Le CICE: véritable gâchis d’argent public!
Recherche menée par Robert Gil
Le CICE, c’est quoi?
C’est un crédit d’impôt sur les sociétés accordé à toutes les entreprises disposant d’employés, et dont le montant est calculé sur la base de leur masse salariale. Il équivaut, en 2013, à 4 % de l’ensemble des salaires versés, dans la limite des rémunérations inférieures à 2,5 fois le Smic. Il est ensuite passé à 6 % en 2014, avant d’être augmenté à 7 % à compter de l’année prochaine. Objectif du dispositif, décidé à l’automne 2012 dans la foulée du rapport Gallois : permettre aux entreprises de restaurer leurs marges afin, au choix, de conquérir de nouveaux marchés en baissant leur prix, de créer de l’emploi ou encore d’investir. (Voir https://www.economie.gouv.fr/le-cice-cest-quoi#
A-t-il permis de créer de l’emploi ?
Pour la « Tepp », oui, le CICE aurait créé ou sauvegardé entre 45 000 et 115 000 emplois. Avec cette étrangeté, cependant : ces chiffres ne concernent que l’année 2013, c’est-à-dire le moment où le CICE prenait à peine son envol. En revanche, en 2014, où la quasi-totalité de l’argent est réellement versée aux entreprises, la montée en puissance du dispositif «n’aurait pas induit une progression supplémentaire de l’emploi cette année-là». Explication de France stratégie : «On peut penser qu’il s’agit surtout d’emplois sauvegardés plus que créés. Les entreprises prenant connaissance du CICE en 2013 auraient en effet renoncé à licencier.» Mais sans forcément générer de nouveaux emplois. Quant au Liepp, il ne relève, pour sa part, aucune création d’emplois. «L’évaluation indique que [le CICE] n’a pas incité les entreprises les plus intensément ciblées à investir ou à embaucher plus que les [autres] entreprises.»
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Le leurre du million d’emplois
Le million d’emplois promis par Pierre Gattaz apparaît bien à posteriori comme un leurre, un leurre malheureusement prévisible faute de débouchés suffisants pour la production. Pourquoi les entreprises auraient-elles embauché, alors que l’austérité demeurait l’alpha et l’oméga des politiques économiques ? Le minimum aurait été de conditionner l’aide publique à la création d’emplois de qualité. Mais chacun se souvient combien cette idée simple a été combattue, l’exécutif préférant les déclarations d’amour quelque peu naïves envers l’entreprise.
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Un million de subvention par emploi créé
Quel a été l’effet du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en 2014 sur l’emploi ? Selon nos informations, la réponse se situe entre « zéro » et « 80 000 emplois créés ou sauvegardés », d’après les travaux des deux laboratoires de recherche en économie qui ont remis mercredi leurs conclusions à France Stratégie, l’organisme dirigé par Jean Pisani-Ferry, rattaché à Matignon. C’est toutefois une fourchette plus haute qui a été retenue : le CICE a probablement permis de créer ou de sauvegarder entre 50 000 et 100 000 emplois en 2013 et en 2014.
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Au final, près de 45 milliards, pour quoi faire ?
L’année 2013, avec la mise en œuvre d’une politique économique qui, sous couvert de compétitivité, est essentiellement axée sur le soutien à la rentabilité des entreprises, aura été le tournant du quinquennat de François Hollande. Cette stratégie que l’on peut assimiler à une fusée à trois étages est désormais totalement déployée. Le premier étage de la fusée aura été le crédit d’impôt compétitivité emploi, le fameux CICE : 24 milliards. Le second étage est constitué du pacte de responsabilité : 20 milliards. Le troisième étage consiste en une mesure de suramortissement de 40 % des investissements des entreprises dont l’effet fiscal se répartit sur l’ensemble de la vie du bien correspondant. Au final, le taux de marge des entreprises fait un bond, les profits s’accroissent de 16%… sans que la situation de l’emploi ne s’améliore… on nous aurait menti ?
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Financer des grands travaux ou créer des emplois dans la fonction publique
Plutôt que de jeter l’argent dans les poches du patronat, l’on pourrait très bien par exemple, utiliser ces sommes colossales pour relancer l’emploi et l’économie via des grands travaux financés par l’état. Ce ne sont pas les chantiers qui manquent : écoles, universités, hôpitaux, logement sociaux … tout cela donnerait du travail à de nombreuses entreprises du BTP et autres. Evidemment, dans les appels d’offre l’Etat pourrait très bien y incorporer un volet social et vérifier les coûts véritables, souvent en décalage flagrant avec les coûts surfacturés. Rappelons que sinon, embaucher un millions de fonctionnaires de base, catégorie C, ne nous couterait que 30 milliards … à mettre en perspective avec les milliards distribués sans contrepartie aux grosses entreprises sans que cela ne créer des emplois Et je suis sûr que même ceux d’entre vous qui n’aiment pas les fonctionnaires n’aurait rien contre si l’un de ses proches réussissait un concours de la fonction publique.
