J'ai trouvé l'âme soeur (2)


CAROLLE ANNE DESSUREAULT :
Dans un couple, nous avons tendance à percevoir les personnes avec un seul mode de pensée, soit le féminin ou le masculin, le yin ou le yang, comme si chacune d’elles trouvait son complément chez l’autre. Subjectivement, ce n’est pas faux. Néanmoins, un homme possède autant un côté yin-féminin qu’une femme et celle-ci possède un côté yang-masculin. Il est essentiel pour se réaliser d’exprimer ces deux aspects de notre identité.
Voyons en détails ce qu’en pense l’auteur Yvan Gingras dans ce deuxième article sur son livre J’ai trouvé l’âme soeur.

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2     – LA NATURE DE LA RELATION DE COUPLE

Modes de pensée créatif-réalisateur et analytique-collaborateur

Vous avez probablement lu des livres à propos des relations homme/femme et, de manière générale, on y affirmait que l’homme réagit de telle manière et la femme d’une autre. On tente d’expliquer, entre autres, le comportement des deux sexes en les identifiant à deux natures différentes. Ce qui est vrai pour l’aspect physique, mais ne l’est plus pour l’aspect psychique ni spirituel. En effet l’être humain, homme comme femme, est composé de deux modes de pensée, soit le mode de pensée créatif-réalisateur qui opère depuis le côté droit du cerveau, puis le mode de pensée analytique-collaborateur opérant depuis le côté gauche du cerveau.
Si on se fie à la théorie de deux natures différentes, il faudrait attribuer un mode de pensée particulier à l’homme et un autre à la femme. Ce qui voudrait dire que selon qu’on soit homme ou femme, on utiliserait un seul de ces modes de pensée. Or, ces deux modes de pensée sont réellement présents autant chez la femme que chez l’homme, et ce qui les distingue est plutôt l’utilisation différente qu’ils en font. Cet usage des deux modes de pensée varie beaucoup d’un individu à l’autre. Puisque les deux courants de pensée sont bien présents en chacun de nous, le défi pour se réaliser en tant qu’homme ou femme est de se servir de ces deux modes de pensée en complémentarité pour manifester une action qualitative. Ce qui signifie qu’il faut en arriver à la maîtrise de notre nature polarisée.

