L'attentat de Christchurch revisité
Par Israël Adam Shamir. Le 21é03.2019. Sur Entre La Plume et L’Enclume.
Ce texte d‘Israël Adam Shamir offre une bonne description des agressions terroristes du type de Christchurch en Nouvelle Zélande. Mais Israël échoue totalement à identifier la cause profonde de ces tueries sauvages. Adam propose d’abord qu’il serait dans la « nature génétique » des jeunes hommes – et possiblement des jeunes femmes – israéliennes du moins – de tuer pour sauver le monde. Puis Shamir suggère que la source du mal serait morale : » L’avarice du capital, toujours avide, devrait être réduite à néant afin de sauver l’humanité. » Avarice et avidité sont des traits de caractères acquis et non pas innée. Ces troubles de la personnalité sont produits par l’environnement économique et social selon le principe de Pavlov. Chaque fois qu’un humain s’épanche sur la misère de ses semblables et distribue sa fortune, ou qu’il s’adonne à l’équité et à la justice sociale, les malheurs et la pauvreté l’assaillent et le terrassent inexorablement, alors que chaque fois qu’un magnat de la finance pille et vole autrui il en est récompensé en puissance et en notoriété. Cependant, ce mécanisme pavlovien ne provient pas d’une tare génétique ou morale, mais d’un processus sociologique lié aux finalités du mode de production capitaliste, qui est ainsi structuré qu’il amène à récompenser celui qui accumule et concentre les richesses à fructifier, et il punit celui qui dilapide et réduit la quantité de richesse (capital) à fructifier pour produire d’autres profits. Ce n’est pas la cupidité qu’il faut éradiquer, mais le mode de production qui valorise la vorace cupidité. Robert Bibeau. Éditeur,
Pas la peine d’être un nationaliste blanc pour commettre un meurtre de masse dans un lieu de culte comme à Christchurch, quoique, si vous ne lisez que les médias officiels, vous soyez probablement tenté de les associer, les nationalistes blancs, avec ce genre de dépravation. Je n’ai aucune intention de chercher des excuses pour ce crime, et tout en rejetant les théories conspirationnistes, je voudrais contextualiser l’évènement, enquêter sur les forces politiques à qui profitent la chose, et sur l’assignation de la culpabilité que les libéraux ont mis en œuvre.
Les nationalistes blancs ne sont pas des gens à part. Un musulman aurait pu en faire autant. En Égypte, des extrémistes musulmans ont massacré, en avril 2017, 45 chrétiens dans deux églises coptes. Il y a une longue liste d’attaques contre des églises en Égypte, en Syrie et en Irak, par des extrémistes islamiques. Ils tuent également des musulmans pas assez dévots à leur goût: 300 fidèles musulmans furent massacrés par des extrémistes musulmans (voir wikipedia) dans une mosquée du Sinaï en novembre 2017. Les atrocités de Daech se situent à un autre niveau (pire) dans l’ensemble, même si les médias les sous-évaluent parce qu’ils préfèrent diaboliser Assad avec ses alliés russes et iraniens. Il y a beaucoup d’attaques musulmanes contre des chrétiens qui ne sont pas diffusées, parce que les médias obéissent à la règle visant à maintenir les nationalistes locaux de souche sous pression, et que des reportages complets leur feraient rater leur cible. En septembre 2018, un individu a répandu du pétrole et tenté de mettre le feu à une rame de métro à Stockholm. Il en a été empêché par des passagers, arrêté, et condamné à quatre ans de prison. Mais on n’en a pas vu trace dans les médias, à une exception près, et on n’a pas communiqué son nom pour une bonne raison: c’est un nom musulman. En même temps, les crimes dits de haine sont très abondamment commentés.
Et dans le cas d’un juif, ça peut aller encore plus loin. Le dr. Benjamin Goldstein (ah, ces benjamins, vous savez…) avait envoyé ad patres d’une seule main environ 50 fidèles à la mosquée d’Halil/Hébron, en Palestine, à la veille de Pourim en 1994. Il avait aussi causé des blessures à environ 150 fidèles de plus, à cette réserve près que des soldats israéliens présents sur les lieux lui auraient prêté main forte. Ils avaient peut-être pensé que la chasse était ouverte pour tous.
