LE CENTRE DES TENSIONS MONDIALES SE DÉPLACE. Brexit – Route de la soie – vendetta italienne – guerre commerciale

Par Nuevo Curso. Le 14.11.2018, traduit et commenté par Robert Bibeau pour le webmagazine http://www.les7duquebec.com
 

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21.11.2018-ENGLISH-ITALIANO-ESPAGNOLE-PORTUGUESE

L’offensive franco-allemande sur le théâtre européen

 
«Tout semblait avoir été réglé en mars dernier pour une grande offensive franco-allemande sur le front européen. Mais la révolte multiforme de la petite bourgeoisie allemande et de la rébellion budgétaire italienne – en plus de la guerre commerciale avec les États-Unis ont sérieusement mis en doute la capacité de l’Allemagne à diriger un clan capitaliste européen «indépendant». On peut constater que l’impérialisme allemand est en détresse depuis mars dernier: révolte de la petite bourgeoisie interne, indiscipline de l’Italie, de l’Autriche et de Visegrad contre l’UE et guerre commerciale avec les États-Unis.» Comment comprendre cette rixe entre seigneur et censitaires? NDLR.
 

L’horreur d’aujourd’hui commémore l’horreur d’il y a un siècle

 
«Le « Forum de la paix » (sic) du weekend 11 novembre 2018, qui appelle à la fin du « multilatéralisme« , semblait présager un effondrement politique de l’axe franco-allemand et de celui de l’UE frappée à trois reprises par les États-Unis. Comme nous l’expliquions récemment les États-Unis ex-hégémoniques préparent leur repli ordonné vers leur chasse gardée américaine – où ils procèdent à de grands remaniements – fouettant leurs vassaux comme le Brésil, la Colombie, le Canada et le Mexique et agressant les récalcitrants comme le Venezuela, Cuba, Nicaragua, Bolivie, Argentine. NDLR (1)
 

Est pris qui croyait prendre

 
Nuevo Curso constate que : «Les tarifs américains ont paradoxalement augmenté, les ventes chinoises aux États-Unis.» Aucun paradoxe en cela, les banquiers avaient anticipé cette réaction mécanique. Quand l’État augmente les taxes douanières sur un produit qu’il ne produit pas, le fournisseur étranger en est quitte pour vendre à prix haussier – les consommateurs locaux paieront davantage pour cette marchandise ou s’en passeront ce qui est souvent impossible (exemples de l’acier et de l’aluminium). L’État taxeur encaisse les bénéfices des tarifs douaniers haussiers qu’il verse aux grandes corporations, négligeant les PME et le petit peuple, ce qui explique la grogne petite-bourgeoise qui s’installe dans les États protectionnistes. La bourgeoisie moyenne américaine est étouffée par les manufacturiers de la côte Est et Ouest; et elle est asphyxiée par les pétroliers, les «chimicals» et les agroalimentaires du «Middle West». Donald Trump n’a pas inventé cette loi de l’économie politique capitaliste, il ne fait que l’appliquer, ce qu’Obama n’a pas eu le courage de faire craignant la grogne populaire. NDLR. (2)
 

Made in China-USA

 
«Les Américains achètent les produits chinois dont ils dépendent le plus (composants électroniques, intelligence artificielle…). Non seulement les entreprises chinoises dégagent des liquidités supplémentaires pour financer l’assaut vers de nouveaux marchés, ils vendent même à prix ‘casser’, tandis que le gouvernement chinois aide à dévaluer le Rimimbi, déclenchant ainsi une véritable guerre monétaire. Mais qui encaisse le coup fourré? C’est l’Europe, qui voit son marché « inondé » de produits chinois à prix réduit. Chaque attaque tarifaire américaine contre la Chine entraine l’assaut du marché européen, de produits de plus en plus compétitifs grâce à la guerre des devises.»
 
Ce qui démontre bien que contrairement aux fadaises des experts ce n’est pas l’Amérique qui est en mode offensif, mais l’Empire du Milieu qui est contrainte de contrattaquer offensivement à chaque coup réactionnaire porté par l’Empire en déclin. L’Europe est l’enjeu au beau milieu du jeu. L’Europe ripostera ou elle sera absorbée par le nouveau dragon venu de l’Est via «Les nouvelles routes de la soie». C’est la riposte européenne que le tandem Merkel-Macron tente de structurer au nom de leur classe sociale à la fois contre l’axe Moscou-Pékin venant de l’Est, et contre l’axe Washington-OTAN venant de l’Ouest. Il semble bien qu’avec la victoire européenne sur le Royaume du Brexit un coup sévère ait été porté aux ambitions américaines en Europe. NDLR.
 