Notion de la polarité de l’être humain

La présence des deux modes de pensée différents s’explique par le fait que nous vivons dans un monde de polarité – dualité, c’est-à-dire que rien n’existe sans son contraire. Nature polarisée signifie donc l’état d’opposition entre deux facteurs, dans le cas présent les deux modes de pensée, mais qui en même temps sont en interrelation, comme le sont les courants négatif et positif en électricité, ils sont donc aussi complémentaires.
L’aspect créatif-réalisateur procure les qualités telles que détermination, courage, prise de décision et responsabilité qui nous dirigent vers la réalisation d’objectifs. L’aspect analytique-collaborateur nous fait bénéficier des qualités de coopération, de logique, de sécurité, d’exactitude et de discernement qui nous indiquent la voie de la collaboration pour réaliser ces mêmes objectifs.
Il s’agit d’utiliser les qualités de ces deux modes de pensée de façon juste, soit en complémentarité plutôt que séparément. Précisons que complémentarité veut dire tenir compte des deux modes de pensée dans nos actions, mais pas nécessairement de façon égale. Le genre d’action à entreprendre selon les circonstances déterminera lequel des deux modes de pensée sera plus sollicité que l’autre.
C’est ce point d’équilibre, l’utilisation juste des deux modes de pensée, que nous recherchons instinctivement. Lorsque nous ressentons un déséquilibre, plus souvent qu’autrement, nous tentons de le rétablir par des comportements opposés, croyant que le tout s’équilibrera à nouveau. Mais cela ne fonctionne pas comme des mathématiques. C’est pourquoi, lors de nos actions, il faut chercher la voie de la juste pondération, ni trop, ni trop peu. Tant que l’harmonie intérieure entre ces deux pôles de pensée n’est pas atteinte, d’aucune manière nous ne pouvons manifester ou mettre en action l’harmonie dans notre environnement, soit envers les gens et les événements.
Par conséquent, l’harmonie ou le manque d’harmonie intérieure chez les individus explique bien souvent une aisance ou une difficulté à développer notre capacité de s’aimer et d’aimer les autres et, par le fait même, la réussite ou l’échec des relations de couple. En fait, nous obtenons une harmonie équivalente à l’équilibre de ces deux modes de pensée intérieurs chez soi. Il en est ainsi, même s’il est difficile de l’admettre.
Nature spirituelle et personnalisée de l’être humain
Nous abordons une réflexion sur les deux modes de pensée qui peut expliquer les différents comportements chez l’être humain. Ce dernier est d’abord une Âme avec deux corps, psychique et physique, tel que mentionné plus tôt. Pour évoluer, l’Âme doit se vouer à développer de l’amour de plus en plus pur – Amour universel – que chacun peut partager avec le partenaire, amour essentiel pour la réussite de la relation de couple.
L’Amour universel se manifeste par le développement de trois notions fondamentales, soit la responsabilité et le discernement qui, lorsqu’utilisés tous deux conjointement, résultent en l’harmonie, soit l’équilibre tant recherché.
Notion de responsabilité
C’est l’art de s’appliquer à résoudre adéquatement les situations qui se présentent dans ma vie. Ce qui contribue à mon évolution individuelle ainsi que celle du couple. C’est ce qui fait la différence entre :
– réagir comme une victime ou agir en Être libre ;
– me plaindre des difficultés ou me concentrer à résoudre la situation ;
– blâmer les autres et les circonstances ou trouver les leçons derrière l’illusion ;
– me sentir coupable, honteux ou développer un sentiment de confiance en moi.
Être responsable est la marque d’une conscience éveillée. Les couples heureux orchestrent les événements dans leur vie lorsqu’ils le peuvent. S’ils ne peuvent changer les événements, ils changent leur façon d’agir en utilisant des comportements différents. C’est une question d’attitude
Notion de discernement
C’est l’art de distinguer ce qui est juste ou non pour moi ainsi que pour le couple, en tirant les leçons derrière les événements, puisque la vie est là pour soutenir et faire progresser.
Cette habileté à discerner s’acquiert seulement en semant les causes et en récoltant les effets (essaies et erreurs). Le pouvoir de décider, soit le choix de nos pensées, paroles et actions, est le facteur déterminant. Les bonnes décisions sont le résultat de l’expérience, et l’expérience est issue des leçons tirées des mauvaises décisions. Par conséquent, la prise de décision et l’acceptation de l’erreur constituent les éléments essentiels du processus pour choisir de meilleures pensées, actions, paroles et sentiments qui enrichissent ma vie quotidienne.
Notion d’harmonie
C’est l’art d’être concerné par le bien-être du couple dans les différentes situations en agissant au-delà des intérêts personnels. Cet état d’être se développe par la bonne volonté me permettant de rester en équilibre lors des défis journaliers.
En d’autres mots, l’harmonie c’est parvenir au lâcher-prise sur les anciennes façons de vivre pour adopter de nouvelles habitudes qui seront bénéfiques autant pour moi que pour mon partenaire. Si je désire l’harmonie, je constate rapidement la joie, la compréhension, la sagesse, la générosité, la bonne volonté et le respect qui se manifestent régulièrement. Par contre, si j’impose des conditions, je trouve des obstacles. Habituellement, l’impact de l’obstacle est proportionnel à l’importance accordée à l’obstacle.
