LA GRÈVE DES CHEMINOTS FRANÇAIS

Par Robert Bibeau
 

La grève des cheminots français est exemplaire sous bien des aspects; elle scinde la société française en deux camps opposés, irréconciliables; elle ralentit l’économie de Paris et de tout le pays, et elle fait perdre des profits au grand capital qui, sans « maudire », espère que l’État en finira avec la résistivité de ce carré d’ouvriers non privatisé. Selon les lois de l’économie capitaliste la privatisation assure l’exploitation maximale de la force de travail, elle réduit les coûts sociaux de reproduction de cette force de travail et elle augmente les rendements sur investissement.

 

Les forces en présence

 
D’un côté de la barricade sociale se tient le grand capital et son état-major gouvernemental charger de superviser l’attaque en faisant appel à toutes les institutions étatiques : législatif, justice, police, armée, pénitencier, l’objectif étant de privatiser les restes de l’un des derniers services dits « publics ». Pour ce faire l’abolition du « statut de cheminot » est nécessaire tout comme la diminution des salaires et la détérioration des conditions de travail afin d’obtenir une plus grande flexibilité, productivité et profitabilité des salariés.
 
Du même côté de la barricade sociale se tiennent, les médias à la solde et les maisons de sondage, propriétés du grand capital. À leur côté, les partis politiques de droite chargés de mener la charge afin de mobiliser « l’opinion publique bourgeoise » contre les cheminots et contre tous les grévistes.
 
Du même côté de la barricade sociale se tiennent les partis politiques de gauche et la bureaucratie syndicale, cheval de Troie charger de miner le front uni des grévistes, d’isoler les plus militants et de liquider le mouvement de l’intérieure en ayant l’air de le soutenir. Un jeu de fumiste compliqué dans laquelle sont passés maitres ces sous-fifres surpayés.
 

 

De l’autre côté de la barricade sociale

 
De l’autre côté de la barricade sociale se tiennent les cheminots, les employés d’hôpitaux, les éboueurs, le personnel d’Air France, les travailleurs du gaz, les camionneurs, les ouvriers du privé, les étudiants des universités, les enseignants paupérisés, les retraités, et combien d’autres qui ne demandent qu’à se joindre au mouvement.
 
Au fil du temps et des luttes, les cheminots ont été présentés comme le dernier bastion de résistance en France : « À tort ou à raison, le mythe est là et le gouvernement Macron et, derrière lui, tout l’appareil de l’État capitaliste français, veut l’abattre. La bourgeoisie française veut aussi ranger définitivement le souvenir des grandes grèves, 1995 ou encore 1968, et la menace qu’elles représentent pour elle, dans le tiroir de l’histoire. L’heure n’est plus aux hésitations face au prolétariat si le capital français veut rattraper son “ retard ” sur ses concurrents. » (1) Le Président Macron ne disait-il pas : « La France n’aura aucune capacité motrice si elle ne porte pas un discours clair et un regard lucide sur le monde. Mais elle ne l’aura pas non plus si elle ne renforce pas son économie et sa société. C’est pourquoi j’ai demandé au gouvernement d’enclencher les réformes fondamentales qui sont indispensables pour la France. Notre crédibilité, notre efficacité, notre force sont en jeu. Mais la force de quelques-uns ne peut se nourrir longtemps de la faiblesse des autres. L’Allemagne qui s’est reformée il y a une quinzaine d’années constate aujourd’hui que cette situation n’est pas viable. Mon souhait est donc que nous puissions construire une force commune. »  (2)
 
Cette politique de Macron comporte deux risques pour le front uni du capital : premièrement, elle expose l’État bourgeois au jugement de la populace et elle expose les collabos de l’État au jugement du prolétariat.  Deuxièmement, cette politique belliqueuse risque de lui faire perdre la bataille de l’opinion prolétarienne et ainsi de lui faire perdre la guerre de classe, à long terme.
 

L’État bourgeois mis à nu

 
La bourgeoisie présente l’État capitaliste comme un arbitre impartial – au-dessus de la mêlée de la lutte de classe – ayant mission de réconcilier les intérêts sociaux divergents au bénéfice de la patrie et de la société civile, suivant les orientations dictées par « l’opinion publique démocratique » (sic), voilà résumé le mythe étatique fétiche. L’État bourgeois en situation de crise économique, et donc de crise politique et sociale, est forcé de montrer son visage hideux de proxénète au service exclusif des riches. L’État doit reprendre, non pas des acquis – sous le capitalisme il n’y a jamais d’acquis pour la classe ouvrière – mais, plutôt, des concessions accordées au « dernier bastion de résistance » que l’État veut mater. Le gouvernement devra aller jusqu’au bout de ses « réformes », la crise économique lui ordonne et le patronat exige des résultats du soldat Macron.
 
En France spécifiquement, l’État et ses « services publics » ce sont 5 200 000 employés, que l’OCF décrit ainsi : « Ces employés de l’État ou des collectivités locales par leur existence même laissent à penser au reste de la population que l’État « s’occupe de nous », qu’il gère un soi-disant « service public ». Il leur semble qu’ils ont un rôle important et les avantages de leur statut (stabilité de l’emploi, salaires assurés) les éloigne peu à peu de la lutte de classe pour s’orienter vers l’électoralisme puisqu’après tout l’État est leur patron, et ce quels que soient les partis au gouvernement ! C’est cette couche sociale qui va garnir, jusqu’à nos jours, les rangs de tous les partis dits de gauche. C’est cette couche sociale qui se sent désormais inutile et veut en revenir « au bon vieux temps » et qui ne comprend pas l’évolution du capitalisme. Le capital financier n’a plus besoin d’illusions ni d’illusionnistes politiques pour gérer « son État ». Mais c’est aussi cette couche sociale qui est largement responsable de la collaboration de classe qui a conduit à la marginalisation puis la disparition de la classe ouvrière en tant que force politique. » (3) L’approfondissement de la crise économique systémique entrainera la paupérisation et la prolétarisation de la majorité des fonctionnaires, la « réforme » des restes de la SNCF en est le signe évident.
 

La bataille de « l’opinion publique » bidon

 
Nombre de militants ouvriers contaminés par la petite-bourgeoisie syndicale et par la gauche radicale craignent de perdre la « bataille de l’opinion publique ». Pourtant, ça n’existe pas « L’opinion publique ». Ce qui existe c’est l’opinion publique bourgeoise et petite-bourgeoise que l’on nous présente comme étant « l’opinion publique ». Elle est le résultat d’un matraquage médiatique ahurissant où les médias people, de formatage et de gouvernance jouent chacun leur rôle spécifique en amont de « l’opinion publique » et que les maisons de sondage récupèrent en aval du mouvement comme nous l’expliquons dans notre dernier ouvrage « La démocratie aux États-Unis (les mascarades électorales) ». (4) Inutile de s’agiter camarades, cette « opinion publique bourgeoise » qui subit à la fois ce matraquage médiatique et les effets désagréables de la grève ne sera jamais favorable aux grévistes et ces derniers ne possèderont jamais les gigantesques moyens médiatiques pour façonner cette « opinion ». Les ouvriers doivent s’en désintéresser tout comme de la propagande des médias à la solde ainsi que les mascarades électorales. Ce sont les petits-bourgeois infiltrés dans les rangs ouvriers qui proposent de mener la « bataille de l’opinion publique » bidon, assurés qu’ils sont de perdre ce combat inégal, ce qui leur servira ensuite de prétexte pour dénoncer les  grévistes et capituler.
 
Cependant, il existe une opinion « publique » prolétarienne que les maisons de sondage enquêtent, mais dont elles ne publient pas les résultats. Cette opinion prolétarienne est d’emblée favorable aux résistants et son soutien ne dépend pas des médias que le prolétariat a appris à mépriser, mais de la détermination des grévistes, du bienfondé de leurs revendications, et de la justesse de leur tactique.
 

