Je suis un leader… une question d'attitude (7)

CAROLLE ANNE DESSUREAULT
Dans ce septième article du livre Je suis un leader… une question d’attitude de Yvan Gingras, on parle de responsabilité !
Être responsable, ce n’est pas seulement payer ses factures, bien éduquer ses enfants, assumer un travail, respecter les codes sociaux. La responsabilité, c’est d’assumer pleinement les conséquences de nos pensées, paroles et actions. Si je suis vraiment responsable, je ne blâmerai pas les autres ni la vie pour mes mauvais choix ou échecs, ni ne laisserai les autres décider à ma place, ce qui m’éviterait de prendre mes responsabilités.
Avant tout, j’ai la responsabilité de mon bonheur et d’augmenter ma puissance vitale, car la vie est continuellement croissance.
En milieu de travail, ma responsabilité envers les autres est de ne pas les contaminer avec des comportements irrespectueux et destructeurs. L’idéal est de souhaiter également la croissance pour les autres, tout comme on aimerait qu’on le fasse pour nous.
Mais, laissons l’auteur nous expliquer sa vision de la responsabilité.

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LE SENS DES RESPONSABILITÉS
Une chose bizarre se produit chez certaines personnes qui occupent des postes de direction ou de prestige. Elles croient qu’elles sont exemptes de la responsabilité de certains de leurs actes ; c’est ce qu’on appelle l’abus de pouvoir. L’harmonie indique la voie de la responsabilité totale. En fait, plus notre statut est élevé, plus l’influence que nous exerçons sur les autres est grande et plus notre pouvoir de domination peut se manifester sur un nombre considérable d’individus. Par conséquent, nos responsabilités sont indissociables de nos comportements. C’est une loi impitoyable et inflexible que celle de la responsabilité totale de nos actes. Le gestionnaire se doit donc d’avoir des valeurs professionnelles et personnelles élevées et agir en conséquence.
La notion de droits et responsabilités
Les droits et responsabilités sont les deux composantes de la liberté, ils sont indissociables. Nous acquérons donc nos droits dans l’exécution de nos responsabilités. Si nous abandonnons nos responsabilités, nous perdons nos droits.
La liberté peut se définir de plusieurs façons. La définition suivante, à mon avis, est juste : « La capacité de se développer à son propre rythme dans le respect des autres.» Être responsable, c’est la ligne de démarcation signifiant que notre liberté s’arrête là où celle des autres commence. Même si nous n’avons pas toujours le contrôle sur les circonstances de notre vie, nous avons la capacité de choisir nos réactions face aux événements qui se présentent.
Le libre arbitre — liberté – signifie donc que nous pouvons choisir de danser au rythme de la vie en nous en tenant aux lois naturelles et universelles qui s’expriment par le biais de notre plus profonde intuition, ou que nous pouvons laisser nos impulsions, nos peurs et nos habitudes mener la danse. La plupart des gens voudraient être libérés des difficultés et des fardeaux du quotidien, mais ils ne sont pas prêts à supprimer les plaisirs et les avantages de la vie. C’est un état de conscience irresponsable.
On nous rappelle souvent la charte des droits et libertés, mais il faut plutôt parler de charte des droits et responsabilités. Politiquement, il est plus rentable de laisser croire que le peuple n’a que des droits et libertés… Pourtant, en justice, lorsque des procès ont lieu les jugements doivent tenir compte des responsabilités de chacune des parties concernées. On ne peut parler de liberté sans parler de responsabilité. La liberté de choix correspond à notre attitude. C’est la façon dont nous voyons la vie qui détermine souvent si nous sommes heureux ou malheureux.
Acquérir le sens des responsabilités
Il y a des gens qui ressemblent à des adultes, s’habillent en adultes et parlent comme des adultes, mais qui se comportent comme des enfants sur le plan des responsabilités. Ces personnes ne semblent pas réaliser qu’il faut respecter ses engagements et terminer ce qu’on a convenu de faire. Après tout, nous sommes libres de nos choix. Nous pouvons donc nous plaindre tant que nous le voulons, il n’en demeure pas moins que nous sommes totalement responsables de ce qui survient dans nos vies. La liberté c’est davantage que de faire à sa tête.