«Quand les États-Unis disent qu’ils vont abandonner le traité avec la Russie qui visaient à éliminer les missiles nucléaires à moyenne portée, la cible visée c’est l’Europe… parce que les représailles promises par la Russie forceraient l’Union à défrayer une nouvelle course américaine à la bombe létale, ou être menacée par la Russie sans possibilité de défense … ou encore, développer le militarisme paneuropéen à une nouvelle échelle»  Notons ici que Nuevo Curso se laisse berner par la propagande du Pentagone. La Russie ne menace pas l’Europe. La Russie riposte aux agressions de l’OTAN via les pays baltes – l’Ukraine – en Biélorussie – en Géorgie et dans le Caucase – en Serbie et dans les Balkans – en Syrie et au Moyen-Orient – au Yémen – au Soudan – en Iran et partout où la nouvelle alliance Pékin-Moscou s’empare des marchés; agressions dans lesquelles l’Union européenne est entrainée par les USA qui sont seuls à en tirer profit. La création d’une armée européenne – ou le «militarisme paneuropéen à une nouvelle échelle» vise à libérer l’Europe de la suzeraineté américaine et non pas à la protéger de la petite économie Russe chétive et de ses sources d’énergie à bas prix que convoitent les Yankees, l’Allemagne et la Chine.  NDLR  «Lorsque les États-Unis se plaignent des « maigres » dépenses militaires de l’Europe et les poussent à accroitre leurs contributions à l’OTAN, ils savent que c’est ce qui enchainera leurs alliés encore davantage. L’Europe n’a pas la capacité de développer à la fois sa propre armée et d’augmenter sa contribution à l’OTAN en même temps. Ainsi, Macron a immédiatement contrattaqué en prenant l’offensive et en refusant de « payer sa part de l’OTAN ».
 
C’est au centre de cet imbroglio que Merkel s’est déclarée au Parlement européen «Hier était une date très symbolique pour la comparution de Merkel devant le Parlement européen. Entre autres choses, le délai imparti à la Commission pour modifier ses budgets par l’Italie était sur le point de se terminer et un projet « technique » avait finalement été convenu avec les Britanniques pour le Brexit, comprenant une date de retrait déjà annoncée, Merkel est moins contestée que jamais. Non seulement elle a donné de la stabilité à la grande coalition, mais, à un moment donné, elle s’est même affranchie de son propre parti, plongé dans la bataille pour sa succession. Le programme présenté en un peu plus de vingt minutes nous ramène au point de départ en mars dernier, mais cette fois-ci, avec une décision apparente. « Nous devrions travailler à créer une véritable armée européenne. » L’utilisation du conditionnel et le manque de définition du temps sont significatifs dans la mesure où ils révèlent les difficultés d’un retournement radical de la politique allemande … et la volonté de ne pas accepter la subordination à l’OTAN au point de s’en débarrasser « un jour ».» «La question est de savoir comment on taxe numériquement». C’est-à-dire que l’Allemagne soutiendra l’offensive française contre Google, Amazon et les géants américano-européens de l’Internet en tant que première victime des menaces américaines dans la guerre commerciale. Merkel a donné corps à la perspective d’une armée européenne, c’est-à-dire à la construction d’une indépendance stratégique vis-à-vis des États-Unis, et à l’offensive européenne contre les géants numériques américains.»  Cet engagement allemand ne doit pas être pris à la légère car il indique que les préparatifs de guerre sont en cours sur trois fronts parallèles : A) sur le front financier – boursier et monétaire. B) Sur le front commercial qui repose sur le front précédent. C) Enfin, sur le front diplomatique et militaire, 3e front qui repose sur les deux précédents. Notez que le front politique n’est pas un front décisif dans la mesure où il reflète tous ces fronts comme la chancelière l’a déclamé dans son discours sur «l’état de l’Union…européenne». NDLR Opérette à l’italienne : Di Maio-Salvini présente la «Redito de Citadinanza»
Angela entonna : «Tous les problèmes en Europe ne sont pas un problème pour l’Europe bien que « notre monnaie commune ne puisse fonctionner que si chaque membre assume ses responsabilités avec des finances viables chez lui« . Tout le monde sait que l’agonie du Brexita plus blessé la Grande-Bretagne que l’UE. (3) Les capitales nationales qui tentent de faire chanter l’euro – à l’instar de l’Italie – n’ont aucune option même pas celle de sortir de la prison monétaire commune. Ils pourront se rebeller et jouer avec les dixièmes, mais s’ils en venaient à remettre en question les piliers de l’architecture allemande du système, ils se suicideraient ce que le Royaume-Uni, qui votera un simulacre de Brexit comme nous l’avions prédit, a fini par comprendre, ne lui reste à décider de quelle façon les Britanniques rentreront dans le rang… allemand. NDLR.
 