Lorsque je tiens compte de ces trois notions dans ma relation de couple au quotidien, un équilibre sain et durable s’installe entre mon partenaire et moi. Pour arriver à saisir, puis à maîtriser ces trois notions fondamentales, je dois chercher une compréhension au-delà des concepts véhiculés par la société en regard de la relation de couple. Ce qui veut dire d’accepter que vivre en couple doit contribuer et même accélérer la croissance de la conscience, que mon partenaire et moi faisons une démarche spirituelle à travers nos expériences de vie commune de façon consciente. Accepter ou refuser cette notion de croissance ne fait que favoriser ou retarder cette évolution de conscience pour les deux conjoints ainsi que la possibilité de réussite ou d’échec de la relation.
Notion d’amour
L’amour est difficile à cerner, car il est à la fois simple dans sa nature, mais complexe dans sa manifestation. L’amour est simple puisqu’il ne s’agit que de partager et de recevoir de l’amour par des actions, des paroles et des sentiments. Néanmoins, il est complexe puisque le fait de partager et de recevoir peut se manifester par des milliers de facettes. C’est ma compréhension et mon interprétation de l’amour qui rendent ce dernier complexe lorsque je ne cherche qu’à en tirer avantage pour satisfaire mes besoins, mes caprices, mes extravagances. Ainsi, l’amour est simple mais difficile si je ne pense qu’à moi-même.
L’amour, c’est la bonne volonté, savoir aider, être capable de comprendre les autres, savoir respecter leur dignité, ne pas les faire souffrir, ne pas les blesser physiquement ni moralement, bref ne pas chercher à imposer sa loi aux autres. En conséquence, l’amour se partage mais ne se donne pas ; il doit être partagé convenablement entre les gens. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. On peut remarquer qu’une grande partie des gens veulent prendre tout en oubliant de partager par la suite. C’est un accroc au principe universel de cause et effet. De cette façon, nous « tirons la couverture à soi » !
Partager de l’amour et demeurer en équilibre est une des choses les plus difficiles à maîtriser. Pourquoi ? D’abord, au tout début, on est porté à confondre amour et sentiment émotionnel ou encore attachement psychique – désirs et besoins personnels. Alors, partager de l’amour devient une tâche ardue parce qu’on croit en manquer et on a tendance à ne pas vouloir le partager lorsqu’on en reçoit. C’est ce qui cause le déséquilibre. Avec le temps, on en vient à comprendre que le véritable amour est indispensable, car il comble autant celui qui donne que celui qui reçoit.
L’amour n’est donc pas une question d’attente ou de besoin. Le véritable amour est fondé sur la liberté – respect mutuel, alors il rejoint l’Amour universel.
Les pièges de l’amour erroné
Une mauvaise compréhension de l’amour peut me mener à des pièges malencontreux. Un premier piège est le prétexte de la loyauté. À titre d’exemple, être loyal envers une autre personne par crainte des conséquences négatives, si je ne retourne pas à cette même personne l’attention et l’effort attendus en échange de son amitié. Dans ce genre de situation, je me sens prisonnier de quelque chose d’extérieur à moi-même. Étant concentré sur les effets plutôt que sur la cause, je crains de perdre une amitié basée sur de fausses notions, ce qui crée une déviation dans mon développement spirituel.
Une deuxième façon d’être piégé est l’amour non lucide qui consiste à aimer quelqu’un peu importe le prix à payer. Cette façon d’aimer exprime tout simplement un manque de discernement, m’incitant à agir sans considérer objectivement ce qui se passe dans le quotidien. Cette façon erronée d’aimer se manifeste souvent envers des personnes que je fréquente régulièrement. Je peux donc m’interroger à savoir : Qu’en est-il de mon amour envers mon partenaire, mes enfants, ma famille et mes amis ? L’amour aveugle sans discernement est néfaste spirituellement, car il exprime une incompréhension au plan spirituel, et occasionne un manque de croissance autant pour moi-même que pour les autres.
Le désir d’attention constitue un autre piège malsain. À un certain moment, on a tous inconsciemment confondu le désir d’attention avec l’amour dans le but d’être heureux. Devenir une victime par un désir d’attention est un cadeau empoisonné et les gens qui jouent ce rôle de victime tentent d’obtenir la sympathie de ceux qui les entourent. Toutefois, si c’est l’attention des autres qui me préoccupe, cela signifie que je suis à leur merci. Par le désir d’attention, je cherche davantage à plaire plutôt que d’être moi-même, puisque je désire l’approbation des autres. Rechercher l’attention est, en fait, aimer quelqu’un à partir de ce que cet autre fait pour moi ; cet acte n’est plus impersonnel ni inconditionnel, mais plutôt tourné vers soi. L’amour élevé est détaché de toutes considérations personnelles. L’Âme est responsable de ce qu’elle désire vivre sur terre. Être responsable signifie que je suis conscient et j’accepte que chaque pensée, parole et action ont une conséquence et qu’ainsi je ne suis jamais une victime. Le désir d’attention est un manque de responsabilité, au même titre que la culpabilité, le blâme, la justification et la complainte.
