Une «super-crise» prévue pour 2020?

Source : Sputnik. Le 24.09.2018.
 

En 2020, le monde sera confronté à des troubles économiques que la banque d’investissement américaine JPMorgan Chase qualifie déjà de «super-crise». Les analystes prédisent des émeutes et des pénuries alimentaires. Sur quoi s’appuie un pronostic aussi sombre?

 

Quelle est la probabilité d’une grande crise d’ici 2020? Eléments de réponse.

Dix ans après: l’heure du bilan
Il y a dix ans, la faillite de la plus grande banque d’investissement du monde, Lehman Brothers, avait provoqué une crise mondiale qui avait débouché sur une longue récession. (C’est exactement l’inverse qui s’est produit – la grave crise de l’écroulement des ‘subprimes’ – produits dérivés bousiers toxiques – a entrainé la faillite de cette banque sacrifiée pour l’exemple alors que des dizaines d’autres auraient dû plonger… la prochaine fois il n’y aura pas assez de crédit pour en sauver une. Robert Bibeau)  Depuis, les experts financiers du monde entier conçoivent différents modèles pour tenter de prédire les délais et évaluer l’ampleur de la prochaine crise mondiale, ainsi que déterminer la durée du cycle de répétition de tels événements dans l’économie.
 

Selon les calculs de JPMorgan Chase, qui s’appuient sur son propre modèle, il faut s’attendre à une crise dès 2020. Ses analystes ont tenu compte d’indicateurs tels que la durée de la croissance économique et du déclin qui s’ensuivait, le rapport entre les fonds propres et les fonds empruntés des plus grandes entreprises, la valeur des actifs, ainsi que le niveau de dérégulation et d’innovations financières.  (Innovations financières = arnaques et trucs de type produits boursiers dérivés imaginées pour faire monter artificiellement les cours boursiers.  Robert Bibeau). 
 
Les analystes de la banque rappellent que pendant la crise mondiale de 2007-2008, l’indice boursier S&P 500 avait chuté de 54% par rapport à son pic. Le prochain effondrement de la bourse ne devrait pas être d’une telle ampleur parce que le prix des actifs dans les pays émergents est aujourd’hui bien plus bas qu’en 2008. (Vrai mais la « valeur » des actions en pays capitalistes dominants est ridiculement surévaluée. Ainsi les GAFA sont passés de 7% à 20% de l’actif boursier américain. Évidemment que ces méga structures de concentration du capital ne valent pas le dixième de leur « valeur » gonflée comme baudruche.  Robert Bibeau).
 
Les investisseurs passifs et la crise de liquidité
 
Comme l’explique le stratège en investissements de JPMorgan Chase Marko Kolanovic, les troubles sur le marché boursier surviendront à cause de l’abondance de fonds d’indices, boursiers ou autres contrôlés passivement, ainsi que des stratégies commerciales informatiques. Étant donné que les investisseurs actifs manquent, il n’y aura personne pour acheter même les actions ayant significativement fléchi. (Quelle pirouette pour ne rien expliquer. Personne n’achètera les actifs en dégringolade générale parce que tous les titres seront en compression et le capital boursier de Monopoly – la monkey money – s’évaporera comme neige au soleil – avec quelle liquidité acheter ces actions d’occasions dégonflées? Le serpent se mangera la queue. Robert Bibeau
 

«Les événements de marché qui ont commencé en 2008 ont conduit à une sérieuse perturbation de la liquidité, ce qui pourrait être la principale particularité de la prochaine crise», précisent les analystes de la banque. «La réduction de la liquidité du marché, couplée à la hausse des investissements passifs, affaiblit la capacité du marché à prévenir les fléchissements importants en cas d’augmentation de la volatilité», indiquent les auteurs du rapport.

 

Ces derniers inscrivent également sur la liste des risques le changement de structure du marché des crédits immobiliers aux USA: la part des prêts immobiliers non bancaires a augmenté jusqu’à 80% du marché (moins de 20% avant la crise). Les créanciers non bancaires sont généralement moins capitalisés que les banques, et il n’y a pas de mécanisme clair pour déterminer qui pourrait accorder des services non bancaires si ces créanciers disparaissaient.

