7 au Front

Contre le positivisme bien intentionné de nos instances

YSENGRIMUS — Nous partirons des propos de notre Gouverneure Générale, tenus en 2017 alors qu’elle procédait au discours inaugural d’un colloque scientifique (le texte était livré, assez spontanément, et, comme souvent chez les officiels canadiens, en alternance de code. Je traduis les portions en anglais):

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6.01.2023-Ysengrimus-Totalitaire-Ukraine-Samoilov-Bouzonnie-Revolution-English-Italiano-Spanish

Plusieurs terriens soi-disant éduqués pensent que… ou questionnent que les vaccins sont efficaces ou non. Plusieurs personnes pensent aussi et se demandent si ah, le fluor peut-être que c’est dangereux pour la santé et les dents de l’humain. Pouvez-vous imaginer qu’encore de nos jours dans certaines sociétés savantes et certaines officines gouvernementales on débat encore la question de savoir si l’être humain a un impact sur le réchauffement terrestre ou même tout simplement s’il y a effectivement réchauffement terrestre. On débat encore et on s’interroge encore sur la question de savoir si la vie résulte d’une intervention divine ou si elle est issue d’un processus naturel, en d’autres termes: un processus aléatoire. Tant de gens —je suis certaine que vous en connaissez— croient encore, veulent encore croire que l’absorption d’une pilule de sucre pourra guérir un cancer, si votre volonté est assez puissante. Et notre avenir et la personnalité de chaque personne présente dans cette salle peuvent être déterminés par le seul fait de contempler des planètes s’alignant devant des constellations inventées. […] Notre infrastructure de recherche, et de politique scientifique, nos programmes d’éducation, notre vision de l’avenir doivent constamment se renouveler et il faut continuer à mettre de l’emphase sur l’importance de la science pour l’importance de prendre des décisions basées sur les données, sur les faits et utiliser notre tête et notre esprit critique pour faire avancer les choses.

Julie Payette, Gouverneure Générale du Canada, 2017

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Dans ce développement, qui lui a d’ailleurs attiré des bosses de la part de commentateurs de tous poils, Son Excellence manifeste ce que j’appelle ici, poliment mais fermement, le positivisme bien intentionné de nos instances. C’est qu’en parlant ainsi, dans un souci de rigueur scientifique qui, d’autre part, l’honore pleinement, elle s’engage, en fait, sur une pente assez glissante, en matière de rationalité scientifique. On va regarder ça un petit peu, en s’efforçant, au mieux, d’utiliser notre tête et notre esprit critique pour faire avancer les choses.

Une science naturelle est une discipline d’observation qui porte sur un objet intégral. Une science humaine et sociale est une discipline d’interprétation qui porte sur un objet partiel. Si on cherche la structure moléculaire du sel, on peut en échantillonner un morceau, n’importe lequel. Tout morceau de sel porte l’intégralité de la structure du sel en lui. Si on cherche quelle fut la cause de la chute de l’empire romain, on ne peut pas échantillonner un romain décadent. Ils ont disparu et même si on trouve un échantillon sociologique (par exemple si on étudie le déclin de l’empire américain plutôt que romain), il ne vaut jamais pour l’ensemble comme un grain de sel vaut pour tout le sel. Le modèle de la science naturelle est la chimie (observation, systématisation, description raisonnée de structures). Le modèle de la science humaine et sociale est l’archéologie (recherche parcellaire, interprétation, hypothèses inductives). Il n’est pas possible de réduire la méthode de l’une à celle de l’autre. Imposer les patrons d’action d’une science naturelle à une science humaine et sociale EST la soumission positiviste. C’est céder veulement au prestige des sciences (dites dures) qui servent la production industrielle présente au détriment des sciences (dites molles) qui serviront la vie civique collective future.