Ce qui découle de ces trois précédentes façons erronées d’aimer est le fait qu’elles ne peuvent me conduire à l’équilibre que je recherche. Ces genres de manifestations d’amour ne durent pas, en plus de m’accabler plutôt que de me conduire vers la satisfaction du véritable amour.
Alors, qu’en est-il de la façon authentique d’aimer ? Il s’agit de s’aimer d’une affection sincère, libre de tout culte personnel, mais dans le respect de l’Âme que nous sommes. Puis, partager cet amour sans attachement physique, émotionnel et psychique. Ce qui n’est pas une mince tâche puisqu’on nous a enseigné l’inverse.
Se donner de l’amour, s’apprécier est ce qui stimule la nécessité d’accomplir des actions pour aider les autres. L’amour est stimulant parce qu’il déclenche un sentiment ou une émotion intérieure qui produit de la vitalité. Dans le domaine de la spiritualité, l’amour est appelé la lumière attendrissante et réconfortante de DIEU. Cet amour divin se manifeste par l’entremise des êtres humains, mais selon leur niveau de conscience et de compréhension. Puisque les niveaux de conscience et de compréhension sont différents, l’amour est donc manifesté différemment. Ce qui constitue un autre facteur de difficulté à comprendre ce qu’est l’amour. Il n’en demeure pas moins que l’amour est la force d’adhésion qui relie tous les Êtres et les incite à le manifester.
L’amour est la vie, et cette dernière n’appartient à personne. J’ai donc la responsabilité de partager l’amour et ainsi en est-il pour les autres. Manquer à cette responsabilité ne peut que provoquer le désordre chez moi comme chez les autres.
Les attitudes équilibrées conduisent à l’amour
Puisque que l’Âme sur terre vit dans un monde polarisé, elle aura toujours le choix de ses pensées ainsi que des paroles et des actions qui en découlent. Les pensées dépendent de la façon dont une personne se perçoit et de son sens des valeurs. Ce qui peut entraîner des comportements déséquilibrés ou, mieux encore, des comportements exprimant l’équilibre.
Les comportements déséquilibrés sont toujours l’expression d’une image positive exagérée de soi, résultant en vanité, orgueil, attachement excessif, luxure, avarice, colère, mais aussi d’une image négative exagérée de soi, causant un sentiment d’infériorité, d’indifférence, d’austérité, de naïveté et de déni de soi.
Les comportements équilibrés, de leur côté, reflètent cinq attitudes déterminantes, soit le respect de soi, le détachement, le discernement, la gratitude et la patience, desquelles découlent l’harmonie spirituelle pour ensuite déteindre sur la personnalité.
Le respect de soi représente le fait de réaliser qui je suis vraiment, soit l’Âme, l’Être véritable naturellement amour, pouvoir, liberté et compréhension. Cette saine reconnaissance conduit à l’estime de soi et à la confiance en soi me permettant de réaliser mon plein potentiel.
Le détachement équilibré consiste à apprécier les gens de mon entourage et les biens matériels, mais sans pour autant en être dépendant. Sans rejeter mes biens matériels, il s’agit de vivre dans un état d’indépendance par rapport à eux. Il en est de même pour mes relations envers les autres. Personne ne doit rien à personne ; c’est la vie qui donne et redonne.
Quant au discernement, c’est la capacité de déterminer ce qui est juste pour moi, c’est-à-dire l’Âme. Ce n’est pas tout de partager et de recevoir de l’amour, encore faut-il le faire en faisant preuve de bon sens. Jésus a dit : « Ne jetez pas vos perles aux pourceaux. » Cela veut dire de savoir partager mon amour à ceux qui ne tenteront pas d’en abuser.
La gratitude est un état de contentement qui me fait apprécier la vie en rendant grâce pour tout ce que je possède. Ce qui ne veut pas dire que j’arrête de créer et de vouloir plus, car le simple fait de vivre est une question de croissance et progression, donc de survie, autant au plan matériel, personnel que spirituel. La gratitude est un acte de foi envers le soutien de la vie.
La patience est l’attitude de calme, de sérénité et de sang-froid en toutes circonstances, exprimant le plein contrôle de mes pensées, émotions et actions. De cette façon, mon attention est centrée sur le véritable amour, soit laisser aux autres la liberté dont ils sont dignes. Maîtriser la colère est une très grande discipline qui mène à la liberté, alors que la colère fausse le jugement – discernement.
Voici cinq (5) états d’esprit découlant de ces attitudes équilibrées et qui contribuent à une relation harmonieuse du couple :
1) Appréciation : reconnaître que mon conjoint me permet de cheminer dans mon épanouissement personnel et spirituel.
2) Dévouement : Dévouement ne signifie pas être esclave de l’autre, mais accepter de partager les tâches sans m’oublier pour autant. Permettre au conjoint de s’exprimer librement sans jugement.
3) Effort constant : dire « je t’aime » est un coup d’épée dans l’eau si les actions ne suivent pas les mots. Jusqu’où suis-je prêt à contribuer au succès du couple ?
4) Affection : devenir les meilleurs amis du monde, car une fois la phase de passion physique terminée, la vie à deux se résume à vivre des expériences réconfortantes pour l’un comme pour l’autre.
5) Réalisation de soi : l’aspect privé fait également partie de la vie de couple. Désirer accomplir mes rêves, qu’est-ce que je veux accomplir comme individu, puis comme couple ?