 
La hausse des taux d’intérêt et les guerres commerciales

Alors à quand la «fin du monde»? Selon Marko Kolanovic, la probabilité d’une crise au second semestre 2019 est relativement faible. Sa dynamique d’évolution sera en grande partie déterminée par le rythme de la hausse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine (Fed). Quant à la guerre commerciale contre la Chine, «elle pourrait aussi bien accélérer que retarder la crise», estime l’expert.

 

La Bank of America Merrill Lynch estime elle aussi que la hausse des taux d’intérêts aux USA est susceptible de déclencher une nouvelle crise. Durant toute l’année 2018, les investisseurs ont vendu les titres des marchés émergents. En cause: la hausse des taux d’intérêt par la Fed contribuant au renforcement du dollar.

(L’analyste oubli d’indiquer que cette hausse des taux d’intérêts fait exploser la dette souveraine et les dettes des particuliers ce qui entrainera leur défaut de paiement et la faillite de leur créancier… LA source de la prochaine crise. Robert Bibeau). La situation actuelle, d’après les analystes de la banque, rappelle fortement celle d’il y a vingt ans, quand les investisseurs avaient abandonné activement les obligations risquées des économies émergentes.
 

La Bank of America considère la politique protectionniste de Washington comme une autre menace significative pour la stabilité économique mondiale. Les guerres commerciales infligent un préjudice colossal au commerce international en affectant les prix et l’accessibilité des produits dans les chaînes de livraison, ce qui affecte fortement l’économie mondiale.

 

Cela touchera notamment les systèmes de livraison de nourriture sur le marché mondial, avertit l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI). Comme l’indiquent les chercheurs dans leur rapport de mai, les guerres commerciales sapent les fondements de la sécurité alimentaire: la disponibilité, l’accès, l’utilisation et la stabilité des livraisons. (Il en fut toujours ainsi – à chaque crise – cette fois la pénurie occasionnée par les « marchés » délaissés parce que non rentable sera immensément plus grande et nouveauté n’affectera pas seulement les populations du tiers-monde mais celles des pays capitalistes avancés…voilà ce que cherche a expliquer l’Institut. Les provisions seront disponibles physiquement mais ne seront pas livrés parce que non rentabilisés…ce sera une démonstration transparente des lois capitalistes de libre marché. Robert Bibeau
 

«Au final, les restrictions déboucheront sur l’augmentation des prix pour les consommateurs et compliqueront l’accès des producteurs au marché dans les pays émergents, ce qui exercera une pression supplémentaire sur la sécurité alimentaire», constate l’IFPRI.

 
Enfin, le célèbre économiste et banquier d’investissement américain James Rickards note également que « l’ascension actuelle active de l’économie des USA et des pays européens » (sic)  pourrait tourner à un crash boursier grandiose, comme celui qui a eu lieu en 1929. Une longue récession serait alors inévitable dans le monde entier.
 
Les troubles sociaux
 

JPMorgan Chase avertit notamment que contrairement à la crise de 2008, la nouvelle crise aurait pour conséquence des troubles sociaux de grande envergure, notamment aux États-Unis qui n’en ont plus subi depuis 1968. (En effet, c’est ce que nous du  webmagazine  Les7duquebec.com prévoyons et prédisons depuis quelques années. Ne croyez pas que le prolétariat américain se laissera lynché sans se révolter. Voilà le réel motif de ces articles des plumitifs des capitalistes avisant les gouvernements des riches des soulèvements populaires appréhendés. Robert Bibeau).
 
Selon Marko Kolanovic, internet et les réseaux sociaux, où se forment différents groupes, contribuent à cette évolution, tandis que les événements politiques comme les élections aux USA et le Brexit ne font que jeter de l’huile sur le feu.  Les analystes indiquent que si les banques centrales parvenaient à prévenir une forte baisse de la valeur des actifs, alors la situation pourrait ne pas être aussi dramatique. Sinon, une dépression, des émeutes et d’autres «changements bien plus destructeurs» nous attendent. (Les lois de l’économie capitaliste interdisent complètement que les banques puissent empêcher la forte baisse de la valeur des actifs car les « valeurs » actuelles sont fictives – spéculatives et ne correspondent nullement à la réalité des capacités de production – commercialisation – valorisation du capital. Les valeurs soufflées doivent dégonflées et les 2000 milliardaires et des millions de millionnaires se retrouveront alors dans le caniveau à côté des péquenots. Nous n’aurons aucune compassion pour eux.  Une mise en garde cependant – tout cela pourrait se terminer comme en 1929 – par une  guerre mondiale nucléarisée. Seul le prolétariat pourra nous en préservé. Robert Bibeau)
 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

5 réflexions sur “Une «super-crise» prévue pour 2020?