Ce Benajmin (dit Baruch) Goldstein est considéré comme un héros sanctifié par le martyre dans sa communauté, celle des chauvinistes juifs féroces de Hébron. Il vont sur sa tombe et lui demandent d’intercéder pour eux après du Tout-puissant. Les jeunes filles s’adressent à lui pour trouver un prétendant. On allume des bougies constamment renouvelées à sa mémoire. Un livre a été publié en son honneur, et son nom est fréquemment mentionné par les colons. Ils prétendent (sans la moindre preuve ni base factuelle) que ce carnage a sauvé les juifs d’un massacre par des musulmans.
Tandis que les vidéos des nationalistes blancs ont été retirées des plateformes, Youtube ne voit rien à redire à celle qui disculpe et glorifie le massacreur juif. Le premier ministre Netanyahou (encore un Benjamin!) a décidé de faire rentrer dans sa coalition gouvernementale le parti des fans de Goldstein, Otzma Yehudit, ce qui n’a en rien interféré dans ses démarches triomphales en vue de la conférence de l’AIPAC devant se tenir le 24 mars, juste après le Pourim. Goldstein avait eu des prédécesseurs. Le 26 juillet 1983, un groupe terroriste juif s’en était pris à un collège islamique avec des grenades et des mitraillettes; trois élèves avaient été tués et trente autres blessés. Les assaillants furent appréhendés par hasard, jugés et rapidement pardonnés par le président israélien après une grande campagne publique: plus de 70% des juifs israéliens avaient demandé leur grâce.
A l’approche de Pourim, l’activité autour de la tombe de Goldstein atteint des sommets. Un mystique pourrait penser que le tonton flingueur néo-zélandais était passé à l’acte dans le cadre de l’effervescence que suscite la fête de Pourim. En même temps, on évite toujours de mentionner le nom du Benjamin tueur juif dans les médias occidentaux, et les officiels juifs américains, tout en exprimant leur horreur (justifiée) et leur indignation à l’égard des tueurs de Christchurch, ne font jamais allusion à leurs coreligionnaires qui ont précédé et inspiré Brenton Tarrant. Certains vont jusqu’à affirmer que rien de semblable au carnage de Christchurch n’avait jamais eu lieu.
Or donc, les nationalistes blancs ne sont pas des exceptions. Ce qui est peu banal, dans le cas de Tarrant, c’est que la composante haineuse était faible, dans son crime; c’était essentiellement un crime de gamer. Apparemment, on éprouve des envies, à partir des jeux vidéo, de faire pleuvoir les balles sur « la vermine ». Si vous êtes amateur de jeux vidéo, vous voyez ce que je veux dire. Une sorte de FPS (ces jeux à qui tirera le premier First Person Shooter Games) où vous remplacez un zombie par votre ennemi préféré.
Et maintenant, passons à l’étape suivante, considérons les gens bien réels comme des zombies. aucun besoin de haine pour cela, et Tarrant ne haïssait pas ses victimes, d’après ce qu’il avait écrit. Il avait même écrit sur les grands amis qu’il s’était faits en Turquie. La frontière entre le jeu vidéo et la réalité est devenue floue, avec les techniques de guerre modernes. La vidéo Collateral Murder, première révélation sensationnelle de Julian Assange et Wikileaks, nous donne le FPS d’un pilote américain qui tue des innocents et des gens sans armes dans les rues de Bagdad. Les filles soldates israéliennes actionnent un système de tuage par télécommande, par-desus les barbelés de Gaza. Cela s’appelle le système Spot and Shoot. Elles font exactement ce qu’a fait Tarrant, c’est leur boulot de tous les jours. De même pour les opérateurs de drones, rivés à leurs fauteuils, qui tuent de très loin des enfants: pour rendre la chose plus facile, ils appellent leurs victimes des « terroristes rigolos » (« Fun size terrorists »).
Les jeux vidéo qui vous entraînent à tirer sans ressentir de haine sont un substitut de ce genre de tueries. J’ai participé à des guerres, j’ai vu et j’ai éprouvé ces choses-là en vrai. Pas besoin de haïr pour tuer l’ennemi. Si vous savez qui est votre ennemi, vous pouvez le descendre sans haine, et c’est ce que font la plupart des soldats la plupart du temps. Pas de quoi être horrifié. Il nous faut reconnaître l’agressivité comme un élément nécessaire, dans notre mental. Ce n’est ni bien ni mal, c’est ce que nous sommes, selon l’expression favorite de Mrs. Pelosi. Nous avons un sens inné de la chasse et de la guerre, et c’est ce qui pousse un petit garçon à faire « pan! pan! » avant même de savoir parler.