Le marché européen et l’euro, bases de la puissance allemande et des mécanismes automatiques et extractifs du système, ont déjà fusionné les intérêts de toutes les bourgeoisies nationales européennes dans le fondamental: il n’y a pas d’issue possible, ni l’UE ni l’euro ne sont remis en cause dans cette victoire allemande. (4)
 
Angela était en verve ce jour-là. Sur le continent de l’intolérance et de la guerre perpétuelle, Merkel a déclaré : « La tolérance est l’âme de l’Europe et, par conséquent, une valeur fondamentale indispensable de l’UE. » En d’autres termes, la Pologne et la Hongrie ne sortiront pas indemnes de leurs réformes constitutionnelles simplement parce que la procédure européenne s’est révélée impuissante. L’Allemagne fera sa part pour discipliner Visegrad. C’est une menace sérieuse. Comme nous l’avons vu en Slovaquie, l’Allemagne sait également utiliser et promouvoir les dissensions internes parmi ses rivaux. « L’âme de l’Europe était tendue » et « l’Allemagne ne s’est pas toujours comportée de manière irréprochable ». Mea culpa pour l’unilatéralisme – en particulier dans l’accueil des réfugiés – qui compense par une référence explicite à l’ennemi commun: les États-Unis. Les États-Unis apparaissent de plus en plus comme l’ennemi commun. Pour la Pologne et la Hongrie, la discipline est réservée, pour l‘Italie «la responsabilité» … et la «solidarité» Merkel et Macron ont annoncé le 2 mars qu’elles retarderaient la présentation de leur plan de réforme de l’euro … pour revenir au calendrier initial quelques jours plus tard et enfin le parquer.» «La solidarité fait partie de l’ADN européen». Mais Merkel semble avoir découvert que la « solution grecque » n’est pas contreproductive si elle constitue la seule alternative pour les bourgeoisies nationalistes les plus faibles. Cependant, le grand capital allemand ne peut fonder toute sa stratégie sur ses capacités autoritaires, mais développer des mécanismes de redistribution entre les États, du thème des réfugiés aux politiques sociales.
 
Mais les recettes de l’État providence pour les riches ont donné ce qu’elles pouvaient livrer. Le temps n’est plus à la charité pour les travailleurs pauvres, même plus pour les lumpens. Le temps est à faire payer les prolétarisés – précarisés – paupérisés. Les soulèvements spontanés comme celui du 17 novembre en France en font foi. NDLR. (5)
«D’ici décembre, nous apporterons des résultats visibles». L’Allemagne semble vouloir faire de son alliance avec la France et de son hégémonie européenne la base d’un bloc antiaméricain. Et cela signifie dans l’Europe « fédératrice » interne: créer un budget – des dépenses publiques – pour les pays de la zone euro ayant un volume suffisant pour compenser une partie des inégalités régionales; une union bancaire permettant d’atténuer l’effondrement financier prédit déjà par la BCE et une assurance-dépôts commune. C’est le programme Macron. L’Allemagne semble vouloir faire de son alliance avec la France et de son hégémonie européenne la base d’un bloc antiaméricain. Et cela signifie dans l’Europe «confédérale» en cours de «fédéralisation».
 
«Angela Merkel a remis le prix Charlemagne à Emmanuel Macron, entouré de la symbolique impériale « européaniste » il est encore trop tôt pour savoir si l’Allemagne a la capacité de réorganiser politiquement l’UE et de la transformer, d’ici la fin du mandat de Merkel, sur la base d’un bloc antiaméricain. Ce qui a été démontré le 14 novembre 2018 marque néanmoins une volonté qui, jusqu’à présent, n’avait jamais été exprimée avec autant de force: affirmer un impérialisme « européen » fondé sur les intérêts communs franco-allemands. La capitale allemande a accepté, après les élections américaines, que Trump soit la « nouvelle norme » des États-Unis et que la perspective mondiale, comme l’avait déjà prévenu Merkel, était la création des conditions d’une généralisation de la guerre. La tentative d’affirmer un impérialisme « européen » fondé sur les intérêts communs franco-allemands est indissociable de la perspective d’un développement généralisé de la guerre
 

Le webmagazine www.les7duquebec.com endosse ces conclusions tragiques de Nuevo Curso et nous demandons à la classe prolétarienne internationale – serons-nous encore une fois la chair à canon de ce carnage?