  • 24 septembre 2018 à 16 h 07 min
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    @ tous
    Les capitalistes financiers tentent de s’acheter du temps avec ces articles mi figue – mi raisin. De fait le système implosera avant 2020 et ils le savent
    Ces articles sont comme des ballons sondes pour prendre le vent
    Robert Bibeau

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  • 25 septembre 2018 à 9 h 09 min
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    Salut Robert le 25 septembre 2018
    Il faut en finir avec les subjectivités médiatiques de tel ou tel « économiste » de renom qui nous prédissent depuis des années le couple troisième guerre mondiale et catastrophe financière finale.
    Prenons deux de ces personnages, nous avons L LAROUCHE passé par toute les couleurs de la politique et de l’ économie, allant de sa période troskiste à son soutien au Pape et au complotisme avéré. Depuis des années il ne cesse de proclamer la crise financière et sonne à chaque coup de pétard dans le monde le toxin d’une 3 éme guerre mondiale.
    Récemment encore il alerte le populo : LaRouche : « Le plus gros krach économique de l’histoire moderne pourrait arriver d’ici la mi-octobre »
    Le deuxiéme personnage n’ est autre que Jacques Attali, lui aussi plongé dans ses fantasmes économique et politique, dés 2009 il nous prédisait un Weimar planétaire c’ est à dire une hyper inflation mondiale….
    Tout cela sans aucune analyse sérieuse , tant ils sont dépassés par les événements , ils fonctionnent
    au pif , au subjectif, par apriori. Ils peuvent tomber juste, mais ce sera par le pur hasard.
    Attali, Crise : Guerre, Chomage et Hyperinflation – Terre et Peuple ..
    La troisième guerre mondiale.
    Si personne n’est capable sérieusement de donner une date de sortie de crise, Jacques Attali se risque à décrire le monde d’après. Il l’imagine à la ressemblance de l’Europe d’aujourd’hui, avec une monnaie unique mondiale et où les États-Unis auraient perdu leur influence au profit des grands pays asiatiques.
    Il l’imagine se construisant par étapes, avec des blocs régionaux, ressemblant à l’Europe d’aujourd’hui : zones d’échanges géographiques unifiées, avec une monnaie unique.
    Ces zones unifiées devant mener par la suite à l’établissement d’une gouvernance Mondiale et une Monnaie Mondiale Unique (car qui détient le pouvoir d’émission de la monnaie, asservit le pouvoir Politique).
    Mais il rappelle que l’Europe s’est construite à la suite de deux guerres mondiales et que rien n’exclut qu’une troisième puisse arriver (option la plus VRAISEMBLABLE selon lui) .
    Au risque de heurter des idées reçues bien ancrées, les États-Unis sont sortis de la crise de 1929 par l’entrée en guerre, qui a relancé l’économie « productiviste » et assuré la prédominance de cet État jusqu’à aujourd’hui (grâce au Dollars dont il n’a pas parlé ??? Hasard ou pas ?).
    Pour Attali, il faudra donc peut-être une guerre mondiale pour accoucher de la gouvernance mondiale dont il rêve. Même s’il reconnaît que ce scénario n’est pas souhaitable, il ajoute : « il est le plus vraisemblable. »
    GB

