L’avidité du patronat est sans limite
Recherche menée par Robert Gil
Pourquoi supprime-t-on des emplois, tant publics que privés? Pourquoi les travailleurs subissent le blocage des salaires, et pour certains basculent dans la pauvreté? Pourquoi nos conditions de travail ne cessent elles de se dégrader ? Pourquoi casse-t-on nos services publics à coup de démantèlement et de privatisations ? Pourquoi tant de retraités dans la misère, tant de salariés obligés de travailler plus longtemps, quand tant de jeunes galèrent à la recherche d’un premier emploi stable qualifié ? Pourquoi des travailleurs s’épuisent, meurent du travail, quand d’autres souffrent de ne plus en avoir ? Pourquoi plonge-ton les salariés dans la précarité en votant l’austérité budgétaire ? Pourquoi les restructurations et les délocalisations sont-elles devenues monnaie courante ?
Par Claudio Buttinelli cet article est disponible en anglais, en italien et en espagnole ici: Articles du 13 Aout
Et bien simplement, dans le seul but d’alimenter les dividendes, les plus hauts revenus et faire grossir les grandes fortunes ! Ces dernières décennies plus de 200 milliards d’Euros par an ont été transférés des revenus du travail vers ceux du capital. Et Hollande veut en imposer trente de plus ! Ainsi, en 3 décennies, le nombre de jours travaillés par salarié pour rémunérer les actionnaires est passé de 11 à 45 jours par an. Il faut arrêter patrons et gouvernements dans leur élan et exiger la satisfaction des revendications dans les entreprises comme dans le service public ! Nous sommes tous et toutes concernés directement ou indirectement par le « coût du capital ». Davantage de dividendes versés, c’est moins de salaires, moins de cotisations sociales mais aussi moins de recettes fiscales, donc moins de services publics.
Non content d’avoir baissé le « coût » du travail de 10% en 30 ans (part des salaires dans la valeur ajoutée), maintenant le Medef refuse l’impôt ! Afin de satisfaire les actionnaires qui exigent des dividendes à 2 chiffres, il faudrait couper dans « les dépenses » publiques. Sous prétexte de réduire la dette publique et de renforcer la compétitivité des entreprises françaises, les grandes entreprises qui ne contribuent qu’à la hauteur de 12,5% aux recettes de l’Etat (75% pour les ménages) voudraient nous faire croire que l’on peut impunément réduire le « train de vie » de l’Etat. Le gouvernement avait déjà prévu 15 milliards d’économie pour 2014. Hollande en annonce 50 autres entre 2015 et 2017 par le biais de réformes structurelles qui vont encore détruire des services publics. Pour le patronat, le travail est toujours perçu comme un coût (insupportable !). En réalité, il représente tout à la fois des valeurs individuelles et collectives et nécessite une juste reconnaissance, entre autre à travers le salaire socialisé.
Salaire socialisé, de quoi parle-ton ? Il s’agit, en premier lieu, d’un revenu direct qui permet au salarié de répondre à ses besoins. De plus, il est constitué d’une part indirecte, la cotisation sociale, qui est mutualisée pour répondre aux risques sociaux (au sens de la Sécurité Sociale) : santé, chômage, retraite, parentalité. La cotisation sociale, que les patrons et le gouvernement appellent indûment « charges sociales », est une part intégrante du salaire, la baisser ou la moduler, c’est baisser ou moduler le salaire au profit du capital et des actionnaires, pour le bien être du plus petit nombre et non le mieux vivre de l’ensemble de la société. Enfin, le salaire est, en partie, la reconnaissance sociale de la qualification, avec un minimum, le SMIC, qui est le salaire d’un travailleur sans qualification. La dernière annonce ultralibérale d’Hollande d’exonérer les entreprises des 30 milliards de cotisations familiales patronales est une baisse du salaire des travailleurs et surtout une attaque directe contre les prestations familiales.
Bloquer les salaires, c’est dévaloriser le travail. Abaisser les cotisations sociales, c’est condamner les travailleurs les plus fragiles à la précarité. Méconnaître les qualifications et l’expérience acquise, c’est dégrader les conditions de travail. A contrario, diviser par deux les dividendes des actionnaires libérerait 120 milliards d’euros pour les investissements productifs, permettrait de revaloriser le Smic et le point d’indice dans la Fonction Publique. Cela créerait de l’emploi et garantirait le financement de la Sécurité sociale.
D’après un document de la FERC
« Nos luttes ont forgées nos droits, nos résignations les détruiront »
Deux questions en guise de commentaire sur l’article « L’avidité du patronat…… »
1) quel genre de gouvernement pourrait conduire à « diviser par deux les dividendes des actionnaires » ?
2) qu’est-ce qu’un « investissement productif » en régime capitaliste? l
Bonjour ! Tentative (oui, seulement tentative) de réponse.
Décréter que la notion même d’actionnaire n’existe plus, toute entreprise devient soit coopérative (avec des parts sociales), soit publique. Dans les deux cas, il n’est évidemment plus question de profit.
S’il n’y a plus d’actions, donc de dividendes, il n’y a plus d’investissement productif, donc plus de régime capitaliste. Ceux qui ne sont pas contents doivent se présenter à la citadelle de Saint Martin de Ré, boulet au pied, y compris ceux qui « AVAIENT » des milliards, surtout ceux-là.
Non, mais !
https://www.youtube.com/watch?v=M09q2QSBjn0
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