 


 

NOTES

 
 

  1. L’affaire Khashoggi un catalyseur du remodelage du Moyen-Orient. La faillite des complotistes http://www.les7duquebec.com/7-au-front/laffaire-khashoggi-le-catalyseur-du-remodelage-du-petit-moyen-orient/
  2. http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/les-chinois-gagnants-de-larmistice-commercial-avec-trump/
  3. https://francais.rt.com/international/55427-crise-politique-royaume-uni-theresa-may-apres-accord-brexit-continu
  4. http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-invites/le-brexit-naura-jamais-lieu/
  5. Le 17 novembre 2018 en France http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/le-17-novembre-2018-on-a-raison-de-se-revolter/

 
 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

13 réflexions sur “LE CENTRE DES TENSIONS MONDIALES SE DÉPLACE. Brexit – Route de la soie – vendetta italienne – guerre commerciale

  • 21 novembre 2018 à 13 h 39 min
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    tant que le monde reste divisé en au moins deux empires se faisant face, donc, qu’il peut en contenir 3 ou autant qu’il y a de nations, le système capitaliste peut toujours se maintenir, parce qu’il a toujours les arguments à vendre pour justifier l’inégalité sociale et la nécessité des chefs, tant politiques, économiques que militaires et la soumission des prolétaires . La seule et unique condition pour qu’il s’effondre, c’est la mondialisation et à cette unique condition. C’est ce qu’explique Orwell avec son livre 1984 et, bizarrement, ce sont ceux qui s’en servent de référence qui soutiennent le plus le nationalisme. On ne saurait être plus idiot utile, mais faut le leur dire.
    Autrement dit, tout cela n’est qu’un cirque, qui serait risible si le but n’était pas de préparer le prolétariat à s’autoréguler via la guerre et à accepter et même soutenir les pires privations au nom de « la patrie en danger », mais qui n’a qu’un seul véritable but, défendre « le capital en danger ».
    Encore une fois, l’élection de dirigeants dis d’extrême droit est toujours, pour les capitalistes, le moment où le prolétariat est prêt à s’autoréguler en s’entretuant. La différence et de taille avec les guerres précédentes, c’est la présence de la bombe atomique.

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  • 21 novembre 2018 à 20 h 07 min
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    Salut Robert,
    L’Europe en tant que un bloc anti-américain ? Pour l’instant, j’y crois pas !
    On aurait pu dire ça aussi en 2003 quand la France s’est rebellée avec Chirac contre la guerre américaine en Irak. Et ça n’a pas été le cas. Pourtant l’Allemagne, là aussi, soutenait la France.
    De toute façon, même si une armée européenne se constituait, elle serait quand même pro-américaine et intégrée à l’OTAN.
    Et, je suis loin d’espérer une armée européenne parce que ce serait donner les bombes atomiques françaises à l’Allemagne ; c’est d’ailleurs pourquoi l’Allemagne est pour. Et parce que cela voudrait dire, aussi, qu’en cas de révolution en France, c’est une armée européenne qui nous envahirait, et avec laquelle on ne pourrait même pas discuter parce qu’elle parlerait une langue étrangère !
    Quant à la crise c’est juste un excuse des sales capitalistes pour payer encore moins les prolos. C’est tout !
    Résistance – 15 mars 2004 – Manque-t-il aujourd’hui de l’argent pour maintenir les acquis du CNR ? (vidéo 5’43)
    http://mai68.org/spip/spip.php?article7423
    Bien à toi,
    do
    http://mai68.org/spip2

