S'inspirer de Spinoza… pour naviguer sur la mer de nos émotions
CAROLLE ANNE DESSUREAULT :
Naviguez-vous toujours calmement sur la mer de vos émotions ? OU, si comme moi, il vous arrive de dériver dans des eaux troubles, ou même peut-être de perdre le NORD ?
GÉRER NOS ÉMOTIONS est tout un art, qui s’apprend en observant les effets de nos croyances conditionnées qui se révèlent dans nos comportements afin de MIEUX CHOISIR ce qui nous convient dans la vie.
Mon exposé s’inspire du grand philosophe SPINOZA qui vécut au 17e siècle. J’adhère totalement à son éthique qui est de CULTIVER en premier des valeurs nobles – et par la suite – se permettre de jouir des plaisirs de la vie.
Spinoza, un juif d’origine portugaise, qui a vécu aux Pays-Bas, a passé sa vie à réfléchir sur les causes de nos souffrances. Son oeuvre L’Éthique est un vibrant témoignage sur ses convictions profondes qu’il a mises en pratique tout au long de son existence.
Voici ce que Goethe disait de lui : « J’avais reçu en moi la personnalité et la doctrine d’un homme extraordinaire d’une manière incomplète, mais j’en éprouvais de remarquables effets. Dans l’Éthique, l’apaisement de mes passions, une grande et et libre perspective sur le monde sensible et le monde moral. »
Il dit aussi : « Le contraste entre le caractère géométrique particulièrement aride de l’ÉTHIQUE et la force d’apaisement procurée par son livre, Spionoza essaie de démontrer (assez objectivement) l’intelligence et l’harmonie profondes qui unissent tout le RÉEL. »
Au XXe siècle, Einstein trouve en Spinoza « le prolongement métaphysique de la révolution physique qu’il opère. La conception de Spinoza est contemporaine car il réconcilie le corps et l’esprit, il a reconstitué le puzzle des sentiments, pensées et croyances. »
Et le neuropsychologue Antonio Demasio voit en Spinoza le précurseur de sa théorie sur les émotions.
En fait, toute sa vie, Spinoza a cherché à mettre en cohérence sa pensée avec ses actions.
Tout comme un bon marin doit connaître certaines règles pour naviguer, pour bien gérer nos motions, il nous faut CONNAÎTRE et COMPRENDRE les idées et les circonstances qui nous ont affectés depuis notre enfance et qui nous affectent encore.
SPINOZA parle beaucoup de l’importance de comprendre qu’il y a des sentiments qui NOUS FORTIFIENT et d’autres qui nous AFFAIBLISSENT. Il a repéré TROIS SENTIMENTS DE BASE dont TOUS les autres découlent et s’amalgament :
- LE DÉSIR – aspiration à croître
- LA JOIE – augmentation de notre puissance vitale
- LA TRISTESSE – diminution de notre puissance vitale
Conséquemment, certaines émotions NOUS DONNENT DE LA FORCE alors que d’autres LA DIMINUENT. Les différentes émotions contiennent en plus du désir, une part de joie ou de tristesse. Lorsque nous sommes impatients, frustrés, déprimés, c’est qu’il y a quelque chose qui nous TROUBLE, nous attriste. Lorsque nous somme confiants, enthousiastes, en amour, en sécurité, pleins d’espoir, c’est la joie qui s’exprime.
*PARTAGE DE DEUX EXPÉRIENCES PERSONNELLES
Permettez-moi de vous partager deux expériences vécues très jeune et qui ont marqué profondément mes affects.
1) EXPÉRIENCE PUISSANCE VITALE – LA JOIE
J’AVAIS TROIS ANS – ma mère me demandait de pousser le carrosse de ma petite sœur pour l’endormir. Le carrosse était énorme, je devais lever les bras pour l’atteindre. Je me souviens que j’étais heureuse d’aider ma mère, je me sentais bien. Je me souviens que je me sentais dans le CONTENTEMENT de moi, un état difficile à définir, paisible et IMMENSE comme un beau paysage.
Dans cette expérience, il y avait un DÉSIR de DONNER et de PLAIRE, accompagné d’une JOIE et ainsi, une augmentation de ma force vitale
(évidemment, cette expérience n’était pas rationalisée comme je le fais présentement.)
2) EXPÉRIENCE DE DIMINUTION DE PUISSANCE – LA TRISTESSE (jalousie)
Quelques années plus tard, j’ai vécu un sentiment très pénible. La belle petite robe rose à volants que ma grand-mère m’avait donnée ne me faisait plus car j’avais grandi. J’adorais cette robe. Ma mère voulait la donner à ma sœur. Je ne voulais pas. J’ai pleuré. J’ai fait une crise. Rien à faire. En cachette, j’ai pris des ciseaux et j’ai coupé la robe en deux !
C’est comme si je m’étais coupée en deux. Je me souviens que j’étais mal dans ma peau, j’avais honte. C’était une expérience de diminution de ma force.
Dans cette expérience, il y avait un DÉSIR de POSSESSION accompagné d’une TRISTESSE.
Ces deux sentiments opposés ont influencé mes valeurs pour m’inciter à choisir ce qui me donne le plus de contentement.
PINOZA définit le désir comme une poursuite de la joie.
Il explique que la passion peut être un désir mal orienté quand elle est complètement soumise à une influence extérieure, une chose ou une personne. Une fois la passion assouvie, le vide et le manque reviennent.