La tactique de lutte des cheminots

 
À ce propos, la revue Révolution ou Guerre écrit : « La tactique que les syndicats ont mise en place isole d’avance le combat des travailleurs de la SNCF dans la corporation et dans un planning de journées de grève qui ne peut que les enfermer encore plus dans une grève sans autre perspective que de la faire durer “jusqu’au bout ”… ce qui, très rapidement, provoquera la division au sein même des grévistes entre ceux qui voudront et pourront faire grève et ceux qui ne le pourront pas, ou moins, et qui se décourageront. » (5)
 
La tactique mise en œuvre dans la grève des cheminots illustre la façon dont louvoie la cinquième colonne des bureaucrates syndicaux stipendiés, des ONG subventionnées, et de la gauche sectarisée dans le mouvement ouvrier. Malheureusement, nous possédons peu de moyens de contrer l’influence de cette bureaucratie. Les militants prolétaires révolutionnaires doivent exposer ces incongruités et proposer des mots d’ordre et des tactiques alternatives, puis laisser le prolétariat juger et décider sans dénigrer. Il se peut que plusieurs mauvaises expériences consécutives soient requises avant que le prolétariat décide qu’assez, c’est assez, et qu’il prenne en main sa lutte de classe sur tous les fronts.
 


 

NOTES

 

  1. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/greve-des-cheminots-en-france-ca-continue/
  2. Emmanuel Macron, interview à des journaux européens le 21 juin 2017. Rapporté dans la revue Révolution ou Guerre http://igcl.org/Pour-une-riposte-proletaire
  3. OCF (2018). QUEL AVENIR POUR LE MOUVEMENT SOCIAL EN COURS ? http://polpresse.blogspot.ca et  http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs/quel-avenir-pour-le-mouvement-social-en-cours-en-france/
  4. Robert Bibeau (2018) La démocratie aux États-Unis (les mascarades électorales). L’Harmattan. Paris. 156 pages. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-democratie-aux-etats-unis-les-mascarades-electorales/ Disponible en cinq (5) langues directement sur notre webmagazine.
  5. Rapporté dans la revue Révolution ou Guerre http://igcl.org/Pour-une-riposte-proletaire

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

25 réflexions sur “LA GRÈVE DES CHEMINOTS FRANÇAIS

  • 11 avril 2018 à 12 h 19 min
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    Le jeu est identique à celui qui a été pratiqué par Sssarkozy pour la « LA POSTE » (ah les cons! Avec leurs « innovations » sémantiques pour « noyer le poisson »… ici, l’ensemble des usagers français pris en otages): ôtez progressivement toute capacité d’être efficace à un organe étatique… et les citoyens sont ravis de le voir être privatisé… sans paraître remarquer qu’ils paient de plus en plus d’impôts pour alimenter un « État » devenu pompe à fric… qui rend de moins en moins de services… mais vous avez sûrement les mêmes chez vous?…
    Il est illusoire de limiter votre vision aux « simples travailleurs »… vous vous enfermez dans une logique « Gauche-Droite » (et une phraséologie de même nature) qui n’ont plus (et probablement jamais eu) de raison d’être… la question fondamentale à vous poser… juste après l’évidente « de quoi s’agit-il? »… devrait être: « QUI sers-je? » et une fois celle-ci posée, vous vous apercevrez qu’il est généralement plus facile d’y répondre en aval qu’en amont… arriver au sommet de la chaîne de commandement ménage quelques surprises.
    NS

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  • 12 avril 2018 à 10 h 13 min
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    @ robert bibeau
    Bon article. Mouvement à suivre car dernière bataille avant totale soumission à l’empire anglo-saxon sioniste
    (A qui appartiennent les instituts de sondage et les merdias ?)
    Pour donner de l’eau à ton moulin, il faut noter que, bizarrement, l’actualité fait bien les choses en détournant
    l’attention publique de ce mouvement fort des cheminots : je me réfère à l’attaque chimique en Syrie, qui attend
    une confirmation, mais qui mobilise déjà l’unanimité des partis.
    Sans être complotiste, on peut légitimement se poser la question d’une implication douteuse de la CIA ou du
    Mossad. Ne sont-ils pas passer maitre dans la fausse information et l’intoxication mentale ?
    Janpol

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    • 12 avril 2018 à 10 h 33 min
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      @ Janpol
      Je lis bien ce que tu écris
      Mais malgré tes dénégations ton raisonnement est complotiste et donc non scientifique mais idéaliste.
      1) Oui le mouvement social en France est important et fait peur à Macron et à ses patrons
      2) L’attaque occidentale contre la Syrie est une autre théâtre d’opération et possède pour eux ses propres justifications
      3) Évidemment que la CIA – le Pentagone le M16 et la DGES française ont la main à la pâte en Syrie mais pas pour intervenir dans la grève des cheminots ( ) mais pour affronter l’ennemi Russe (ennemi pour eux rien à voir avec le peuple français ou syrien ou russe ou américain)
      4) Merci pour votre post merci beaucoup
      Robert bibeau http://www.les7duquebec.com

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  • 12 avril 2018 à 10 h 41 min
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    @ Robert
    très perplexe: je trouve la grève des cheminot « injuste », mais je défends hospitaliers, travailleurs mal rémunérés du privé, surtout qui travaille au marteau piqueur et autres travaux pénibles!
    je trouve que les étudiants ont tort de refuser l’examen d’entrée aux universités avec orientation, bien meilleur que tout tirage au sort ou mauvaise orientation, pendant des décennies j’ai expérimenté à quel point un mauvais choix pouvait induire des redoublements catastrophiques pour les plus démunis (arrêt des études, redoublements inefficaces, dépressions,…..) et je me suis battu pour une égalité de chances à la fac (avec groupes de soutiens, cours supplémentaires, créations de passerelles, aide à l’insertion professionnelle,….)
    J’ai toujours travaillé dur en faveur de mes étudiants, qui d’ailleurs il y a des années demandaient un examen d’entrée (comme dans les écoles) ou au moins une acceptation sur dossier comme dans les IUT (où d’ailleurs beaucoup de bons s’inscrivent avec la punition de la perte d’une année pour obtenir ensuite une Licence, punition qui touche les plus pauvres, car les autres se payent des cours particuliers)
    alors je suis perdue!
    une grève pour des cause justes et justifiables: oui!
    une grève injuste, sans réflexion ni sur les paramètres de ce siècle (qui est un siècle de survie et qui peut voir des virages à droite-extrême-toute sinon pire) ni sur les conséquences, pourquoi?
    Votre avis m’intéresse beaucoup
    dz

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    • 12 avril 2018 à 10 h 59 min
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      @ DZ
      Il y a deux aspects à votre commentaire
      1) L’aspect de principe : À savoir si un prolétaire doit ou non soutenir sa classe sociale en lutte contre l’État des riches et le grand capital (français dans le cas qui nous préoccupe ici) ??? Évidemment la réponse est OUI sans hésitation. C’est un devoir de classe sociale tout comme le grand capital est solidaire de toute attaque que mène son État contre la classe ouvrière
      2) Le deuxième aspect concerne votre opinion personnelle vis-à-vis le bien fondé des revendications soit des étudiants et des prof d’université d’où vous militez ou vis-à-vis les cheminots …
      3) Sur ce dernier aspect je ne puis que vous conseillez comme je le fais dans mon article LE PROLÉTARIAT RÉVOLUTIONNAIRE A TOUS LES DROITS DNAS LE COURS MÊME DE LA LUTTE IMPLIQUÉ DANS LA LUTTE – CHACUN À SA FAÇON – SOLIDAIRE DE LA LUTTE – DE POSER LA QUESTION DES REVENDICATIONS ET DES TACTIQUES DE LUTTE ET DE PROPOSER DES VOIES ALTERNATIVES SUR LAQUELLE LA CLASSE DEVRA TRANCHER DANS LE PROCÈS MÊME DE LA LUTTE SOLIDAIREMENT (même si je n’aime pas cette expression de solidaire – car elle suppose que la personne solidaire est en dehors de la classe – on est pas SOLIDAIRE de sa classe sociale – on est pas SOLIDAIRE de soi-même c’est un non sens)
      notre seule loyauté doit être envers notre classe sociale pas envers notre parti ou notre secte go-gauchiste
      Ai-je répondu à vos interrogations ???
      robert bibeau http://www.les7duquebec.com