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    • 22 novembre 2018 à 6 h 56 min
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      Continuer à parler de la France, l’Allemagne, les USA, la Chine, en tant que personne, ne fait que jouer le jeu des « sales capitalistes », parce que cela permet d’une part de faire s’entretuer les prolétaires de ces pays pour réguler leur population et d’autre part, les détourner de la lutte des classes, qui, par définition, ne connaît pas de frontières.
      Bref, c’est continuer à se laisser manipuler comme en 14, 40 et en fait, comme pour quasiment toutes les guerres.
      Aussi, l’Europe capitaliste n’est ni pro ou anti américain ou russe, elle est seulement, par définition, anticommuniste. Dites, vous en avez pas marre de prendre des vessies pour des lanternes ? d’êtres des dindes ?
      Moi je veux bien ne pas faire dans l’invective, mais comment appeler un idiot utile au système, sinon de benêt ?
      Quand aux acquis du CNR à conserver et que la crise n’aurait d’autres but que de les détruire, là, c’est manquer de la plus élémentaire honnêteté intellectuelle. Parce que ces acquis, se sont fait sur le dos des prolétaires des pays dits sous développés et où pour conserver ces acquis en l’état, il faut maintenir l’écart entre travailleurs, autrement dit, soutenir l’idée qu’un prolétaire français vaut 10 prolétaires de pays dits émergents, pour ne pas dire aussi développés, mais dont le prolétariat n’a pas encore su imposer des minimums sociaux. Bref, c’est jouer les prolétaire chez nous et les « sales capitalistes » chez les autres.
      Voilà pourquoi le prolétaire occidental, gavé d’acquis sociaux, se tourne vers l’extrême droite et la pseudo gauche de se tourner vers le nationalisme pour continuer d’exister et doc, de jouer bonnet blanc et blanc bonnet avec l’extrême droite, mais pas avec les mêmes mots pour le dire.
      A vomir…

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      • 23 novembre 2018 à 0 h 25 min
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        Herve,
        CNR / Si tu crois vraiment que : si les prolos français avaient été payés moins, les prolos des colonies auraient été payés plus, tu es un gros naïf !
        Par ailleurs, sans la solidarité des prolétaires français, les Algériens n’auraient jamais gagné la guerre d’indépendance.
        Bien à toi,
        do
        http://mai68.org/spip2

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        • 24 novembre 2018 à 4 h 38 min
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          Do
          quand on se veut honnête, mieux vaut encore être un « gros naif » qu’un « petit complice », sinon, mieux vaut effectivement le contraire.
          Ceci étant dit, je n’ai pas vue les prolos français s’inquiéter du sort des prolos des colonies et je ne vois pas non plus où les prolos français ont permis aux prolos algériens de gagner une guerre qu’ils n’ont finalement pas gagné, seulement une élite.
          Non, ce que j’ai vu, ce sont des prolos français tout content de leur bonne fortune et se foutre du sort des autres prolos, d’autant plus qu’ils étaient alors conviés à tirer leur petit profit. Et, cerise sur le gateau, ils pouvaient alors, eux aussi, jouer les petites dames patronesses en faisant dans le charity business. Que du bonheur !
          Ce que j’ai alors vu, c’est un parti communiste français emmené par un George Marchais, prenant son compte le discours fasciste de la défense des intérêts des travailleurs français contre le travailleur étranger, menaçant ses tout nouveaux acquis sociaux et faisant alors du prolo français un petit capitaliste vis à vis des prolos des pays sous-développés. Je n’ai pas connaissance d’un parti communiste continuant la lutte sociale au dehors de son cadre national, sachant que son intérêt d’alors était de soutenir le maintient du prolo étranger dans les conditions qui étaient les siennes jusqu’alors.
          Ce que je vois, c’est que le prolo français n’est pas contre l’injustice tant qu’elle lui est
          profitable, mais uniquement lorsqu’elle lui est nuisible. Autrement dit, avoir le même mentalité petit bourgeois qu’il prétend combattre.
          La force des grands capitalistes, en tenant les rênes de la bourse, c’est de savoir mener le prolos par le bout du nez, comme on mène un âne avec une carotte. Ainsi, tous les idéaux de fraternités prolétarienne internationales, universelles, ont été vite oubliées en échange des acquis sociaux. Seulement, le prolo français avait oublié un détail, c’est que ses acquis sociaux ne sont pas naturel au système, c’était juste le nécessaire pour en finir avec cet idéal communiste, pressé par l’URSS, qui ne peut pas être nationaliste, mais uniquement universaliste. Une fois cette dernière vaincue et l’idéal aussi, le système pouvait alors reprendre tout ses droits et remettre le prolo à sa juste place, celle d’outil et non d’êtres humains.
          Bref, pour interdire la révolution et la limiter à une révolte, pour passer de l’honnête Jaurès à l’hypocrite petit complice Marchais, il aura fallut en passer par deux guerres et quelques autres interludes de politique sociale qui aujourd’hui, n’ont plus de raisons d’êtres. Sauf que le prolo c’est trop bien habitué à ses acquis sociaux et comme pour l’esclave émancipé auquel on veut remettre les chaînes, il pense à se révolter, mais hésite encore, car la soupe est encore assez bonne. Mais entre temps, le maître de forge capitaliste aura su remplacer l’idéal de fraternité prolétarienne universelle, par celle de la haine du prolétaire étranger menaçant son avantage social pris, ses acquis sociaux qui sont pour l’autre, ses carences sociales. Pouvant toujours mettre les prolétaires de tous pays prêt à en découdre entre eux, pour la défense du grand capital, mais que la bombe atomique gène quand même un peu !
          Faisant alors du parti communiste français, l’idiot utile du système et avec la même rhétorique fasciste que les partis dits d’extrêmes droites. Facilitant la manipulation par la confusion des genres.
          enfin, vous oubliez juste un dernier détail, c’est que ce qui était possible au sortir de la seconde guerre mondiale en raison du décalage technique, ne l’est plus aujourd’hui et le retour au cadre national ne fait que revenir à la situation du XIXème siècle, la pire pour le prolétariat.
          ETC…

