Comment se porte la crise ? 6 indices économiques annonçant la récession!

Par  OCF.  Le 15.07.2018.  Sur : Libérons-nous de l’esclavage salarié.

C’est bien entendu à la racine des choses qu’il faut aller pour comprendre le monde actuel et vers où il va. Ce ne sont pas Merkel, Macron, ou Trump qui fixent notre avenir. Eux, ce sont des employés. L’illusion « démocratique » nous laisse croire qu’ils sont élus, qu’ils ont une légitimité. Mais il n’en est rien. Les chiffres de participation, les magouilles de ces élections, sont certes significatifs.

Mais l’aspect dominant de toute élection dans nos « démocraties » c’est le contrôle TOTAL exercés par les capitalistes sur la presse et les journalistes.
Regardez comment Macron a été littéralement fabriqué en un peu moins d’un an ! Sans information critique aucun électeur ne peut accéder à un jugement correct sur tel ou tel candidat. Et au final, celui qui sera élu, aura fait la première de Match, Elle, des plateaux télé, aura bénéficié de fonds pour louer des salles partout en France, etc.
Nous entendons nos voisins, nos collègues de travail dire : Macron fait ceci ou cela, il se prend pour un roi, c’est le président des riches….
Cette personnalisation est politiquement incorrecte. Elle induit l’idée que si on changeait de président ça irait mieux. Donc attendons les prochaines élections pour avoir un « sauveur suprême », un moins mauvais.
Cette attitude de personnalisation du pouvoir capitaliste doit être combattue. Les communistes doivent montrer qui est derrière Macron, qui l’a fait élire  (la « gauche » en grande partie), pourquoi?
Certains s’étonnent de la « méthode Macron », il ne discute pas, il agit, fait des lois, insulte le peuple, le pille ; mais comment on est-on arrivé là ? Macron n’a rien de spécial, c’est un larbin du capital comme les autres : De Gaulle, Mitterrand, Sarko, Hollande et Cie.


La lutte des  classes.

 
Si on regarde par le petit bout de la lorgnette (Macron) on ne peut rien comprendre. Et c’est bien le moment de changer de perspectives, de s’occuper des racines. Du « pourquoi Macron est là » en ce moment et de quelle mission est-il chargé par ses maîtres.
Marx nous a longuement expliqué les phénomènes des crises capitalistes. Il nous a montré que, déjà à son époque, l’économie était mondialisée. Mais des décennies de syndicalisme d’accompagnement, tous syndicats confondus ; des décennies de dévoiement des idées communistes par le parti qui s’en revendique ; ont fait oublier à des milliers de militants la base même de ce qu’est une classe sociale, de ce qu’est la lutte des classes.
Avoir des mairies, des députés, des ministres, voilà le seul but. La lutte des classes, la révolution, ce ne serait plus de notre époque. Et aujourd’hui nous en payons le prix. La bourgeoisie ne cédera sur RIEN. Elle utilisera la violence s’il le faut. Les APL réduites, l’augmentation du Gaz de plus de 7% (le jour de la huitième de finale de la coupe de foot !), la loi « travail » passée, les grèves oubliées, l’arnaque pour les allocations adultes handicapés…. Et demain ? Et bien demain ce sera pire et aucun syndicat, aucune grève, n’enrayera le processus qui va appauvrir notre peuple.
 

La précarité pour tous, voilà le programme du capital.

Mais comment pouvons-nous affirmer de telles choses nous diront certains. Et bien parce qu’au lieu d’écouter Bourdin ou BFM et la propagande d’Etat de France info  (et tous les autres), nous recherchons pourquoi de telles politiques s’exercent partout dans le monde et plus particulièrement en Europe.
Il faut bien comprendre et faire comprendre que l’économie, les rapports économiques, leurs évolutions COMMANDENT les politiques de chaque pays. La France n’est pas un cas particulier.
Un journal espagnol « Nuevo Curso » a publié l’article ci-après qui donne quelques clefs pour comprendre que « nos » capitalistes n’ont pas le choix. La situation mondiale est explosive, leurs profits sont à la baisse. Il FAUT donc une nouvelle politique « sociale », face à cet effondrement programmé de leur système.


