L'EFFONDREMENT DES POLITIQUES ANTI-CRISE

  Par Nuevo Curso. Le 18.02.2019. Traduit par Robert Bibeau
 
 


L’indice boursier est au rouge tout comme les autres indicateurs financiers.

 
Nous avons tendance à oublier que le capitalisme n’est pas capable de se maintenir stable, encore moins de se développer. L’accumulation de capital suit la logique des intérêts multiples des capitalistes. Un capitalisme à croissance continue non seulement augmenterait la production de profits, mais se développerait de plus en plus rapidement. Au lieu de cela, la voie de développement des grandes entreprises mondiales (du grand capital international. NDLT) évolue de manière erratique jalonnée de hauts et de bas. Le capitalisme mondial stagne, subissant une crise aussi pérenne qu’insurmontable.
 
L’INDUSTRIE ESPAGNOLE EST DÉJÀ EN RÉCESSION

L’exemple le plus courant est donné par l’industrie automobile. Le moteur à explosion est désuet, l’industrie automobile aurait dû faire le saut vers le moteur électrique depuis longtemps. Au lieu de cela, elle résiste du mieux qu’elle peut et tente d’allonger artificiellement la durée de vie de l’ancien produit désuet.

La raison est simple: avec le saut technologique, il est plus difficile de se différencier, la complexité de la production est moindre et le marché ne se développera pas sur la base des différences de performances. Dans un secteur où le taux de profit est chroniquement bas, un tel changement ne peut que le réduire encore davantage sans pour autant induire une augmentation de la demande (au contraire) lui permettant de compenser et de produire à terme des dividendes suffisants. Encore une fois, l’éternelle  « question des marchés« .

 

D’une manière ou d’une autre, c’est le problème de tous les grands pays industrialisés et même des plus petits pays. La demande du marché intérieur ne croît pas, ne peut croître, à la vitesse à laquelle l’accumulation requiert de valoriser le capital. Les politiques anti-crises de 2008 ont été une tentative angoissante pour atténuer ce problème structurel frappant  chaque segment du capital national aux dépens des autres économies nationales. Cependant les répercussions de ce différentiel des profits n’ont pas été identiques dans tous les pays. Et il est intéressant de les comparer pour avoir une idée de ce qui s’en vient maintenant que la récession menace de nouveau l’Allemagne, la Chine et les États-Unis.

Les États-Unis ont opté pour une double stratégie: privilégier le crédit à terme et ils ont contraint chacun, amis ou ennemis (alliés ou concurrents – chaque pays étant les deux à la fois. NDLT), en utilisant toute leur puissance militaire et politique, pour remédier aux déficits chroniques de leur balance commerciale. Il est assez significatif que la politique commerciale ait été fusionnée avec la « sécurité nationale » (tel que nous le clamons depuis des années. NDLT).  Tout autant que le drapeau « libéral-nationaliste-America First » de Trump, la réduction des taxes locales est de facto un moyen d’accroître la capacité de pression sur la consommation. Les résultats? Une colossale bulle de crédit: les entreprises américaines – déjà endettée au niveau de la crise de 2008 – ont ajouté un total de 610 milliards de dollars de dette à effet de levier (effet multiplicateur de chaque dollar d’endettement qui se situe entre 5 et 15 environ. NDLT), soit environ la moitié de la production annuelle espagnole (et ça continue. NDLT).

 

ÉVOLUTION DES INDICES DE PRODUCTION INDUSTRIELLE EN ESPAGNE.
 

L’Europe a pris le chemin de l’austérité: « dévaluation interne » du capital national des pays les plus faible (Irlande, Grèce, Espagne, Portugal …), coupes sociales et budgétaires, baisses des salaires réels, précarité de l’emploi … et le tout accompagné d’une politique de « monnaie libre et gratuite » de la BCE pour les banques européennes, qui ont ainsi nettoyé (blanchies NDLT) les fonds en achetant de la dette publique (souveraine) et en allégeant le coût de la dette publique (pour un temps. NDLT). Toute cette collection de mesures draconiennes est entrée en vigueur à partir de 2015. C’était le « miracle espagnol » de Rajoy dans toute sa splendeur : une baisse drastique du coût de la main-d’œuvre (augmentation de la plus-value absolue comme dans les pays sous-développés. NDLT) et des crédits presque gratuits pour les grandes entreprises ont rendu « compétitifs » les produits du capital espagnol sur les marchés internationaux (mais cela est artificiel et ne pourra durer. NDLT). Les exportations ont dopé la production qui a de nouveau augmenté de plus de 3% entre 2015 et 2017. En 2018, la «bonanza» s’est toutefois contractée à 2,6% malgré la réduction de la masse salariale espagnole. Et la tendance à la baisse ne s’arrête pas. Maintenant, le grand capital découvre que la lutte générale en faveur de la suractivité commerciale, avec ou sans guerre commerciale, ne peut être qu’un boomerang économique.

 

Le problème est que les pays qui importent ce que l’Europe produit seront tôt ou tard épuisés, soit par la détérioration de leur balance commerciale, soit par l’épuisement social et économique de leur population surexploitées.