Parce que le rendement des sciences naturelles a été supérieur à celui des sciences humaines et sociales, on tend fortement à hypertrophier le mérite des premières et à minimiser ou ignorer les secondes (c’est ce que fait ici, implicitement et en toute bonne foi rationaliste, Son Excellence). Or, le capitalisme a eu, dans les deux derniers siècles, besoin en priorité d’un essor de l’industrie. Les sciences naturelles servent l’industrie et sont crucialement servies par elle. Ce sont donc les disciplines géophysiques, pétrochimiques, neurobiologiques, informatiques qui, pour le moment ont le dessus et semblent porter la lumière. Les sciences humaines et sociales, vaseuses, dociles, aussi indifférentes à la vie socio-historique citoyenne que l’est le capitalisme même, semblent pour le moment toutes racotillées. Un jour, c’est l’organisation de la vie civique qui aura besoin de se comprendre en profondeur, pour se configurer adéquatement dans le jardin-monde. Les sciences humaines et sociales prendront alors un essor qui mobilisera et métamorphosera l’héritage de ses pionniers. Il faut refaire la vie et un jour viendra. La priorisation d’une catégorie de sciences au dessus d’une autre est historiquement transitoire. Toujours. Les phases historiques ont les sciences théoriques de leurs temps parce qu’elles ont les objectifs appliqués de leurs temps. C’est ainsi depuis l’époque des agriculteurs néolithiques, des astronomes babyloniens, des architectes égyptiens, des philosophes grecs et des juristes romains.

Comme d’habitude quand une prise de parti un peu rationnelle est éventuellement assumée par nos chères instances, les pense-petits réactionnaires et victimaires ne sont pas longs à se rameuter pour se lamenter. Son Excellence, peu solide sur le terrain des sciences humaines et sociales, a donc vite dû rétropédaler et rejouer doucereusement la chanson ronron des droits religieux. C’est bien canado-gentil-gentil de ne pas rejeter la religion comme ça, surtout avec un cadre «scientifique» comme celui de nos instances. Mais il y a pas que la gentillesse… il y a aussi le soucis de cohérence intellectuelle. Et Son Excellence nous prouve surtout ici que sa rationalité scientiste est finalement assez mal ficelée et encore passablement «philosophique» (sciemment dans le mauvais sens du terme, ici). La religion et la religiosité restent, en effet, le stigmate d’irrationalité non résolue traînant dans le fond de la tonne du positivisme bien intentionné de nos instances. Il est bien clair que nos positivistes —épistémologiquement fort courts, avouons-le— ne se sont, de fait, occupés des sciences humaines et sociales que pour, justement, y plaquer superficiellement un scientisme des sciences de la nature abstrait, triomphaliste et réducteur. La religion, diront-ils alors, est un comportement naturel, animal, psychomoteur, il est là, on l’observe, on l’encadre, on le garde. Pas fichu de se rendre compte qu’une science dont on est soi-même intégralement l’objet ne peu plus chanter la chanson de l’absence de prise de parti socio-historique. Non à la fausse impartialité conformiste d’Auguste Comte. Oui à la partialité méthodique et critique de Karl Marx. Il faut assumer le tout des répercussions épistémologiques de sa prise de parti, Votre Excellence, sinon c’est le ronron ambiant qui, tout doucement, vous rattrape et vous englue. Il y a une rationalité mais plusieurs objets d’observation. Plusieurs méthodes scientifiques, donc… Mais nos positivistes institutionnels ne voient que leur version de la science. Le problème d’ailleurs est assez ancien.

C’est ainsi que les positivistes n’hésitent pas à faire table rase; il faudrait, à les entendre, que le corpus des sciences sociales traditionnelles, débarrassé de ses scories, débouche sur une science behavioriste d’ordre empirico-analytique, universelle et reposant sur un principe unitaire, structurellement identique aux sciences naturelles théoriques.

Jürgen Habermas, Logique des sciences sociales et autres essais, PUF, 1987, p.9.