 

SIX INDICES ÉCONOMIQUES ANNONÇANT LA RÉCESSION

 

Un texte de Nuevo-curso  (Espagne) traduit, adapté et augmenté par Robert Bibeau, éditeur http://www.les7duquebec.com/7-au-front/six-indices-economiques-annoncant-leffondrement/

 
 
Le PIB par habitant aux États-Unis
 
La tendance générale de l’économie capitaliste est à la baisse du taux moyen de profit, qui s’exprime notamment par une tendance à la baisse du taux de croissance du PIB par habitant. On constate d’année en année que le PIB par individu augmente de moins en moins au cours des périodes de croissance (trait rouge sur la Figure 1) et qu’il plonge de plus en plus profond sous zéro (décroissance) au cours des périodes de récession (trait rouge sur la Figure 1). La politique de Trump, obsédée par la balance commerciale et la balance des paiements, au point de lier la stratégie militaire de l’Amérique à l’inversion du déficit, se révèle une tentative désespérée d’inverser cette tendance générale. Ainsi, depuis 1945 on observe 10 périodes de récession dont la plus sévère date de 2008.
 

Figure 1

 
La croissance du PIB par habitant aux États-Unis ajustée à l’inflation. On constate l’approfondissement des périodes de récession (sous la barre zéro), alors que les phases de croissance sont de plus en plus courtes et balbutiantes (au-dessus de la barre zéro).
Aux États-Unis, depuis la reconstruction d’après-guerre, la durée des phases d’expansion raccourcit et les périodes de récession s’approfondissent. C’est ce que les États-Unis tentent d’inverser et de faire payer à leurs alliés et concurrents via l’augmentation des tarifs douaniers.
 
La part des salaires dans le PIB national
 
Cette tendance générale est corroborée par la part des salaires dans le PIB total. Entre 1960 et 2015, la proportion des salaires dans le PIB national étatsunien est passée de 51% à 43% alors que le nombre de salariés a augmenté, ce qui implique une baisse importante du pouvoir d’achat des ménages américains (Figure 2).
 

Figure 2

 
Ce que confirme la Figure 3 indiquant que les ventes réelles par habitant aux États-Unis sont en décroissance constante depuis plusieurs décennies indice d’un appauvrissement général des prolétaires, malgré l’enrichissement exponentiel d’une caste de multimilliardaires (585 impétrants étatsuniens sur 2208 recensés dans le monde) aujourd’hui représentée par l’un des leurs à l’exécutif de l’État moribond. (2)
 

Figure 3

 
La balance commerciale allemande en décroissance
L’économie allemande ne tremble que sous la menace d’une guerre commerciale. À l’inverse des prévisions officielles, les commandes de l’industrie germanique ont chuté de 2,5% en avril. C’est le troisième mois consécutif de réduction des commandes. Historiquement, une succession de trois réductions présage une récession (Figure 4).
 

Figure 4

 
Tout comme la simple menace d’une guerre dans la région du Golfe persique, suite au retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien, a suffi à faire grimper le prix du baril de pétrole, la menace américaine d’enclencher une guerre commerciale mondiale a suffi à provoquer une baisse des commandes industrielles en Allemagne pendant trois mois consécutifs comme le montre la Figure 4. (3)
La baisse des investissements  Ces dernières années, certains pays comme l’Espagne et le Brésil ont sauvé leurs mises grâce à l’investissement étranger (Figure 5). Même en oubliant le caractère fondamentalement improductif de ces investissements (spéculation immobilière et boursière), la simple menace d’une guerre commerciale entrave la croissance du PIB de chaque pays capitaliste. Conjoncturellement, certains pays comme la France bénéficient temporairement de la délocalisation du capital suite à la menace du Brexit britannique. Mais la tendance mondiale annonce une chute brutale des investissements à commencer par le capital chinois : on parle déjà d’une baisse globale de 23% des investissements internationaux (Figure 5). Notamment, les capitaux fuient les États-Unis (- 39,8%) et c’est pour inverser cette tendance que Donald Trump intensifie sa guerre commerciale, encourage l’inflation et appel à une hausse des taux d’intérêt sur les prêts (Figure 5).
 