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    • 24 novembre 2018 à 5 h 53 min
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      @ Do
      L’exemple de Chirac en 2003 ou toute autre exemple que tu pourras trouver de décisions du gouvernement français en friction avec les USA ne peuvent qu’étayer ma thèse et non la contredire.
      Effectivement l’Alliance Atlantique OTAN fut la structure organisationnelle militaire que la puissance américaine hégémonique imposa dans le secteur militaire en corollaire à son hégémonie sur le plan économique et financier et boursier. De Gaulle eu beau regimber comme il ne représentait à l’époque qu’une puissance économique industrielle financière secondaire à l’échelle mondiale – à la fin les capitalistes français chassèrent De Gaulle et intégrèrent l’OTAN comme ils étaient intégrés à l’économie capitaliste mondialisée.
      L’histoire prend parfois quelques détours pour arriver à ses fins.
      En 2018 la situation économique mondialisée a beaucoup changée 1) Les USA sont économiquement sur leur déclin – 2) d’autres joueur entrent en scène ÉCONOMIQUE dont l’immense Chine dont vous ne soupconnez même pas les capacités de production encore inexploitées 3) les USA se réorganisent en fonction de cette nouvelle conjoncture – ils attaquent leurs alliés QUI SONT ET ONT TOUJOURS ÉTÉ LEURS CONCURRENTS ÉGALEMENT. 4) ce sont les USA qui chassent la France et l’Allemagne de l’alliance en exigeant d’eux qu’ils se couchent 5) Mais si en 2003 et avant les USA partageaient des miettes avec leurs alliés et concurrents en 2018 ils veulent tout gober et cela le capital allemand ne le peut pas le français non plus
      Attention la rupture d’avec les USA durera encore un certain temps et connaitra différente péripéties CES ÉCONOMIES SONT TELLEMENT IMBRIQUÉES mais regarde le long terme – la tendance
      DO cesse de te fier strictement aux déclarations des ces pions et lis entre les lignes il y a plus d’informations que sur les lignes parfois.
      Merci pour ton post
      Robert Bibeau http://www.les7duquebec.com

