Essai sur la société des citoyens responsables – de la relation entre coopération et compétition

Par  Hervé Hum.
« La plus grande partie de nos concitoyens est réduite par l’indigence (aujourd’hui intellectuelle) à ce suprême degré d’abaissement où l’Homme, uniquement préoccupé de sur(-)vivre, est incapable de réfléchir aux causes de sa misère et aux droits (et devoirs) que la nature lui a donné.« 
« Je ne suis pas le défenseur du peuple. Je n’ai jamais prétendu à ce titre fastueux ; je suis du peuple, je n’ai jamais été que cela, je ne veux être que cela ; je méprise quiconque a la prétention d’être quelque chose de plus.  »   (Maximilien Robespierre, juste parmis les justes)


 
Avertissement
L’explication de ce qui va suivre ne peut pas être faites dans un seul article pour éviter trop de lourdeur., ni être compris par une lecture en diagonale ou rapide. Tous les éléments de compréhension se feront au fur et à mesure, donc, où j’ai dû faire l’impasse sur certains points dans un premier temps, que le lecteur critique ne manquera pas de faire. Mais encore une fois, il est impossible de tout aborder en même temps. Ainsi, dans un 1er temps, les lecteurs pourront penser que le texte défend le système actuel alors qu’il vise exactement le contraire, soit, son dépassement et l’avènement d’un nouveau modèle, basé sur le principe de responsabilité, définit comme la capacité de répondre de ses droits et devoirs (1). L’exercice est donc difficile, mais la présentation du modèle peut se résumer en cette formule « ne rien changer sur la forme, pour tout changer dans le fond », alors que la politique actuelle et passé consistait dans son sens contraire, soit « tout changer sur la forme, pour ne rien changer dans le fond ».
Préambule
la volonté d’écrire en cet instant précis les articles qui vont suivre, est née en premier lieu de la situation de crise extrême que vit la société humaine, mais pour laquelle je me décidais pas sur l’angle d’approche. C’est finalement pour répondre à la réfutation d’un agoravoxien (maQIavel) lors d’une discussion sur la question ci-dessous, qui va décider de cet angle. Ceci, car ce qui va suivre découle d’une « théorie » que je n’arrivais pas à formuler, sinon à énoncer son titre et ses éléments de bases, à savoir, le principe de relations de causalité, avec ses trois piliers fondamentaux que sont la récurrence, l’itération et la division fractale. Tout ce qui suit s’appuie exclusivement sur ce principe.
La question posée est celle-ci
Le système économique dépend-il du libre arbitre humain, ou bien d’une loi supérieure à laquelle l’humain n’aurait de choix que de s’y soumettre ou de régresser, voir de s’auto-détruire ?
Autrement dit, le libre arbitre porte-t-il sur sur le choix de suivre ou non la raison et non de décider de celle-ci ? Que l’on peut aussi formuler et généraliser par « le libre arbitre de l’être porte-t-il sur les moyens ou bien uniquement sur les fins » ?
L’article ou plutôt les articles, tenteront de montrer qu’il n’y a de choix que celui de suivre la raison, donc, de s’y soumettre et en aucune manière de la dominer, si ce choix est de poursuivre l’histoire dans le sens de l’évolution et non de l’immobilisme qui dans un univers en mouvement, ne peut que conduire à la régression ou la destruction. En d’autres termes, dans la réalité physique, l’être a de choix que des fins, mais pas des moyens, ceux-ci sont le fait de la raison ou logique et d’elle seule. Si les moyens existent ou sont réalisables, la fin peut être atteinte, sans cela, elle reste une utopie tant que les moyens ne sont pas accessibles. Tant qu’ils ne sont pas crées et les conditions environnementales requisent, atteintes. La fin ne justifie pas les moyens, elle les nécessites. Peu importe qu’ils soient moraux ou non, éthiques ou non.
Compétition et coopération, deux théories à priori antagonistes
lorsqu’on parle de l’évolution de la vie, on est habitué, voire surtout conditionné, à penser à la théorie de la sélection naturelle énoncé par Darwin. Celle-ci posant le constat d’une part que seuls les plus capables à s’adapter aux conditions environnementales survivent et d’autre part, que les plus forts sont ceux qui ont le plus de chances ou probabilités de laisser une progéniture et ainsi, poursuivre l’évolution de la vie. Donc, d’une nature dominée par l’esprit de compétition.
