DES REVENUS DÉMESURÉS: grands patrons, cadres dirigeants, show-biz et sport

Recherche menée par Robert Gil


Cet article est disponible en anglais, en italien et en espagnol ici:
Articles du 21 mai 2023[28715]

mytheLe revenu annuel d’un grand patron représente de 600 à 1 120 années de Smic, selon les données 2014 publiées par Proxinvest dans son 17e rapport « La rémunération des dirigeants des sociétés du SBF 120 » (septembre 2015). De 8,1 millions d’euros (équivalents à 598 années de Smic) pour Jean-Paul Agon (L’Oréal) à 15,2 millions d’euros (1 122 années de Smic) pour Carlos Ghosn, patron de Renault-Nissan.

Les revenus pris en compte dans cette étude totalisent les salaires fixes, variables et/ou exceptionnels, les stock-options et les actions gratuites. Ils ne comprennent pas, par contre, certains autres avantages comme ceux en nature (voitures, logements de fonction par exemple), les compléments de retraite sur-complémentaires alloués à certains dirigeants de grandes entreprises notamment.

Ces revenus demeurent bien supérieurs à ce que le talent, l’investissement personnel, la compétence, le niveau élevé de responsabilités ou la compétition internationale peuvent justifier. Ils vont bien au-delà de ce qu’un individu peut dépenser au cours d’une vie pour sa satisfaction personnelle. Ils garantissent un niveau de vie hors du commun, transmissible de génération en génération, et permettent de se lancer dans des stratégies d’investissements personnels (entreprises, collections artistiques, fondations, etc.). Il faut ajouter que ces dirigeants disposent aussi de mécanismes de protection considérables en cas de départ forcé de l’entreprise résultant d’une mésentente avec les actionnaires, d’erreurs stratégiques ou économiques, etc.

Les PDG ne sont pas les seuls à être les mieux rémunérés. Des très hauts cadres de certaines professions ou des sportifs peuvent avoir un revenu annuel moyen astronomique : 35 années de Smic pour un sportif de haut niveau, 23 années pour un cadre du secteur de la finance, 18 années pour un dirigeant d’entreprise salarié.

Les sommes perçues par quelques personnalités du sport ou du show-business sont astronomiques, hors de portée du commun des mortels. Elles s’expriment en centaines, voire en milliers d’années de Smic. Tony Parker, sportif français le mieux rémunéré en 2015, a perçu 19,9 millions d’euros annuels, l’équivalent de 1 138 années de Smic. Au cinéma, l’acteur et producteur Dany Boon est le mieux payé en 2013 avec des revenus annuels de 3,6 millions d’euros, plus de deux siècles de salaire minimum. Au niveau mondial, le boxeur américain Floyd Mayweather Jr. a touché en 2015, 300 millions de dollars (264 millions d’euros), soit 15 071 années du salaire minimum français. La chanteuse Katy Perry a perçu un revenu annuel en 2015, de 135 millions de dollars (119 millions d’euros), 6 781 années de Smic.

Comment ces hauts niveaux peuvent-ils être justifiés ? Même s’ils disposent très souvent d’une équipe de conseillers autour d’eux, les stars du sport ou du show-business doivent leurs revenus à un mélange de marketing, de travail et de talent personnel. Mais aussi de l’utilisation de « petites mains » qui sont embauchées à très bas coût, des salles de concerts au monde du cinéma en passant par les clubs sportifs. L’énorme audience médiatique de ces stars en fait des marques commerciales qui assurent (ou presque) à leurs employeurs une garantie de ressources. Ces derniers sont donc prêts à leur offrir des revenus considérables.

4 réflexions sur “DES REVENUS DÉMESURÉS: grands patrons, cadres dirigeants, show-biz et sport

  • 2 novembre 2020 à 1 h 09 min
    Permalien

    Et si on dit quoi que ce soit a ce propos, on nous traite de jaloux, de mauvaises langues, de losers, d’aigris ou de pestiférés sans ambition, sans talent, sans perspectives et vivant dans un autre temps :))))

