Je suis un leader… une question d'attitude (9)

 
CAROLLE ANNE DESSUREAULT :
Le changement ! C’est la seule chose qui ne change pas….
Pour moi, le changement intérieur est le plus important, il signifie élargissement de ma conscience. Agrandissement de mes connaisasnces et de mes perceptions.
Les changements extérieurs font partie de la vie, parfois imposés, ils prennent la forme du détachement.
Je pense à un oignon, aux pelures qu’on perd l’une après l’autre.
La nature nous enseigne aussi le changement fait dans l’harmonie. Suivre les cycles de vie, des étapes à franchir.
Voici le neuvième article tiré du livre Je suis un leader… une question d’attitude de Yvan Gingras.

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L’OUVERTURE AU CHANGEMENT
Nous allons aborder un sujet toujours d’actualité autant au niveau des entreprises que dans nos vies personnelles et professionnelles, soit le changement. L’ouverture et la flexibilité face aux changements se font régulièrement, lentement et difficilement. Tant que nous nous sentons bien dans les situations que nous vivons, pourquoi changerions-nous? Nos vieilles croyances nous sont confortables comme de vieux gants. Alors, tant que nous sommes satisfaits, il semble à notre avantage de laisser les choses sur « l’erre  d’aller ». La raison de changer est que l’univers dans lequel nous vivons est constamment en changement et progresse. Si nous n’avançons pas, nous faisons du   « sur place » et ce n’est qu’une question de temps avant que nous soyons contraints à changer. Comme nous ne sommes pas disposés à le faire, c’est difficile.
Le changement
Il est dit : « Rien sur cette planète n’est éternel sauf le changement », et on entend souvent : « Toujours s’attendre à l’inattendu. » La communauté scientifique (physiciens) s’accorde à dire que rien dans ce monde n’est statique. Tout ce qui est vivant est en processus de changement continuel. Autrement dit, la seule chose qui ne change pas, c’est le changement. Aussi longtemps qu’une chose existe dans le monde physique, elle est soumise au changement. Parce que l’univers n’est pas statique mais un état dynamique permanent.
Il n’y a pas très longtemps, il était reconnu que les entreprises devaient se renouveler au moins tous les dix ans si elles voulaient demeurer compétitives. Et il en était de même pour les individus (professionnels, gestionnaires) qui en faisaient partie. Mais aujourd’hui, tout est accéléré. Nous n’avons qu’à suivre les fluctuations du marché boursier pour avoir une bonne idée des défis que doivent relever les industries et les entreprises, année après année. De semestre en semestre, sinon de trimestre en trimestre, elles doivent constamment réajuster leur tir, réévaluer leurs stratégies. Les changements auxquels ces industries et ces entreprises doivent faire face aujourd’hui sont la conséquence directe du progrès et d’un certain nombre de virages techniques, technologiques, sociologiques et politiques.
Les entreprises doivent se mesurer à une compétition jamais envisagée jusqu’alors. Et, pour survivre, elles doivent s’ajuster et s’assurer que leur équipe de direction et leurs gestionnaires s’ajustent en conséquence. Cela signifie que, dans le cadre de la mission et de la vision, il faut repenser le plan stratégique, les plans d’action et parfois la culture de l’entreprise. Pour ceux qui occupent des postes de direction et de gestion, c’est l’obligation de modifier leur façon de faire, sortir de leurs habitudes pour réapprendre et se reprogrammer. Pour y parvenir, nous devons changer notre état de conscience. Notre état de conscience correspond à notre faculté d’acceptation, ce qui signifie ne pas être attaché aux anciennes conditions. Pour y arriver, il faut y voir une amélioration.
Les changements considérés positifs se font plutôt facilement, car nous en voyons l’avantage évident pour notre bien-être, ce qui nous permet de nous ajuster aux nouvelles situations sans hésitation. Toutefois, lorsque les nouvelles situations engendrent des difficultés, il est bon de faire preuve d’ouverture d’esprit, de patience et de discipline afin de percevoir l’amélioration. Ce qu’il faut savoir, c’est que toute forme de résistance ou de lutte face aux changements et toute tentative de s’y soustraire contribuent non seulement à appauvrir notre vie et à la rendre plus malheureuse, mais aussi à en raccourcir la durée.