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  • 13 avril 2018 à 19 h 34 min
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    Salut,
    Le plus important de ce que tu dis est :
    « Du même côté [de la bourgeoisie] de la barricade sociale se tiennent les partis politiques de gauche et la bureaucratie syndicale, cheval de Troie charger de miner le front uni des grévistes, d’isoler les plus militants et de liquider le mouvement de l’intérieure en ayant l’air de le soutenir. Un jeu de fumiste compliqué dans laquelle sont passés maitres ces sous-fifres surpayés. »
    Pour contrer cela, il faut que LES luttes s’unissent en UNE seule lutte — incluant d’ailleurs les zadistes de Nôtre-Dame-Des-Landes — au sein d’une même COORDINATION. Ainsi on aura vraiment le prolétariat contre la bourgeoisie, et les bureaucrates seront éliminés, et plus question de grève perlée, on fait grève tous les jours 24h/24, avec des piquets de grève durs !
    Note bien que si le mouvement devient très fort une large fraction de la petite bourgeoisie prendra le parti du prolétariat. Ainsi, en mai 68, dans le XVIème arrondissement, des gens balançaient leurs télévisions sur la tête des CRS.
    Bien à toi
    do
    http://mai68.org/spip2

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    • 14 avril 2018 à 1 h 29 min
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      Salut do
      Nous savons qu’ en France , la haine de la police est presque une tradition , même la petite bourgeoisie n’ aime pas le flic, ce que les policiers ressentent en permanence. Tu parles des bourgeois du Paris XVI éme qui jetèrent leur télé sur les CRS, c’ est pour le moins curieux il n’ y a pas à ma connaissance eu de manif dans le XVI en 68. Mais à supposer qu’ un fils de bourge ait balancer un téléviseur, cela ne saurait masquer que ces mêmes bourgeois applaudissaient de leurs fenêtres « Bravo les CRS ».
      GB

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    • 14 avril 2018 à 8 h 48 min
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      @ DO
      Tu as raisons à propos de la petite-bourgeoisie en cours de paupérisation et de prolétarisation – d’où ses activités d’agitation dans les sectes de la go-gauche et sa frénésie agitationnelle au ZAC notamment.
      Mais il y a là un danger pour la classe ouvrière qui doit regarder la petite-bourgeoisie avec circonspection. Par nature la petite-bourgeoisie est réactionnaire je répète pour que l’on m’entende bien = réactionnaire c’est-à-dire – anti-révolutionnaire – par nature RÉFORMISTE – OPPORTUNISTE –
      Ce que la petite bourgeoisie espère c’est revenir en arrière – au bon vieux temps disent les camarades de l’OCF et ils ont raison. Le petit-bourgeois aimait bien Mai-68 ou ils pouvait exiger une série de réformes – d’ajustement salariaux – des subventions aux ONG – des emplois de fonctionnaires garantis etc. ET ses réclamations dans la présente grève cheminots sont à son image PRÉSERVER LES « ACQUIS » DE L’EMPLOI À VIE – sachant que des acquis pour la classe ouvrière ça n’existe pas sous le capitalisme… toute concession est toujours remises en question.
      Alors la petite-bourgeoisie = OUI parmi nous prolétaire = mais à l’arrière et fermé votre grande gueule on sait que vous avez du bagou et on vous a assez entendu – ICI – c’est la classe ouvrière qui mène la lutte sur ses revendications de résistance à la dictature d’État bourgeois. Nous les ouvriers on aiment pas l’ÉTAT qui est votre fétiche petit-bourgeois qui devez vous décontaminez.
      robert bibeau http://www.les7duquebec.com

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  • 14 avril 2018 à 8 h 28 min
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    Et voilà, mon cher Robert : mission accomplie !
    on ne parle plus de la grève des cheminots !
    l’attaque syrienne va occuper les merdias pendant plusieurs jours et les gogos gobeurs vont
    s’abreuver des justifications officielles …
    alors … le pb des cheminots … mon ami … on s’en bat l’oeil

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  • 14 avril 2018 à 8 h 34 min
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    @ JAN
    On s’en fout camarade que les « merdias » poursuivent leur travail de propagande pro-capitaliste. Aucune illusion à leur propos ici sur les7duquebec.com
    1) Le prolétariat sait déjà, mais il doit encore raffermir sa détermination, à l’effet que les « merdias » sont les merdias = aucune attention = aucune crédibilité = ZÉRO
    2) Le prolétariat français, dans le cas présent, doit poursuivre sa grève et la durcir – l’intensifier et appeler les autres travailleurs français à débrayer par solidarité. Ils doivent perturber l’économie française au maximum.
    3) Les grévistes n’ont pas à gagner un concours de popularité mais à gagner un concours d’impopularité par leurs effets dérangeants sur la production de plus-value des capitalistes parisiens – français – régionaux et internationaux établis en France. VOILA LA JAUGE DE MESURE D’UNE GRÈVE ET JE T’ASSURE QU’ILS NE LE DISENT PAS LES CAPITALISTES FRANÇAIS MAIS ILS RÂLENT DANS LES JUPONS DE MACRON d’où l’agitation du larbin à la télévision…
    ON NE LACHE RIEN CAMARADE malgré l’activité démoralisatrice des merdias et des bureaucrates syndicaux – Ils se démasquent c’est autant de gagner pour notre classe sociale
    robert bibeau http://www.les7duquebec.com

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  • 18 avril 2018 à 8 h 23 min
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    Merci du lien Robert,
    Nous sommes d’accord sur le fond de ce qui est dit et en France il y a belle lurette que le PCF fait partie des ramiers foies jaunes et a vendu père et mère pour subsister aux crochets des contribuables.
    Les grèves ne servent plus à rien depuis bien longtemps. Le syndicalisme a eu son heure de gloire, il est mort depuis un bon moment.
    Une grève ne peut être efficace que si elle est :
    1- Générale
    2- Illimitée
    3- Expropriatrice
    4- Coopératrice (associations libres qui se confédèrent)
    Modèle: Les conseils ouvriers du nord de l’italie en 1920, trahis par le PCI et qui servit à l’issue au patronat italien et la grande bourgeoisie d’affaire et financière de faire venir Mussolini au pouvoir.
    Quand on lit ton article Robert, à part le vocabulaire qui trahit l’origine, on croirait presque lire une critique anarchiste…
    On n’est pas bien loin entre nous… Une chose qui doit s’avérer de + en + certaine pour tout militant: il n’y a pas de solutions au sein du système, n’y en a jamais eu et ne peut pas y en avoir. A partir de là: lâcher-prise du merdier et entrer en désobéissance civile, d’abord feutrée, rassembler, changer d’attitude, ignorer les institutions et mettre en place les associations libres.
    C’est la seule solution d’avenir viable, la porte d’entrée de la société des sociétés…
    Fraternellement
    Groupe Société de sociétés

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    • 22 avril 2018 à 20 h 38 min
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      @ Manifeste
      L’objectif est commun mais la façon d’y parvenir n’est pas le même à l’évidence.
      Pour ma part je ne dis surtout pas mais alors absolument pas d’œuvrer dans les institutions – tel le parlement – élire des députés ou s’engager dans des ONG de pseudo contestation, ou dans les syndicats, mais je crois que le prolétaire révolutionnaire doit travailler – avoir un emploi dans la société – vivre avec et dans sa classe en partager le destin et participer à ses luttes dont la plus importante est la lutte gréviste même si ces grèves sont au début dirigées (pour être liquidées) par les bureaucrates syndicaux – en tirer les bilans – difffuser ces informations et ces constats jusqu’à ce que la classe en vienne expérience après expérience à décider d’en finir avec les luttes de résistance pour passer à l’offensive (quand les conditions objectives et subjectives seront réunies)
      La tactique de s’éloigner de la société et de créer un soi-disant monde parallèle – hors du monde et hors de la classe – sans s’appuyer sur la classe révolutionnaire – ne peut fonctionner pas davantage que ces utopistes anglais qui ont tenté de créer des villages « socialistes » dans les campagnes anglaises. Il ne fut même pas possible de construire un monde différent – un nouveau mode de production sur toute l’étendu de l’Union Soviétique et de la Chine qui furent absorbées par le mode de production capitaliste.
      La classe est le moteur de l’histoire et sans la classe mobilisée rien ne va changer fondamentalement et mondialement. On ne peut vivre dans sa bulle à côté du monde capitaliste qui ne peut ni ne pourra tolérer un autre monde à ses côtés même Notre-Dame des Landes n’était pas tolérable pour le système
      Robert Bibeau http://www.les7duquebec.com

