7 au Front

Que veut dire «indigéniser» par Steven Newcomb

Les mots ont un sens!

Pour les premiers colons/envahisseurs/exterminateurs lancés à la conquête d’un Nouveau Monde et sur ordre divin et dès octobre 1492 ;  Il fut simplement implicitement compris qu’aucune personne indigène traditionnelle ou nation ne devaient être autorisées à survivre en dehors de la chrétienté et de sa nation « blanche ».

Depuis, toutes les approches partagèrent le même narratif trompeur qui dépeignait le génocide comme une quête sacrée et un acte de charité profonde envers des êtres inférieurs.

Et si vous pensez, qu’ici en France, ce combat nous est étranger et totalement hors de propos, puisque la première représentation du grand Barnum est prévu dimanche prochain ; Je me permets de rappeler les propos d’un certain François Fillon, vous savez ce Gaulliste de surcroit chrétienJe suis gaulliste et de surcroît je suis chrétien, cela veut dire que je ne prendrai jamais une décision qui sera contraire au respect de la dignité humaine, au respect de la personne, de la solidarité » {Ah bah tu m’étonnes !} et qui rajoute ce que personne ne relève {enfin, si mézigue !}  La France n’est pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Nord ICI… Et donc nous savons très précisément sur ce blog, (Catégorie PEUPLES PREMIERS) comment la France a procédé pour « faire partager sa culture » c’est à dire avec des crucifix et des échafauds, le missel dans une main l’épée dans l’autre, belle notion du partage effectivement. Fillon, tout comme Mike Pence, veut faire entrer sa religion à l’Élysée, alors qu’on peut ne laisser personne y entrer  en BOYCOTTANT le Barnum, puisque d’un Bozo à l’autre, c’est toujours le même cirque comme nous l’expliquait encore une fois R71, hier…

Steven Newcomb est l’auteur du livre « Païens en Terre promise, décoder la doctrine chrétienne de la découverts » Éditions Fulcrum, 2008 ; Traduit de l’anglais par de larges extraits par R71 et que j’ai réunifié dans un PDF de 45 pages ► Païens en Terre Promise, version PDF  que j’ai introduit par ce billet de blog ► Tous des païens en Terre promise.

Résistance au colonialisme: la face cachée du mot « indigène »… (Steven Newcomb)

Que veut dire “indigéniser” ?

Steven Newcomb | 10 avril 2017 | URL de l’article original ► https://indiancountrymedianetwork.com/news/opinions/what-does-it-mean-to-indigenize/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

URL de l’article ► https://resistance71.wordpress.com/2017/04/15/resistance-au-colonialisme-la-face-cachee-du-mot-indigene-steven-newcomb/

Comme je suis fasciné par les mots, j’ai été très intrigué par l’utilisation du mot “indigène” en tant que verbe, comme dans le mot d’action “indigéniser”, Mon Webster’s Third New International Dictionary dit que le verbe “indigéniser” (NdT: indigenize en anglais) veut dire: “causer des caractéristiques indigènes ; adapter à des conditions ou des pratiques indigènes” et “causer une personnalité principalement indigène”.

Analyser le mot “indigène” fournit des résultats variés: “natif” et “originaire, produit ou se développant dans une région ou une terre particulières ou un environnemnt particulier.” Nous trouvons aussi “en rapport, fait, créé par pour des natifs”, “inné, inhérent”. Et pourtant, il manque quelques chose du désir exprimé de la part de certains d’”indigéniser” plus de choses dans le monde, comme les programmes pédagogiques universitaires par exemple.
Le contexte manquant de l’utilisation typique du mot “indigéniser » est trouvé dans l’avant-propos du rapport de l’ Independent Commission on International Humanitarian Issues de 1987: “Indigenous Peoples A Global Quest for Justice,” Après avoir discuté la notion stéréotype du mot “indigène”, que les auteurs du rapport disent “évoquer” une image de “peuple primitif”, les auteurs disent plus loin:

Cachée derrière les stéréotypes, se trouve la sombre réalité qui appelle à l’empathie et défie notre humanité. Celle-ci est à la fois triste et rayonnante: d’un côté la colonisation, le génocide et une lutte constante pour la survie physique et culturelle ; de l’autre côté, un glorieux passé et un futur qui doucement mais sûrement, commence à apparaître plus rayonnant et vibrant.