Une personne qui perd le contrôle de ses émotions à chaque tournant de l’existence raccourcit sa vie par le fait même. En d’autres mots, nous devons opter pour un changement de conscience, accepter que nous avons plus à apprendre et à comprendre, puis le vivre avec sincérité, avec passion. Malheureusement, la plupart des gens choisissent ce qui leur apparaît plus facile au détriment de ce qui pourrait les faire progresser. « Les malheurs connus sont souvent plus agréables que les bonheurs inconnus. » La notion « d’absence de changement » dans le monde physique est une illusion qui provoque toutes sortes de malaises chez les gens.
Changement et paradigme
Dans son sens le plus général, un paradigme désigne la façon dont nous comprenons et interprétons le monde. C’est un modèle théorique fixe, qui dure jusqu’à ce qu’une nouvelle théorie vienne le désavouer. En général, il y a deux façons de voir les choses : telles qu’elles sont, ou comme on voudrait qu’elles soient. L’une ou l’autre, souvent inconsciemment, est considérée comme vraie. Nous ne voyons donc pas les choses telles qu’elles sont, mais en fonction de ce que nous sommes, ou telles que nous sommes conditionnés à les voir. Toutes les opportunités que l’univers nous envoie sont neutres, jusqu’à ce que nous en prenions possession.
Pour modifier cette façon de voir, il faut modifier notre attitude d’où l’importance d’écouter les autres, de rester ouvert à leur perception afin d’avoir une vision différente et possiblement plus large et plus objective. Le défi de taille pour chacun d’entre nous consiste à maintenir notre équilibre surtout lors des moments particulièrement difficiles. Et dans les moments de changement, les difficultés sont toujours inévitables.
 Flexibilité et adaptation au changement
Pouvons-nous refuser le changement ? Quelles en seraient les conséquences ? Regardons ce que signifie le contraire du changement, le statu quo. Originalement ce mot signifiait le pétrin dans lequel nous sommes. Le leader sait d’instinct ce que veut dire « statu quo » et surtout jusqu’où il peut mener. Aussi, il ne se contente jamais des choses telles qu’elles sont. Le leader est comme le sportif intelligent, il pense un jeu à l’avance et il amène les autres à ce niveau.
Il est impératif de savoir que l’être humain a fondamentalement toutes les capacités pour s’ajuster adéquatement aux situations que l’environnement peut créer. Martin Deschamps, le chanteur populaire qui est venu au monde avec des handicaps majeurs, en est la démonstration irréfutable. Le changement dérange les usages et le confort qui sont les fondements de la conscience humaine. Il faut de la hardiesse pour accepter le changement. Par conséquent, le changement c’est le renouveau de la pensée créatrice, des comportements, des sentiments, de la gestion. Le changement n’a aucun autre but que de conduire à un plus haut niveau de réalisation. Plus le changement est grand, plus il y a croissance pour tous.
Le changement idéalement doit être graduel et progressif. On doit éviter les changements soudains et rapides. Cela aide à maintenir un meilleur équilibre chez les individus et, par le fait même, dans l’organisation. Lorsque les changements sont progressifs et gérés soigneusement, la conscience des individus est modifiée pièce par pièce et la personne conserve son sens inné d’individu total. Elle n’a pas l’impression qu’on lui demande d’être quelqu’un d’autre. La structure de sa personnalité est demeurée intacte. Les bonnes idées naissent des expériences qui sont soigneusement menées.
Alors, refuser le changement, c’est refuser de grandir comme individu, comme professionnel et comme entreprise. C’est refuser les responsabilités. C’est refuser l’harmonie principalement par absence de discernement. C’est refuser de s’ajuster à la réalité de l’entreprise, c’est une forme de contestation. C’est refuser d’être de son temps ou d’évoluer. C’est rechercher un sentiment de permanence dans ce qui est temporaire, et qui engendre la frustration, la colère et ultimement un sentiment d’échec. En clair, c’est d’accepter d’être attaché aux vieilles conditions, c’est un manque de conscience – refus d’évoluer.
Trois qualités sont essentielles pour s’ajuster au changement, tant comme gestionnaire que comme individu :

  • Savoir observer ;
  • Savoir s’ajuster : être flexible et accepter les différences ;
  • Être à l’écoute de l’intuition plutôt que de ne s’en tenir qu’à l’information provenant des sens, ne tenant compte que de solutions passées par crainte de l’inconnu.