Même si la théorie de Darwin ne s’arrête pas là et est bien plus profonde dans ses attendues, le commun des mortels n’a de connaissance de cette théorie, seulement le fait que dans la nature, ce sont les plus forts qui dominent et sont les plus aptes à survivre et à guider les autres, laissant ainsi penser qu’il n’y a d’autre choix que de suivre ces derniers dans un monde, une nature en compétition perpétuelle. Si le principe de la loi du plus fort n’est pas contestable en lui même, par contre, que cela conduise à ne considérer que la compétition, est contestable.
A cette affirmation qui ne laisse pas d’alternative possible, Darwin lui même l’a rejetée en ce qui concerne le cas spécifique de l’humanité, car il avait très bien noté le fait que la société humaine, par la domination qu’elle exerce sur le reste du monde animal, échappe à cette théorie et il parlait alors d’un monde artificiel par opposition au monde naturel ,ou nature domestiquée par opposition à la nature sauvage.
Ici, il ne s’agit pas de faire appel à la théorie de Darwin, mais de rendre hommage à ce dernier en soulignant sa totale intégrité intellectuelle et son souci de poser un cadre éthique ou plutôt pour lui moral. De noter que la pensée de Darwin sera réduite et insultée par la récupération qui en sera faites pour donner lieu à l’eugénisme et aux théories racistes du XIX ème siècle, pour justifier la colonisation extérieure de peuples entiers. Sans oublier bien évidemment le fait que les tenants du système capitaliste verront une sacralisation de leur doctrine.
Face à cette théorie, d’autres intellectuels quasiment inconnues du grand public tels que Kropotkine, vont faire le constat inverse, à savoir que dans le monde animal, les plus aptes à survivre sont ceux qui sont capables de s’unir face à l’adversité et donc de fonder les rapports non pas sur le mode d’opposition, mais sur le mode coopératif. Ce constat va donner le socle théorique à l’anarchisme. Malheureusement, trop d’insuffisances théoriques et de contradictions internes ne permettront pas à l’anarchisme de convaincre et sa diabolisation discréditeront quasi définitivement le mouvement anarchiste auprès des citoyens. Pourtant, et nous le verront plus tard, son principe reste valable et son idéal réalisable.
Du sens de la relation de causalité entre compétition et coopération
On voit donc qu’il existe deux théories à priori opposées entre elles, car partant d’un constat inverse. D’un coté, la compétition, de l’autre la coopération. Dans la réalité, le constat impose de retenir autant l’une que l’autre et la question posée n’est plus dans le choix de l’une ou de l’autre, mais de savoir quand l’une prédomine sur l’autre, donc, de déterminer les conditions qui imposent l’une face à l’autre comme moteur de l’évolution.
Et de fait, ce sont les conditions environnementales qui déterminent, seules, quand la compétition s’impose ou inversement, quand c’est la coopération.
Mais il faut bien insister sur le fait que prédominance ne veut pas dire suppression de l’un ou de l’autre, car quel que soit le domaine d’observation, tant du monde animal que de la société humaine, les deux continuent toujours d’agir. Autrement dit, il est impossible d’éliminer l’un ou l’autre des principes car alors, le résultat aboutit fatalement à l’incapacité de survivre aux changements des conditions environnementales, mais uniquement si celles ci sont figés. Ce qui veut donc dire, où il n’y a plus aucune évolution possible. Autrement dit, où l’Univers lui même ne pourrait pas exister tel que nous le vivons. Pour ne pas surcharger l’article, cette affirmation est posée comme postulat, mais elle peut être démontrée par l’analyse. Toutefois, les observations faites, tant par Darwin que par Kropotkine (entre autres), vont dans ce sens.
Pour bien comprendre le mécanisme d’inversion du sens de prédominance de relation de l’un sur l’autre, il faut voir sous quelles conditions environnementales l’un prédomine sur l’autre. Et c’est là qu’intervient le principe de la loi du plus fort.
Mais tout d’abord, revoyons la définition des mots compétition et coopération.
Compétition (source, cntrl) : Lutte, rivalité simultanée de plusieurs personnes ou groupes de personnes dans la poursuite d’un même but.