De fait, les sciences humaines et sociales contemporaines sont, il faut bien l’admettre, des disciplines de petits singes. Elles sautillent sur l’orgue de barbarie scientiste et s’adonnent à toutes les singeries imaginables pour faire science. Cela nous ramène —par exemple (les exemples sont légion)— au vieux débat, en psycholinguistique, entre Jean Piaget (le comportementaliste constructiviste) et Noam Chomsky (l’innéiste ratiocineur). Ravaudé de positivisme scientiste jusqu’à l’os, ce débat classique (de 1975), dernier tour de piste d’un Piaget vieillissant, servit surtout à rehausser le prestige personnel d’époque de Chomsky, et cela ne fit pas pour autant avancer d’un pouce la logique spécifique des sciences sociales. En effet, il est capital de comprendre que Chomsky fut le fossoyeur de la linguistique structurale. Voilà, en effet, un bien drôle d’anarchiste qui menait l’empire ondoyant de la Grammaire Générative Transformationnelle comme une dictature. Il a englué une portion importante des sciences humaines et sociales dans sa propre gadoue mystifiante, positiviste et scientiste et ce, pendant une bonne génération. Ce fut profondément et durablement dommageable. Le débat Piaget/Chomsky est un exemple parmi bien d’autres des stérilités spectaculaires du positivisme dans l’enceinte même des sciences humaines et sociales. Ce fut aussi une sale application de l’impérialisme US, dans la sphère culturelle et intellectuelle, au siècle dernier. Le jugement de l’histoire sera sévère sur Chomsky, ce faux penseur de toc… Mais passons…

La logique des sciences sociales doit tenir compte d’un ensemble de faits qui n’ont absolument aucun équivalent dans les sciences positives. Par exemple, on sait, intuitivement, qu’il ne faut certainement pas confondre relativité physique et relativisme culturel. C’est totalement distinct. Réduire l’un à l’autre serait pure ineptie idéologique. Ainsi, dans une perspective spécifique aux sciences humaines et sociales, la première chose qu’il faut dire du relativisme culturel est qu’il n’est aucunement incompatible avec l’existence ou la vérité. Certaines cultures ont des gratte-ciels, d’autres n’en ont pas. Cela ne rend pas les gratte-ciels subitement inexistants parce que non-omniprésents. Les Indiens jouent du sitar, d’autres peuples n’en jouent pas, cela ne rend pas la sonorité du sitar moins audible ou moins établie culturellement. Le fait que les Italiens mangent plus de tomates que d’autres peuples ne rend pas les valeurs nutritives de la tomate supérieures ou inférieures. Ces valeurs nutritives, comme la vérité même, existent indépendamment des peuples ou des chefs-coqs qui les mobilisent ou s’en privent dans leur art. Le relativisme culturel n’est pas juste affaire de croyances. Il est aussi affaire de connaissances objectives et, dans ce cas, certaines cultures sont tout simplement plus avancées que d’autres, à certains moments historiques donnés, dans la connaissance adéquate de certaines facettes données du monde. Le cœur de l’affaire ici, c’est d’arriver à discerner ce qui est croyance (inter)subjective et ce qui est connaissance objective, dans l’écheveau. Les Chinois (ou les Étrusques, c’est débattu) ont inventé les nouilles. Ils avaient raison: c’est comestible. Ils ont aussi inventé la poudre à canon. Ils avaient aussi raison: elle éclate. Et surtout, ceci n’empêche pas tous les peuples du monde de se faire péter les culottes avec. C’est que la poudre à canon, ce n’est pas son origine culturelle et historique chinoise qui porte sa vérité… mais bien ses vertus explosives, confirmées, elles, par tous les peuples et utilisées pour percer des routes ou pour se taper sur la gueule (ce qui exclut tout jugement abstraitement laudatif ou péjoratif sur la poudre à canon — en se rappelant du fait que trop manger de pâtes alimentaires fait grossir, on transposera aisément ce raisonnement sur les nouilles). Pour gloser le philosophe Helvétius, il reste que le lait est blanc dans toutes les cultures et que la croyance (fausse) en Dieu ou au Père Noël n’instaurera pas subitement leur existence. Toutes les cultures errent, certes, mais toutes les cultures tendent aussi vers la connaissance objective du monde et s’empruntent entre elles sans hésitation tout instrument, toutes techniques, tout mode d’expression y contribuant. La connaissance est une activité vaste et collective et les cultures du monde ont toutes à y apporter. Tant et tant que le seul «relativisme» qu’il faut contester, quelle que soit son origine culturelle, c’est celui qui prétendrait que la poudre à canon n’est pas explosive, que les tomates et les nouilles sont sans valeurs nutritives, ou que le sitar n’est pas un instrument de musique… Sur le jugement de valeur, tout change, par contre. Des jugement de valeur, ce sont des conceptions comme: le sitar joue de la belle musique, les tomates sont agréables au goût (surtout avec des nouilles), la poudre à canon est finalement plus nuisible qu’utile parce que les humains sont plus méchants que bons. Le relativisme culturel prend alors tout son sel. C’est que le jugement de valeur ne décrit pas le monde. Il y instille les choix de l’affect. Ceux-ci sont intégralement marqués au coin d’une culture, d’une position de classe, d’une époque, d’un biais en sexage, d’une orientation idéologique, d’une maturité de l’oreille ou du palais etc…

