prolétarienne.
Nous nous voulons abolir la propriété et donc le profit – petit ou grand ou surper…le profit c’est du vol.
Merci pour votre article
Robert Bibeau