7 au Front

« Je suis un leader… une question d'attitude » (5)

 
CAROLLE ANNE DESSUREAULT :
La différence entre attitude et comportement n’est pas toujours évidente. Ce que j’en comprends, c’est que mon attitude est reliée à mon sens des valeurs dans une situation donnée ou à mes croyances dans une autre. Il va de soi que mes comportements reflètent ma manière de pensée, consciente ou inconsciente. Voici le cinquième article du livre Je suis un leader…. une question d’attitude de Yvan Gingras.

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ATTITUDES ET COMPORTEMENTS
Le succès des entreprises ou des organismes dépend de la capacité de leurs gestionnaires à comprendre et à adhérer à la vision de la société, et à la transmettre de même que sa culture et ses valeurs, aux employés en périodes de changements et de leur capacité de comprendre et adhérer à la gestion de l’entreprise.
L’attitude dans l’entreprise
Stephen Green, Group CEO HSBC (banque), compagnie mondiale qui emploie plus de 215,000 personnes, nous dit ceci: « On ne recherche pas tellement ce que les gens ont étudié ni à quel endroit mais plutôt leur énergie, leur initiative, leur sensibilité culturelle et leur empressement à visualiser que le monde leur appartient. Chez nous, personne n’atteint le haut de l’échelle avant d’avoir évolué dans plusieurs marchés. On attache de la valeur à notre diversité et c’est ce qui nous rend créatif et réceptif aux besoins de nos clients. »(7)
Définition de l’attitude
L’attitude peut se définir comme suit : une façon de voir ou de percevoir qui influence notre capacité à considérer — apprécier — les gens, les lieux, les événements.
L’attitude est un état d’être, un état de conscience, la façon de considérer ce qui se déroule autour de nous, à partir de ce qui se passe à l’intérieur de nous. Est-ce que nous nous contentons de voir ou cherchons-nous à percevoir ?
Voir, c’est regarder depuis les sens extérieurs (yeux). Percevoir est le ressenti intérieur après un regard différent de la première impression. Souvent, on entend :
« Il faut que je jette un autre coup d’œil. » ou encore, « À première vue, il semble… ». Dans percevoir, il y a deux mots : percer et voir ; percer pour mieux voir. Percer quoi ? Le voile de l’illusion ! L’apparence trompeuse de ce qui survient. Il y a toujours une raison valable pour laquelle les choses arrivent.
Einstein déclarait : « Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes difficiles que nous rencontrons en demeurant au niveau de conscience (sens des valeurs) où nous nous trouvions lorsque nous les avons créés. »
Harold Klemp, chef spirituel, qui a écrit plus de soixante livres sur différents aspects de la vie et conférencier international, déclare : « Au niveau de la conscience supérieure, nous savons qu’il y a toujours une solution à tout problème qui survient dans notre vie. Il y a toujours un moyen, d’une manière ou d’une autre. Ce qui nous retient, c’est une de nos attitudes. » (8)
Scott Hamilton, champion de patinage artistique avant et après avoir triomphé du cancer affirme : « Le seul handicap dans la vie, c’est notre mauvaise attitude. »
Un autre exemple est le miracle. Un miracle n’est rien d’autre que la conscience élargie et rien de plus. Un individu trouve les réponses qu’il recherche en portant son attention sur ce qu’il cherche et, ce faisant, il change son point de vue. Ses attitudes changent avec une situation qui prend une nouvelle apparence, alors que jadis, elle était troublante. Quelquefois, la manifestation de cette attitude (résultat) est si spectaculaire, que l’on dit (croit) que c’est un miracle. Mais tout cela n’a rien à voir avec la prière et l’action d’un Dieu quelconque…
Les événements sont ni positifs ni négatifs, mais neutres
