La croissance de l’économie des Etats-Unis va s’accélérer, dopée par le stimulus budgétaire de l’administration Trump, mais gare au risque d’inflation « surprise » et à l’impact des mesures protectionnistes, a averti jeudi le FMI.
« En cas de guerre commerciale, nourrie par la hausse réciproque de droits de douane sur les importations, il n’y a pas de vainqueur. On voit généralement des perdants des deux côtés », a prévenu la patronne du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, en présentant l’examen annuel de la première économie mondiale par le FMI.
Le Fonds confirme une projection de croissance de 2,9% cette année et 2,7% en 2019, ce qui marquera « la plus longue période d’expansion » de l’histoire des Etats-Unis. Mais ses projections de croissance s’affaissent à 1,9% en 2020 et 1,7% en 2021.
Le FMI met aussi en garde contre le risque « plus grand d’une inflation surprise » et les effets potentiellement néfastes des tarifs douaniers.
Du côté des bonnes nouvelles, la plupart des économies mondiales devraient profiter à court terme de l’effet d’entraînement de l’expansion américaine, signale le FMI qui relève notamment la spectaculaire performance du marché du travail.
L’économie des Etats-Unis semble « être au-delà du plein emploi » avec un taux de chômage (3,8%) qui approche « des niveaux jamais-vus depuis la fin des années soixante », affirme le Fonds dans son rapport (Article IV).
Mais l’institution souligne que l’importante relance budgétaire, via les réductions d’impôts et les augmentations de dépenses, intervient en plein cycle de croissance et va en conséquence « augmenter les risques pour les Etats-Unis et l’économie mondiale ».
Le Fonds s’alarme à nouveau du gonflement de la dette américaine qui va faire grimper le déficit à plus de 4,5% du Produit intérieur brut (PIB), le double de son niveau il y a trois ans.
Alors que l’administration Trump est partie en guerre contre le déficit commercial américain, le FMI reconnaît que « les effets secondaires du libre-échange préoccupent de plus en plus ».
– Cycle de représailles –
Sans nommément qualifier les restrictions commerciales adoptées par le gouvernement américain – comme les tarifs douaniers – de mesures « protectionnistes », l’organisation internationale prévient qu’elles peuvent « avoir des conséquences négatives sur l’économie des Etats-Unis et de ses partenaires commerciaux ».
Le FMI exhorte ces pays à « résoudre les désaccords commerciaux sans recourir aux droits de douane et à d’autres barrières ». Washington a imposé, au nom de sa « sécurité nationale », des tarifs douaniers aux importations d’acier et d’aluminium, venant notamment de Chine, d’Europe et de ses proches partenaires commerciaux que sont le Canada et le Mexique.