L’IDÉAL est D’ORIENTER NOS DÉSIRS vers des choses et des personnes qui AUGMENTENT notre force, et de FAIRE DES ACTIONS QUI NOUS FONT GRANDIR. PLUS, en arriver à créer nous-mêmes les causes de ce que nous désirons.
LA SENSIBILITÉ EST TOUJOURS PRÉSENTE
AVEC LE TEMPS, je deviens plus émue et sensible à L’OUVERTURE et au BEAU qu’à la fermeture à laquelle j’accorde moins d’attention.
Récemment, je suis allée aux HEC assister à un concours d’art oratoire où un ami se présentait. À mon arrivée, il est venu vers moi, les BRAS GRANDS OUVERTS, dans une IRRÉSISTIBLE SPONTANÉITÉ, j’ai senti une JOIE qui a AUGMENTÉ MA PUISSANCE VITALE. LES AUTRES ont le pouvoir d’augmenter notre force. Il faut savoir l’accepter et s’ouvrir à ce que les autres peuvent nous donner.
CONCLUSION
EN CONCLUSION, trois sentiments de base exprimés par Spinoza : le désir, la joie et la tristesse à tenir compte, et dont les autres émotions découlent ou s’amalgament. Il faut simplement faire l’exercice de découvrir en quoi une impatience, une colère, un dégoût, une amertume, une comparaison est une expression de tristesse déguisée, et en chercher l’écho en soi, afin de la remplacer volontairement par un sentiment qui nous convient mieux. Parfois le sentiment opposé et bénéfique ne vient pas, il s’agit alors d’avoir l’intention de le cultiver.
En devenant plus lucides sur nous-mêmes et sur les autres, nous développons une sagesse qui nous permet d’ORIENTER nos désirs et émotions vers des situations ou des personnes qui nous font du bien.
C’est notre responsabilité de faire le nettoyage de nos émotions – ne pas le faire, c’est comme laisser de l’eau entrer dans notre bateau et rester passif, se laisser envahir par des vagues houleuses.
Gérer nos émotions, c’est être responsable ! C’est prendre soin de soi !
Je ME souhaite et VOUS souhaite de voguer sereinement sur la mer de vos émotions !
SOURCES – Wikipédia
Le miracle de Spinoza de Frédéric Lenoir
Notre liberté n’est qu’une illusion – Spinoza.
La liberté c’est le choix qu’on ferait en l’absence de contrainte (et mème de droits, le droit étant décidé par le bon vouloir d’un autre le droit est donc seulement un semblant de liberté en sursis qui peut basculer à tout instant et devenir une contrainte), l’avortement par exemple n’est qu’un droit en sursis, la véritable liberté à ce sujet est l’absence totale de loi et le pouvoir total de ce choix à la femme et à personne d’autre.
Comme nous sommes entouré de contraintes (passeport, droits, permis, lois, règles etc) nous ne sommes pas libre.
@ l’auteur,
Joli texte qui ne laisse pas indifferent, Spinoza est un auteur qu’il me reste à découvrir dans son intégralité en réalité, Vous êtes avec Ysengrimus maintenant, deux personnes à me convaincre de vouloir entamer ce chantier de lecture et d’étude avec plus de sérieux ! Merci
quant aux émotions, je continue de naviguer assez seul sur les hautes vagues de temps à autre, j’ai appris à affronter le mauvais temps comme disent les marins, j’ai la peau dur et lézardée d’un marin endurci, un peu insouciant de ses échecs, j’adore affronter les vents contraires on dirait! je suis amoureux de la mer aussi, son air iodé qui me vivifie, ses îlots perdus que je découvre au gré de mes voyages, et ou j’adore poser pied, y découvrir sa faune et sa flore sauvage…., y cueillir quelques fruits, y faire le plein d,eau fraîche et retourner à mon bateau pour continuer ma route ! il m’arrive aussi de faire des rêves extraordinaires, indescriptibles de beauté, de détails, que je ne raconte jamais, mais qui restent gravés dans ma mémoire à jamais ! je crois que je porte une partie des maux de ce monde sur mes épaules, de manière volontaire, consciente, que je me soucie des soucis des autres plus que des miens, et s’il y a une chose que je redoute le plus, c’est la monotonie, la sédentarité intellectuelle et même physique! et si je pouvais me le permettre je dessinerai une campagne (une femme) parfaite pour moi, (comme celles que certains connards ont eu et ne méritent pas et pas moi) et un beau voilier immense, ensuite je taperai ma baguette magique pour qu’ils deviennent réalité, puis on embarquera à bord ensemble découvrir ce monde ou il reste tant à découvrir :))))))
Merci Carolle Anne Dessureault pour ce petit voyage ensoleillé en voilier au cœur de l’hiver québécois !:)
BONSOIR SAM,
Merci pour la musique de vos mots et le partage de vos voyages intérieurs.
Vous avez raison, il reste beaucoup à découvrir de ce monde. Une vie, ce n’est pas assez.
Je vous souhaite une très belle année 2020.
A l’occasion de ce billet, de Noel et du Nouvel an, petite dédicace à vous Mme Carolle Anne Dessureault, à Robert Bibeau et à notre illustre Ysengrimus, une magnifique composition musicale Soufi du Chanteur compositeur : Dhafer Youssef , intitulée : »Soupir eternel »
donc pour vous reprendre Mme Dussereault, un morceau de musique »pour naviguer sur la mer de nos émotions » 🙂
https://www.youtube.com/watch?v=eJwSZIajEvI