    En fait, jamais le rapport a l’argent ne fut aussi fort, aussi émotif, aussi aliénant et fondamentalement malsain qu’a notre époque ! et s’il est un tabou des plus coriaces et profondément enraciné dans la société d’aujourd’hui, c’est parler ou critiquer ces fortunes mirobolantes, depuis toujours certes, mais encore plus aujourd’hui ! et ce, dans toutes les cultures et les traditions, il ne faut pas se faire d’illusion la-dessus ! critiquer les Royautés ou le pouvoir politique passe encore et bien mieux aujourd’hui, mais critiquer la richesse indécente est perçu un peu comme une volonté de priver le peuple et les  »petits rêveurs » très nombreux de modèles de réussite sociale, ou de rêve de richesse…etc, ainsi la critique des salaires des hauts dirigeants ne passe pas du tout aujourd’hui auprès des salariés on dirait, elle est très mal vue en plus, même lorsque ce sont des rapports gestion et de veille économique qui mettent remettent en question ces salaires et la gouvernance de ces entreprises ! Encore pire, la critique des gains des stars du show business ou celles du sport, les fans vous scalperaient et seraient prêts à vous tailler une réputation des moins enviables :))) dans des réseaux sociaux qui ont pour business modèle le star système comme instagram ou d’autres, les centaines de millions d’abonnés en réalité ne sont la que pour leur fascination pour la frime ! les pseudo  »influenceurs’ sont en réalité des fimeurs invétérés qui doivent tenir la pression et poster en permanence des photos, des vidéos, des thèmes bidons et beaucoup de blingbling pour tenir la barre et continuer a percevoir des revenus de publicités qui peuvent avoisiner les 100 ou 200.000 euros par mois pour les plus célèbres ! En fait, tout le monde peut devenir une star d’instagram, a partir du moment qu’on maîtrise l’art de la frime, le show off, montrer aussi bien son corp, que ses possessions, et même si on doit jouer de exiber de faux bijoux ou de fausses richesses, le concept repose en entier sur la qualité photo et vidéo et sur les thèmes bling bling et autres thèmes bon enfant… genre je nourris un chat, je suis heureux dans mes bottes de marque, je suis sexy et j’utilise de grandes marques pour me mettre en évidence… il faut en vouloir vraiment a la vie et avoir très faim pour aller aussi loin que les stars d’instagram en réalité ! :)))

    Ce n’est donc que sur ce principe que les grandes entreprises commerciales mondiales ont décidé de créer de toutes pièces le terme  »influenceurs » des médias sociaux, et les couronner de ce titre, qui signifie en réalité et rien d’autre qu’ils ont des milliers d’abonnés qui passent des heures par semaine et par mois a mater leur vies, leurs style, leurs marques et cliquer pour acheter ou visionner leurs blingbling ! C’est encore pire lorsque vous postulez pour un poste en gestion de la Communication, en Marketing et positions assimilées dans les industries de consommation aujourd’hui (ca va de l’industrie automobile a celle du tourisme, des telecoms, des marques de tech et d’électros ménagers etc), on vous demande donc d’avoir de solides compétences d’analyse, de compréhension du fonctionnement des médias sociaux, ce qu’on appelle le Marketing digitale ou numérique, et de fortes aptitudes au référencement et de contrôle de contenu sur ces médias sociaux ! sinon, vous ne pouvez même pas rêver obtenir ces postes ! le candidat et candidate idéal sera lui aussi tout aussi disjoncté, shooté au bling bling, extrêmement a l’affût des modes, rompu a l’informatique et TI, aux réseaux sociaux, mais dont les compétences en communication ou marketing pur, en culture générale, en gestion, et en compréhension des marchés peuvent laisser a désirer, sinon être tout a fait nulles, car on affecte ses tâches évidemment a d’autres moins bien payés !

    Le Marketing de ces 30 dernières années a radicalement changé, et le capitalisme tout autant, aujourd’hui on éduque les masses tout d’abord a aimer beaucoup le fric ! evidemment si vous voulez faire du fric, il faut commencer par l’aimer, l’aimer beaucoup, et aimer ceux qui en font et se libérer des  »pensées négatives » ! aujourd’hui il doit bien y avoir des milliers de  »thérapies » justement toutes inspirées de modèles américains, qui vous apprennent à soigner enfin votre ego,  »prendre soin de vous même » qu’on dit , et vous libérer de ces ondes négatives héritées de votra tradition ou culture et qui consistent a  »juger les autres » !  »c’est très mal de juger les autres sur les questions d’argent » car vous devriez en faire autant ! et lorsqu’il m’arrive de me plaindre a un proche qui est tout a fait dans cet entonnoir bidon, en lui disant par exemple que tout est cher et que c’est pas facile, il me répond :  »c’est normal, ca fait des années que je te demande de changer ton mindset… car tu ne veux pas comprendre que tout se passe la-dedans » en désignant la tête, si tu es négatif comme ça et tu demeure négatif ta vie va empirer ! y a pas de miracles ! » lol à