La responsabilité totale signifie qu’on est conscient que chaque action a une conséquence. Donc, on s’applique à bien faire toutes choses plutôt que seulement se contenter de faire les « bonnes choses. » Vous avez, sans doute, entendu l’expression : « Tout ce qui mérite d’être fait, mérite d’être bien fait. » On doit s’appliquer à bien faire toutes choses, on le fait tout de suite ou on le fait plus tard. C’est moins coûteux tout de suite; plus on retarde, plus ça coûte cher, et ce, à tous les points de vue. C’est comme décider de payer comptant ou à crédit ; le crédit entraîne les intérêts — le surplus. Le prix à payer dans l’immédiat est la discipline ; c’est ce qui nous porte à retarder.
Il y a trois responsabilités fondamentales que nous avons tous, envers soi-même, envers les les autres et envers la collectivité.
Responsabilité envers soi-même
Apprendre à être soi-même et à ne pas réagir aux émotions, aux opinions et aux efforts des autres pour nous contrôler relève de notre responsabilité. Nous devons être actifs et non subir l’action des autres ; c’est la différence entre être libre ou dépendant. Nous n’avons rien à prouver aux autres ; c’est à nous-mêmes que nous devons démontrer quoi que ce soit. Si on veut s’élever dans la vie, on doit accepter de laisser aller des vieilles façons de faire ou d’être et d’en adopter de nouvelles. C’est la raison de notre liberté.
On dit que la plupart des gens ne réussissent pas à atteindre leur plein potentiel. La recherche démontre que 80 % des individus affirment ne pas être heureux. La raison est simple. En général, les gens ne portent attention qu’au plan superficiel de la vie, basé sur ce qu’on observe avec nos yeux. Les gens vivent depuis le monde visible. Pourtant, la nature nous enseigne que c’est ce qui est sous la terre, qui crée le fruit à l’extérieur; ainsi en est-il pour le monde invisible qui crée le monde visible, « en haut comme en bas ». Si on veut changer le visible, on doit d’abord changer l’invisible, ce qui est à l’intérieur de nous.
En tant qu’humains, nous sommes partie intégrante de la nature, nous ne sommes pas au-dessus d’elle. En conséquence, lorsque nous nous adaptons aux lois de la nature et que nous travaillons sur nos racines (monde intérieur), notre vie coule harmonieusement. Dans le cas contraire, nous trouvons la vie difficile. Une des choses les plus importantes à comprendre, c’est que nous vivons sur trois plans différents d’existence : le monde physique, le monde psychique et le monde spirituel. Le monde physique est simplement une « copie » des deux autres. « Nous sommes toujours la bonne personne, au bon endroit, au bon moment » : ce principe est fondamental et vrai en toutes circonstances même si on n’en saisit pas tout le sens.
Donc, qui sommes-nous ? Comment pensons-nous ? Quelles sont nos croyances ? Que ressentons-nous vraiment à propos de nous-mêmes ? Quelle confiance avons-nous envers nous-mêmes ? Lorsque nous ne sommes pas à l’aise, comment nous comportons-nous face à la peur, face aux préoccupations, les inconvénients ? Pouvons-nous agir, si nous ne sommes pas « d’attaque ? »
Le monde physique est un monde d’effets. Que ce soit la santé, la maladie, le poids, ou toute autre chose, la source de ces résultats est issue du monde invisible, et doit être modifiée d’abord depuis ce dernier avant d’espérer tout changement dans le monde extérieur.
Ainsi, la responsabilité de soi consiste à s’appliquer à trouver les causes derrière les situations ou les événements personnels. Si nous savons reconnaître nos erreurs, les gens les toléreront également. La plupart de nos problèmes sont causés par nous-mêmes. Quand les choses ne vont pas rondement, si nous adoptons une attitude responsable et que nous agissons de façon à parvenir à une meilleure compréhension de la situation, alors la vie devient plus facile plutôt que d’attendre passivement que quelqu’un nous amène la solution ou la guérison.