Nous sommes câblés. Les gens aiment en flinguer d’autres; s’ils n’ont pas le droit de le faire dans la vraie vie, il le font dans les jeux. Mais ils rêvent de le faire pour de vrai, de se battre, de tuer, et peut-être d’y rester. Cette pulsion, comme d’autres tendances destructrices, se voit normalement canalisée, voire sublimée. L’instinct de chasse et de guerre d’un garçon se voit transformé en actions héroïques, en défense de son foyer ou de sa patrie, ou en exploits herculéens. Sans cela, nous en serions encore à partager des bananes dans la jungle africaine.
Seulement voilà, nous vivons dans une société féminisée où les exploits sont hors la loi. Ce ne sont pas seulement les vêtements et les toilettes qui sont devenus unisexes, mais aussi l’endoctrinement. La propagande sur la fluidité de genre vise à éradiquer la masculinité à la racine. Un jeune homme de la classe ouvrière a très peu d’options dans sa vie. Il peut tout au plus trouver un job temporaire mal payé et sans assurance pour le lendemain. Et il peut déverser son indignation et tout ce qui le démange dans une salle de jeux vidéo ou dans des fight clubs. Ou bien consommer encore plus de drogues et d’alcool.
Les jeux, et les jeux de guerre en particulier, sont très populaires parce qu’ils servent à satisfaire des besoins de base, tout comme la pornographie. Ils sont tellement populaires que le gamer suédois mentionné par Tarrant a 90 millions de followers: infiniment plus que ne peut rêver d’en toucher un journaliste pour un article. Il y a donc beaucoup d’hommes frustrés et insatisfaits. Les jeux suffiront-ils à évacuer ces tensions exacerbées et refoulées? Peut-être; le porno a certainement pesé sur les relations sexuelles, au point que bien des hommes sont moins intéressés par la pratique en situation réelle.
Ce n’est pas dans l’intérêt de l’humanité, tout ça. Pour le genre humain, il vaut mieux que les hommes soient intéressés par les femmes et fassent preuve de bravoure au service de l’humanité pour gagner l’amour de celles-ci. Mais pour les gens qui se considèrent comme nos maîtres, il y a d’autres priorités. Ils veulent avoir des troupeaux calmes, de vaches et de boeufs, car les taureaux sont des fauteurs de troubles. Cette comparaison est cependant biaisée, parce que nous les humains ne sommes pas des herbivores, nous sommes plus rebelles, plus intelligents, et nous avons de la suite dans les idées. Pour étouffer notre esprit d’insoumission, nos aspirants à la domination inventent des pièges et des dérivatifs frelatés. Greta Thunberg et ses rassemblements contre le réchauffement climatique fournissent ainsi des exutoires bidon pour la révolte. Les Gilets jaunes en France eux sont en train de fomenter une rébellion réelle, et c’est la raison pour laquelle les médias les diabolisent.
Notre société devrait être réorganisée de façon à ce que les hommes jeunes puissent réaliser des exploits bien réels. Ils veulent sauver le monde, et tout ce qu’on leur offre, c’est des hamburgers à faire sauter ou des manettes pour jouer. Ce désir de sauver le monde est évident, dans le Manifeste de Tarrant. il décrit le monde dans lequel avec d’autres jeunes travailleurs ils se retrouvent écartés, et même si la solution qu’il propose (le terrorisme) n’est pas la bonne, le problème, lui, est bien réel. Il voit les gens se faire remplacer par les immigrants, et il cherche quoi faire avec. Le remplacement est bien réel, mais les coupables ne sont pas les immigrants qu’on lui substitue à son poste. Ce sont les gens qui organisent le remplacement, qui bombardent les pays musulmans de façon à rendre la vie impossible aux habitants du Moyen Orient et de l’Afrique du nord, régions jadis propères, ceux qui amènent les réfugiés en Europe (et dans l’extrême Europe que sont l’Australie et la Nouvelle-Zélande), ceux qui vous endoctrinent sur le thème de la xénophobie au lieu de dénoncer le moteur que constitue la rapacité.