Les pilules de sucre contre le cancer, l’astrologie et le design intelligent dénoncés par notre Gouverneure Générale procèdent eux aussi du relativisme culturel. Cela ne les rend pas moins faux et ineptes. Il faut les invalider, dans le cadre des sciences de la nature. Il faut les décrire comme développements idéologiques (se perpétuant en dépit de leur fausseté factuelle… et pourquoi?), dans le cadre des sciences humaines et sociales (qui sont fondamentalement des sciences historiques). C’est pour ça qu‘on les rejette et les garde en même temps, Votre Excellence… comme les religions, dans notre beau Canada pluraliste. C’est que DEUX corps de démarches scientifiques distincts traitent ces problèmes: dans un cas, comme problème naturel (physique, chimique, biologique, astronomique), dans l’autre cas comme problème humain (social, idéologique, culturel, historique). Non au positivisme bien intentionné mais unilatéral de nos instances. Non à la confusion ratiocineuse et réductionniste de ces deux grands types de sciences.

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Tiré de mon ouvrage, PHILOSOPHIE POUR LES PENSEURS DE LA VIE ORDINAIRE, chez ÉLP éditeur, 2021.

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Son Excellence Julie Payette, Gouverneure Générale du Canada (2017)

14 réflexions sur “Contre le positivisme bien intentionné de nos instances

  • Ivernazza

    Largué par trop de noms en –isme… et voyant apparaître de façon inquiétante l’appartement inévitable Mordechai Kissel* dont rien que « le Manifeste (etc.) » m’est un jour tombé des mains dans la baignoire et n’a pas su flotter;
    je me demande si le fin mot de cet échange d’argumentation entre votre gouverneur de sexe fém… – pardon! – de « genre » « femelle »** – ne pourrait pas se résumer en une courte et célèbre phrase de François Rabelais…
    Note (AB pour
    « Assez bien »):
    * Ce vieux Karl… assaisonné, pour faire bon poids, au sayan – et nouveau « mètre-à-penser » – Noam Chomsky.
    Remarque:
    ** Vivons avec notre temps de cuistres inquiets.