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  • 18 avril 2018 à 8 h 38 min
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    @ aux camarades de la Société des sociétés
    Ma réponse
    Par ailleurs je ne crois pas du tout que les grèves ne servent plus à rien mais pas du tout.
    Au contraire
    Cependant, vous avez raison le mouvement syndical ayant été intégré – absorbé – par l’appareil d’État capitaliste – les bureaucrates syndicaux étant devenus des cadres de l’appareil d’État fétiche (cadre affecté aux directions des ressources humaines) il s’ensuit que les grèves légales sont devenues des élucubrations – des forfanteries où les directeurs des ressources humaines syndicales dilapident les énergies de leurs commettants (exemples les grèves perlées demies suivies – sans lignes de piquetage et les parades musicales dans les rues pacifiquement, etc) jusqu’à épuisement pour, à la fin, déclarer forfait en expliquant que lui, le bureaucrate syndicale grassement rétribuer, ne peut mener la grève tout seul (après l’avoir liquidé s’entend).
    Mais tout ceci ne fait que refléter l’état de décomposition avancé du mouvement ouvrier œuvre de la go-gauche au cours des cent dernières années – le coup d’envoi ayant été donné autour de 1923 environ et ça se poursuit depuis.
    Le fait que le mouvement ouvrier ait été infiltré – corrompu – miné – désarticulé – par la petite-bourgeoisie radicalisée et qu’il soit aujourd’hui au fond du ravin, ne signifie en rien que nous devions le répudier. Sans le mouvement ouvrier – sans la force de notre classe sociale sa puissance immense que pourrions nous faire de révolutionnaire ? Rien.
    Donc, on constate l’étendue du chemin à parcourir. Pour cela il est utile que vous indiquiez la tactique de grève à privilégier (votre exemple de l’Italie est tout à fait approprier – non pas pour pleurnicher futilement sur le passé – mais pour indiquer l’objectif à atteindre – la bonne manière de faire – et poursuivre le combat pour proposer dans la mesure de nos moyens une alternative (non pas sectaire = jamais c’est par le sectarisme que la IIe et la IIIe Internationale on détruit le mouvement) à la lutte ouvrière paralysée – pour le moment
    J’insiste – pour le moment – et c’est pour cela que j’écris à la fin de mon texte – qu’il faudra plusieurs expériences de déconfitures – de liquidation – d’échecs avant que la majorité des militants de notre classe sociale ait trouvé la manière pratique – concrète de déborder le mur de – rétention – contention – bureaucratique syndical étatisé. Quand ils auront trouvé la méthode et l’auront appliquée vous le saurez l’État sera en émoi et frappera ses affidés syndicaux de toutes ses forces pour les punir d’avoir perdu le contrôle de leurs esclaves salariés – syndiqués
    Ce jour là il sera intéressant de voir s’agiter la go-gauche politique arc bouter aux potiches syndicales et politiques communistes – socialistes – NPA – trotskystes – maoistes – marxistes-léninistes – anarchistes (parfois) et autres appellations sectaristes. ( )
    POUR CE QUI A TRAIT DE VOTRE VOIE DE SORTIR DU SYSTÈME – EN RESTANT DANS LE SYSTÈME ELLE TRAHIE VOTRE ORIGINE PROUDHONNIENNE – UTOPISTE ET FINALEMENT PETITE-BOURGEOISE INDIVIDUALISTE (pardonnez ma méchanceté)
    L’animal social qui a nom HOMME – FEMME – ne peut rien faire seul – en se retirant s’isolant du reste de sa classe sociale dans laquelle il doit se fondre pour faire corps avec elle et l’impulser dans la bonne direction – celle du mouvement de l’évolution inéluctable.
    J’explique, nous révolutionnaire n’avons pas à forcer le système à tomber – nous n’avons pas à le renverser – à le détruire – il le fait de lui-même – il le fait tout seul – nous n’avons qu’à le regarder s’embourber et s’autodétruire – sa propre évolution le porte vers ses convulsions destructrices
    Notre tâche ?? Non pas nous retirer dans un coin et prétendre construire en petits groupes la ZAD-RÉVOLUTIONNAIRE-HORS DU TEMPS-HORS DE L’ESPACE SOCIAL EMBIANT (:-((
    Notre tâche ?? Rester au cœur du mouvement social prolétarien en marche (même si inconscient) et l’impulser pour lui offrir la voie de sortie = qui est de détruire l’État fétiche et ses institutions = qui est de construire la nouvelle société (le nouveau mode de production) dont on trouve déjà des traces dans la présente société – contrairement à ce que vous affirmez.
    Merci infiniment pour votre post – Ça s’appel un débat

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  • 19 avril 2018 à 9 h 30 min
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    Tout à fait, c’est pour cela que nous disons que toute grève pour être efficace et toucher là où ça doit toucher, doit se faire HORS SYSTEME… Tout comme toute solution viable ne peut être envisager qu’hors système de manière à le court-circuiter dans le temps et par le nombre. Il n’y a pas d’autre solution.
    C’est à ce titre que nous disons que les grèves « encadrées » ne sont que de la gesticulation qui entretien la dictature marchande.
    gesticuler pour améliorer les conditions de travail et les salaires ne sert à rien, c’est entretenir le système. Ce qu’il faut est procéder aux grèves sauvages mais organisées bien sûr par des réseaux non-centralisés pour éviter l’infiltration, générales, illimitées, expropriatrice où les ouvriers prennent le contrôle non seulement de la production mais de ses débouchés de là s’ensuit l’alliance gréviste dans la complémentarité. Ceci ne doit pas être fait dans le souci de remplir les buts du « carnet de commande », mais de favoriser avant tout le bien général, que les produits parviennent associativement à ceux qui en ont besoin, le réseau étant destiné à s’étendre bien évidemment.
    Le mois prochain sera le cinquantenaire de Mai 68… qui fut à la fois une fumisterie de récupération par les bobos, mais aussi une vaste entreprise de mouvements grévistes qui était sortie du cadrer imparti par les rouages du système et toute la clique des foies jaunes de la CGT, du PCF etc eurent toutes les peines du monde, en bons agents de l’État et de l’oligarchie, à remettre les ouvriers au boulot… Une fois de plus le mouvement ouvrier, comme en 1920 en Italie, fut trahi de l’intérieur, ce qui démontre une fois de plus que toute structure organisée et centralisée est vouée d’avance à l’infiltration et à la phagocytose par la fange gauchiste agent de l’état. Toutes les officines aujourd’hui répondent à ce critère de larbin: tous les partis de « gauche », tous les syndicats y compris la CNT, tous sont pilotés par des foies jaunes agents du système qui bouffent à tous les râteliers.
    Une chose Robert, en ce qui nous concerne le mouvement ouvrier seul (c’est à dire des ouvriers d’usines, grandes et de PME) ne réussira pas. C’est l’ensemble que ce que tu appellerais « le prolétariat », c’est à dire le 99,9 % de la population mondiale qui ne peuvent, en les circonstances présentes, que vivre en vendant leur force de travail ; le 0,1% restant étant l’oligarchie milliardaire parasite aux commandes et ses affidés.
    Dire que « seuls les ouvriers » sont la « classe révolutionnaire » est non seulement dépassé, mais faux sur toute la ligne. Les échecs du passé sont aussi imputables à l’échec de fédérer les travailleurs, terme que nous préférons à « ouvriers » qui est un terme auto-exclusif et à terme, néfaste au ralliement de l’ensemble du prolétariat qui est constitué d’ouvriers certes, mais aussi de toutes professions salariées, des artisans, petits patrons, paysans, ouvriers agricoles, professions des services, et même les fonctionnaires oui…
    Il faut faire péter les verrous des clivages factices. Il n’y a que deux classes: celle des 99,9% et celle des 0,1% tout le reste est un leurre, entretenu par l’oligarchie pour maintenir la divisions entre nous. Et ça marche, l’histoire le prouve sans cesse. C’est pour cela que nous disons: arrêtons de jouer le jeu truqué qu’on nous fait jouer (… « les yeux bandés », termineraient les fans du groupe des années 80 « Trust », dont certains d’entre nous furent… )
    On va sûrement écrire un papier le mois prochain à l’occasion du cinquantenaire de Mai 68, et crois-bien que ce ne sera pas pour cirer les pompes de cette petite merde foie jaune de Cohn Bendit…
    Fratrnellement
    MANIFESTE