De fait, Tarrant en est bien conscient. Il avait écrit dans son Manifeste:
« Le plus gros facteur pour l’importation de non Européens en Europe est cet appel d’air et cette volonté d’acquérir de la force de travail bon marché. Rien n’attire plus l’invasion et rien n’est plus urgent à bloquer que cette rapacité qui exige des travailleurs bon marché… Au final, la rapacité humaine et le besoin d’augmenter leurs marges de profit chez les tenants du capital, c’est ce qu’il faut combattre et briser. »
Il a parfaitement raison sur ce coup-là. L’avarice du capital, toujours avide, devrait être réduite à néant afin de sauver l’humanité, mais tuer des musulmans n’est certes pas le bon moyen pour y parvenir. On peut très bien comprendre que Tarrant se fasse du souci à propos de la faible natalité des Européens, mais cela pour une seule raison: il considère incontournable la demande de main d’œuvre bon marché, et la course au chiffre d’affaires. Or cela ne constitue nullement des nécessités devant absolument être satisfaites. Si la rapacité est fermement contrôlée et vaincue, et que l’immigration est bloquée, la population peut décliner doucement jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre durable soit trouvé. Pendant un certain temps, la population va vieillir, c’est vrai; mais c’est là un effet temporaire. Nous ne sommes pas condamnés à avoir une population en croissance constante, ni des profits et des chiffres d’affaires toujours en augmentation, ni des actions toujours à la hausse, ni une expansion sans fin. Tout cela peut être modifié.
Et nous devrions nous y atteler, parce qu’autrement, nos supposés « maîtres » vont organiser une effusion de sang géante, une nouvelle grande guerre afin de faire de millions de jeunes gens subissant des privations autant de Tarrant à leur service, comme ils l’ont fait en 1914 et en 1930. L’humanité va devoir tordre le cou à l’avarice et mettre en chantier un avenir meilleur, sans quoi elle se retournera contre elle-même: elle est là, la principale leçon à tirer du massacre de Christchurch.
Joindre Israel Shamir : adam@israelshamir.net
Source: The Unz Review
Traduction: Maria Poumier.
Pour le genre humain, il vaut mieux que les hommes soient intéressés par les femmes et fassent preuve de bravoure au service de l’humanité pour gagner l’amour de celles-ci…
=*=
Alors, y’a pas que ça qui me gratouille, mais bon…
Outre que le plus grand massacre de toute l’histoire de la Nouvelle-Zélande, c’est lorsque les colons ont débarqué pour tuer l’aborigène au nom de leur dieu, et après les avoir déclaré « Res Nullus » pour leur confisquer leurs Terres. Le pré-supposé : l’homme est un loup pour l’homme, et il a toujours fait la guerre, c’est dans ses gènes est donc totalement erroné.
Il suffit pour cela de prendre connaissance des travaux de recherche (pour le moins) de l’anthropologue Marylène Patou-Mathis ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2018/01/24/non-lhomme-ne-descend-pas-dun-singe-tueur-par-le-pr-marylene-patou-mathis/
Par exemple : On apprend dans cet article que l’image de l’homme préhistorique violent et assoiffé de guerre n’est qu’une invention tardive… qui remonte au XIXe siècle. Anthropologues et préhistoriens partent du postulat que l’humanité évolue progressivement et unilinéairement pour arriver à cette construction. Au fur et à mesure du temps des fictions ont figé dans nos société une espèce d’archétype de l’homme préhistorique de base : un homme viril vêtu de peau de bête, armé, qui combat des animaux bien plus grands que lui, pour qui les conflits sont omniprésents…etc… Cela me rappelle personnellement mes livres d’histoire (préhistoire…) de l’école primaire. Comme quoi il faut du temps pour construire un mythe et aussi pour le déconstruire.
JBL
Je me permets de commenter cet article et d’être long non pas pour saturer cet espace mais pour amener certains éclairages. Merci au modérateur de me le permettre à l’avance.