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  • 24 novembre 2018 à 6 h 44 min
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    @ Hervé
    1) Je suis d’accord avec toi. On ne devrait pas parler de pays comme des personnes. Tu as raison. Ce ne sont pas les USA qui ont tués 20 millions de personnes dans des guerres locales depuis 1945 – C’est le grand capital hégémonique américain qui contrôle la totalité des pouvoirs aux USA et ont ordonné à leurs esclaves salariés de travailler – de chômer – ou de massacrer du Viet et du cambodgien et du syrien récemment parfois via des couvertures-sous-fifres DAESHiques.
    2) Hervé tu dois appliquer ce principe jusqu’au bout, IL EST FAUX de prétendre que la classe prolétarienne occidentale s’est engraissée et a profité sur le dos des classes prolétariennes des pays du tiers-monde. C’est une vielle théorie qui empeste TOUTES les go-gauches du monde – et que les droites adorent et colportent ça permet de culpabiliser la victime des crimes commis par les riches.
    3) Dans mon livre sur la question nationale et la révolution prolétarienne j’ai écrit plusieurs pages pour désarticuler cet argumentaire fasciste. OUI le prix de la force de travail varie tout au long de la chaine de création de valeur et oui le capitalisme s’étant d’abord développé en Occident il s’y concentre des taches – étapes de cette chaine de valeur ou la financiarisation permet de s’accaparer de la valeur sous formes mythiques de l’argent à la bourse par exemple
    4) CONSÉQUENCE – les prolos sur la chaine de couturière à faible valeur ajoutée – coutent moins chers que les prolos qui manoeuvrent les robots sur les chaines de voitures ou dans une centrale nucléaire a très haute productivité (haut taux d’exploitation)
    5) Bref les prolos occidentaux se sont payés eux-mêmes leurs soi-disant acquis = qui ne sont JAMAIS ACQUIS SOUS LE CAPITALISME comme on le voit ces temps-ci.
    6) A propos de la guerre d’ALGÉRIE de soi-disant DÉCOLONISATION elle a effectivement servit à la bourgeoisie algérienne afin que ce soit elle et elle seule qui encaisse les prébendes et une portion des profits de l’exploitation des prolos algériens « libérés » de leurs petits boss français mais pas libérés du grand capital francais et européens et des néo-colonies des riches arabes
    7) L’histoire des prolos occidentaux qui donnent leur vie pour les prolos du tiers-monde c’est de la romance guévariste où ce pauvre moine révolutionnaire a été mourir en Bolivie dans l’indifférence des prolos qui ne sont pas des MAO ou des castristes
    8) LA SOLIDARITÉ DES PROLÉTAIRES SE MANIFESTE dans les luttes qu’ils mènent concrètement contre leurs propres capitalistes nationaux – LES GILETS JAUNES EN PARALYSANT L’ÉCONOMIE FRANÇAISE FONT MIEUX pour les prolos du tiers-monde que tous les communistes en meeting à Paris à deviser sur les pauvres et la crise écologique et comment aider TESLA à vendre des autos électriques.
    9) Pour ce qui est des travailleurs étrangers la ligne politique prolétarienne n’est pas de soutenir EXODUS et les ONG stipendiés parasitant le trafic d’esclaves à travers la Méditerranée. Ou de brailler contre les travailleurs immigrants mais pas non plus prêchi-prêcha comme les curés à propos de la charité que nous devrions aux pauvres. Ce qu’on veut c’est plus de pauvres – plus de migrations forcés – donc plus de capitalisme la cause de ces malheurs PAS DU TOUT TOMBÉS DU CIEL.
    Personnellement je ne donne pas à la quête pour les pauvres et pour les migrants de façon à ne jamais déculpabiliser face à ces crimes contre l’humanité
    Robert Bibeau http://www.les7duquebec.com