 
CRISE DES ATTENTES DES DIRIGEANTS INDUSTRIELS DU MONDE ENTIER
 

Comme on le voit sur le tableau ci-contre, il n’est pas surprenant que les espoirs du bourgeois soient immenses mais leurs attentes soient en chute libre aux États-Unis, en Chine et en Allemagne. En Espagne, l’industrie espagnole est déjà en récession et les perspectives mondiales à court terme sont désastreuses (récession allemande et Brexit en Europe, recul des importations et des investissements étrangers en Chine, éclatement possible de la bulle de la dette américaine, dévaluation des monnaies, etc.) sans compter la chute de la demande intérieure et extérieure, autant d’indicateurs que la crise s’aggrave et qu’elle  ne peut qu’empirer.

 

CARTE DU MONDE DES ARSENAUX NUCLÉAIRES 

 

 

Le fait est que jusqu’à présent les « politiques anti-crise » développées depuis 2008 ont échoué. Il ne reste plus rien dans les placards du grand capital. La politique monétaire en Europe est inadéquate, la baisse significative des taux d’intérêt, quand ils ne sont pas négatifs, ne peut qu’engendrer encore plus d’instabilité et dévaluer le capital européen dans son ensemble, les augmenter avec l’idée de pouvoir les diminuer par la suite ne peut que précipiter la récession brutale. La fuite des États-Unis vers le crédit facile a atteint un sommet dangereux et les politiques d’austérité sont devenue insoutenables, même pour l’Allemagne. Il ne reste plus qu’à intensifier la précarisation des prolétaires et accélérer la baisse des salaires pour être « compétitif » et étendre et approfondir la guerre commerciale tout azimut, même par des trêves temporaires et le pillage des marchés à tout prix. Le problème est que la violence commerciale se traduit de plus en plus par une menace militaire de guerre mondiale (ce que nous surveillons au plus prêt car les indices de préparation sont de plus en plus inquiétant. NDLT).

 
 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

10 réflexions sur “L'EFFONDREMENT DES POLITIQUES ANTI-CRISE

  • 22 février 2019 à 18 h 04 min
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    Dans les années 90 un copain qui avait fait la guerre 39/45, m’a dit :  »Tu vois Louis, ce qu’il nous manque c’est une guerre, regarde, 1870, 1914,1939, il y a plus de 50 ans qu’il n’y une guerre. La guerre c’est le resserrage des liens du peuple, le renouvellement des dirigeants, c’est le dopage de l’industrie, du bâtiment, c’est une renaissance de la patrie »
    Oui, ai-je répondu, tu as raison mais . . . encore faut-il être du coté vainqueurs !

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    • 23 février 2019 à 2 h 03 min
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      @gaiffe
      meme du coté des vainqueurs vous pouvez aller vous faire mettre vous et vos guerres !!! et profond les vieux croutons !!!!

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      • 23 février 2019 à 9 h 32 min
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        @ GUY
        En effet, nous prolétaires ne pouvons souhaiter la guerre où nous jouerons la piétaille – les figurants – la chair à canon comme il fut depuis la nuit des temps.
        Mais il nous faut bien réaliser qu’il ne suffira pas de rejeter – dénoncer – la guerre – Il nous faudra faire LA GUERRE À LA GUERRE sinon ils nous y engagerons de force comme ils l’ont fait la Première et la Seconde
        La question devient donc QU’EST-CE QUE NOTRE CLASSE PROLÉTARIENNE A FAIT DE TRAVERS OU N’A PAS FAIT POUR NOUS ÉVITER CES HÉCATOMBES … et ici que l’on me christ la paix avec la Shoahannanas – je réfère ici aux 100 millions de morts et aux centaines de millions de blessés sur tous les fronts de l’holocauste humains meurtriers.
        Robert Bibeau

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    • 13 mars 2019 à 11 h 01 min
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      Ce système n’a pas vraiment besoin de guerre conventionnelle car depuis longtemps la guerre économique et ses gros profits conviennent très bien, éventuellement cela changera si l’armée de consommateur que nous sommes s’effondre et que l’économie cesse d’être un champ de bataille lucratif pour ce système.

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      • 13 mars 2019 à 18 h 16 min
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        Mais c’est là le malheur , ces consommateurs ne seront jamais une armée, car comme on dit dans l’armée, ils n’ont pas de couilles au cul !
        Regarde les gilets jaunes qui n’ont pas été capables d’aller jusqu’au bout, lors de la première manifestation il avaient Macron dans le creux de la main, il a fait dans son froc, il a eu la peur de sa vie.

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        • 13 mars 2019 à 19 h 48 min
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          Les consommateurs sont le bras armée de l’élite, ils sont comme des soldats, pour le reste tu as entièrement raison les GJ auraient pu faire tomber Macron assez facilement.