Coopération (source cntrl) : Action de participer (avec une ou plusieurs personnes) à une œuvre ou à une action commune
les conditions d’existences de l’un et de l’autre sont donc opposées. Pour la compétition, il faut un environnement où les éléments ou acteurs en présence sont exclusifs l’un à l’autre, c’est à dire, qu’ils n’ont pas d’intérêt commun, mais au contraire, un intérêt antagoniste, se disputant le même objet. A contrario pour la coopération, il faut un environnement où les éléments ou acteurs en présence sont inclusifs l’un et l’autre, c’est à dire, qu’ils ont intérêt à unir leur moyens, à partager.
Autrement dit dans le cas de la compétition, les forces s’opposent, se confrontent les unes aux autres, tandis que dans le cas de la coopération, les forces s’ajoutent, s’unissent les unes aux autres.
Jusque là, rien de spécial, sauf un détail qui bien qu’évident est savamment pris en défaut, c’est à dire, le fait que la compétition exige un environnement ouvert, divisé, alors que la coopération exige un environnement relativement fermé, donc, où les éléments sont contenues dans le même ensemble et non plus séparés. Toutefois, comme dit plus haut, la coopération vise à unir des forces alors disjointes, pour faire face à un environnement extérieur menaçant la survie de chacun des éléments jusqu’alors pouvant êtres eux mêmes ennemis.
Autrement dit, nous avons affaire à une dynamique de relations causales récurrente, itérative et fractale, puisque l’évolution des principes est identique (récurrence), mais évolues selon les conditions environnementales (itération), tout en changeant d’échelle (division fractale). Ceci est une apartée et n’a pas besoin d’être compris pour la suite de l’article.
Pour bien comprendre, il suffit de considérer la création des nations modernes, telles que la France. En effet, partant de petites communautés plus ou moins isolées les unes aux autres, celles-ci vont s’agréger les unes aux autres en fonction des rapports de forces, formant alors des entités toujours plus grandes. Passant de communautés locales, puis régionales, jusqu’à la France telle que nous la vivons. C’est sur la base de ce même principe que l’UE sera vendue aux citoyens d’Europe. Ce processus vaut partout et en tout lieu. On peut noter qu’il vaut aussi pour tous les domaines observables dans l’Univers physique.
Mais revenons au coeur du sujet qui nous intéresse ici.
On voit donc très clairement que, chaque intégration d’éléments dans un ensemble supérieur ne fait que changer de dimension spatio-temporelle, les rapports de forces mettant en compétition ces nouveaux ensembles. Autrement dit, au fur et à mesure de l’agrandissement des ensembles, la notion d’espace ouvert réduit le nombre des protagonistes en compétition et augmente le nombre d’individus intégrés dans ces mêmes ensembles. Si on poursuit cette dynamique fractale, l’espace dans lequel nous évoluons étant fini, la compétition entre ensemble ne peut aller en dessous de la dualité, car sinon, on finit par l’unité d’ensemble et donc, où la compétition n’est plus, théoriquement et pratiquement, prédominante sur la coopération.
On peut résumer en écrivant que ; dans un même espace fermé ou intégré, c’est obligatoirement la coopération qui domine la compétition, alors que dans un espace ouvert ou non intégré, c’est obligatoirement la compétition qui domine la coopération.
Les conséquences du changement de relations de causalité.
Ici, (merci maQIavel) on pourrait faire appel à Machiavel (le vrai !) qui a très bien analysé la différence, c’est à dire, qu’il remarque parfaitement, qu’autant à l’intérieur d’une structure intégrée la loi du plus fort est de type collégiale et s’impose, théoriquement du moins, à tous ses éléments constitutifs, autant dans le cas de structures en compétitions la loi du plus fort se fait entre les éléments en présence. Autrement dit, dans le cas où la compétition est prédominante, il n’existe pas de lois collégiales s’imposant à des membres qui peuvent certes traiter des accords de coopération ponctuels, mais qui ne sont pas tenus de les respecter, tout simplement parce qu’il n’existe pas de force collégiale s’imposant à eux même, mais d’un rapport de force direct entre eux. C’est le chaos permanent. Là aussi, aucune observation, tant dans le monde animal et surtout dans l’histoire de l’humanité ne contredit cet état de fait (la situation internationale actuelle l’illustre le plus totalement !). En réalité, il s’agit là de l’application, stricto sensu, du principe du tiers exclu et de non contradiction qui domine la réalité physique de manière absolue. Nier ce principe ne le supprime pas, mais le rend tout simplement encore plus violent.