L’idée n’est pas de se cacher de la vie. C’est de vivre la vie, mais sans répéter les erreurs du passé. Il faut porter attention à tout ce que nous faisons. Si nous faisons certaines choses avec peu ou pas d’intérêt ou sans affection pour l’activité, notre effort échouera tôt ou tard. Dans cet état, nous refusons d’être responsables pour ce que nous faisons. Il nous incombe donc de donner le meilleur de nous-mêmes dans tout ce que nous entreprenons. Esquiver cette responsabilité, c’est régresser en tant qu’individu et comme professionnel. En résumé, être responsable c’est respecter tous nos engagements. C’est avant de dire oui ou non qu’il faut réfléchir ; non pas après nous être engagés.
Être un leader signifie également être bon envers soi-même, ne pas chercher à tout faire et rester en harmonie avec notre famille, notre emploi et les gens qui nous entourent. L’épuisement professionnel affecte la personne qui en fait tellement pour la compagnie qu’elle néglige sa santé et même perd pied même dans d’autres aspects de sa vie. Ne devenons pas victimes du devoir ni des circonstances. Encourageons plutôt les gens autour de nous à s’impliquer et à s’engager pour la compagnie. Déléguons !
Responsabilité envers les autres
La responsabilité envers les autres peut se résumer par le fait de ne jamais faire de mal aux autres, ni physiquement ni moralement.
Il est très facile de tomber dans le piège du contrôle d’autrui, car l’attitude de la masse est passive en général et les individus qui la composent sont prêts à aller aussi loin qu’on veut, soit aussi loin qu’un chef volontaire désire les y mener. Toutefois, il faut toujours garder en tête que lorsque nous nous impliquons avec certaines personnes, peu importe qui elles sont, nous devrons vivre une partie des joies et des peines que cette personne doit expérimenter à cause de cette intervention. L’exemple classique est celui des parents qui veulent décider de la carrière professionnelle de leurs enfants.
C’est pourquoi, le leader véritable doit faire preuve d’initiative, d’habileté et de loyauté. Il faut utiliser le pouvoir avec modération et discernement et agir dans l’intérêt de tous. Le plan d’affaires, les objectifs stratégiques, la culture et les valeurs de l’entreprise doivent prévaloir au lieu d’imposer la volonté du leader, de forcer les événements pour satisfaire ses propres fins.
La structure d’une compagnie n’est pas sensée être un lieu où les gens rivalisent entre eux pour occuper des postes d’autorité et faire étalage de leur prestige. C’est au contraire un cadre de soutien et de protection qui doit s’étendre à la masse des employés, pour que les gens puissent comprendre leur rôle et leurs fonctions. Le bien-être des gens que le leader dirige représente la première priorité de tout bon dirigeant leader.
La façon de ne pas envahir les autres est de se mettre à l’écoute des employés, d’être disponible et de souligner notre approbation lorsqu’ils remettent un bon travail, et aussi, de leur donner de la reconnaissance devant leurs collègues. Donnons aux autres l’espace, la responsabilité et le respect dont ils ont besoin, puis surveillons comment ils s’améliorent, aussi bien comme individus que comme employés. Et pendant qu’ils grandissent, nous grandissons aussi.
Responsabilité envers la collectivité
Le cerveau humain est programmé passivement à recevoir de l’information intuitive provenant de l’âme par le subconscient ou encore de l’information objective en provenance des sens (vue, ouïe, toucher…). Quand l’intuition livre en priorité l’information, c’est le « Soi » qui agit comme un miroir en reflétant aux autres les images de ce que nous sommes. Toutefois, lorsque l’information depuis les sens prédomine, cette dernière est retenue et acceptée, mais à partir de ce que l’extérieur dégage. Nous nous conduisons selon ce que l’environnement ou les autres nous miroitent. C’est de cette façon que la norme sociale prend source.
Ainsi, la conscience de masse, dite sociale, est ce qui est considéré comme la vérité à partir de ce que dégagent les gens qui nous entourent (tout le monde le fait, fais-le donc). C’est ce qui emprisonne les gens dans les règles écrites et non écrites de la société et qui établit la conduite sociale acceptable. C’est par absence de discernement, c’est-à-dire n’ayant aucune vue d’ensemble objective de ce qu’est la vie, tant intérieure qu’extérieure, qu’un individu accepte alors ces directives sur la façon d’agir.