Les auteurs du rapport sont imprécis en disant que le terme “indigène” a deux aspects. Le point le plus important est que le contexte incessant et actuel de la catégorie peuples “indigènes” est, comme ils le disent, “colonisation, génocide… et une lutte constante pour la survie physique et culturelle.” Les auteurs du rapport essaient d’éviter le point en mentionnant “un glorieux passé” et un “futur” qui “commence à rayonner”. Mais rayonnant en comparaison de quoi ? En comparaison des ténèbres de la colonisation et du génocide (extermination) ce qui rend nécessaire la “lutte constante pour la survie physique et culturelle” ? Et étant donné le fait que toutes nations et peuples étiquetés “indigènes” sont toujours bloqués dans un schéma institutionnalisé de domination et de déshumanisation, on peut se demander sur quelle base le futur apparaît-il plus rayonnant et vibrant ?

Placer une insistance étriquée sur des mots comme “natif”, “inné”, ou inhérent” ne va pas nous donner une claire image mentale du concept d’”indigène”. Ceci parce que la signification du terme “indigène” est très inclusive d’un contexte sombre et mortifère de l’invasion par des étrangers et inclusive des efforts de destruction des nations et peuples originels (nos ancêtres), qui, avant l’invasion, vivaient toujours de manière “non civilisée” parce qu’ils vivaient libres et indépendants d’une telle invasion. La trajectoire de la “civilisation” chrétienne européenne est une trajectoire d’invasion et de domination chrétienne et européenne. (NdT : ici Newcomb implique que pour autrui, civilisation = invasion et domination) [NdJBL : Lire le dernier article de Newcomb ► La souveraineté indigène et la subordination politique de nos nations par Steven Newcomb ]

Lorsque les auteurs du rapport de cette commission indépendante mentionnèrent un “passé glorieux” pour les peuples “indigènes”, ils avaient sans aucun doute ce mode de vie pré-invasion en tête. Mais l’imagerie pertinente ne s’arrête pas en si bon chemin. Le contexte complet pour le terme d’”indigène” inclut de sinistres forces gouvernementales et entrepreneuriales qui ont causé et continuent de causer la domination et la déshumanisation des nations originelles, ainsi ce contexte pour le terme “indigène” est inclusif des forces de domination qui menacent la base même de l’existence culturelle, physique et politique de tout peuple ou nation originel, ce que les auteurs du rapport reconnaissent implicitement en parlant de la “lutte constante pour la survie physique et culturelle.”

Comment alors l’appel pour notre existence, des programmes pédagogiques universitaires, ou quoi que ce soit d’autre, puissent être “indigénisés”, puisse avoir un sens comme terme de libération lorsque le contexte même du terme “indigène”veut dire des nations et des peuples qui sont forcés à être dominés, ce qui va à l’encontre de toute forme de libération ? Comment cela peut-il avoir un sens quand une part centrale du contexte “indigène” veut dire avoir été soumis à des forces gouvernementales et entrepreneuriales de domination et de déshumanisation au point que la survie physique et culturelle de nos nations ait été et est toujours en question ? Pourquoi ne pas juste appeler à notre libération de ces formes et schémas de domination ? L’appel pour notre existence doit-il être “indigénisé” plus avant ? Ceci doit-il être une tentative de séparer notre existence pré-invasion et utiliser cette imagerie de pré-domination comme un modèle positif de nos vies contemporaines ?

Est-ce que l’utilisation du terme “indigéniser”, ou de tout autre mot savant ayant pour but de faire mousser comme celui d’”indigénéité”, est un effort de revitaliser et d’émuler des images d’un “passé glorieux” mentionnées dans le rapport indépendant sus-nommé ? l’appel pour “indigéniser” nos vie ou pour “célébrer” notre “indigénéité” pourrait avoir un sens si cela avait pour intention d’exclure l’ère de post-invasion, ère remplie de mort, de destruction et de désintégration.