Ainsi, de tout temps, de toutes époques, aucun accord mettant en présence des nations souveraines n’a tenu. Après la 1ère guerre mondiale, la communauté internationale avait crée la société des nations qui fut une structure carrément morte née et si celle qui lui succéda après la 2ème guerre mondiale semble résister encore, ce fut uniquement en raison des armes nucléaires, c’est à dire, la présence d’une force menaçant la survie de ses propres utilisateur. Toutefois, l’histoire nous montre bien qu’aucun des dirigeants des quelques puissances disposant de l’arme nucléaire, ont obligation de respecter le « droit » international, mais uniquement ceux qui n’en disposent pas, sauf s’ils bénéficient de la protection d’une puissance nucléaire.
En d’autres termes, tant que la force n’est pas collégiale, c’est à dire, tant que les peuples veulent coûte que coûte conserver leur pseudo souveraineté nationale (nous verrons plus tard pourquoi elle est fausse, inutile et nuisible), le monde sera sous la coupe du système mafieux qui le gouverne depuis Babylone de manière absolue, car le système capitaliste est né non pas avec l’avènement de l’industrialisation, mais au néolithique dans son principe directeur, soit, la prédation humaine sur le temps de vie d’autrui. Simplement, sa domination totale ne s’est pas faite d’un coup, elle pris du temps, beaucoup de temps, c’est à dire, fut longtemps en concurrence avec les sociétés dites sans états telles que Clastres (anthropologue), entre autres, a pu les observer et qui perdureront jusqu’à nos jours dans des zones relativement isolés.
Conclusion
Ce qu’il ressort de ce premier volet, c’est que tant l’histoire humaine que la logique ou raison pure, disent toutes les deux, qu’il est impossible d’affirmer pouvoir instaurer des relations de paix durables entre pays, dont les citoyens défendent la souveraineté de leur nation via leur dirigeants, tant politique qu’économique, mais uniquement des moments de paix, dans un état ou menace de guerre permanent, donc, en état d’urgence permanent, condition d’existence du système capitaliste. Ceci, parce qu’un monde en compétition prédominante interdit de facto l’obligation pour ses protagonistes de devoir respecter le droit international, tel que définit sur la base de la déclaration universelle des droits humains. Car par définition, le devoir est une obligation et en aucun cas une liberté pour ceux qui y sont soumis. Dans le prochain article, nous verrons que la subordination des peuples, donc, leur renoncement à leur souveraineté absolue qu’implique la mise en place d’une force collégiale, reposant non pas sur la volonté de dirigeants politique, mais sur la volonté des citoyens eux même et à cette seule condition, n’implique pas une gouvernance mondiale issue du système actuel, mais bien au contraire, sa déchéance pure et simple. Que la politique actuelle des dirigeants occidentaux (surtout économique) ne peut s’expliquer de manière rationnelle, seulement par la peur de leur propre déchéance et l’avènement d’une société humaine responsabilisée et libéré, c’est à dire, d’une société passant de l’état de guerre ou d’urgence permanent, vers l’état de paix permanent. Ensuite, nous étudieront les modalités pratiques d’une telle société, c’est à dire, des moyens nécessaires à sa réalisation, se fondant sur ceux existants sans devoir ni en supprimer, ni en créer de nouveaux, mais seulement d’en changer les réglages. Comme nous le verrons, techniquement, ce changement peut s’opérer « du jour au lendemain » et seule la prise de conscience que cela exige l’interdit.
 
(1) lire l’article droits, devoirs et responsabilité
 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

6 réflexions sur “Essai sur la société des citoyens responsables – de la relation entre coopération et compétition

  • 14 juillet 2018 à 23 h 52 min
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    L’auteur s’interroge : « Le système économique dépend-il du libre arbitre humain, ou bien d’une loi supérieure à laquelle l’humain n’aurait de choix que de s’y soumettre ou de régresser, voir de s’auto-détruire ? Autrement dit, le libre arbitre porte-t-il sur sur le choix de suivre ou non la raison et non de décider de celle-ci ? Que l’on peut aussi formuler et généraliser par « le libre arbitre de l’être porte-t-il sur les moyens ou bien uniquement sur les fins » ?
