Apple, patrons du CAC40, banquiers : c’est la fête pour les ultra-riches!
Par Laurent Herblay. Le 19.05.2018. Sur Agoravox.
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Bien sûr, ce n’est pas une surprise, puisque cela fait maintenant presque quatre décennies que les plus riches sont les principaux bénéficiaires de notre système économique, chose que Trump et Macron contribuent à accélérer plus encore. Mais il est toujours intéressant de rappeler quelques faits concrets qui permettent de mieux mesurer tous les excès de notre époque.
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Ces arbres qui croient pourvoir monter jusqu’au ciel
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Les annonces d’Apple pour ses résultats du premier trimestre 2018 (son deuxième trimestre fiscal), sont extrêmement révélatrices de la marche de notre monde, tant l’entreprise incarne ce capitalisme mondialisé où les entreprises produisent là où c’est le moins cher, facturent là où elles paient le moins d’impôt, cherchent à rendre dépendants leurs clients pour construire une rente de situation et construisent ou se greffent sur des éco-systèmes économiques telles des sangsues, pour créer des rentes. Le tout, pour extraire toujours plus d’argent au bénéfice des actionnaires. 34 ans après la sortie du premier Macintosh, Apple ressemble de plus en plus au monde qu’il dénonçait alors…
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Les chiffres sont ébouriffants : un chiffre d’affaire de 61 milliards de dollars, en hausse de 16%, pour des bénéfices nets en hausse de 25%, à 13,8 milliards. Apple est parvenu à vendre ses téléphones plus chers et croît encore plus rapidement dans les services (9,2 milliards de revenus, en hausse de 31%). La firme à la pomme a également annoncé une augmentation de 16% de son dividende et un nouveau programme de rachat d’actions de 100 milliards de dollars, qui viendra gonfler plus encore son cours de bourse, une de ces pratiques du capitalisme actionnaire dérégulé qu’il conviendrait de remettre en question et sans doute de traiter très différemment d’un point de vue fiscal et légal.
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Plus globalement, en France, les entreprises du CAC40 ont battu des records de profits avec près de 95 milliards d’euros en 2017, en hausse de 24%. Parallèlement, la rémunération de leurs dirigeants a progressé de 14% en 2017, à 5,07 millions, démontrant l’alignement de leurs intérêts avec ceux des actionnaires, qui en ont fait leurs bras armés pour extraire toujours plus de valeur à leur profit. Enfin, nous avons appris que le nombre de banquiers gagnant plus d’un million d’euros a repassé le cap des 100 en France, chiffre « modéré » puisqu’HSBC à elle-seule compte 376 banquiers millionnaires, plus que toutes nos banques réunies, et la Deutsche Bank en compte deux fois plus, au-delà de 700.
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Mais ce que les articles oublient de souligner, c’est qu’outre cette envolée des profits et des hauts salaires, les Etats en rajoutent en diminuant les taxes sur les profits des entreprises et les rémunérations élevées, comme le font Macron et Trump. Bref, les plus riches sont doublement gagnants, l’Etat choisissant d’accentuer les déséquilibres de nos sociétés au lieu de les corriger…
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Ce qui est génant dans l’article de Mr Herblay c’est qu’il semble amalgamer toutes les entreprises. Volontairement ou non, à la sortie de la lecture de cet article les « entreprises » sont perçues comme des sangsues qui sucent la force vitale des pays et permettent grace aux politiques des Macrons et autres Trump de devenir des « ultra-riches ». Il faut préciser et que les entreprises du CAC, sont les 40 plus grosses entreprises de France et qui n’ont de françaises plus grand choses tant elles sont dans une logique de positionnement mondialiste ; et que près de 90% des entreprises françaises n’exportent pas (cf insee :entreprises exportatrices par activités 2015). Donc parler que « les états en rajoutent en diminuant les taxes sur les profits des entreprises » pour expliquer pourquoi les « ltra-riches se gavent encore plus constitue un dangereux amalgame.
Enfin et pour terminer cette doxa « d’ultra riches, capitalisme dérégulé, rente de situation, les plus riches qui… Pffff!!! On se croirait vraiment au 19e avec un langage de lutte des classes.
La réalité me semble à la fois plus simple et plus complexe. Je pense qu’il faudrait parler d’une oligarchie mondialiste et prédatrice,un petit groupe de personnes qui profite de l’impuissance organisée des états pour s’arroger des rentes en éliminant consciencieusement toute concurrence. Il ne s’agit nullement là d’entrepreneurs, d’entreprises, ni de capitalisme (Système de production dont les fondements sont l’entreprise privée et la liberté du marché.)
Philippe