Pourtant, comment pouvons-nous séparer et exclure cette ère post-invasion de la signification du terme “indigène” lorsque notre existence “indigène” contemporaine est, par définition et par expérience, inclusive des schémas de domination imposés par l’État (colonial) et les entreprises (coloniales), schémas de colonisation, de déshumanisation masqués derrière la phrase “loi et politique” ? Si vous ne me croyez pas, nommez une nation ou un peuple appelé “indigène”, où que ce soit dans le monde aujourd’hui et qui vit libre et indépendant de tout contexte de domination et de déshumanisation créé par les états et les corporations / entreprises.

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En complément de lecture vous pouvez lire l’avis du Pr. Taiaiake Alfred, Membre Mohawk du Clan de l’Ours ► « Paix, Pouvoir et Rectitude, un manifeste indigène » Par le Pr. Taiaiake ALFRED

Et encore de Steven Newcomb dans le prolongement de cette dernière publication ► Le Vatican et son héritage de domination par Steven Newcomb

Voilà pourquoi on appelle le peuple Zunien à se réveiller, à se tourner vers les Natifs et Nations premières, parce qu’il n’y a pas de solutions au sein de ce SYSTÈME et que l’avenir de l’humanité passe par les peuples occidentaux émancipés de l’idéologie et de l’action coloniales, se tenant debout, main dans la main avec les peuples autochtones de tous les continents pour instaurer l’harmonie de la société des sociétés sur Terre.

Et c’est valable pour nous, Françaises et Français de souche ou de papier, dont certaines banques et assureurs financent la colonisation !

Nous pouvons non seulement stopper le bouzin, mais aussi faire tomber l’empire

Tout est «Entre nos mains» : qu’on se le dise!

3 réflexions sur “Que veut dire «indigéniser» par Steven Newcomb

  • Steven Newcomb est pour moi un ramasseur d’étoiles ;
    Steven Newcomb – Universitaire, juriste, chercheur et écrivain Shawnee-Lenape – Auteur du livre : « Pagans in the Promised Lands : Decoding the Doctrine of Christian Discovery » que vous pouvez lire, de manière inédite, grâce à la traduction partielle mais substantielle de Résistance71, qui m’a permis de réunifier le tout dans un format PDF (N° 4 de 45 pages) que nous proposons en lecture, téléchargement et/ou impression gratos ► https://jbl1960blog.files.wordpress.com/2017/01/pdfsnewcombjanv2017.pdf
    Est l’un de mes auteurs favoris, c’est celui qui aura été le plus loin dans le détricotage de la sémantique, et j’ai également eu le plaisir de réunir tous ces articles, en français, car R71 le traduit depuis des années, bien avant notre « rencontre » et notre décision de mettre au format PDF ce qui paraissait, à l’une comme à l’autre, essentiel. Dans ce PDF (N° 47 de 106 pages) ; Comprendre le système légal de l’oppression coloniale pour mieux le démonter ► https://jbl1960blog.files.wordpress.com/2018/04/comprendre-le-systc3a8me-lc3a9gal-de-loppression-coloniale-avec-steven-newcomb.pdf
    Qui est relié avec Peter d’Errico, qui tout comme Newcomb est un légaliste mais lui issu de la colonisation, et ce qui est intéressant car en les lisant, on constate qu’ils préconisent les mêmes solutions pour effondrer le colonialisme ► Maître-pilier de l’Empire pour un changement de paradigme politique & social ► Déterminer l’E.R.R.E.U.R. et comment la corriger ► https://jbl1960blog.files.wordpress.com/2017/10/pdflerreurr71102013.pdf (N° 38 de 21 pages)
    Voilà ce qu’explique Newcomb pour se désindigéniser : Le système fédéral indien de la domination des États-Unis assume que nos nations et nos peuples sont sujets, doivent obéir à l’esprit de l’homme blanc ; mais si nous demandons “sur quelle base assumez-vous que nos nations doivent être sujettes à l’esprit de l’homme blanc ?” La réponse qui revient en boucle est : “sur la base de l’esprit de l’homme blanc.” Comment nous sommes-nous donc retrouvés dans cet imbroglio dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui ? Simple. L’esprit de l’homme blanc a été capable de construire des idées et des arguments qui ont été utilisés pour donner l’impression [l’illusion] que nos nations sont de droit, sujettes à l’esprit (NdT: et donc à la domination) de l’homme blanc. Si nous ne faisons aucun effort pour défier ce raisonnement, alors nous nous sommes simplement résignés à notre propre destinée de dominés.
    Si nous nous laissons mentalement conditionner à vivre nos vies selon le schéma conceptuel de l’homme blanc, nous continuerons à être mentalement emprisonné dans ce système conceptuel, qui continuera à être appelé “la loi”. Notre rechignement à défier les activités mentales de l’homme blanc a eu pour résultat que nous traitions les idées prévalentes de l’homme blanc comme “loi”. C’est “leur loi”. Alors que nos peuples et nations commencèrent à utiliser l’anglais comme langue principale de communication avec dans le même temps nos propres langues qui étaient réprimées et effacées au sein des pensionnats pour Indiens, nous internalisions dans nos esprits les assomptions très dominatrices qui sont toujours utilisées aujourd’hui pour dénaturer et retirer leur pouvoir à nos nations.
    Nous avons besoin d’une approche différente et d’un genre différent de conversation au sujet du système de la loi fédérale indienne de domination, une approche qui questionne et défie la plus basique des assomptions qui dit que nos peuples et nations sont sujets à l’esprit de l’homme blanc par le simple fait que celui-ci a pensé de telle façon et parce qu’il l’a affirmé sur la base de la doctrine chrétienne de la découverte et de la domination. Dans : L’Esprit de l’Homme blanc à l’origine de la loi fédérale indienne.