    Pour que l’homme puisse prendre sa raison pour guide il faut que la raison de l’homme soit droite.
    Or, il y autant de degrés dans la justesse de raisonnement des hommes qu’il y a d’individus.
    La raison n’est pas une entité, une et absolue, que l’on puisse consulter avec assurance, c’est l’expression d’une somme intellectuelle qui varie suivant l’individu qui parle.
    Et les esprits qui voient faux étant les plus nombreux, le nombre ne fait pas l’autorité. C’est au contraire, dans ce cas, la minorité qui l’emporte, les raisons droites étant plus rares.
    Il ne faut donc pas invoquer comme une preuve de vérité la vulgarisation d’une idée et le nombre d’adepte qui la défendent, les idées fausses étant les plus faciles à propager, puisque les esprits faux sont les plus nombreux.
    Quant aux idées justes, comme elles ne sont accessibles qu’à la minorité dont l’esprit est droit, elles ne peuvent être comprises « à priori » que par un petit nombre de personnes.
    Mais comme ce qui vrai peut être démontré par la science, cette démonstration faite, il faut imposer la vérité démontrée à la raison des masses. Sans une autorité scientifique qui impose une croyance, la vérité serait, presque toujours, niée puisqu’elle ne répond pas à l’état d’esprit de la multitude des hommes.
    Donc, la vérité ne peut pas être trouvée par les hommes qui n’ont d’autre guide que leur raison. Elle est le privilège de ceux qui sont en possession de connaissances acquises.
    Et ceux-là ont pour mission l’enseignement. Ce sont des ministres chargés de propager les vérités démontrées en les faisant connaitre à ceux qui ont les moyens intellectuels nécessaires pour les comprendre, en « les imposant » aux autres.
    Car, « la science ne se propose pas, elle s’impose. »
    Vous n’allez pas proposer à un enfant d’examiner si la terre tourne, vous lui enseignerez cette vérité comme un fait acquis, vous lui en imposerez la croyance.
    Proposer l’examen des vérités aux ignorants, c’est livrer la science à ses ennemis, c’est retourner à la barbarie, au chaos intellectuel, c’est perdre tout le bénéfice acquis par les hommes de génie qui nous ont précédé.
    Donc, le libre arbitre, le libre examen que nous avons cru si longtemps être le dernier mot du progrès, est, au contraire, une cause de désordre et de discorde si on le donne à ceux qui ne savent pas s’en servir.
    Il faut une autorité dogmatique, et la « Science » porte en elle ses droits à cette autorité.
    Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/
    Cordialement.

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    • 16 juillet 2018 à 3 h 17 min
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      Salut,
      La raison pure ou logique, repose sur ses propres postulats et non sur ceux des humains. Si la logique est biaisée, le jugement le sera aussi, nous sommes bien d’accord.
      La réalité physique est le dernier juge de nos actions et c’est donc elle qui a toujours raison à la fin. Une fois parfaitement connu, on peut donc consulter la raison « avec assurance », mais reste toujours la passion qui elle, se contrefout de la raison. Ainsi, chacun de nous connaît ses propres contradictions internes, d’action, de comportement qu’il sait contraire à ses propres principes ou intérêt et qu’il soutient quand même, mu par la passion par devers sa propre raison, quelle soit ou non biaisée importe peu ici.
      Ceci dit, dire qu’il faut réserver « l’examen des vérités aux ignorants » aux seuls savants n’est pas raisonnable ! D’une part parce que toute connaissance acquise l’est d’abord par des ignorants cherchant à savoir et d’autres part, c’est vouloir maintenir un monde fondé sur l’élitisme politique, économique et social. Le fait est surtout que même ceux qui sont censés avoir la connaissance acquise, peuvent êtres les premiers à ne pas la suivre. Il ne suffit pas d’avoir une connaissance pour la suivre, on peut aussi vouloir en user pour abuser autrui à son profit.
      Mais si on parle de la raison comme socle de l’organisation sociale, celle là est compréhensible par tous, car repose sur le principe d’égalité et d’équité qui fonde la raison de toute justice, quel que soit le pays, mais où la distinction entre ceux classes, quelle que soit sa nature, permet de diviser les êtres en groupes envers lesquels il devient possible d’appliquer le principe de justice de manière différenciés. Sauf si on considère le principe d’universalité de la condition humaine, mais en grande partie détruite via la propriété.