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  • 25 avril 2018 à 16 h 41 min
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    @ R71 ET RÉPONSE DE R71 À MES QUESTIONS DANS LE MÊME POST
    Il faut tenter de rester cohérent dans ses arguments et prises de position
    1) Ainsi, récemment toi et tes camarades me faites griefs de participer et de promouvoir la lutte gréviste des cheminots français – une lutte de classe exemplaire sur le front économique où la démarcation est évidente entre le grand capital et les forces prolétariennes
    Réponse: Nous (R71), ne t’avons pas tenu griefs pour ton soutien de la lutte des cheminots français. Nous avons exprimé notre position sur la “grève” et nous pensons et continuerons de penser que toute grève que n’est ni générale, ni illimitée, ni expropriatrice, ni coopératrice avec d’autres grèves (forcément puisqu’elle doit être générale et illimitée…), ne sert plus à rien (ce qui ne veut pas dire qu’historiquement elles n’ont servi à rien bien entendu, le contexte politique est totalement différent aujourd’hui et la conscience politique au 36ème dessous pour bien des travailleurs, “société de consommation” oblige…), elle n’est à terme que tentative de réforme qui n’est plus que cataplasme sur jambe de bois. Toute grève encadrée par les “centrales syndicales” et “partis politiques” est non seulement vouée à l’échec, mais est un leurre qui ne fait que maintenir une division interne dans le peuple. L’idée n’est pas de combattre pour aménager la merdasse capitaliste et la rendre plus digeste ou “supportable” pour le commun, mais de faire péter tous les verrous du maintien du statu quo oligarchique en cela donc: à bas l’État, à bas l’argent, à bas le salariat, à bas les institutions, à bas l’économie de marché et surtout à bas la marchandise ! Tout le reste n’est que pisser dans un violon !.. C’est la ligne anarchiste de toujours même du temps glorieux de l’anarcho-syndicalisme, qui s’est pourtant aussi laissé phagocyté
    2) L’argument qui me fut servi à l’encontre de mon engagement dans ce conflit est à l’effet qu’aucune solution ne peut émerger du système actuel – qu’il faut nier – le système – faire comme s’il n’existait pas et construire une société alternative chacun dans son coin hors de la société réelle -concrète qui nous opprime ???!!!
    Réponse: mais c’est la réalité Robert: il n’y a pas, n’y a jamais eu et ne peut pas y avoir de solutions au sein du système puisque celui-ci EST le problème et ne peut apporter aucune solution politico-sociale émancipatrice, il faut en sortir impérativement. C’est plus facile de casser la boîte quand on n’est plus dedans Robert. Le seul moyen est effectivement de l’ignorer et de le court-circuiter par les associations libres. On n’a pas dit qu’il faut être chacun dans son coin, ça c’est encore un de tes amalgames habituels ! Bien au contraire, c’est la solidarité et la complémentarité qui seront trouvées dans les associations libres et leur confédération (volontaire), tout passe par un changement d’attitude et refuser le jeu truqué imposé depuis le départ. La Boétie et Rabelais l’avaient déjà expliqué au XVIème siècle, c’est pas nouveau, ils n’étaient pas “marxistes”, mais sans doute “anarchisant” (lire la description de la vie dans l’abbye de Thélème faite par Rabelais dans “Gargantua”, si ça n’était pas de l’”anarchisme” avant la lettre… mais en fait non, car la nature profonde de la société humaine est anarchiste…). Marx n’avait pas la solution non plus puisqu’il prônait la saisie des institutions et donc une “réforme” de l’état à la sauce “parti d’avant-garde”… Fadaise et leurre supplémentaires s’il en fut, alors certains “relisent” et “réinterprètent” Marx, mais aucune virgule ne fut changée du “manifeste du parti communiste” malgré la multitude de “préfaces” ajoutées aux subséquentes éditions après 1848. Dans la seconde partie il y donne ses 10 points pour la “révolution du mode de production” (qui, quoi qu’il en soit, ne peut pas être la solution, car la solution n’est pas économique mais politique !…)… le point #5 prône la centralisation du crédit entre les mains de l’État au moyen d’une banque d’état ayant un monopole exclusif, dans les points 6 et 7 la centralisation des transports , des communications et de l’industrie dans les mains de l’État ayant total contrôle et monopole, tu parles d’une solution !…… Tout ceci ouvrant la porte à ce que le marxisme est de facto: un capitalisme d’état, un arrangement réformiste de la merdasse capitaliste. Plus tard, dans sa “critique des programmes de Gotha et d’Erfurt” (1875), il dit que la république est le moyen pour le prolétariat de s’affirmer. Jamais il ne remet en cause l’État, les institutions. Ce n’est que de la social-démocratie resucée à la mode “avant-gardiste”. Le marxisme n’a fait qu’entretenir à terme la division politique établie de la société et en cela a participé au renforcement du capitalisme et de l’oligarchie puisque jamais dans la pratique ne l’a t’il renié, il l’a juste transformé en capitalisme d’état…
    Sortir de la boîte pour mieux la détruire faute de quoi, on ne fait que reproduire ses chaînes à perpétuité…
    3) Or je cite ici un simple extrait de ce long article qui précède qui revoie à des dizaines d’autres long articles eux-mêmes référents à des centaines d’autres articles et qui disent tous – sans exception des choses comme celles-ci : » A ma connaissance, un défi juridique en litigation (litige) des concepts de base de la loi fédérale indienne n’a été fait qu’une seule fois auparavant, par le Conseil National de la Nation Shoshone en 1995. Les Shoshone défièrent la structure entière fondée sur le soi-disant “droit de la découverte chrétienne”, incluant la “doctrine fiduciaire” que les États-Unis utilisent en conjonction avec le “pouvoir plénier”. » et tout le reste des rapports d’argumentation pour attester que OUI ON LE SAIT LES CAPITALISTES SONT DES MENTEURS ET DES PILLEURS et DES TUEURS ET DES GÉNOCIDAIRES.
    Réponse: Mais toi, nous, quelques autres, les natifs, le savons, mais pas la grande majorité des gens. Demande à un Yankee ou un Canuck (ou à un Gaulois ?) de base s’il a conscience du génocide et du pillage ? La dissonance cognitive et l’ignorance crasse font rages ! Il faut faire comprendre le mécanisme concret de ce pillage colonial qui continue aujourd’hui ! C’est un processus éducatif, pédagogique, pour que le plus possible de gens comprennent et acceptent le fait que les choses doivent changer, qu’un changement d’attitude doit se produire, et ce changement d’attitude doit provenir de la base il ne viendra JAMAIS d’en haut, nous sommes d’accord là-dessus on pense. Pour qu’il se produise, il faut une compréhension et une acceptation de quoi il retourne depuis l’origine. L’empire actuel dominant est un empire sans terre, les terres où sont sises les entités coloniales des USA et du Canada et de l’Australie et de la NZ etc, sont des terres volées, assujetties au moyen de la doctrine chrétienne de la découverte. C’est par là qu’il faut retirer le tapis de dessous ses pieds. Pour beaucoup de gens, pour les colons qui vivent toujours sur ces terres (tu en es un, même si toi et les générations modernes n’en sont pas responsables, elles sont toujours responsables de la CONTINUITE et de la négation des faits..). Additionnellement, la colonisation de départ s’est produite dans l’époque que vous (les marxistes) appelez “pré-capitaliste”, c’est sans doute pour cela que tu ne vois pas l’intérêt de l’affaire, car ne pouvant expliquer tout ce qui précède, tout ça est balayé sous le tapis. La solution au problème colonial mènera à l’effondrement de la doxa étatico-capitaliste côté pile, dont le marxisme n’est que le côté face de cette même pièce. (cf ce que nous avons dit plus haut concernant Marx et sa doctrine)
    4) À quoi bon nous présenter en détail les milliards de pages du COMBAT législatif et juridique DES NATIVES pour contester les lois et pseudos lois et juridiction américaines plutôt que de prendre ce temps pour ériger un autre système – une autre société des sociétés à côté de cette société répudié dont nous n’avons rien à faire ???
    Réponse: Parce que pour être capable d’être efficace dans la fondation de la nouvelle société, il faut comprendre les rouages qui ont mené au marasme actuel. Cela ne veut pas dire qu’il faille théoriser puis agir, auquel cas on peut attendre longtemps et se perdre dans les méandres théoriques. L’anarchie est une application directe et passe plus de temps en pratique qu’en théorie, c’est aussi historiquement son problème, pour les marxistes, c’est l’inverse, nous sommes donc complémentaires… nous devons donc lâcher prise de notre antagonisme centenaire… 😉
    Quand tu parles d’ériger une nouvelle société des sociétés, nous sommes d’accord, et c’est bien pour cela que les natifs sont importants. Nous avons tant à apprendre d’eux, pas copier, mais adapter ce qui est adaptable et embrasser certains concepts universels dans l’organisation de leurs sociétés traditionnelles. Nous sommes d’accord avec toi, mais cela ne se fera pas sans les natifs. Tu es québecois. Kaianerekowa et Guswenta régissent cette partie de l’île de la Grande Tortue… Faudra y revenir, c’est un passage obligé…
    5) Bref quelle différence entre la lutte des ouvriers contre le système et la lutte des natives – amérindiens – autochtones – aborigènes – indiens (ajoute les autres appellations convenues) contre le système ?????
    Merci pour ton texte camarade
    Réponse: Intrinsèquement il n’y a pas vraiment de différence, mais on doit tenir compte du fait que les natifs ne sont pas dans une dynamique de “lutte de classes”, parce que pour eux, ancestralement et à juste titre, ça n’existe pas. Ils sont dans une lutte de retour à leur statut de droit naturel de peuples libres et indépendants de la coercition coloniale christo-européenne. Un exemple simple: quand dans les années 1980 les sandinistes (marxistes) du Nicaragua étaient au pouvoir et que les Yankees aidaient les Contras pour faire reprendre le pouvoir à la droite réactionnaire, Russell Means voyagea là-bas en tant que délégué de l’AIM. Il y vit que les Indiens Miskitos y étaient aussi mal traités par les sandinistes que par les fachos de la junte. Il prit donc parti pour les Miskitos et se retrouva dans des escarmouches dans la jungle nicaraguéenne avec les Miskitos contre les sandinistes. L’AIM soutenait politiquement les sandinistes, Means fut rappelé et fut viré de l’AIM à cette époque pour ne pas avoir suivi la “ligne du parti”, son propre frère prit parti contre lui ainsi que les frères Bellecourt et Dennis Banks. Pourtant Means ne faisait que soutenir le droit naturel natif contre quiconque le bafouait, en l’occurence les sandinistes, mais les Miskitos se battaient aussi contre la droite réac qui bien sûr volait leurs terres. Alors bien sûr qu’il peut y avoir des convergences d’intérêt, mais les préoccupations politiques des peuples indigènes des Amériques, de l’Asie et de l’Océanie, ne sont pas des préoccupations et des luttes “de classe”, mais une lutte contre les envahisseurs, contre le colonialisme, contre l’État et contre l’asservissement à la marchandise. Une fois de plus, nous pensons que la lutte indigène transcende la lutte “de classes”. La “lutte des classes” est un sous-ensemble du grand tout en déséquilibre. Tu vas sûrement nous dire que c’est l’inverse, mais… non. Elle ne sera résolue que dans le lâcher-prise des antagonismes entretenus sciemment par les forces oligarchiques. On est en présence d’une lutte pour la survie d’un système obsolète et l’émergence d’une nouvelle société qui sera celle des sociétés unies dans la complémentarité enfin acceptée par l’humanité. En ce sens nous sommes d’accord avec Antonio Gramsci lorsqu’il disait: “Le vieux monde se meurt, le nouveau peine à naître, entre les deux est venu le temps des monstres.” Mais la solution ne peut absolument pas venir du système, il faut en sortir en changeant notre relation avec l’État, les institutions, la fange économique de la dictature de la marchandise. Il ne faut pas entretenir la division mais se réunir par la fédération des associations libres complémentaires, on ne soigne pas un cancer politique (état + sa phase métastatique qu’est le capitalisme) en soignant les symptômes, mais en attaquant à la racine même de sa structure. En cela, toute l’affaire coloniale est primordiale à comprendre pour mieux démanteler le système. Comme l’a si bien démontré Pierre Clastres il y a plus de 40 ans, l’économique est une dérive du politique et non pas l’inverse.
    Avons-nous répondu aux questions ? Merci de l’échange.
    Fraternellement
    R71