Tenez, avec un brin d’humour, puisque c’est souvent ce qu’il nous reste, à nous les gueux, et les gueuses.
Un instant Meurice, qui nous permettait de constater que même les cadres du MEDEF, n’étaient pas au courant qu’ils avaient promis des emplois en échange de l’argent du CICE ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/06/04/on-a-promis-des-emplois/
Et en section com, une vidéo en réponse à ce gonze du MEDEF qui ne se rappelait même pas qu’ils avaient promis des emplois et qui parle de la génération Y qui apparemment pense que le mot travail est une insulte, une vidéo d’une Association d’Insertion par le Travail en rase campagne où des jeunes (dont mon plus jeune fils) se bougent le cul grave et pour 700 à 900 par mois, même pas le prix d’un costard à Macron !
Alors oui, le MEDEF avait promis des emplois à François Hollande !
Et il l’a cru ?
Non, mais d’habitude, c’est lui qui ne les tient pas, les promesses…
Hollandouille doit acheter ses costards au même endroit que le Macron de Rothschild.
J’suis pas certaine, en tout cas ça rend pas pareil…
Et pour autant, Guimauve 1er ramène sa fraise ► https://www.ouest-france.fr/economie/l-ex-president-hollande-relance-la-polemique-sur-les-rafale-en-inde-5979382 Les onc ça osent tout, c’est même à cela qu’on les reconnait, non ?
Très jolie, la photo de VGE à son entrée en fonction.
Un parfait résumé de l’installation au pouvoir de la confrérie des semeurs de poudre de perlimpinpin à haut pouvoir de fascination.
Très symptomatiquement cela correspondait – à très peu d’années près – à l’arrivée en clystère, sur nos écrans en noir-et-blanc de la RTF (ou était-ce déjà l’ORTF?), d’une niaiserie à vomir, semeuse de la mėme poudre, intitulée « Bonne Nuit Les Petits ».
Tout était paré côté illusion(s).
La caste issue du poulailler du sieur Debré, Michel (l’ENArchie. Pour les lecteurs point encore venus en ce monde… du spectacle à bas coûts et hauts rendements) pouvait désormais y aller de bon cœur avec son programme de mise en boîte du ruminant. « Veau au maïs – Premier choix ».
@ l’auteur de cet article
Vous écrivez ceci : » CICE = permettre aux entreprises de restaurer leurs marges afin, au choix, de conquérir de nouveaux marchés en baissant leur prix, de créer de l’emploi ou encore d’investir. »
Puis vous présentez la remarque très pertinente que voici : « un leurre malheureusement prévisible faute de débouchés suffisants pour la production. Pourquoi les entreprises auraient-elles embauché, alors que l’austérité demeurait l’alpha et l’oméga des politiques économiques ? » EN EFFET – pourquoi ?
Aussi je ne comprends pas que vous écriviez ceci : « L’année 2013, avec la mise en œuvre d’une politique économique qui, sous couvert de compétitivité, est essentiellement axée sur le soutien à la rentabilité des entreprises, aura été le tournant du quinquennat de François Hollande. » ??????
1) Dans le monde entier les bénéfices haussier des grandes entreprises ont servi NON pas à investir pour produire plus = sans marché solvable – NON à rembourser les dettes corporatives – NON à hausser les salaires et donc la demande et la consommation MAIS à racheter les actifs boursier de l’entreprise FAÇON de distribuer les profits (y compris ceux du CICE) aux actionnaires via la spéculation boursière.
2) En effet, il était contreproductif d’augmenter la production de marchandise étant donné les surplus qui encombrait les quais et les entrepots
3) NON la politique de HOLLANDE n’a pas soudainement découvert les profits et ne s’est pas mise soudainement à servir = pousser = les profits en milieu de quinquennat = La rentabilité = PROFIT = des entreprises est le seul = unique = fondamental = objectif de toute politique bourgeoise de go-gauche comme de droite. Seul varie la méthode – la méthode des subventions (CICE) directes ou la méthode de l’austérité (contraindre la demande afin de concentrer le profit sur plus large mais moins abondante – façon d’accélérer la circulation du capital) ou la méthode de l’expansion du crédit – dette – pour accroitre temporairement la consommation). BREF, il existe différentes méthodes mais l’objectif demeure toujours le même – même en début – milieu ou fin de quinquennat « socialiste » = soutenir la valorisation du capital et le profit en définitive.
Merci pour cet article monsieur GIL
Robert Bibeau Éditeur http://www.les7duquebec.com