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  • 25 septembre 2018 à 16 h 07 min
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    @ Gérard
    Entièrement d’accord avec toi à propos des charlatans LAROUCHE ou ATTALI et nous savons toi et moi que tu aurais pu allonger la liste.
    Mais la question importante que soulève les prophéties de cartomancienne de ces individus est de savoir POURQUOI FONT-ILS CES annonces – et ces prophéties et ces élucubrations ridicules ??? Pour acquérir de la notoriété et vendre de la copie – élargir leur influence et coûter plus cher à stipendier.
    Pour notre part À LES7DUQUEBEC.COM tu auras compris que boycottez comme nous le sommes – notre objectif n’est pas de vendre de la copie = notre webmagazine nous coute des sous et ne rapporte rien – ici tout le monde est bénévole camarade.
    Nous publions ces articles sur la crise inévitable pour exploiter les statistiques que les économistes publient à l’occasion de leurs articles… statistiques souvent justes et exact. Cependant là ou pèchent tous ces prétendus experts = c’est sur l’analyse et l’interprétation de ces données dont ils se servent pour présenter et défendre les RÉFORMES QU’ILS préconisent dans le système économique capitaliste mondialisé… laissant croire que SI ON LES ÉCOUTAIT, ALORS IL N’EN SERAIT PAS AINSI = FADAISE et chimère = personne ne peut sauver ce système = Quand tombera-t-il = je n’en sais rien mais je sais qu’une fièvre ouvrière s’en vient = je le sens d’instinct. et c’est la seule chose qui m’intéresse.
    Notre travail d’analyste est de démontrer que les chiffres sont justes mais qu’ils annoncent quelque chose de différent et qu’aucune voie d’échappement n’existe = les lois incontournables de l’économie politique capitaliste sont inaltérables et mènent cette économie dans un cul de sac inévitable… et c’est tant mieux = aucune réforme n’est possible et seul la révolution prolétarienne nous débarrassera de ce système …
    Voilà la preuve que nous tentons de faire à chacune de ces parutions afin de dissiper toute illusion social-démocrate ou gauchiste.
    Je t’invite à bien lire les commentaires – souvent en caractères rouges – que nous présentons avec chacun de ces articles et je te rappel que nous n’avons jamais publié LAROUCHE OU ATTALI = nous ne publions que des gens sérieux et crédibles même si nous ne sommes pas de leur orientation économico-politique.
    Merci pour ton post camarade.
    Robert Bibeau http://www.les7duquebec.com

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  • 26 septembre 2018 à 13 h 14 min
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    Le néolibéralisme nourrit aux stéroïdes Reagan/Thatcher depuis 1980 est en train de détruire le monde avec son éternel refrain: « la croissance infinie ».
    L’échec du capitalisme monopolistique est imminent!
    Cela n’a jamais fait de sens que des gouvernements entrent en contrats commerciaux entre eux. Cela est réservé aux entreprises et aux individus. Combler les besoins de l’entreprise qu’est l’état en tant que consommatrice et distributrice de biens et services, passe encore, mais pas plus!
    Il est temps que l’oligarchie ploutocratique qui nous dirige soit mise au pas.
    Surtout quand on sait qu’elle occupe cette position dominante à cause de l’ignorance populaire.

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    • 26 septembre 2018 à 19 h 47 min
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      @ m. LEGAULT
      Personnellement je ne crois pasqu’en 1980 sous Reagan-Tatcher-Miterrand-Trudeau je crois un nouveau mode de production « Libéralisme » soit apparu. Pas davantage aujourd’hui alors qu’une hypercrise économique se prépare ce soit le fruit du nouveau mode de production libéralisme – mondialisé.
      C’est toujours le même mode de production capitaliste qui avance – évolue – inéluctablement et ses contradictions internes le mène là où il se trouve.
      Ce système économique recrute toujours les officiers requis pour mettre en place les politiques palliatives qui lui permettront de survivre une décade de plus – toujours une décade
      Le soi-disant libéralisme n’est que l’expression des politiques réformistes requises en 1980 et la mondialisation et l’austérité n’est que l’expression des politiques réformistes requises en 2018 – mais si demain on applique la politique de dépense outrancière de l’État on ne fera que repousser à plus tard le grand krash qui n’en sera que plus violent.
      CONCLUSION : il faut cesser de croire que tel ou tel polichinelle de gauche ou de droite peut sauver ce système et le laisser s’écrouler de lui-même sans chercher à le réformer ou le réparer
      Car peine perdue.
      Robert Bibeau Éditeur http://www.les7duquebec.com

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