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  • 23 février 2019 à 10 h 12 min
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    La crise du capitalisme dit « fossile » est à l’oeuvre alors que la robotisation de l’économie s’accélère grâce au GAFA occidental et à la modernisation accélérée de la Chine et des pays asiatiques. La société communiste, par la force des choses des besoins humains fondamentaux, va se mettre en place idéologiquement et pratiquement malgré un ensemble d’humains dit « conservateurs » qui freine des quatre fers . La baisse démographique qui est en train de se programmer par la baisse des naissances et le vieillissement des populations va jouer un rôle d’accélérateur progressiste dans le renouvellement des sociétés humaines vers plus d’égalité et de solidarité fraternelle. Les guerres civiles actuelles qui ravagent le Moyen-Orient et l’ Afrique vont cesser faute de combattants dans la jeunesse malgré le lobby militaire qui commercialise les armes avec le soutien actif et déplorable des Etats-Unis et autres mercenaires arabes et européens. L’humanité va orienter son aventure terrestre vers de nouveaux horizons qui sont la conquête de l’espace et de nouvelles terres lointaines que découvrent chaque jour les astronomes et les engins spatiaux que l’homme-ingénieur expérimente avec beaucoup de savoir-faire et d’intelligence créative, d’où la nécessité d’une coopération de tous les peuples de la planète qui s’épuise de consommation sans discernement à cause de la société capitaliste . Alors le temps révolutionnaire qui s’exprime aujourd’hui partout amplifie ce phénomène de rupture avec la société ancienne dite capitaliste. L’homme scientifique , comme l’avait prédit Marx , se met en place par dizaines de millions dans le monde entier et par milliards dans les décennies à venir . Les crimes de sang produits par le barbare-homme se raréfie pat l’intelligence malgré les exploiteurs qui sont encore aux manettes des pouvoirs gouvernementaux et d’entreprises. Leur déchéance programmée est à l’ordre du jour (Carlos Ghosn en est l’exemple typique). Les bourgeois s’interrogent pour leur avenir de plus en plus sombre , mais sont-ils suffisamment intelligents comme certains nobles de 1789 pour prendre le virage sociétal du communisme ??? Nous verrons cela bientôt !

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  • 28 février 2019 à 18 h 01 min
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    @ Sarton Bernard
    Carlos Ghosn a cru que le Japon c’est Neuilly-sur-seine ! il ne se doutait pas que les japonais de Nissan l’avaient bien dans le collimateur lui et ses petites combines de malfrat anobli de l’hexagone ! il n’y a plus qu’en France que subsiste cette mentalité de passe-droits et de pratiques financières occultes qui soient couvertes par des lobby, des cliques, des magistrats, et des élus de cette manière aussi scandaleuse ! la moitié de la côte d’azur et la french riviera en plus des stations balnéaires chics de la côte atlantique, les quartiers huppés de Paris ou les manoirs et chateaux de provence, de loire, de bretagne, d’alsace, et autres coins recherchés et prestigieux appartienent à des sociétés immobilières et non à des particuliers pour échapper au fisc et bon courage pour savoir qui possède quoi ! hommes politiques, businessmen, dictateurs de tous poils, trafficants d’armes ou de drogue, magnats de ceci et de cela, bref, ils connaissent tous la législation par coeur… et s’ils devaient l’ignorer, pas de panique, les fiscalistes, avocats, banquiers, et facilitateurs en tous genre sont là pour les guider et bien les conseiller ! Malheur à vous si vous ne possédez rien et que vous faites une fausse déclaration au fisc, malheur à vous si vous êtes salarié prolétaire et que vous contourniez les lois fiscales ou autres ! malheur à vous si vous ne vous pliez pas aux règles strictes et non négociables de la république !

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  • 1 mars 2019 à 4 h 10 min
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    Il me semble que j’ai deja envoyé un commentaire mais il n’est pas apparu…
    @ Sarton Bernard
    Carlos Ghosn a cru que le Japon c’est Neuilly-sur-Seine ! il ne se doutait pas que les japonais de Nissan l’avaient bien dans le collimateur lui et ses petites combines de malfrat anobli de l’hexagone ! il n’y a plus qu’en France que subsiste cette mentalité de passe-droits et de pratiques financières occultes qui soient couvertes par des lobby, des cliques, des magistrats, et des élus de cette manière aussi scandaleuse ! la moitié de la côte d’azur et la french riviera en plus des stations balnéaires chics de la côte atlantique, les quartiers huppés de Paris ou les manoirs et châteaux de Provence, de Loire, de Bretagne, d’alsace, et autres coins recherchés et prestigieux appartiennent à des sociétés immobilières et non à des particuliers pour échapper au fisc et bon courage pour savoir qui possède quoi ! hommes politiques, businessmen, dictateurs de tous poils, trafiquants d’armes ou de drogue, magnats de ceci et de cela, bref, ils connaissent tous la législation par cœur… et s’ils devaient l’ignorer, pas de panique, les fiscalistes, avocats, banquiers, et facilitateurs en tous genre sont là pour les guider et bien les conseiller ! Malheur à vous si vous ne possédez rien et que vous faites une fausse déclaration au fisc, malheur à vous si vous êtes salarié prolétaire et que vous contourniez les lois fiscales ou autres ! malheur à vous prolétaires si vous ne vous pliez pas aux règles strictes et non négociables de la République !

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