Il y a des gens qui, consciemment ou non, aiment être dans des situations de masse. Ils aiment la sensation de s’identifier au groupe. En fait, il doit y avoir de telles situations pour établir un équilibre dans le monde. Si on devient trop individualiste, on ne pourra pas fonctionner collectivement. Mais l’important est de reconnaître que les groupes ont leur propre conscience – celle-ci consistant en une « forme-pensée » ou un champ énergétique fait d’attitudes et d’intentions, de la même manière que chez un individu. Il en découle que tous les genres de groupes possèdent leur « personnalité. » Une fois formé, le groupe agit pour maintenir sa survie instinctivement, comme un être humain. Il tend, entre autres, à résister au changement, ce dernier mettant en cause sa pensée fixe de survie.
Les entités de groupe peuvent être autant positives que négatives, comme toute autre entité. Citons en exemple, une famille avec une conscience positive fait généralement du bon travail à éduquer ses jeunes face à la vie. Une entité de groupe négative, par contre, peut se créer lorsque les individus décident d’établir la violence dans le cadre de la conscience de la foule au cours d’une manifestation. En général, les gens ont tendance à exprimer des attitudes négatives plus librement lorsqu’ils sont en groupe parce qu’ils ne se sentent pas du tout responsables de leurs actions.
Ceux qui préfèrent les situations de masses se sentent en général plus confortables à travers des situations stables et inchangeables. Ils ont de la difficulté à vivre avec les différences individuelles. Pourtant, l’être humain est, par essence, unique et différent. Les individus qui s’identifient personnellement à des groupes se sentent vulnérables lorsque l’entité de groupes est brisée d’une façon soudaine et rapide. Le changement brusque leur fait perdre leur « sens de totalité » en tant qu’individu et ils deviennent déséquilibrés et perdus.
Il faut se méfier de partager les idées reçues et les clichés de la majorité car, malheureusement, la majorité n’a pas d’initiative, ne cherche pas à innover. Il faut donc bien évaluer ce que la majorité pense. Le plus important est de remplir notre vie d’activités que nous aimons et avec lesquelles nous nous sentons bien et qui nous font apprécier la vie. Choisissons plutôt d’éviter la peur, le pessimisme et les émotions négatives (par exemple la colère) et à les remplacer par l’harmonie, l’amour, les attentes positives et la créativité.
L’irresponsabilité sociale
L’irresponsabilité sociale se manifeste de bien des façons. Par exemple, la raison pour laquelle les individus respectent autant les experts est qu’ils se sentent relevés de leurs responsabilités et du prix à payer lorsque la décision leur revient. Ces individus ont une excuse et quelqu’un à blâmer si ça tourne mal. Malheureusement, blâmer les autres ne change rien pour nous et nous avons, en prime, perdu une bonne opportunité d’expérimenter, alors que l’expérience est ce qui nous mène aux bonnes décisions.
En se fiant aveuglément à l’information qui circule, nous risquons d’être manipulés par la contre-information. La contre-information et l’information partielle, ou contrôlée, mènent à l’ignorance. C’est pourquoi, je vous mentionnais dans le premier chapitre que vous pouviez ne pas être d’accord ou que vous pouviez penser différemment à propos de l’information qui vous est donnée. Vérifiez-en le bien-fondé à l’aide de votre propre expérience, et faites preuve de discernement. Plus nous expérimentons, plus nous apprenons la vérité. Il faut être responsable au sujet de ce que nous connaissons et être honnête à propos de ce que nous ne connaissons pas.                                                                                                                          
Le grand mensonge social est que nous devons être comme les autres, c’est-à-dire égaux. Cela ne peut se produire. Nous avons tous les mêmes droits, mais il y aura toujours des inégalités, des différences. C’est notre nature d’être unique et différent. C’est le rôle de la conscience sociale de faire pression pour que personne ne se distingue de la masse. Par conséquent, chaque fois que nous n’adhérons pas à des moules sociaux restrictifs, nous exerçons notre liberté.
À suivre.
 
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Je suis un leader… une question d’attitude par l’auteur Yvan Gingras.

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