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  • Vous pouvez retrouver tous les PDF essentiels, à mon sens, toujours en lecture, téléchargements et/ou impressions gratuits, dans cette page spéciale de mon blog ► https://jbl1960blog.wordpress.com/les-pdf-de-jbl1960/
    Alors, ce n’est surement pas parfait, il y a des coquilles, et des fautes d’orthographes qui m’ont surement échappées, quoique de moins en moins, mais c’est fait avec le cœur car nous estimons, tous, que tout ce qui participe du développement de l’humanité DOIT être accessible à tous et gratuitement, pas plus de «droits d’auteurs» et de «propriété intellectuelle» que de beurre en branche !
    Aussi ai-je décidé en conscience de consacrer le reste de ma vie uniquement à lutter efficacement contre cette malfaisance régnante qui a un N.O.M. et des visages = Le Vatican, et toutes les religions, la City de Londres et Washignton D.C. en réalisant, gratuitement, la mise en PDF de livres, travaux de recherches, articles et analyses… Car le format PDF téléchargeable, gratuitement à souhait, s’est vraiment révélé et imposé à nous comme un véritable outil pour créer cette société parallèle, celle des associations libres fédérées mais aussi boycotter le système et institutions de manière exponentielle au nombre de gens rejoignant les associations libres…
    C’est à consommer sur place, où à emporter, mais autant que possible à diffuser et à partager sans aucune modération !
    C’est mon modeste présent aux lecteurs des 7 du Québec, merci à Robert d’être le passeur de témoin, bonne lecture à toutes CELLEUX qui sont entrées en résistance et en rébellion et parfois en résonance/raisonance, avec tous les opprimés de la Terre !
    Je nous souhaite une cause « Commune » pour 2019 !
    Jo

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  • Article intéressant !
    « Les mots ont un sens! » : juste ! Les gens utilisent les mots avec le sens qu’eux leur donnent quand il s’agit de défendre leurs idées, ce qui fait que nous ne nous comprenons pas ou plutôt ne voulons pas nous comprendre.
    Indigène : la chrétienté a fait main basse et s’est imposée sur la France qui de nature n’est pas religieuse. Ce ne fut pas par « ordre Divin »; c’est une sorte de domination, colonisation des âmes qui ne résistent pas à ce qui leur est nuisible et empêche leur épanouissement comme le Créateur l’aurait voulu.

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