Figure 5

 
La chute des investissements étrangers suivie d’une guerre commerciale a d’abord touché certains pays plus faibles, mais elle frappera bientôt tous les pays capitalistes. La Chine a coupé le robinet des investissements étrangers (+ 1,5% en 2017). La Figure 5 montre que les États-Unis ne jouent plus de rôle moteur dans l’économie mondialisée, ce qui force ses alliés à se chercher un nouveau mentor comme le dernier sommet du G7 l’a démontré(4)
 
La guerre commerciale entre pays capitalistes
Le sommet du G7 au Canada, torpillé par Donald Trump, implique bien plus que le début de la guerre commerciale, il marque la fin de l’ordre commercial mondial établi après la Seconde Guerre, puis rééquilibré en 1990 suite à l’effondrement de l’URSS. Les analystes ont calculé l’effet de cette nouvelle guerre commerciale sur le PIB selon quatre scénarios. Dans le « meilleur » des cas, les États-Unis augmentent les tarifs et les autres pays ne répliquent pas ce qui réduirait l’effet inflationniste appréhendé.
Ce premier scénario est déjà périmé puisque tous les pays visés ont annoncé qu’ils riposteront aux réclamations de « rançons » américaines. Le 16 juin le FMI publiait un communiqué où il était spécifié que : « Le FMI exhorte ces pays à « résoudre les désaccords commerciaux sans recourir aux droits de douane et à d’autres barrières ». Washington a imposé, au nom de sa « sécurité nationale », des tarifs douaniers aux importations d’acier et d’aluminium, venant notamment de Chine, d’Europe du Canada et du Mexique. Ce bras de fer risque de « créer un cycle de représailles », s’alarme le FMI, d’encourager « les pays à justifier les restrictions aux importations au nom de leur sécurité nationale », de perturber l’approvisionnement des multinationales américaines et d’affecter « les pays émergents les plus vulnérables ». (5)
 
Dans le second et le troisième scénario présentés par les experts, l’Europe et la Chine répondent aux États-Unis par des représailles tarifaires modérées et ne s’attaquent pas mutuellement. L’effet inflationniste sur les prix en général et sur le loyer de l’argent est important, mais est contenu. Ces deux hypothèses semblent disqualifiées, l’Europe ayant annoncé des mesures de rétorsions contre les USA et des mesures préventives contre le dumping probable des produits chinois en surcapacités.
 
Dans le quatrième scénario, les représailles vont crescendo suivis d’attaques croisées entre l’Europe et la Chine. Ainsi l’Europe et le Canada ont déjà amorcé leur guerre commerciale contre la Chine. Ce dernier scénario, d’une spirale de représailles tarifaires croisées, le pire de tous et le plus probable, hypothèquera directement la croissance du PIB et appelle une récession mondialisée (puisque l’économie est globalisée). Selon les spécialistes la guerre commerciale entre les États-Unis, la Chine et l’Europe, aura pour effet sur deux ans de réduire à néant la croissance de la zone euro, et de l’Amérique et d’affecter également l’économie chinoise et mondiale comme l’indique la Figure 6.
 

Figure 6


 

NOTES

  1. Nuevo-curso Juin 2018.
  2. http://www.journaldemontreal.com/2018/03/06/classement-des-milliardaires-forbes-jeff-bezos-trone-au-sommet
  3. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/wall-street-se-retire-de-laccord-sur-le-nucleaire-iranien/
  4. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/lempereur-donald-redefinit-lalliance-atlantique-du-g7-au-g2/ et aussi http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/g7-un-contre-six/
  5. http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/le-fmi-aux-etats-unis-gare-a-linflation-surprise-et-au-protectionnisme/

 
(L’ensemble de ce document peut être diffusé, reproduit librement. Merci de mentionner la source : OCF@KOMINFORM.ORG )  –  France 15 Juillet 2018.
L’article en PDF à télécharger ci-dessous :
Télécharger « quefaire715072018.pdf »

« – LA GAUCHE RÉFORMISTE ET MYSTIFICATRICE (Que fait la gauche dans le lit des patrons ?) (Avec 3 PDF à télécharger)

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

Une réflexion sur “Comment se porte la crise ? 6 indices économiques annonçant la récession!

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