    Donc cher Robert Gil, remuer ce sujet aujourd’hui et dans le climat et le  »mindset » de ces nouvelles générations, c’est un peu comme faire fuir les gens de vous comme la peste ! et le pire est que ce ne sont même pas les milieux sociaux les plus pauvres et déshérités qui soient accro ainsi au bling bling, c’est quasiment le contraire, plus on a de fric, plus on en redemande, les milieux aisés sont le moteur de cette dynamique nouvelle que ce soit dans les réseau sociaux, aux hauts postes de l’administration ou de la finance, et dans les milieu de la mode, du marketing, et des stratèges commerciaux de la grande consommation et distribution ! Voyez juste la pléthore de nouveaux modèles de luxe des nouveaux modèles des constructeurs de voitures en 2020, en plaine crise économique et sociale sans précédent dans l’histoire, des constructeurs qui multiplient les modèles qui coûtent 100.000 dollars minimum pour chaque marque ! Ainsi, même Rolls et les noms prestigieux des autos sortent des SUV ou VUS a 350 et 400.000$ comme des petits pains et les destinent même pas a leurs marchés traditionnels comme Monaco ou 32% de la population est millionaire, mais aux nouveaux riches qui se comptent par milliers a chaque année dans le mépris le plus total des conditions économiques et sociales cet an-ci !

    Merci pour ce Billet !

    Répondre
  • Ping : DES REVENUS DÉMESURÉS: grands patrons, cadres dirigeants, show-biz et sport | Boycott

  • 22 mai 2023 à 8 h 49 min
    Permalien

    @ M. Gill

    Le petit peuple, ceux d’en bas comme les appelait Chirac, la plèbe, les masses populaires, les prolétaires salariés ne s’intéressent pas à ce sujet – à ces comparaisons entre les revenus des riches et ceux des pauvres ou presque pauvres.
    Les milliards de prolétaires sur terre sont trop occupés à travailler – à chercher un emploi ou un deuxième revenu pour survivre pour se préoccuper ou pour envier les riches et leur train de vie…

    « nécessité fait loi » dit le proverbe…et la nécessité est de survivre et non pas d’aduler le fric – l’argent – les signes de richesses ostentatoires – bling-bling.

    De toute façon les masses salariées savent bien qu’étant incapable de défendre leur « pouvoir d’achat », leur salaire et leur retraite des assauts de l’État des riches – elles ne sauraient entamer les revenus des riches. L’injustice de la répartition du capital entre les bourgeois et les prolétaires est le fondement du mode de production capitaliste comme le démontre cet article.

    Cet article démontre par ses chiffres comparés que nous sommes profondément incrustées dans la crise du capitalisme désespéré…et que ce système a commencé à dépouiller ses chiens de garde petit bourgeois de leurs privilèges éphémères.

    Les petits bourgeois en voie de paupérisation et de prolétarisation (les petites mains salariées) à qui on refuse l’accès à la consommation outrancière ont deux choix :

    1) pleurnicher – décrire l’injustice distributive du capitalisme et quémander un meilleur sort comme au temps de l’État providence déchu, et en cours de disparition. BREF, blâmer le peuple – les lumpenprolétaires – les désespérés sans pouvoir – pour leur sort et pour la débandade du système moribond.

    2) Cesser de pleurnicher et d’envier – admettre que les nécessités du capital sont maintenant de rapailler toutes les richesses sociales disponibles afin d’assurer l’accumulation de l’argent (monnaie-crédit-capitaux) afin de maintenir la valorisation-reproduction de capital = raison d’être de ce système. Le petit-bourgeois devrait cesser d’envier et se mettre au service de la classe prolétarienne salariée et préparer les conditions de la Révolution à venir.

    Merci pour cet article

    Robert Bibeau

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *