FUGUE SUR LES ÉTOILES (Louise Demers)

FUGUE SUR LES ÉTOILES (1979)
Louise Demers (1952-2014)

Sur une haute montagne
Vivait un roi bien étrange
Qui passait ses nuits blanches
À regarder le ciel

Dans un grand livre d’or et de vermeil
Ses doigts traçaient de petits signes
Sur une portée d’arcs-en-ciel
Il écrivit, la symphonie de la galaxie

Il traça la clef du soleil
Devant une lignée d’étoiles
Qui modulait de soir en soir
À la mesure d’un croissant de lune

De la passion pour les aurores
Étoiles filantes en trémolo
Fit une pause près de saturne
Et derrière elle, posa la plume

Après dix années de veille
À lire la partition du ciel
Il fit venir ses troubadours
Pour entendre enfin sa musique

Hélas! Dans le royaume
Nul instrument n’était si pur
Pour un chant d’étoiles et d’azur
Il s’en fut quérir l’astronome

Ô dites-moi, noble Merlin
Où trouverais-je virtuose
Pour que pays de tous confins
Entendent symphonie grandiose

Le mage fouilla dans son grimoire
Après deux lunes il dit au roi
«Majesté nul en ce bas monde
Ne saurait combler vos espoirs

Votre chant si haut dans l’espace
Brise les ailes d’un oiseau
Pour interpréter votre danse
Il vous faut les doigts, d’un infini silence».

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Les droits d’auteurs de ce texte appartiennent aux instances concernées. Il est publié ici, sur un espace citoyen sans revenu et libre de contenu publicitaire, à des fins strictement documentaires et en complète solidarité envers son apport intellectuel, éducatif et progressiste.

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