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    • Si tout ce que ça vous fait faire c’est pleurnicher sur les soi-disant sayans, alors il faut faire l’effort de relire…

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      • IVernazza

        Je vous fait cadeau de votre « soi disant »…
        Il faut voir et surtout entendre le silence tonitruant de Chomsky se faisant défaire en “duplex” par le courageux Alfred Schaefer
        (voyez: https://www.youtube.com/watch?v=gS-FInnAVB0 )
        … Il n’est pas donné à beaucoup d’observer un philologue monté en neige se muer en carpe (point encore tout à fait farcie). Une « volupté de fin gourmet »* en quelque sorte.
        Quant aux « lamentations » – “pleurnicheries”, sans doute, dans votre idiome – je les laisse à ceux qui se prosternent ou se “couchent”… que les Allemands très perspicaces – enfin, ceux qui sortent de la longue anesthésie qui leur fut imposée – nomment assez joliment des „Gutmenschen‟.
        Il se fait tard. Je vous souhaite un bon après-midi.
        * Courteline.

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        • alerte-aux-menottes
          Tout cet antisémitisme rampant, ça devient vraiment lassant. On peut parfaitement dire de Chomsky tout le mal qu’il mérite sans basculer dans des développements à rallonges sur son bazar ethnique. Pour ce qui est de se coucher, la cyber-pensée contemporaine se couche surtout dans le lit brun et fétide des néo-fachos, quant à moi…
          Chomsky est une merde intellectuelle intégrale, un faux penseur impérialiste occidental type… et son ethnicité n’a strictement rien a y voir.

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          • IVernazza

            Il se fait tard, et vous employez des mots qui dépassent de beaucoup mon entendement.
            Max l’Impertinent – que je cite, ici, de mémoire – a résumé les choses en quelques phrases et en deux textes :
            1. Titre: « l’aérophagie du décideur [Je crois que c’était bien le terme qu’il avait employé… on pourrait en l’espèce lui substituer
            « penseur » ou « intello »]:
            Il avait en tête si peu d’idées saines que tout lui était tombé dans l’estomac et que, depuis, il « conceptait »
            [/ ou peut-être était-ce: « conceptualisait »?] en rafales. »
            2. Dans l’une de ses épisodiques (et trop rares)
            « Pointes sèches »; sous le titre « Un chauffard »:
            « C’était un de ces autodidactes qui avaient été recalés au permis de se bien conduire ».
            À Dieu, donc… et bons vents!

  • Cette religion du progrès existe sans doute dans quelques âmes. La question est de savoir si l’on peut en faire une religion! Efficace et universelle. Espère-t-on en faire le culte de demain?

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  • Ping : Contre le positivisme bien intentionné de nos instances « Le Carnet d'Ysengrimus

  • Je n’étais même pas au courant de cette polémique autour de l’ancienne gouverneure générale du Canada !

     »Positivisme bien intentionné de nos instances »…. Vous avez encore rien vu… ce thème au fond est au cœur d’une actualité chaotique en occident en ce moment, et le Canada institutionnel ne pourra pas tenir encore longtemps face a ce qui déchire un pays voisin comme les States… je m’expliques…

    Les États-Unis, qui n’arrêtent pas de nous chauffer les oreilles avec leur soit disant  »démocratie » a toute épreuve…ont décidé de censurer plus de 2500 livres lors des deux dernières années uniquement ! de quoi s’agit-il ? Principalement de la fameuse  »théorie critique de la race » (Critical race théorie) attaquée de toutes parts et accusée de menacer l’ordre social, politique et économique, c’est en textes de lois que la guerre est menée…pour contraindre les universités de cesser de l’emseigner, en plus de toute une littérature LGTBQ qu’on a désormais retiré des écoles car jugée  »obscène » et n’ayant pas a occuper de place dans l’école et dans l’enseignemet des enfants…, mais il n’y a pas que cette théorie ou les LGBTQ qui sont censurés, des livres d’histoire le sont également, livres de philos, livres d’économie politique jugés subversifs das ce sens aussi… je vous mettrais en fin de mon commentaire un lien sur un article tout récent d’AL Jazeera la-dessus…(en Anglais)