S’aimer pour mieux aimer

Il est dit que la pire attitude qu’un individu puisse avoir après l’orgueil est d’avoir une image négative de lui-même. Cette affirmation met en lumière deux comportements extrêmes par rapport à l’estime de soi : l’orgueil, qui est une image positive exagérée de soi, et son contraire, un manque d’estime de soi, soit une image négative exagérée de soi-même. Le respect de soi permet d’avoir une idée juste de soi-même, l’Être (Âme) de nature divine.
C’est en devenant conscient que la terre est un endroit de prédilection pour la croissance personnelle et spirituelle que je cesse de cultiver une image négative de moi-même. Et tout cela débute avec l’amour de soi. Le corps physique que j’occupe dans cette vie est le meilleur corps que l’Âme puisse occuper pour son éveil spirituel. Rien ne relève du hasard, tout a été planifié pour ma croissance en tant que personne et en tant qu’Âme.
 L’amour de soi signifie respect de soi en découvrant ma véritable nature. Qui suis-je réellement ? Socrate[1] a affirmé : « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers. » Tout d’abord, je ne suis pas un corps physique qui a une Âme, mais une Âme vivant dans des corps psychique et physique. L’Âme utilise un corps psychique – subconscient – par lequel passent l’intuition, mais où s’installent également mes peurs et mes croyances. Je vis ainsi les expériences essentielles à mon évolution autant personnelle que spirituelle par l’entremise du corps physique.
Cette connaissance globale de moi me conduit à la notion du « Je suis », ce qui mène à l’harmonie c’est-à-dire faire « un » avec DIEU. Une fois en équilibre avec moi-même, je peux faire de même par rapport à ma perception de la vie et mon environnement parce que j‘agis par l’entremise de mon pouvoir créatif. Je m’accepte dans ma totalité et non pas selon une vision fragmentée et limitative d’un seul mode de pensée en moi. Je me considère comme un tout, l’Être véritable.

La conscience

L’état de conscience d’une personne dépend de son évolution dans sa poursuite vers DIEU, c’est-à-dire si « l’attention » est mise sur le sens des valeurs, du vrai et du faux, du bien et du mal, le respect de toute vie. Plus la personne stagne en conscience, plus elle est sujette à s’orienter vers des actions négatives et destructrices et à rétrograder personnellement et spirituellement. C’est à travers le service et la bonne volonté que l’Âme devient de plus en plus consciente et se rapproche de sa nature divine.
Lorsque l’Âme se libère des attitudes déséquilibrées de la dualité, après quelques incarnations, et qu’ainsi le mal ne l’attire plus, elle se conscientise à sa propre réalité et se met en route pour devenir éventuellement une entité dite réalisée. L’Âme prend alors conscience qu’elle est une manifestation individualisée de DIEU. Ce qui l’incite à persévérer dans ses efforts pour cheminer vers DIEU en servant ses semblables, reconnaissant chez eux la même divinité.
Ce sont mes attitudes et, conséquemment, mes comportements déséquilibrés ou équilibrés du psychisme qui indiquent mon positionnement plus ou moins éloigné de DIEU. L’Âme possède le libre-arbitre, fait ses propres choix, exprime ses opinions et ses émotions. Possédant l’intelligence et l’imagination, elle recherche, découvre, raisonne et crée.
Le principe universel de l’évolution fait écho à la notion de croissance de conscience et de personnalité dans la vie quotidienne. En m’appliquant constamment à donner le meilleur de moi-même, je manifeste mon potentiel d’Amour universel, tout en laissant aux autres le droit de le faire à leur propre rythme. De cette façon, je contribue à l’évolution de l’humanité et de la vie.
Le principe universel de cause et effet indique que je suis totalement responsable de mes pensées, paroles et actions. Tout revient vers moi un jour ou l’autre. Cette responsabilité implique donc que chaque pensée, chaque parole et chaque action ont le pouvoir de purifier ou polluer mon corps. C’est très important et très puissant parce que l’Âme est en train d’expérimenter depuis ses états de conscience.
Le changement dans le monde physique fait en sorte que les conditions de vie se modifient constamment, pouvant occasionner des variations d’état de conscience chez un individu. Il en découle que les principes de la vie spirituelle sont intégrés dans tout ce que je vis. Si je pense que ce n’est pas le cas, c’est que je suis dans l’incapacité de les voir ou de les reconnaître. Conséquemment, même si je ne crois pas qu’il en soit ainsi, le cours de la vie fait en sorte que je devrai dépasser mon niveau de conscience actuel.