Je trouve cette analyse bien courte et simpliste, réduire cet australien meurtrier accompli et totalement rompu à sa foutue cause à un petit frustré accro aux jeux vidéo et plus ou moins au courant des enjeux capitalistes, prouve une méconnaissance quasi totale de l’extrême droite occidentale qui s’est largement fortifiée ces dernières années ! Bien que je puisse partager l’opinion de l’auteur sur cet aspect jeux vidéo en quelque sortes, ou sur le fait que n’importe quel musulman, juif, chrétien extrémiste soit capable d’atrocités et de crimes de masses, je n’irais pas jusqu’à banaliser la chose à ce point ! c’est tout simplement scandaleux qu’on en soit venu justement à banaliser le terrorisme sous toutes ses formes, bien que la ‘’légitimité’’ des actes des uns et des autres (sans vouloir légitimer aucune) diffère selon plusieurs critères qui soient eux très précis et qui sont : le contexte politique, la nature de la ‘’cause’’, le degrés d’endoctrinement, l’exécution de ces actes sur décision indépendante comme dans le cas de notre tueur de la Nouvelle Zélande, ou téléguidé, voir imposé par des gourous, des organisations ou des ‘’causes’’ plus désespérées! Ainsi, le jeune Palestinien de 18 ans qui la semaine dernière, décide de s’en prendre à des soldats israéliens et colons armés au couteau pour leur voler leur armes et leur auto et faire plusieurs victimes en plusieurs endroits avant de disparaitre et être traqué et tué deux jours plus tard dans une maison en ruine ou il se cachait, sans qu’il ait d’antécédents ni politiques, ni religieux engagés, comme l’affirme son père qui parle d’un ado fringuant et possédant sa propre voiture et étudiant brillant à l’université, n’est pas la même chose que les terroristes de Isis ou Al Qaida qui eux sont endoctrinés et se portent volontaires pour assassiner des coptes ou sa faire exploser dans des églises en Égypte, c’est pas non plus la même chose qu’un kamikaze qui se faisait exploser dans un check point Américain autour de la fameuse zone verte de Bagdad lors de l’occupation Américaine, ou dans un rassemblement de recrues pour la police Afghane, ou dans une mosquée Chiite ! Donc, comprenons-nous bien, c’est au cas par cas, et c’est totalement différend les uns des autres, bien qu’il y ait eu des attentats de même nature, origine et cible, qui soient plus idéologiques que politiques.
Donc pour résumer, il faudrait faire la distinction entre le terrorisme oriental et ses anciennes causes plus ou moins légitimées par leur auteurs vis-à-vis de l’occupation, et ses nouvelles ou récents développements et causes totalement idéologiques de Isis ou Al Qaida dans un contexte politique tendu, pourri par la corruption, les guerres d’intérêts, les tireurs de ficelles, les armes qui pullulent, la guerre confessionnelle Chiite – Sunnite que des seigneurs de guerre et des ultra religieux financent ou encouragent. Bref, et le terrorisme occidental des extrémistes blancs qui lui milite pour des causes totalement à l’opposé de ceux d’orient, même si les deux peuvent utiliser le capitalisme pour justifier leur causes, il n’en demeure pas moins que les causes des suprématistes blancs paraissent presque superficielles et fabriquées ou forcées et ne comportent en réalité qu’un fort relent de haine pur et dure envers les étrangers, les immigrants, les musulmans ces dernières années, mais encore, il faudrait l’expliquer et j’y viens.
Pour comprendre l’extrémisme blanc en occident, et c’est une chose que je connais assez bien pour l’avoir suivi de très près pendant des années, il faut distinguer entre la période avant la chute du Mur de Berlin ou l’on distinguait les groupes anti immigration en Europe en général, et en Amérique du Nord aussi, dont les principaux mouvements étaient des résidus des anciens partis d’extrême droite, des néo nazi, du KKK, des suprématistes de tous poils, qui en ayant conservé un discours eugéniste et raciste de leurs parents, ont dû l’adapter en fonction des politiques mainstream dans leurs pays et contextes respectifs, et bien qu’ils aient déjà mené des opérations d’éclat ici et là et des attentats majeurs, cela se faisait tout le temps sur la base de théories du complot largement et anti establishment largement reprises et contextualisées selon les pays occidentaux et les époques. Il faut aussi rajouter que la flambée du prix du baril de pétrole de son prix initial entre $15 et $20 avant la première guerre du golfe, au $60, $80, et $100 de la dernière décennie y est pour beaucoup dans la précarisation des classes moyennes, et la montée en nombre de l’extrême droite partout en occident, et d’ailleurs le prix du baril ne redescendra plus (sauf maintenant sans pour autant que çca ait d’incidence sur le coût de la vie, ni d’ailleurs que la crise économique va en diminuant, ce qui explique largement, la radicalisation sociale, idéologique, politique et économique.