      En fait, la raison repose sur des postulats simples, donc, compréhensible par tout un chacun et donc, pouvant ne plus être ignoré. La difficulté étant que tout un chacun accepte de se plier à ce que dit la raison sur la réalité de notre monde à l’instant t.
      Ici, la raison indique que l’humanité en cet instant de son histoire, en raison de sa situation environnementale, exige qu’il passe d’une société dominée par l’esprit de concurrence à une société dominée par l’esprit de coopération. Que cela implique de passer d’une société fondé sur la propriété à une société basé sur la responsabilité.
      Mais il est un fait qu’il ne suffit pas d’avoir la connaissance acquise, il faut aussi et pourrait t-on dire, surtout, s’y soumettre en dépit d’une passion qui lui serait contraire.
      On peut donc établir la raison, celle ci est impuissante si dans le même temps la passion nous domine. Et aujourd’hui, la société humaine est surtout dominé par la passion et très peu par la raison, parce qu’on pense à tort que la raison est réservé au seul domaine de la mécanique, alors qu’elle agit avec la même rigueur partout et que seul le déni permet de ne pas le voir, même si les conséquences sont là et de plus en plus menaçantes.
      Donc, il existe bien un raisonnement juste et autour, une infinité de raisonnement plus ou moins biaisé, sans cela, la réalité elle même ne pourrait pas exister. Ce raisonnement juste, c’est celui qui suit les relations de causalités pas à pas, c’est à dire, en respectant strictement l’ordre logique où tout écart fausse le raisonnement. C’est là que réside son extrême difficulté !
      Par exemple, la raison dit qu’il n’existe pas de droit sans devoir correspondant, que l’on parle de droit naturel ou positif n’importe pas, on ne peut parler de droit que si on en fait des devoirs.
      ainsi, tout droit implique un devoir et tout devoir applique un droit. De cela on peut écrire que nul ne peut prétendre à plus de droits qu’il n’accomplit de devoirs et nul ne peut se voir exiger plus de droits qu’il ne réclame de droits. Sur ces principes, personne ne peut s’y opposer sur la base de la raison, mais la majorité le feront sur la base de la passion, c’est à dire, celle qui leur permettrait d’acquérir une richesse qui ne procède pas de ce principe, comme de gagner au loto !
      Autrement dit, il ne faut pas confondre raison avec passion !

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  • 15 juillet 2018 à 11 h 04 min
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    @ l’auteur
    Je conviens avec vous que votre description de la réalité sociale semble exact (semble dis-je bien) mais selon moi elle inverse l’ordre de causalité et vous présentez la résultante pour la cause des phénomènes politiques – sociaux ou idéologiques.
    Je note également que vous ostracisez la base économique fondamentale qui fonde – articule – structure ‘ensemble de l’édifice social humain
    De fait vous considérez ce que moi MATÉRIALISTE j’appel l’infrastructure du mode de production = pour une des manifestations de l’IDÉE – DE LA PENSÉE mère de la réalité.
    Bref votre approche est idéaliste kantienne ou hégélienne – métaphysique – alors que je suis matérialiste dialectique et historique

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    • 16 juillet 2018 à 3 h 59 min
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      tu écris
      « mais selon moi elle inverse l’ordre de causalité et vous présentez la résultante pour la cause des phénomènes politiques – sociaux ou idéologiques.
      Je note également que vous ostracisez la base économique fondamentale qui fonde – articule – structure ‘ensemble de l’édifice social humain
      De fait vous considérez ce que moi MATÉRIALISTE j’appel l’infrastructure du mode de production = pour une des manifestations de l’IDÉE – DE LA PENSÉE mère de la réalité.  »
      Mais je ne vois pas ce dont tu parle exactement ! Merci de préciser

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  • 15 juillet 2018 à 11 h 36 min
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    @ l’auteur
    Évidemment que nous ne pouvons nous entendre sur les fondamentaux de l’analyse économico-politique-idéologique
    Pour moi par exemple il n’y a pas d’instance – DE MOMENT – THÉORIE – PENSÉE de l’objet. Les intellectuels situés quelques parts (souvent à plusieurs endroits) dans la chaine de création de la valeur – dans la chaine de production – commercialisation – consommation des marchandises – aiment bien présenter leurs étapes de soi-disant « conception » – modélisation – abstraction – expérimentation qu’un camarade ici même appel INNOVATION – COMME L’ORIGINE L’ALPHA – de toute chose
    Un jour il y eut L’IDÉE ET DIEU VIT QUE CELA ÉTAIT BON et il y eut un jour et il y eut un matin – puis Dieu eut l’idée de l’homme à son image et il créa l’homme
    Pour nous dialecticien matérialiste prolétarien (LA SEULE ET UNIQUE CLASSE SOCIALE APPARUE EN MÊME TEMPS – forgée – façonnée – en même temps que l’approche matérialiste – dialectiquement imbriquée – l’une progressant en même temps que l’autre était forgée par les hauts fourneaux.)
