Mauritanie, État esclavagiste et réactionnaire
Par Diop Fatimata. Le 26.10.2018. Sur Haratine.
L’État totalitaire
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La Mauritanie (État du Sahel africain – membre de la francophonie) traverse, en cette période charnière, le contexte politique le plus sombre de son histoire. On se retrouve réellement et sans commune mesure devant le fait du Prince ! Et le Prince ici c’est le président Mohamed Ould Abdel Aziz, venu au pouvoir par un double coup d’état militaire. Au nom d’une mégalomanie sans précèdent dans l’histoire politique de ce pays, il changea la constitution, les institutions, la valeur monétaire – qui cache en réalité une dévaluation-, le drapeau du pays, l’organisation administrative et j’en passe. Cependant, ce changement n’est pas organisé pour la postérité et encore moins pour répondre à une demande sociétale, mais pour asseoir un pouvoir tentaculaire à la veille d’une fin de mandat chaotique.
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Que dire de cette constitution taillée et retaillée sur mesure afin de maintenir le régime militaire instauré depuis 1978. Ce régime militaire dont les fondements s’inscrivent dans une politique esclavagiste, raciste, ségrégationniste et extrémiste. C’est ce régime qui a accentué et perpétué la division de la Mauritanie en deux compartiment, les noirs et les arabo-Berbères. L’épuration ethnique de 1989, appelée pudiquement et de façon incommodante, les événements de 1989, a été la plus grave violation des droits humains qu’a connu la Mauritanie. Arrestations arbitraires, emprisonnements, tortures et tueries de masse tel est le sort réservé aux noirs de Mauritanie.
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Enseignants, administrateurs civils, militaires hommes d’affaires ont des noirs ont étés chassés, exiles par la force, torturés et tués parce qu’ils étaient Noirs mauritaniens. Aujourd’hui, la responsabilité de l’État doit être engagée dans ce génocide à l’encontre des Noirs de Mauritanie. Par ailleurs, dans ce pays cosmopolite avec des composantes culturelles différentes, qui devraient en faire la richesse, nous sommes devenus la risée du monde libre à cause de la persistance des pratiques esclavagistes.
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Malgré la volonté de l’État de nier les cas avérés d’esclavages, la réalité et les faits sont têtus. Et les mouvements anti-esclavagistes qui combattent ce fléau, cette infamie, rencontrent des difficultés entretenues par l’État, ses démembrements et son appareil sécuritaire de répression. Cette pratique, dilatoire et pernicieuse, montre encore une fois l’absence de volonté politique de la part des autorités pour lutter contre cette ignominie.
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L’esclavage au XXIe siècle
Ainsi on peut en déduire que l’évolution du cadre juridique relatif à la lutte contre l’esclavage n’est que de la poudre aux yeux pour donner le change à la communauté internationale et redorer l’image d’un pays terni par une pratique d’antan. Mais l’État (par sa branche la plus radicale) persiste dans son fourvoiement à nier l’esclavage tout en créant des cours criminels qui ont du mal à faire appliquer la loi.
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Cependant, il est aisé pour les autorités politiques et son appareil judiciaire aux ordres, de faire condamner Biram Dah Abeid de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) ainsi que les membres ou sympathisants.
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Il serait peut-être judicieux de rappeler que ce même Biram Dah Abeid qui est aujourd’hui député et emprisonné de façon arbitraire, et ce n’est pas une première. Biram Dah Abeid est détenu depuis le 07 Août 2018 suite à une plainte d’un journaliste proche du régime politique en place. Il a été élu député depuis les dernières élections législatives. Le 08 octobre 2018 à l’ouverture de la première session de l’assemblée nationale les militants et sympathisants de IRA se sont mobilisés pour protester contre la détention illégale et arbitraire du président de notre mouvement. Cependant, cette marche pacifique a été réprimée par la police, violant ainsi des droits fondamentaux garantis par la constitution. Nous condamnons fermement cet acte et réclamons la libération immédiate du Président de L’IRA.
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Pendant ce temps, les autorités politiques, le gouvernement, sa police et sa justice laissent tranquillement ceux qui organisent le trafic d’esclaves dans les pays du Golf. Profitant de la vulnérabilité et de la misère sociale de jeunes filles de 15 ans qui sont vendus au plus offrant (où sont les féministes de la g0-gauche occidentale ? NDLR). Ces dernières serviront aussi bien d’esclaves de maison que de servantes sexuelles.
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Paris le 26/10/2018
Diop Fatimata