Mais suite à la chute du mur de Berlin, et surtout du déclenchement de la guerre Yougoslave, ce qui va arriver va chambouler totalement l’extrême droite partout en occident pour la simple raison qu’un flux migratoire très important qui part des pays de l’Est Européen, va s’installer durablement en Europe de l’ouest et en Amérique du Nord, et passera au travers de ce flux migratoire un nombre important d’activistes, ou ex activistes, de gens amers, d’anciens Yougoslaves, serbes, croates, roumains, hongrois, tchèques, bulgares, ukrainiens, qui tout en se fendant rapidement dans les populations Européennes, en s’intégrant aux emplois, en se faisant une place parmi les élites occidentales aussi, certains vont directement choisir de devenir des militants actifs de l’extrême droite locale, d’autant qu’ils y contribueront très efficacement, avec toute sortes de propagandes anti immigration venant du sud qui leur pose un sérieux problème de compétition, et musulmane ou arabe qui suscite chez des serbes ou croates et même roumains par exemple le plus grand dégoût ! Mais en tous cas personne n’y échappe chinois, asiatiques en tous genre, indiens, pakistanais, et bien sûr noirs africains et arabo musulmans.
Vous faites bien de citer la pornographie car Vous voulez rigoler ? Savez-vous par exemple ce qui préoccupe les forums de discussion de l’extrême droite anglophone dans l’ouest du Canada et aux états unis depuis des années, c’est le fait que la pornographie ait explosé à mettre en scène les plus ‘’belles’’ femmes blanches et blondes de l’occident dans ce qu’on appelle la pornographie interraciale Blanche-noir ou afro américain ! voici la véritable théorie du grand remplacement que craignent et exacerbe les extrémistes blancs et pas celle d’un Renaud Camus qui hier encore écrivait comment il ‘’suçait la bite d’étalons maghrébins’’ (excusez l’expression), ou celles de Marine le pen, de Éric Zemmour et tous ces clowns de l’extrême droite Européenne ! Saviez-vous par exemple ce qu’est le ‘’syndrome Simon Mol’’ que les forums d’extrémistes blancs Américains et Canadiens ou Australiens et Néozélandais ont débattu pendant des années ? Eh bien c’est rien d’autre que l’histoire que des ex Polonais immigrants en ces contrées ont ramené avec eux et ont largement diffusé jusqu’à la nausée, il s’agit en fait d’un Camerounais qui a émigré en Pologne en 1999, et qui est devenu une star médiatique, un militant de droits de l’homme avec pignon sur rue, et un conseiller du gouvernement polonais tout en couchant avec un nombre incalculable de polonaises en majorités jeunes et blondes qui se l’arrachaient, et leur a transmis le Sida, avant que les autorités polonaises ne le découvrent et le jugent, il mourra du Sida en 2007, après avoir fait un carnage ewt l’un des plus gros scandales politiques de la Pologne pendant la même période! bref, les extrémistes blancs de la Colombie-Britannique, le L’Alberta, ou de la Californie vous diront tous parcours qui est Simon Mol, et pourquoi ils sont tous victimes de Simon Mol ! Ainsi les articles en chaine sur la préférence des femmes occidentales des hommes noirs est devenue une industrie qu’exploite aussi bien la pornographie que l’extrême droite ! il n’y a qu’a aller sur l’un des forums pour réaliser le désespoir total de cette jeunesse masculine blanche à dénoncer comment les filles se jettent sur les afro américains ou les noirs en général, et parfois les orientaux aussi ! Bref, ces histoires même la presse Américaine la plus en vue en a parlé et continue d’en parler, au point de citer l’histoire de Simon Mol dans le New York times, et l’histoire du plus grand site pornographique payant à succès aux États-Unis et partout en occident maintenant n’étant rien d’autre qu’un site de pornographie interracial (dont je tairai le nom) visité par autant d’hommes que de femmes de tous âges qui servent de leur carte de crédit volontiers pour assouvir des besoins très à la mode parait-il ! Bien que je ne nie pas que cette même pornographie fasse des ravages aussi en Afrique, au moyen orient, et en Asie, sauf qu’elle soit difficilement mesurable et encore très cachée ! mais je peux vous assurer que le syndrome de la ‘’petite bite’’ fait des ravages partout dans le monde, chez les hommes comme chez les femmes, et n’est pas prêt de changer !