La peur, le pire ennemi
Ce qui nous amène à aborder le sujet de la peur. Nous percevons la peur comme suit : Perception Erronée d’Une Réalité. Vous voyez l’illusion ?
La peur c’est ce qui élimine la joie de notre vie. Elle ne rate jamais de le faire. Pourquoi avoir peur ? Nous ne sommes jamais éprouvés plus que nous ne sommes capables d’accepter, de comprendre et d’accomplir, puisque nous sommes la cause et ainsi l’effet de tout ce qui survient dans notre vie. Si nous avons le problème, nous avons la solution ! La vie nous force donc à développer les qualités qui dorment en nous. Ainsi, chacun dans la vie, vit des difficultés et des expériences sur les points où il est le plus négatif et le plus vulnérable, ses points faibles.
Voici différents types de peur qui nous donnent une bonne idée de ce qui nous empêche de prendre action. Il y a la peur de la conscience sociale, de ce que les gens vont penser ou dire. La peur de l’inconnu, « les malheurs connus sont souvent plus agréables que les bonheurs inconnus » ; en fait nous avons peur de perdre le « connu », peur de ne pas réussir, peur de l’échec, et cela, même si nous sommes relativement efficaces dans la situation actuelle. Peur aussi de la tradition souvent instituée par le mouvement économique et politique ; peur des intérêts personnels, les jeux de pouvoir de l’entourage, et de l’environnement au travail en particulier ; nous nous cachons derrière le « politiquement correct. »
La peur des efforts à fournir pour faire face au développement, par exemple, pour s’ajuster à la nouvelle technologie, les tendances mondiales. Personnellement, j’ai mis plus d’une quinzaine d’années avant de me décider à utiliser l’ordinateur ; je trouvais toujours quelqu’un pour faire ce travail à ma place. Maintenant, il me serait difficile de m’en séparer. Peur de changer les habitudes en prétextant les droits acquis et légaux.
Il y a la peur du rejet, de se faire dire non ; cette sorte de peur nuit à la carrière de plusieurs représentants de la vente. La peur du succès aussi en se voyant incapable de composer avec l’évolution et les efforts éventuels à faire. La peur des attentes, que nous devrons « renvoyer l’ascenseur » ; ainsi, nous refusons un poste, une promotion, une aide quelconque, un service, un cadeau. La peur d’avoir l’air faible, de mal paraître. La peur de la mort. La peur de parler en public. La peur de perdre quelque chose comme la jeunesse, l’amour, la famille, le pouvoir, les amis, l’argent, la santé, la maison, etc…
Ce qui fait dire que dans la vie, quand nous avons abandonné la peur, il n’y a plus rien à abandonner. Évidemment, Il y a toujours un peu de lutte lorsque nous faisons un pas plus haut en termes de conscience, et c’est naturel. Mais, les problèmes dans la vie peuvent nous faire peur, ou ils peuvent être perçus comme des occasions pour grandir, ou comme un nouveau défi.
Les problèmes, bien souvent, sont les plus grands coups de chance qui peuvent nous arriver. La vie nous envoie la difficulté pour que nous changions de direction, parce que nous n’étions pas capables de voir par nous-mêmes que nous allions dans la mauvaise direction. Alors, lorsque la difficulté surgit, nous devons repenser  ce que nous voulons faire. Nous considérons tous les facettes de notre vie, y compris l’aspect spirituel, psychique et financier ; car si nous négligeons un de ces aspects, c’est celui-là qui risque de nous couler. Nous agissons ensuite, selon le gros bon sens, puis nous planifions et travaillons attentivement en nous appliquant. Accepter le changement, c’est apprendre à se dépasser. (suite au prochain article)

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