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  • 25 avril 2018 à 16 h 49 min
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    J’ai lu vos réponses CAMARADES R71
    j’apprécie le temps que vous y consacrez en toute sincérité.
    a) Vous rejetez toute idée de progression – apprentissage – évolution progressive – pratique et pragmatique – des luttes ouvrières exigeant de tout ouvrier qu’il passe spontanément de la passivité (société de consommation que vous aimez bien accuser le prolétariat de profiter alors que ce n’est qu’un autre aspect de leur aliénation de classe) c’est comme de dénoncer les travailleurs palestiniens de travailler dans les sweat shops israéliennes au lieu de mourir de faim dans le fond de Gaza emmuré ( ☹( de la passivité disais-je à la grève générale – illimité – insurrectionnelle … Sans appuyer un quelconque bureaucrate syndical je pense pour ma part que le prolétariat devra apprendre – faire ses classes – entre autre en apprenant que 1. La consommation et le marché sont aussi des formes d »aliénation 2. Qu’il est impossible de préserver les concessions qui leur ont été accordées – la crise du capitalisme balayant tout 3. Que toute la go-gauche – comprenant les bureaucrates syndicaux ne peut empêcher la dépression ni l’aliénation, ni leur déchéance 4. Que finalement seul la révolution peut offrir une alternative 5. Que c’est dans et par la lutte de classe contre toutes les formes du réformisme – y compris anarchistes – que la perspective prolétarienne révolutionnaire se forgera et se raffermira (cette perspective n’étant surtout pas une vérité révélé par St-Marx, ou st-Bakounine ou St-Proudhon etc. La libération sera l’œuvre de la classe prolétarienne elle-même dans et par la lutte – la lutte étant le mouvement qui engendre la conscience.
    b) Par contre quand vous abordez les indiens – tels de bons colonialistes blancs – vous les considérés et les traités comme des enfants ROBINSON CRUSOE ET SON SOUS-FIFRE DE LA NATURE = VENDREDI et vous écrivez « mais on doit tenir compte du fait que les natifs ne sont pas dans une dynamique de “lutte de classes”, parce que pour eux, ancestralement et à juste titre, ça n’existe pas. Ils sont dans une lutte de retour à leur statut de droit naturel de peuples libres et indépendants de la coercition coloniale christo-européenne. »
    c) L’HISTOIRE NE REVIENT PAS EN ARRIÈRE je ne crois pas que les amérindiens retrouveront un jour leur « paradis » avant la colonisation – l’industrialisation – la colonisation – et aucun révolutionnaire ne devrait leur laisser croire que cela est possible – envisageable et souhaitable. Sorry camarade. L’histoire se développe en spirale et le communisme prolétarien sera bien différent du communisme primitif.
    d) Enfin, pour ce qui concerne Marx – le Manifeste – et la société qui surgira par et pendant la Révolution prolétarienne j’aimerais qu’à l’avenir vous me fassiez grâce de ces balivernes. Ce fut une erreur de Marx et bien pire une erreur des marxistes surtout et des anarchistes aussi de tenter de dessiner les contours de la société qui émergera non pas de l’INSURRECTION POPULAIRE – mais de la RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE = DEUX CHOSES DIFFÉRENTES SELON MOI. Pensez comment imaginez le monde en 2050 quand vous vous baladez les pieds dans le fumier de cheval des calèches d’un Londres insalubre.
    e) Je termine sur la question du rapport entre l’infrastructure économique et la superstructure politique et idéologique – un concept qui nous oppose radicalement. 1. Je suis matérialiste donc la pensée – la conscience suit et origine du mouvement selon moi. 2. Je m’oppose radicalement au concept althuserrien de la SUDÉTERMINATION DE L’IDÉOLOGIQUE SUR L’ÉCONOMIQUE. 3. De l’évolution de l’infrastructure – économique – surgit comme une nécessité une superstructure de plus en plus compréhensive de la réalité des forces productives, de leurs besoins (sous formes de rapports de production nouveaux) pour un développement supérieur de la production (en marche vers le principe de chacun selon ses capacités – à chacun selon ses besoins = c’est la seule phrase de la mystique communiste que je retiens de Marx) 4. Au moment du basculement INSURRECTIONNEL – VERS LA RÉVOLUTION (deux moments différents mais complémentaires du mouvement de changement social fondamental) OUI en EFFET pendant cette phase (qui peut s’étendre sur de nombreuses années) les rapports de production – L’INSTANCE IDÉOLOGIQUE ET POLITIQUE PEUVENT AVOIR TEMPORAIREMENT PRÉSÉANCE – et diriger le mouvement de transformation radicale du mode de production = c’est ce que nous appellerons la CONSCIENCE DE CLASSE PROLÉTARIENNE RÉVOLUTIONNAIRE. Cette conscience ne peut provenir que de l’ensemble de la classe comprise comme un tout organique et elle ne vaudra que le temps de produire – mettre en place et les nouvelles forces productives – moyens de production – et de forger de nouveaux rapports de production sociaux.
    f) L’espèce animale humaine n’a pas vocation à construire le paradis terrestre pour le bon sauvage mais strictement à se reproduire et quand un mode de production (appellation convenue pour désigner la façon de se reproduire socialement) n’est plus en mesure d’assurer la reproduction de l’espèce il doit et il est rejeté et remplacé (INSURRECTION ET RÉVOLUTION) ou alors l’espèce disparait.
    Merci infiniment pour votre post
    Robert bibeau Éditeur http://www.les7duquebec.com

