Avec l'Iran, les USA refont la même erreur qu'en Irak
Par : Revue de presse : Sputnik (10/7/18)*
15 ans après l’invasion désastreuse de l’Irak par les USA, Lawrence Wilkerson, qui avait formulé la propagande utilisée pour justifier la guerre, met en garde contre la répétition exacte de la situation, cette fois avec l’Iran.
Lawrence Wilkerson, chef de l’appareil de l’ex-secrétaire d’État Colin Powell, avait aidé ce dernier à «présenter les événements de manière à ce que la guerre soit le seul choix possible» durant son intervention scandaleuse à l’Onu en 2003, écrit le portail Vestifinance.
Cette semaine, dans les pages du New York Times qui avait relayé aveuglément toutes les fausses affirmations, Lawrence Wilkerson a accusé l’administration Trump de manipuler les faits et d’attiser la peur de la même manière que l’avait fait l’équipe de George Bush pour s’assurer le soutien public afin de renverser Saddam Hussein.
Wilkerson reproche à l’ambassadrice américaine à l’Onu Nikki Haley de faire entendre le cliquetis des armes vis-à-vis de l’Iran. Il l’accuse de propager des preuves douteuses selon lesquelles «l’Iran ne remplirait pas les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies concernant son programme de missiles balistiques et le Yémen», en traçant un parallèle avec Colin Powell:
«Tout comme Powell, Haley a présenté des images satellites et d’autres preuves matérielles accessibles uniquement aux renseignements américains pour appuyer ses accusations. Mais ces preuves ne sont pas du tout convaincantes.»
Lawrence Wilkerson avertit que la guerre contre l’Iran, si elle éclatait, serait complètement différente: «Ce pays de presque 80 millions d’habitants possède des sites stratégiques difficiles d’accès, ce qui rend les activités militaires sur le territoire iranien 10 à 15 fois plus risquées du point de vue des pertes et des dépenses qu’en Irak.»
Selon lui, les pays comme la Chine, la Russie et la Corée du Nord représentent des «problèmes plus sérieux pour l’Amérique» que l’Iran.
Lawrence Wilkerson critique également les médias américains «qui ne démentent pas les accusations mensongères» de l’administration Trump selon lesquelles l’Iran travaillerait avec Al-Qaïda contre les États-Unis. Il a comparé ce mensonge à la tentative de l’ancien vice-président Dick Cheney d’associer Saddam Hussein à Al-Qaïda, écrit le site Anti-Media.
L’ancien conseiller de Colin Powell énumère les actions auxquelles recourt la Maison blanche aujourd’hui pour attiser l’hystérie militaire autour de l’Iran: «Il s’agit de la menace du président de renoncer à l’accord nucléaire iranien malgré le respect de tous les engagements pris par Téhéran; l’exigence des services secrets de trouver à tout prix les preuves que les autorités iraniennes ne respectent pas les accords nucléaires; et la décision de la Maison blanche de considérer les récentes manifestations en Iran comme le début du changement de régime. Tout comme dans le cas de l’administration Bush, tous ces événements qui, à première vue, ne sont pas liés, peuvent servir de prétexte pour annoncer la guerre contre l’Iran comme l’unique choix possible.»
Et de conclure avec un avis critique sur son expérience passée avec l’Irak: «Il nous importait peu d’utiliser des renseignements douteux ou même mensongers. Nous pensions que la guerre justifiait les moyens sans réfléchir au fait que le pays devrait payer des centaines de milliards de dollars pour cela. Nous ne pensions pas qu’au lieu d’instaurer la démocratie dans la région, la guerre pousserait cette dernière dans une spirale descendante.»
*Source : Sputnik
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