    Qu’est ce que la  »Théorie critique de la race » (je vous encourage a taper :  »Critical race theory » dans Wikipédia et lire en anglais)… c’est une théorie née a la base dans les facs et uiversités de Droit aux States qui s’est etendue aux sciences sociales, qui s’attaque principalement au racisme institutionnel en occident et tend a démontrer que le racisme est  »systémique » et que toutes les institutions sont programmées pour favoriser les blancs…elle débuta lorsqu’on s’interessa de près dans le milieu universitaire au début des années 1970 aux clivages qui caractérisent les Etats-Unis comme les taux d’incarceration mirobolants des noirs aux states vs leur nombre minoritaire, elle a été depuis étendue a toutes les races et les minorités aux States et s’attaque frontalement aux institutions, aux législations, au lois, en prônant la  »justice et l’équité sociale »… elle a fini par démontrer que; Que l’on parle de quartiers et logements défavorisés, d’écoles bourrées de noirs ou de gens de couleurs, de ségrégation sexuelle de genre ou d’orientation sexuelle, ou de races, tout serait fait depuis toujours aux States pour maintenir le favoritisme blanc a ce jour…favoritisme social, économique, politique, et développement humain…elle est allée aussi loin que montrer du doigt le féminisme  »blanc » jugé majoritaire et biaisé ce dernier œuvrerait selon cette théorie qui occupe une demi douzaine de disciplines en sciences sociales au moins en plus du droit ! Bref, attaquée de toutes parts, d’abord par des juges de cours suprême et des politiciens, c’est pas moins de huit états qui ont légiféré pour la retirer des universités car jugée trop subversive, elle serait a la base du  »BlackLivesMatter’, et autres mouvements civiques, et du  »chaos » et polarisations qui déchirent les états-unis… et de la radicalisation dans les deux camps, autant le blanc qui juge aujourd’hui qu’il est victimes de racisme lui aussi, que celui des minorités ! c’est allé aussi loin qu’on a banni la biographie de la femme d’Obama, ou certains livres d’histoire qui reviennent sur la ségrégation raciale que ceux qui se soient immiscé dans le débat politique entre républicains et démocrates….

    A cela s’ajoute le front commun des conservateurs et religieux de tout poils contre les Gay ou LGTBQ, et principalement des associations de parents d’élèves…ici au Canada ils ont obtenu le retrait de toute la littérature sur ces thèmes des écoles, et leur combat ne fait que commencer, même chose aux États-Unis par voie législative cette fois dans plusieurs états, visant principalement les écoles et les universités, on a atteint semble t-il le point de non retour, même les féministes conservatrices aux states et au Canada s’en mêlent, les éducateurs d’enfants, les parents d’élèves, les confessions religieuses, et le reste… En Floride par exemple, on a exercé des pressions monstres sur les élus républicains pour faire passer ces législations, mais pas qu’en Floride, un peu partout, la société a atteint ses  »limites » on dirait, et viennent s’ajouter les débats sur le changement de sexe ou ceux sur l’homoséxualité… qui croyez-le ou non sont aujourd’hui plus présents et publics que jamais, on réclame de bannir les homosexuels et les LGTBQ et on met les institutions sous pression dans ce sens même lorsque c’est des démocrates qui sont élu…

    – Lien de l’article d’Al Jazeera : https://www.aljazeera.com/opinions/2023/1/4/the-us-is-exporting-education-censorship-2

    – Critical race theory… a lire sur Wikipédia en Anglais, car en français, le sujet est expliqué en une demi page… et puisqu’en effet, ce débat ce concerne que moindrement la France qui cultive a la fois un progressisme sans limites sur la question du sexe, mais un tabou radical sur les questions de racisme systémique et autres questions reliés au sein de la  »république »….