    Pour nous disais-je la pensée – l’idée – est une production matérielle concrète une marchandise produite par un organe – le cerveau = ELLE N’EST QU’UN REFLET UNE IMAGE UNE REPRODUCTION PLUS OU MOINS FIDÈLE DE LA réalité.
    Comme toute marchandise elle à une durée de vie elle possède une faible autonomie et son succès dépend de sa capacité à décrire et fournir une prise pour transformer la réalité MAIS ATTENTION – TRANSFORMER LA RÉALITÉ DANS LES LIMITES STRICTES DU MODE DE PRODUCTION
    Ainsi, les RÉFORMISTES IDÉALISTES CROIENT qu’ils peuvent corriger – réparer – transformer le mode de production capitaliste en faillite en lui faisant faire – à force de volonté – des choses qu’il ne peut pas faire. Ils n’y parviendront jamais car la matière – est plus têtue que sa représentation virtuelle.
    Pour être très pratique c’est ainsi que J’EXPLIQUE QUE POLITIQUE de droite ou de gauche les sociétés capitalistes en arriveront MÉCANIQUEMENT au même point de rupture sans que les révolutionnaires prolétaires n’aient rien à faire pour y parvenir.
    Leur rôle ne commencera qu’au moment de l’insurrection alors ils seront décisifs pour mettre fin à l’ancien et faire surgir le nouveau. MAIS attention – si les prolétaires ne savent pas faire et manque leur coup – la RÉVOLUTION ROLÉTARIENNE NE SERA QUE RETARDER UN JOUR OU
    L’AUTRE ELLE REVIENDRA
    Merci pour ta patience camarade
    Robert Bibeau

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    • 16 juillet 2018 à 3 h 57 min
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      Salut Robert
      tu fais une confusion dans l’ordre logique causal. Il y a l’idée d’une praxis et l’idée à l’intérieur d’une praxis.
      Toi, tu parles surtout de l’idée à l’intérieur d’une praxis et là, tu suit la raison. Par contre, une idée portant sur une praxis se situe entre deux praxis où l’idée consiste à passer d’une praxis à l’autre et exige une phase théorique, tout simplement parce qu’une idée est une projection du réel connu vers un réel non pas inconnu, mais comme tu le dit, à transformer.
      Placé à l’intérieur d’une praxis, l’idée ne théorise pas la transformation, elle la met en oeuvre en corrigeant les postulats de la théorie à la réalité mise en transformation. Mais l’histoire est implacable, toute transformation sociale sur sa base fondamentale passe par une phase théorique portant sur la praxis. C’est ce que fait Marx lui même et avant lui les penseurs du capitalisme bourgeois et avant eux, le capitalisme nobiliaire et sans doute avant eux le capitalisme clérical.
      Car ce que tu semble oublier, c’est qu’il faut bien distinguer si l’idée porte sur la praxis ou est à l’intérieur d’elle. Lorsqu’on change de fondement, on change de praxis. Or, le changement dont il s’agit ici est d’un niveau supérieur à celui observé entre les praxis des classes dominantes, qui fondaient leur praxis sur le même fondement, à savoir, la propriété, alors que la classe prolétarienne ne peut pas fonder sa praxis sur la propriété, mais uniquement sur un autre principe qu’est celui de l’équilibre de l’échange et non son déséquilibre et qui exige la responsabilité en lieu et place de la propriété.
      Mon analyse est donc une dialectique matérialiste et historique, mais reposant sur une logique n’admettant pas d’erreur de raisonnement au niveau des relations de causalités dans leur évolution.

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