Les événements naturels qui se produisent dans le temps et l’espace ne sont pas susceptibles de changer. Ils sont fixés en place par leurs propres lois (les lois physiques) qui imposent des limites. Toutefois, le caractère subjectif de la vie (la façon de percevoir, de considérer) ne fonctionne pas dans le cadre du temps et de l’espace. Ce qui se produit c’est plutôt une accumulation d’impressions à propos des expériences, plutôt que les expériences elles-mêmes. Ces impressions prennent vie sous forme d’images et sont alimentées par différents degrés d’énergie intérieure positive et négative. C’est la composante du sentiment qui anime ces images.
Lorsque nous modifions notre point de vue subjectif à propos d’une expérience antérieure, nous ne changeons pas les événements physiques de l’expérience. Ce que nous changeons plutôt, ce sont nos impressions à propos de l’expérience, celles-ci étant emmagasinées dans nos corps intérieurs (spirituel et éthérique). Il en résulte que la signification de l’expérience et l’effet qu’elle a sur nous, sont modifiés.
Ainsi,  une déception d’enfance peut nous avoir causé du chagrin ou un échec, mais avec le temps le résultat de ce revers ou échec nous fait voir comment nous nous sommes renforcés et nous a procuré une plus grande compréhension de la vie. Vivre un divorce ou une séparation importante quelconque peut conduire aux mêmes conclusions.
Par conséquent, ça prend un individu très équilibré pour reconnaître que le monde qu’il perçoit dépend de sa propre attitude. D’ailleurs, il est accepté d’emblée que rien n’est significatif, à part la signification qu’on veut bien lui donner.
Les comportements sont les conséquences des attitudes
L’attitude se reflète par nos comportements extérieurs (physiologie) qui manifestent nos pensées selon notre état de conscience.
Une autre bonne démonstration que les comportements sont reliés à l’attitude, est le résultat d’une étude menée dans une école secondaire de la baie de San Francisco, aux États-Unis. Un jour, un directeur d’école fit venir à son bureau trois professeurs de trois matières différentes. Il leur expliqua qu’ils avaient été sélectionnés soigneusement parmi les autres professeurs, à partir de critères précis, pour enseigner à trente élèves différents, qui eux aussi avaient été choisis pour leurs capacités intellectuelles élevées à partir de tests. Alors, le mandat était de faire en sorte que les résultats de fin d’année soient significativement différents de la moyenne générale des étudiants pour chacune des trois matières.
Tout au cours de l’année scolaire, les enseignants s’appliquèrent de leur mieux et les élèves durent accomplir des travaux plus exigeants que pour les autres. À la fin de l’année, les résultats de ces trois groupes dépassaient largement la moyenne des autres matières. C’est alors que le directeur convoqua à nouveau les trois enseignants pour les féliciter, puis il ajouta que les élèves impliqués avaient été sélectionnés au hasard et non selon des tests. Les professeurs commencèrent à croire que leur propre talent avait fait la différence, jusqu’au moment où le directeur leur dit : « Vous également avez été choisis par hasard… »  Cela démontre bien que la façon de se percevoir, la manière de considérer les situations font toute la différence dans la façon de se comporter.
Une autre étude a démontré que les personnes émotives ont 144 % plus d’accidents d’auto que les personnes stables et que dans 20 % des cas d’accidents mortels, les personnes décédées s’étaient querellées six heures auparavant. La colère est une des passions qui suscitent les émotions et attitudes négatives les plus puissantes.
« Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste s’attend à ce que le vent tourne, le leader s’y adapte et met les voiles. » Cette maxime illustre bien les choix qui s’offrent à nous dans nos réactions face aux événements qui ne sont rien d’autres que neutres. Il y a un seul événement et pourtant trois façons différentes de réagir. Tout dépend de la perception que nous avons de la situation, donc de notre attitude.