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    • 25 novembre 2018 à 8 h 11 min
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      Malgré quelques remarques, Je suis d’accord avec ton commentaire !
      J’ai d’ailleurs écris le mien en connaissance de cause de ce que tu écris ici, mais je l’ai volontairement oublié.
      Pourquoi ?
      Parce que Do prétend avoir une conscience politique forte et militante, donc, éclairée et non pas plus ou moins éteinte ou faible.
      Ce que tu écris vaut donc surtout pour le prolo qui se contente de faire son travail et laisse à d’autres le soin de réfléchir et de dénoncer les injustices sociales. Or, la conscience politique communiste qui se veut honnête, ne peut pas accepter qu’un prolétaire exploite un autre prolétaire, sans que la raison en soit la corruption de l’idéal communiste et donc, sa destruction. Et c’est ce qui c’est passé ! En cela, le travail de corruption des grands capitalistes a parfaitement réussit et la preuve en est que l’idéal communiste a été totalement galvaudé, détourné de telle sorte que le parti communiste français, mais aussi quasiment partout ailleurs, sont devenues nationalistes et anti universalistes. Sont alors devenues des partis réactionnaires face à la mondialisation au lieu de la faire sienne, tout en dénonçant les dérives de l’autre, celle qui n’admet que le volet économique, mais interdit le volet social. Qui au contraire, promeut une mondialisation basé sur la concurrence exclusive des travailleurs et l’alliance mécanique des grands capitalistes.
      En résumé, le pseudo communiste d’aujourd’hui est devenu l’anticommuniste d’hier, par contre, le grand capitaliste reste le même, seule sa stratégie a évoluée ! Prenant conscience que la stratégie fordienne et keynesienne, étaient les meilleures pour détourner le prolétariat de l’idéal communiste. Plutôt que lui interdire les choses, s’en servir pour le corrompre. Ainsi attaché à sa petite propriété d’usage et à son petit pécule, avec intérêt s’il vous plaît (comme les grands quoi !), il se retrouve en état de sidération. Soutenant les instruments de sa propre aliénation !
      Mais l’inertie du mouvement du système étant ce qu’il est et la mondialisation économique conduisant mécaniquement à la concurrence sociale, une fois les différences techniques réduites, voire inversées, alors, les écarts ne jouant plus en faveur des prolo occidentaux, leur retour à leur situation normale en système capitaliste ne pouvait que s’imposer. Ce que Marx explique très bien d’ailleurs.
      Sauf, qu’évidemment, de la même manière qu’on ne remet pas facilement les chaînes à un esclave affranchi, on ne remet pas facilement un prolétaire intéressé par le salaire, en condition d’un prolétaire réduit à l’esclavage par le salaire. La lutte des gilets jaunes se situe ici, entre un salaire faisant d’eux des esclaves et un salaire faisant d’eux des intéressés, même à minima.
      Enfin, et pour répondre à tes derniers points, si le principe communiste est l’universalité de la condition humaine, cela veut dire, soutenir le prolo dans sa lutte chez lui, comme chez soi, sinon, la notion d’universalité n’a aucun sens. faut être toujours et surtout cohérent !
      Mais c’est là que ce situe le hic ou couac, car la question de l’égalité salariale pour un même travail, aux mêmes conditions, est une question éthique. C’est le principe de réciprocité et d’égalité. Le nivellement est donc une affaire de justice de classe et soutenir le différentiel lorsque l’argument technique n’existe plus, ne peut que faire appel à l’argument raciste et mener à la haine et guerre.
      Ici, la réaction systémique induit en erreur, faisant croire que les grands capitalistes étant mondialiste, il fallait être nationaliste pour défendre ses acquis sociaux et une part d’intéressement, qui fait qu’on est pas esclave, mais salarié.
      Dernière chose, si tu as lu mon article « essai sur la société… de l’antimondialisme », tu a lu écrit le principe selon lequel, une personne où ses besoins socio-économiques sont satisfait, n’éprouve pas la nécessité d’aller voir ailleurs. Seuls ceux qui sont attiré par cet ailleurs émigrent, les autres font du tourisme. C’est ce monde là qui m’intéresse.
      En conclusion, ceux qui affirment combattre le capitalisme en soutenant le nationalisme, se fourvoient et trompent ceux qui les écoutes. Le communisme institut le droit de tout un chacun à pouvoir satisfaire ses besoins et soutient la coopération pour cela, pas la concurrence entre les nations et/ou les gens. Et pour qu’il n’y ait plus de concurrence, la seule solution, c’est de sacrifier sa pseudo souveraineté nationale (qui n’est que celle des capitalistes), pour la souveraineté du principe d’équité. Mais on ne peut pas défendre la souveraineté nationale et en même temps affirmer vouloir un monde de coopération et de sécurité. C’est absolument incompatible !

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    • 26 novembre 2018 à 14 h 25 min
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       » – LES GILETS JAUNES EN PARALYSANT L’ÉCONOMIE FRANÇAISE FONT MIEUX pour les prolos du tiers-monde que tous les communistes en meeting à Paris à deviser sur les pauvres et la crise écologique et comment aider TESLA à vendre des autos électriques. » Faux, car la situation pour les prolos du  » tiers-monde  » ne changera rien!

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      • 27 novembre 2018 à 3 h 12 min
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        @ Pablo
        C’est que tu confonds lutte de classe prolétarienne réformiste (pour obtenir des changements – des améliorations – des acquis sociaux ou salariés disent les go-gauches du monde entier ET la lutte de classe prolétarienne révolutionnaire – la seule qui m’intéresse.
        Vois-tu en menant des luttes revendicatives ou de résistance aux attaques du capital en France – les prolétaires affaiblissent l’ensemble du grand capital international qui étend ses tentacules dans le monde entier.
        Ainsi TOTAL affaiblit en France est aussi affaiblit au Gabon ou ailleurs dans le tiers-monde DE MEME quand les travailleurs du pétrole font grève au Gabon et font baisser les profits de Total la rendant plus vulnérable face à ses concurrents.
        C’est cela la MONDIALISATION DES LUTTES DANS UN MONDE MONDIALISÉ
        rOBERT bIBEAU Éditeur

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