GUERRES DE CLASSES EN ESPAGNE (Camillo Berneri)

 

GÉRARD BAD —   Je vous présente un recueil de textes libertaires compilés par Camillo Berneri sur la guerre de classe en Espagne. Ces textes furent publiés en septembre 1977 aux éditions SPARTACUS sous le titre – Guerres de classes en Espagne, 1936-1937; et textes libertaires. Préface et biographie de Frank Mintz (1977), René Lefeuvre (1937). – Paris. Édition Spartacus, 1977 [oct.-nov.]. -95p.; 19cm – (Spartacus. SérieB; 85). Spartacus, cahiers série B: Cgécaf0022b Imprimerie34 (Toulouse) Textes traduits de l’espagnol parus de 1924 à 1963.

Camillo Berneri, est né le 20 mai 1897 en Italie à Lodi et sera probablement assassiné entre le 5 et 6 mai 1937 à Barcelone par des staliniens du P.S.U.C. A la nouvelle de l’insurrection en Espagne, Berneri et la plupart des antifascistes italiens s’y rendent immédiatement. Ils forment une colonne qui sera intégrée dans la colonne Ascaso sur le front d’Aragon, organisée par Berneri et Carlo Rosselli (socialiste de gauche). Berneri prend part aux combats de Monte Pelado (28 août 1936) : « Nous avons défendu la position à 130 contre 600 environ, aguerris et disposant de forts moyens, et cela pendant quatre heures de lutte » et de Huesca (3 septembre 1936). Il finit par se consacrer en grande partie à la propagande, sans cesser de s’occuper de la colonne italienne. Il dirige la revue Guerre de classes (en italien) et parle à la radio CNT-FAI dans des émissions pour l’Italie. Le livre « Pensieri e battaglie » (Paris – 1938)

Le 5 mai 1937, à Barcelone, Berneri et Barberi, l’un de ses compagnons, sont arrêtés chez eux par des policiers armés au motif qu’ils seraient des «contre-révolutionnaires». C’est au cours de ces journées que des unités sous commandement du parti communiste tentèrent d’écraser le mouvement social et éliminèrent de nombreux militants anarchistes et du P. O. U. M.

Les articles publiés par Berneri et ses camarades dans leur revue, Guerre de classes, apportent un regard lucide et critique sur le cours de la révolution espagnole, et les orientations prises par la direction de la C. N. T. en particulier. Bien que le nom de Camilio Berneri soit fraternellement uni à celui de Francisco Barbieri, par leur mort, on présente peu souvent ce camarade anarchiste. Né le 11 Novembre 1895 à Briattica dans la province de Catanzaro, Barbieri milite dès sa jeunesse comme anarchiste et lors de l’arrivée du fascisme, il émigre en Argentine. L’Argentine était en pleine commotion sociale : grèves violentes réprimées par l’armée (2000 morts en Patagonie en 1921); puissantes organisations syndicales, dont la F.O.R.A anarcho-syndicaliste. Barbieri, cependant, s’intègre au groupe de Severino Di Giovanni anarchiste italo-argentin, qui s’attaque d’abord par les bombes aux établissements nord-américains lors de l’assassinat de Sacco et Vanzetti, puis aux firmes fascistes italiennes. Et, le groupe même commet quelques hold-up pour financer une imprimerie clandestine qui publiera en 1930 deux volumes d’écrits sociaux,  d’Elisée Reclus en italien. Lorsque Di Giovanni et ses camarades furent arrêtés, Barbieri put faire disparaître quelques documents compromettants et passer au Brésil, d’où il fut expulsé vers l’Italie pour y être incarcéré. Il réussit à s’enfuir et à entrer en France. Mais accusé d’usage de faux papiers, il fut emprisonné et expulsé de France vers la Suisse, d’où il sera également expulsé et arrivera en Espagne en octobre 1935. Mais dénoncé Par la police secrète italienne qui demande son extradition, il passe clandestinement en Suisse, où il se trouve lorsque commencent les évènements d’Espagne. Barbieri regagne Barcelone où il arrive le 25 Juillet 1936. A cause d’une maladie, Barbieri se trouvait à Barcelone en mai 1937 après avoir combattu sur le front de Huesca. (Renseignements contenus en partie dans l’article de L. Mastrodicasa « Guerre de Classes » 23 Juin 1937).

Liés par leur mort, Berneri et Barbieri illustrent deux aspects complémentaires de l’anarchisme : la lutte impitoyable contre les dictatures et leur idéologie.

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