     »le positivisme bien intentionné de nos instances » Canadiennes ne tiendra pas longtemps… depuis l’accès en bon nombre de minorités aux postes scientifiques, académiques et universitaires, et certains d’entre eux qui soient religieux aussi et qui viennent soutenir nos conservateurs…! bref, même si toutes ces élites issues des minorités tentent de retourner leur veste ou soient forcé de le faire sur les questions du racisme systémique et institutionnel, et sur la rente assurée des  »blancs »…elles peuvent être récupérées cette fois par les conservateurs pour faire avancer l’agenda des conservateurs… et puis de toute façon au point ou on en est, autant les libéraux que les conservateurs que les progressistes ont tous une fâcheuse tendance a vouloir préserver le status-quo au sein des institutions, et l’écran de fumée, assurés et rassurés par les juges et les juges de cours suprême Canadiens cette fois, même les plus progressistes d’entre eux… afin de garder  »L’harmonie et a paix sociale », l’ordre, et le  »bon fonctionnement » de ces institutions… autrement dit, nous devons avoir un bon 50 ans de retard ici au Canada pour vouloir aborder les questions profondes et au lieu de cela, mieux vaut cultiver la médiocrité et les mensonges, et les rallonges et autres bricolages comme ceux qui débouchent sur les scandales reliés aux premières nations….

    Excellent billet comme d’hab ! Merci !

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  • Petite correction au 4ème gros paragraphe qui explique la critical race theory sur le féminisme blanc:  »elle est allée aussi loin que montrer du doigt le féminisme »blanc » jugé majoritaire et biaisé ce dernier œuvrerait dans le même sens selon elle »…

    https://en.wikipedia.org/wiki/Critical_race_theory

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  • Quant aux sciences pures, comme je l’ai mentionné récemment, elles sont rendues au service du  »Marché » exclusivement ou presque… nos institutions n’ont pas l’intention de financer une science pure a visée éthique, humaine, ou équitable…. car elles sont menacées elles-mêmes (nos institutions) de disparaitre ou de changer de paradigme par le front qui se réclame justement de la critical race theory au sein de la communauté scientifique, et se réclame d’autres philosophies cherchant a  »rétablir la justice sociale »….

    Bonne fin de semaine !

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  • Omar al Moghraby

    La théorie de nos ancêtres les singes…est ce de la science expérimentale positive ou un ramassis de bluffs « scientifiques » imaginaires concocté par des mentalités malade anti monothéiste ?…
    Le Coran nous raconte que certains juifs pécheurs d’un village côtier après Moise ont commis l’impardonnable non respect du repos de Youm Sabbat , Allah le très Haut les transforma en singes…! de cette Histoire coranique ; le juif Charles Darwin et sa théorie de l’évolution,n’ a pas jugé de la citer comme preuve de la possible transformation de l’humain en singe par miracle divin …mais il est impossible qu’un Humain descend en « évolutionnisme » d’un singe! ,si l’homme est une évolution du singe, pourquoi y a-t-il encore des gorilles ,macaques et chimpanzés ?
    En secret des tentatives en eu lieu dans des laboratoires de renommée mondiale sur des gorilles et macaques pour les faire évoluer dans le sens darwinien …peine perdu et fiasco total !!!…

    Répondre
    • Charles Darwin, un juif maintenant.

      Ça ne s’arrange vraiment pas du côté des siphonnés de la fachouille.

      Répondre
  • Omar al Moghraby

    Charles Darwin, un juif maintenant ?…
    – On peut être Chrétien-Anglican ou musulman de façade, avec une mentalité de Juif…! t’a quelque chose de sérieux sur la mentalité du 18 me siècle?
    – la fachouille : c’est gratis ce canular en ce mois de Janvier 2O23 !

    INEPTIES ANTISÉMITES.

    CE GENRE DE DÉVELOPPEMENT POURRAIT VOUS VALOIR UN CASIER JUDICIAIRE.

    DES DÉVELOPPEMENTS ULTÉRIEURS DE CETTE NATURE SERONT CAVIARDÉS, SANS SOMMATION.

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