Par ailleurs, et au contraire de ce que peuvent avancer certains, je suis convaincu, que le dit tueur australien auteur de la tuerie en Nouvelle-Zélande n’a pu passer à l’acte contre des musulmans en particulier, et pas contre d’autres groupes raciaux ou religieux hautement visés par eux, c’est parce que toutes les autres catégories races et religions, jouissent d’un certain consensus de la ligne rouge en occident maintenant qui feraient passer assurément les auteurs de l’attentat pour des bigots arriérés, de très vilains racistes malades, contrairement aux musulmans devenus politiquement corrects de critiquer ouvertement, afficher une islamophobie ouverte à leur encontre, utiliser justement le terrorisme islamiste contre eux, et finalement autoriser une certaine ‘’tolérance’’ vis-à-vis de crimes commis à l’encontre de ce groupe en particulier.
Si l’auteur cite ici, un nombre qu’il dit ‘’incalculable’’ et non sourcé d’attentats que commettraient des islamistes, et qu’on ne saurait pas, chose à laquelle je n’adhère pas du tout ni sur le fond, ni sur la forme, car justement, il n’y a pas d’attentat qui soit islamiste qui ne fasse pas la une des journaux, je voudrais pour ma part lui citer le nombre incalculable d’attentats islamophobes que eux sont totalement occultés, banni, cachés, maquillés, travestis, voir banalisés depuis le 11 septembre et ce, partout en occident, y compris en France, et au Canada et aux États-Unis ou en Australie et en Nouvelle-Zélande !
Donc, pour résumer, cette théorie du grand remplacement ne tient pas la route du tout ! car les immigrants musulmans dépassent rarement le seuil des 3% de la population, (en France ils sont 6% exceptionnellement) alors que les autres immigrants de souche asiatique, africaine, européenne de L’Est et sud-américaine sont nettement plus nombreux et plus importants en termes de pourcentages et ce, partout en occident ! et donc s’il y aurait grand remplacement à long terme, à très long terme, il ne risque pas de s’opérer par les immigrants musulmans ! mais plutôt par les autres communautés d’immigrants ou par les mariages mixtes ‘’de blondes en chaleur’’ comme craignent les suprématistes blancs à tort ou à raison !
Les musulmans des diasporas établis en occident, sont aujourd’hui devant un véritable début de pogrom occidental potentiel ou même oriental en Chine, en Inde et ailleurs, je le pense sincèrement, objectivement et rationnellement, car le contexte géo politique mondial à totalement tourné en leur défaveur, et en plus de devoir continuer à fuir la dictature de leurs pays, ils sont entrain de se rendre compte que l’occident ne les veut pas, et c’est sûr que s’il en prend quelques- uns encore, c’est à l’encontre de la volonté d’une majorité des peuples occidentaux qui pour toutes sortes de raison, en font une fixation, et croient que les musulmans représentent une menace à leur nouvelles mœurs modernes et leur mode de vie… il n’y a pour ainsi dire que Donald Trump qui en plus des musulmans, n’hésite pas à taxer les mexicains et les latino-américains de conquérants et parasites et je ne sais quoi d’autre et le fait ouvertement en recevant un appuis caché mais réel de bon nombre d’américains !
Espérons simplement que cette tendance s’estompe avec le temps, et que la crise économique qui risque de reprendre suite à une nouvelle envolée du prix du baril de pétrole très probable, ne dégénère pas en Pogroms localisés et réels, rien qu’au Québec, province tranquille et peu peuplée du Canada, il y a une droite islamophobe des plus solides et des plus hargneuses envers les immigrants musulmans depuis 20 ans, au point que cela a marqué et changé le paysage politique du Québec en entier.
Enfin, la couverture médiatique de la tuerie de la nouvelle-zélande à elle seule en dit long sur cette vulnérabilité des musulmans d’Amérique du Nord ! sans devoir ‘’se victimiser’’ ou crier au racisme, la couverture médiatique d’un tueur Québécois comme Alexandre Bissonnette elle aussi en dit long sur cet état des choses ! au point que ses victimes se font ouvertement insulter par des chroniqueurs de presse minable car réclamant justice selon les lois en vigueur, chose qu’une partie de l’opinion ne veut ni ne peut admettre en réclamant la clémence et les ‘’valeurs démocratiques et civilisées’’ !