L’Europe est encore à inventer…
Recherche menée par Robert Gil
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Articles du 18 juin[30746]
Pour créer une véritable Europe, il faut la faire reposer sur un socle, un socle populaire. Jusqu’à maintenant, l’Europe s’est construite contre les peuples et sans eux. C’est un montage bricolé pour la libre circulation de la finance et des capitaux. Ce sont les partis politiques au pouvoir qui ont ourdi un tel projet.La « construction européenne » telle qu’elle fut menée a abouti à un redoutable dumping social et fiscal. Il faut aussi rappeler les directives de la Commission européenne contre les services publics et les acquis ouvriers. Le constat s’impose : la « construction de l’UE », depuis 35 ans, s’intègre étroitement au déploiement de la mondialisation néolibérale et aux reculs sociaux qui l’ont rythmée. Chaque élément de cette construction l’a été en fonction des exigences capitalistes et de rien d’autre.
Notre PS a usé (et abusé) d’un slogan : il vaut mieux une Allemagne européenne qu’une Europe allemande. Gros clin d’œil à l’Histoire et lourd de sens : l’Allemagne pourrait être tentée de « recommencer »! Si ça ce n’est pas du chantage!…Toujours est-il que l’Europe actuelle est symptomatiquement très favorable à l’Allemagne, au détriment des pays dits « touristiques » du Sud, là où vivent les fainéants et les paresseux du continent : Grèce, Espagne, Portugal, Italie…Si vous voulez flatter les nationalismes et miser sur les replis ultranationalistes, continuez comme ça. C’est pile poil les conditions d’émergence des pires fascismes.
Non, l’Europe, c’est tout autre chose : le travail, les peuples, les langues, les cultures, les traditions ; c’est aussi l’accueil, les relations avec le monde, les échanges avec les pays émergents, non sur la base du pillage et de la xénophobie, mais dans un échange libre et avantageux. C’est l’ouverture, l’intelligence, l’humanité, la conscience d’une chance : les brassages, les métissages …
Pour cela, il faut des organisations politiques avant-gardistes et de masse. Qui ouvrent le chemin et expliquent. Qui créent un rapport de force et les conditions de la lutte sociale et politique. Qui désignent le seul véritable ennemi : le système d’exploitation et d’oppression, le capitalisme. La lutte doit s’étendre en Europe et hors de l’Europe. Et alors se créeront dans les actes et dans les faits des solidarités. Ainsi se feront les échanges. Et l’Europe deviendra l’Europe quand elle ne sera plus elle-même son unique et narcissique objectif. Elle sera l’Europe quand elle habitera le monde en dehors de tout colonialisme et de tout impérialisme. Or, voilà 5 siècles que l’Europe est ce continent vorace qui s’est assujetti le monde entier !
Certains se présentent comme politiciens antisystèmes et condamnent tous les autres partis, coupables à leurs yeux de trahison « européiste », tout en prônant un repli nationaliste. Or tout antisystème vivant en système capitaliste est obligatoirement anticapitaliste, ou ce n’est qu’un leurre destiné a détourner la colère populaire vers ce qui est acceptable pour la Bourgeoisie, car après tout sortir de l’Europe et de l’Euro, ce n’est pas sortir du capitalisme et, qui sait, un jour peut-être toute l’oligarchie capitaliste française sera unie sur cet objectif. Et ce jour là, s’il vient, qui tirera les marrons du feu ? Si l’oligarchie le souhaite, ces prétendus politiciens antisystèmes pourront venir vendre devant les médias cette fausse alternative sans intérêt pour les prolétaires, qui en cas de sortie de l’Europe de cette façon, resteront toujours sous la coupe de leurs exploiteurs patronaux…
Nous avons une classe européenne qui s’est enrichie comme jamais au cours de ces dernières années, qui soutient tous les puissants de ce monde et les régimes corrompus, qui votent des lois pour eux-mêmes et pour les intérêts de leurs amis, nous avons une classe qui est solidaire pour elle, et nous, nous n’arrivons pas à structurer et à coordonner nos résistances. Nous acceptons toutes ces régressions ou la stigmatisation de certains pays uniquement parce que, pour le moment, nous pensons que cela ne nous concerne pas directement ou peut-être croyons- nous qu’il n’y a pas d’autre alternative !
La seule rupture avec cette UE et tous les traités européens au service du Capital se fera par la force, lorsque les révolutions s’empareront du pouvoir en socialisant les moyens de production et les banque. Espérons que ça se fera à l’échelle européenne, mais tout territoire national renversant sa propre bourgeoisie exploiteuse sera une grande avancée et un exemple à suivre pour tous les peuples !
YAPADAXAN, JAJA et TOUTANHUN
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Un bon texte quoique fortement entaché d’idéalisme bourgeois et d’utopie petite bourgeoise.
Ainsi l’auteur écrit ceci: « Et l’Europe deviendra l’Europe quand elle ne sera plus elle-même son unique et narcissique objectif. » NON la superstructure politique et financière qui a nom UNION EUROPÉENNE n’est pas une construction « narcissique » qui aurait pour objectif de simplement exister.
L’Union Européenne est la réponse de la superstructure capitaliste aux contradictions qui déchirent le mode de production capitaliste en voie de mondialisation. La mondialisation de l’économie capitaliste n’est pas un projet – une volonté – un choix – – une manigance des riches européens ou américains pour dominer les peuples européens.
La superstructure Union Européenne est une construction spontanée – nécessaire – obligatoire – afin de rendre compatible le développement des moyens de production mondialisés et les rapports de production attardés – sous-développés – nationalisés.
C’est la raison pour laquelle nous disons que d’être contre la mondialisation et en faveur de la nationalisation de l’infrastructure et de la superstructure ce serait comme d’être contre les inondations, la sécheresse et être en faveur d’un climat équilibré… utopie petite bourgeoise.
L’auteur a raison quand il écrit que pour être consciemment contre l’Union européenne et contre la mondialisation il suffit d’être contre le capitalisme dans toutes ses manifestations y compris contre ses manifestations nationalistes chauvines… c’est le mode de production capitaliste qu’il faut abattre.
On ne doit pas inventer une Europe nouvelle – on doit inventer un monde nouveau – internationaliste anti chauvins…anti européaniste.
Robert Bibeau
D’accord avec Robert Bibeau. Ce n’est pas le cadre géographique qui fera la différence. Déjà, saborder l’État, ce qui crée tout de suite une différence avec le marxisme. Saborder la bourgeoisie, qui en est un pilier. Faire disparaître toute entreprise basée sur une ou des sociétés par actions, et privilégier soit les entreprises individuelles ou familiales, soit un système coopératif. S’élever contre cette aberration qu’est le productivisme : le besoin (pas l’envie) doit précéder la fabrication et la justifier.
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Que viendrait faire une Europe là-dedans ?