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  • 25 avril 2018 à 17 h 13 min
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    @ R71
    vous abordez un point fort important dans ce paragraphe
    Vous écrivez ceci : « C’est l’ensemble que ce que tu appellerais « le prolétariat », c’est à dire le 99,9 % de la population mondiale qui ne peuvent, en les circonstances présentes, que vivre en vendant leur force de travail ; le 0,1% restant étant l’oligarchie milliardaire parasite aux commandes et ses affidés.
    Dire que « seuls les ouvriers » sont la « classe révolutionnaire » est non seulement dépassé, mais faux sur toute la ligne. Les échecs du passé sont aussi imputables à l’échec de fédérer les travailleurs, terme que nous préférons à « ouvriers » qui est un terme auto-exclusif et à terme, néfaste au ralliement de l’ensemble du prolétariat qui est constitué d’ouvriers certes, mais aussi de toutes professions salariées, des artisans, petits patrons, paysans, ouvriers agricoles, professions des services, et même les fonctionnaires oui…
    Il faut faire péter les verrous des clivages factices. »
    Je suis déchiré à ce propos. J’examine l’histoire et que vois-je ??? Des milliers de Conbehdit – que je ne commencerai pas à qualifier j’enragerais – ici il s’appel GND – même engeance – des bobos – des intellectuels – des fonctionnaires (ici faire la différence entre une postière et un enseignant ou un cadre de la fonction publique) on voit même des paysans (en Russie et en Chine notamment, au Vietnam etc.) bref tous ces fragments de classe qui sont PARFOIS DES TRAVAILLEURS, parfois des parasites vivant aux crochets des ouvriers – travailleurs véritables et que dit l’histoire ????
    Partout les grandes gueules petits-bourgeois – les bobos – syndicalistes également évidemment – bref tous ces périphériques et ils sont très nombreux car les ouvriers sont très productifs et peuvent en faire vivre nombreux en plus des patrons – s’emparent des rennes de l’insurrection et la transforme en RÉVOLUTION ANTI-FÉODALE = RUSSIE CA NE POUVAIT ÊTRE AUTREMENT LE PROLÉTARIAT ÉTANT MINORITAIRE – EN réformette – hausse de salaires et gains d’une semaine de vacances (:-))
    QUESTION ???? Comment faire pour que ceux qui aime bien le système capitaliste mais qui ont des récriminations parce qu’ils pensent qu’il faut corriger des injustices distributives – leur redonner leur salaire d’avant la crise et une meilleure pension lors de la prochaine phase de croissance mais surtout il ne faut pas renverser tout le système et surtout pas construire un nouveau mode de production que personne ne connait à l’avance (ouh l’inconnu) – comment faire pour les mettre sous influence de ceux qui n’ont que leur chaine à perdre – qui ont moins de bagout de grande gueule et moins de trucs et qui n’ont pas le soutien de la machine d’État ???
    Bref, pas question de retomber sous la dictature de la bourgeoisie à travers ses merdes Cohn Bendit et compagnies.
    Robert Bibeau http://www.les7duquebec.com

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  • 29 avril 2018 à 9 h 57 min
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    Non Robert ce n’est pas inquiétant, c’est évolutif… Tu retournes à la nature profonde qui est en chacun de nous: l’anarchie.
    Il y a un côté « frères siamois » entre l’anarchisme et le marxisme. Deux frères collés l’un à l’autre ayant une vision relativement similaire mais se chamaillant sur la méthodologie (on simplifie à dessein…), tu n’es manifestement plus dans la rigidité et le dogmatisme de parti, mais tu es toujours dans le catéchisme c’est pour cela que tu sens potentiellement cet « appel », tu avances pas à pas dans la complémentarité, c’est bien.
    Dans l’édition anglaise de Penguins Books de 1967 du « Manifeste du Parti Communiste », il y a une introduction aussi longue que le manifeste lui-même d’un professeur d’Oxford, non marxiste, AJP Taylor qui dit ceci en toute fin de ses commentaires (on traduit):
     » Marx semblait être, pour ses contemporains, un écrivain subversif, défiant les habitudes et pensées acceptées. Rétrospectivement, il apparaît comme un bon gentleman de l’ère victorienne ayant de bonnes disposition intellectuelles, appliqué, comme le furent bien des gens de cette époque, à connaître ce qui est bon pour ceux qui lui sont intellectuellement inférieurs. […] Marx, comme beaucoup de ses contemporains, était un optimiste dogmatique. Il était convaincu que les évènements historiques allaient toujours dans le sens de la victoire du plus haut. Cette foi a fait implacablement de lui un grand enseignant religieux. L’implacable n’apparaissant que très rarement dans la vie réelle. »
    Marx a été très pertinent dans son analyse de la société humaine à un instant de son histoire, son analyse du capital, ses rouages internes, mais il s’est planté en voulant faire du « matérialisme historique » par la dialectique, la « super science » expliquant tout. Y a à boire et à manger chez Marx, faut faire un certain tri… pour aboutir à une synthèse anarchiste de l’affaire… cela devient de + en + évident, même pour des marxistes.
    Fraternellement
    Manifeste 71.