L’auteur d’un article du Reader’s Digest a déjà écrit : « L’ordinateur peut remplir les mêmes fonctions que l’homme, mais on n’a jamais réussi à créer un programme informatique qui permettrait à la machine d’accomplir sa tâche avec plaisir et satisfaction. » Et c’est si vrai !

Par conséquent, lorsque nous engageons quelqu’un ou choisissons nos amis, prenons grandement en considération leur attitude. Voici un exemple qui illustre l’attitude à adopter pour conduire sa vie en toutes circonstances.
En 1907, Ernest Shackleton, était responsable de l’expédition Nimrod qui s’est rendue dans l’Antartique. Il recherchait un artiste pour se joindre à l’équipe. Un vendredi, Shackleton envoya un télégramme à plusieurs personnes, leur demandant de venir immédiatement à son bureau de Londres pour passer une entrevue. Un premier candidat expliqua qu’il partait passer le week-end à la campagne. Il demanda de reporter l’entrevue au lundi suivant. Le deuxième envoya un télégramme expliquant qu’il demeurait à plus de quatre heures de route du bureau, mais qu’il était prêt à se déplacer à la condition être assuré d’obtenir le poste, le troisième candidat n’a pas répondu ; mais, le matin suivant, c’était un samedi, il se présenta en toute hâte au bureau de Shackleton. On lui avait remis le télégramme, alors qu’il faisait de la randonnée en montagne. Il n’avait pas pu répondre au télégramme, alors il sauta dans le premier train pour Londres.
Qui croyez-vous a été engagé ? Le troisième prospect fut engagé sur-le-champ, parce que son attitude démontrait sa façon enthousiaste de répondre à la vie. Donc l’enthousiasme, constitue un critère important même pour engager quelqu’un (voir le chapitre 2, « Les ressources humaines »). Lorsque nous avons le choix, il est préférable de confier les responsabilités à des gens de bonne volonté. C’est-à-dire à des personnes qui aiment la vie et les gens en général. Il est de mise de chercher des gens qui sont à l’écoute, désireux d’apprendre, des gens « qui ont faim. »
Clé pour favoriser l’attitude constructive
Une clé importante est la prise de décision dans nos différentes activités « Je décide. » Je décide d’agir plutôt que d’attendre d’être motivé pour le faire. Chaque fois que nous sommes préoccupés ou dérangés au sujet de quelque chose, que nous avons une attitude négative face à quelqu’un ou quelque chose, nous devons nous demander : « Pourquoi ai-je ce choisi de réagir comme ça ? » Puis, décider d’agir au lieu d’attendre que quelque chose d’heureux se produise, ou encore de critiquer ou se plaindre.
Selon John Bruner, la motivation, est une conséquence, pas une cause.  « Quand vous êtes activement engagé dans quelque chose, dit-il, c’est à ce moment que la motivation surgit et vous encourage à continuer. »
John C. Maxwell déclare : « J’ai une nouvelle à vous apprendre. La motivation ne vous frappera pas comme l’éclair et la motivation n’est pas quelque chose dont quelqu’un d’autre peut vous faire don ou que l’on peut vous inculquer de force. Le concept global de la motivation est un piège. Oubliez la motivation. »
Frank L. VanderSloot  pour sa part, voit la motivation de la façon suivante : « Vous ne pouvez pas motiver quelqu’un d’autre, vous ne pouvez que créer un environnement où les gens décident de se motiver eux-mêmes. »
Cela veut donc dire : agir. Je décide…de bouger, de le faire maintenant, je m’engage, je le fais sans motivation… ce qui se passera, c’est que nous serons soudainement encouragés à continuer. Nous devenons alors motivés. De cette façon, il n’y a plus de bonnes ou de mauvaises journées; il n’y a que le genre de journées que nous décidons de vivre parce qu’agir, c’est vivre pleinement (cause et bénéficier) au lieu de simplement exister (effet et subir).
Agir pour comprendre et savoir
Il n’est donc pas nécessaire de tout savoir pour agir, mais nous devons agir pour savoir. Il est dit : « J’entends et j’oublie, je vois et je me souviens, j’agis et je comprends. » Nous sommes responsables de créer les conditions favorables au savoir. Le savoir vient de l’expérience elle-même, puis il est compris par le « Soi » – l’âme – parce que c’est lui qui expérimente, non pas le cerveau. Se plaindre au sujet des événements, des autres ou des difficultés est une attitude négative émanant de la compréhension limitée de l’ego qui ne considère que les résultats et non l’expérience elle-même.
Lorsque nous avons la connaissance de soi, la confiance en soi et l’estime de soi, nous sommes enclins à communiquer à tous les niveaux, à discuter et échanger. Bref, nous sommes confiants, sereins et joyeux, nous avons la bonne attitude. En tant que leader, nous sommes des aigles, nous sommes faits pour voler et notre attitude détermine notre altitude. Nos attitudes peuvent faire de nous soit des aigles ou des poulets.
« Faire partie du groupe le plus faible, c’est faire partie de l’école la plus forte. »(9)
 
Références : Je suis un leader… une question d’attitude par Yvan Gingras
Site de l’auteur du livre : www.coachmanagement.ca

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