« l'Artemisia annua », la plante qui peut vaincre le fléau de la malaria !
Par Carolle-Anne Dessureault. Le 18.10.2018.
Le saviez-vous ? À toutes les 30 secondes en Afrique, un enfant meurt de la malaria. C’est une statistique confirmée par l’Organisaton mondiale de la santé (OMS). Le paludisme, ou malaria, est une maladie infectieuse potentiellement mortelle due à des parasites transmis à l’humain par des piqûres de moustiques femelles. Il s’agit de l’anophèle, genre de moustique majoritairement présent en régions chaudes.
Quel ne fut pas mon étonnement de lire que l’Organisation mondiale de la Santé a répertorié le paludisme dans 97 pays ! En 2015, par exemple, il y eut 212 millions de cas de malaria, 22 % de moins par rapport à l’an 2000 ! Et de ces 212 millions de cas, 90 % furent recensés dans des pays africains.
Je vous donne un aperçu de pays où la malaria sévit
En Afrique de l’Ouest (le plus grand nombre de risques)
Nigeria, Niger, Côte d’Ivoire, Bénin, Sénégal, Cap Vert, Mauritanie, Burkina Faso, Ghana, Mali, la Guinée
En Afrique de l’Est
Soudan, Rwanda, Kenya, Burundi, Ethiopie, Comores, Somalie, Ouganda, Djibouti
En Afrique centrale
République démocratique du Congo, Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, le Tchad
Région australe de l’Afrique
Botswana, Madagascar, Malawi, l’Ile Maurice, Mozambique
En Afrique du Sud
La Zambie, Zimbabwe
En Asie
Chine, Corée du Sud, Corée du Nord, Inde, Népal, Cambodge, Laos, Malaisie, Vietnam, Thaïlande, Afghanistan, Iran, Pakistan, Bengladesh, Bhoutan, Népal, Sri Lanka, Turquie, Azerbaïdjan
En Amérique du Sud, dans les pays couverts par la forêt amazonienne
Bolivie, Brésil, Colombie, l’Équateur, Guinée française, Venezuela, la Guyane, Pérou
Aussi dans les pays
Belize, Costa Rica, Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Argentine, Paraguay
Dans la région australe de l’Afrique
Madagascar, Malawi, l’Ile Maurice
Moyen Orient, Pacifique et Caraïbes
Irak, Arabie saoudite, Syrie, Yémen, Oman, Haïti, Jamaïque, République dominicaine
L’Artemisia annua, la plante qui apporte un espoir aux pays frappés par l’épidémie de la malaria.
On sait que la quinine est le médicament traditionnel. En fait, historiquement, les quinquinas, arbres d’origine sud-américaine dont les écorces ont été rapportées en Europe par les Jésuites, suite à la conquête espagnole, ont constitué le premier traitement effiace contre la maladie, sous le nom de «poudre des jésuites». De nos jours, les souches de Plasmodium sont devenues résistantes aux antipaludiques de synthèse, développés sur le modèle de la quinine. De nouveaux traitements sont donc nécessaires.
L’Artemisia annua ou armoise est une plante qui pourrait mettre fin au fléau de la malaria. Déjà,des personnes qui ont bénéficié de ses vertus curatives parlent de guérison. Séchée, on la consomme en tisane ou en poudre. Même si les preuves scientifiques sont encore insuffisantes, son efficacité est réelle et très prometteuse.
Imaginez, cette plante originaire de Chine était utilisée en Asie depuis plusieurs millénaires pour soigner la fièvre et la malaria. On la redécouvre.
Depuis le début des années 2000, l’artémisinine, un extrait de l’artemisia, est utilisée, mais il y a un phénomène de résistance. D’autre part, plusieurs associations croient que l’artemisia quand elle est utilisée toute entière peut éradiquer la maladie. La plante est facile à cultiver et à transformer. Elle constitue un remède pour les gens d’Afrique dont la pauvreté ne permet pas de se payer des médicaments très coûteux. L’artemisia représente une voie d’espoir.
En Afrique, au Bénin, entre autres, Pierre Wemaere a mis sur pied une ferme agro-écologique, LA PROVIDENE, pour cultiver la plante et faire connaître à la population locale les propriétés de l’Artemisia annua. La plante y est cultivée dans le respect de la terre, sans pesticides et des formations sont données aux personnes intéressées de participer au développement de la ferme agro-écologique.Des analyses cliniques répondant aux normes strictes de l’OSM sont faites. Les tests ont démontré que le traitement préventif est très efficace. On parle de 99 % de réussites. La mission de LA PROVIDENCE est de faire reculer le paludisme.
Ailleurs, en Côte d’Ivoire, des groupes font la culture de la plante.
L’association belge Luebo-sur-Ourthe organise des ateliers de jardinage et envoie des colis de graines dans la petite ville de Luebo où des centaines de personnes contractent le paludisme chaque année. Plusieurs des habitants ont bu les tisanes d’Artemisia annua, grâce à l’association. L’administrateur de l’hôpital de Luebo a trouvé la plante plus efficace que les traitements à la quinine.
Des essais de comparaison entre des dérivés de l’artémisinine et la quinine
SELON L’OSM, des essais sur environ 1 500 enfants (en Afrique) ont été faits pour mesurer l’efficacité de l’artéméther et de l’artééther (deux dérivés de l’artémisinine, par rapport à celle de la quinine dans le traitement du paludisme cérébral chez l’enfant. Conclusion : les dérivés de l’artémisinine ne sont pas inférieurs à la quinine dans la prévention de la mortalité chez les enfants atteints de paludisme cérébral.
De plus, les effets secondaires semblent inexistants contrairement à la quinine qui en produit. Personnellement, je peux en témoigner parce que j’ai fait un usage assez prolongé de la quinine lorsque j’ai passé une année en Afrique, ce qui a causé une anomalie de ma vue, avec sécheresse précoce de l’oeil, sensibilité à la lumière et inflammation oculaire.
Je tiens à féliciter toutes les personnes qui s’engagent dans cette mission de culture de l’Artemisia annua qui permettra aux gens de se soigner à faible coût.
SOURCES
Article OSM par Hmwe Hmwe Kyu & Eduardo Fernandez
Association belge Luebo-sur-Ourthe (http://www.luebo.org)