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  • 29 avril 2018 à 9 h 58 min
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    allons allons Robert, tu crois vraiment ce que tu dis quand tu écris: « Vous rejetez toute idée de progression – apprentissage – évolution progressive – pratique et pragmatique – des luttes ouvrières etc ?… »
    On a explicitement écrit dans notre réponse entre parenthèse parce qu’on savait que tu allais mal l’interpréter qu’historiquement les luttes ouvrières furent efficaces mais qu’elles ne le sont plus et on explique pourquoi… après tu rentres dans le catéchisme classique.
    Pour le point sur les natifs, on persiste et signe: les natifs se branlent de la « lutte des classes », leur combat est dans la reconnaissance politique de leur liberté et indépendance. Où as-tu vu qu’on faisait du « rousseauisme » et son « bon sauvage » dans nos propos, qui ne sont que la transmission de ce que disent les natifs eux-mêmes, du moins ceux qui ont encore une conscience politique et refusent le colonialisme.. La « lutte des classes » est un épiphénomène historique qui n’est pas inéluctable. C’est une construction, ce qui a été construit peut être déconstruit, abattu pour mieux reconstruire.
    On en est là Robert, c’est çà la réalité historique, pas du catéchisme.
    fraternellement

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  • 29 avril 2018 à 10 h 04 min
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    @ MANIFESTE 71
    Alors prenons conscience de nos marques dans ce cas car pour moi la lutte des classes est le moteur de l’histoire humaine depuis que les classes sociales existent (depuis la fin du communisme primitif – jsuqu’au prochain communisme prolétarien). Est-ce du catéchisme ?? Si vous le voulez – pour moi ca me permet de comprendre le monde je respecte le fait que pour vous ce ne soit pas éclairant alors restons sur nos positions mais ne m’insultés pas pas davantage que je ne vous insulte … restons respectueux l’un envers l’autre.
    1) J’ai bien lu vos arguments à propos des grèves hier efficaces et aujourd’hui contre révolutionnaire = j’ai très bien lu et je persiste EN effet je l’écris souvent les syndicats sont devenus des appendices de l’appareil d’État donc les grèvettes qu’ils organisent sont pourries – trahies – pour gaspiller les énergies de la classe MAIS le mouvement insurrectionnel fera sauter les verrous syndicaux IL SERA FORCÉ SINON IL SERA CASTRÉ et les grèves prendront alors les caractéristiques que vous mentionnez.
    2) Les natifs se branlent de la lutte des classes écrivez-vous. EXACT les capitalistes, les curés, il y a des milliards d’individus les bureaucrates syndicaux, aussi se branlent de la lutte des classes. Vous croyez que vous manifestez une grande rigueur scientifique en disant que des aliénés sont aliénés et n’ont aucune conscience de leur aliénation ??? Les natifs – les indiens d’Amérique je connais et je sais que leur conscience de classe est à la mesure de leur mode de production – chasse – pêche – cueillette – large part d’assistance sociale gouvernementale constitue leur menu quotidien pour ceux qui sont restés sur les réserves du moins qui ressemble beaucoup à des taudis. Plusieurs sont restés animistes d’autres se sont converties au christianisme et la plupart sont très religieux alors en effet ils se foutent de la lutte des classes.
    3) UNE autre partie des indiens qui soit sont en ville et travaillent – prolétarisés = ils sont identique à vous et à moi et ils boss, ils sont athées font parfois la grève et même (ce que je ne fais jamais ils votent aux élections comme de bons blancs ordinaires.
    4) La dernière section des indiens natives vivent leur aliénation primitive dans les parcs ennivrés = drogués = prostitués, illettrés, des lumpens prolétaires et ceux la ne savent même pas ce que signifie les mots classes sociales je vous l’accorde.
    5) Ce n’est pas leur faute = ce sont des victimes je sais bien mais ne proclamez surtout pas que des lumpens illettrés se branlent de la lutte des classes les lumpens blancs et latinos et chinois de Vancouver aussi se branlent et les blacks aux USA aussi se branlent ça prouve quoi ? Ils se branlent des anarchistes et des marxistes aussi et puis après vous voulez prouvé quoi ???
    6) Pour ma part ce n’est pas un argument scientifique et c’est plutôt insultant ce type d’argument et ce n’est pas le niveau de discussion que nous avons ici.
    7) Un mode de production tend à l’hégémonie et il détruit tous les reliquats des modes de production antérieures – et donc le substrats concrets sur lequel repose les anciennes classes sociales qui sont rejetés parmi les lumpens de la société. C’est malheureux je sais mais pour y mettre fin il faut détruire le mode de production capitaliste car rien n’est possible dans le système = même pas de forcer les parlements des blancs à respecter leur signature sur les parchemins et ententes et pactes et traités allez le dire aux natives que leurs quémandages de réformes ne sont pas possibles.
    Merci de votre infinie patience

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  • 2 mai 2018 à 21 h 48 min
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    « détruire le mode de production capitaliste » oui, tout à fait d’accord, mais cela ne se fera pas par un changement économique, tout part du décisionnaire, du politique, il faut abattre les institutions, l’état et les remplacer par les associations volontaires qui elles prendront depuis la base toutes les décisions essentiellement politiques. Le simple fait de dire: « changeons de mode pe production » est un acte politique, de décision et non pas économique, qui n’en sera que a conséquence pratique, une des conséquences pratiques en fait. La primordialité est politique, c’est une question de pouvoir et il fait que celui-ci réintègre la base, en Amérique du nord et du sud, vous (les colons) avez un exemple à adapter: celui du mode politique des autochtones, c’est en cela que nous disons que vous avez beaucoup à apprendre des modes de gouvernance comme kaianerekowa et son pendant du wampum deux rangées.
    La « lutte des classes » économiques est une dérive de la « lutte des castes » politiques issues de la division de la société. Pour qu’il y ait une division en classes économiques, il faut d’abord que la division soit possible, elle est apparue dans des sociétés « sans économie marchande » où seul le pouvoir décisionnaire est d’abord sorti de l’unité interne des peuples, c’est parce qu’il a d’abord été possible d’avoir des « chefs coercitifs », que la division est née, que son glissement sur l’économique a été rendu possible. La lutte des classes n’est pas le moteur de l’histoire humaine, elle est un phénomène contre-nature qui a pris une ampleur démesurée parce que voués à un cycle auto-destructeur du monopole forcené ou à défaut, d’un statu quo oligarchique induit donc réversible.
    C’est en cela que réside la différence fondamentale entre nous Robert, notre méthodologie diffère parce nous n’avons pas le même point de référence. Dans le « Big Bang » politico-social de l’humanité, la « lutte des classes » (économiques) n’est pas à l’instant t, mais en t2, en t1 se trouve la division politique de la société, t1 et t2 existent sous forme latente en t qui est une forme incomplète d’unité primordiale ; nous disons incomplète parce que comme nous l’expliquons dans notre manifeste, la société primordiale possédait une unité endogène partielle que chaque association maintenait au prix d’un antagonisme exogène. En cela ces sociétés furent en unité partielle et donc ne purent atteindre un modèle universel que les divisions successives ne firent qu’empirer.
    Tu penses que l’histoire universelle de l’humanité commence en t2, pour toi et les marxistes, t = t2 et ce qui est avant n’existe pas, alors qu’il faut le considérer pour ne pas se planter dans la séquence. Marx a bien analysé toute l’affaire en t2 et tout ce qui en a suivi de manière logique, mais sa pensée est limitée parce qu’il ignore t1 pour mieux comprendre t. Marx est parti de sa vision des choses et a construit son système pour faire coïncider une logique historique avec ses résultats selon son schéma d’analyse. Nous n’inventons rien, Simone Weil avait déjà critiqué Marx à ce sujet et nous avons publié un texte de Weil à ce sujet très récemment.
    Tout ce qu’il y a à faire Robert, c’est ajuster les curseurs… et sans doute se retrouvera t’on sur la même longueur d’onde.
    Merci de ces échanges qui nous permettent d7ajuster certains raisonnements.
    fraternellement
    Manifeste71

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    • 8 mai 2018 à 10 h 30 min
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      @ Manifeste 71
      Dernière question pour cette séquence
      Dans cette Société des sociétés confédératives que vous souhaitez y aura-t-il production d’aliments, fabrication de vêtements, construction de logement ? Y aura-t-il des lieux de rassemblement, des hôpitaux, des écoles, des dispensaires, des cinémas, des boutiques, des moyens de transport, des bâtiments pour échanger à l’abri des intempéries? Y aura-t-il de l’énergie à produire et à transformer et à transporter ? Y aura-t-il des forets et la mer à exploiter pour se nourrir ? Y aura-t-il des femmes enceintes ayant besoin de soins dans une clinique d’accouchement ? Dans la Société des sociétés y aura-t-il de la vie ????
      Merci de votre patience camarades
      robert bibeau http://www.les7duquebec.cpm

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