Le jeu risqué des comparaisons

Comme tous les gens, en tant qu’Âme je suis unique et différent, bénéficiant de la liberté. Donc, le rythme d’évolution de la conscience est nécessairement différent d’un individu à l’autre. Ce qui signifie que les comparaisons sont inutiles et parfois même trompeuses. Du point de vue spirituel cela signifie que personne ne retourne à DIEU par la voie d’un autre. Il n’y a pas de voie universelle pour tous, il existe autant de voies qu’il y a d’individus.
Par conséquent, il n’existe aucun gourou, saint, sauveur, maître ou guide qui puisse me libérer des effets que je cause par mes pensées, paroles et actions. Même si un guide m’a été assigné à ma naissance et qu’il m’accompagne jusqu’à la mort du corps physique sur terre, puis dans l’Au-delà par la suite, il n’interviendra pas lorsque je prends une voie erronée. Je dois vivre mes propres expériences afin de revenir à ma vraie demeure. Ainsi, me plaindre du fait que je n’ai pas la même chance ou les mêmes occasions qui se présentent à d’autres, c’est non seulement refuser d’assumer mon unicité et ma différence, mais c’est également avouer de ne pas comprendre le plan de la création, soit de me libérer par moi-même de mes choix entre le bien et le mal et de gagner ainsi mon ciel.
Si le fait de me comparer a son bon côté, en m’incitant parfois à me dépasser, il n’en demeure pas moins que cette approche présente des dangers pour mon évolution spirituelle et personnelle. En effet, la comparaison peut mener à la jalousie, à l’anxiété, au jugement, à la critique, à la séparation, à la solitude, sans compter l’orgueil la pire attitude d’entre toutes. Ce qui peut entraîner des conséquences négatives sur l’estime de moi-même, la confiance en soi, mon travail, mes relations interpersonnelles et l’ensemble de mon expérience de vie.

Aimer avec discernement

Il est impossible d’aimer tout le monde de la même façon. Ainsi, l’amour pour le conjoint est différent de celui envers les enfants. Je ne démontre pas le même amour envers mes amis qu’envers mes frères et sœurs ; de même que mes compagnons de travail sont appréciés différemment des gens que je ne croise qu’à l’occasion. Il y a moyen d’aimer les gens tout en détectant leurs motifs et ainsi d’agir en conséquence. Le cœur peut l’emporter parfois sur la raison, surtout lorsqu’on est amoureux, mais l’équilibre demeure toujours nécessaire. Ce qui signifie qu’il faut avoir du cœur – bienveillance – sans toutefois perdre la tête.
C’est pourquoi je partage mon amour avec ceux qui sont capables de partager cet amour à leur tour, et non pour quelques buts égoïstes. Lorsque je manifeste de l’amour, je dois le faire selon un point de vue spirituel, c’est-à-dire d’orienter mes efforts dans la direction où cela fera le plus grand bien pour l’individu concerné et pour moi-même, quant à nos progrès personnels et spirituels respectifs.
Le discernement consiste également à reconnaître le vrai du faux, l’illusion et la naïveté comme de croire qu’il est de nature spirituelle d’endurer les souffrances de ceux qui sont censés m’aimer. Si je veux vivre une vie remplie de problèmes et d’erreurs, je n’ai qu’à m’engager dans les situations malencontreuses des autres. L’attitude détachée consiste à laisser l’intuition me guider quant à ceux à qui je doive manifester mon amour et mon amitié dans mon entourage, ceux qui tout comme moi veulent progresser et grandir.
Ainsi, lorsque je découvre que quelqu’un tire avantage de mon amour à des fins égoïstes, je dois m’abstenir et me retirer en faisant preuve de discrétion. Je dois cependant obéir au principe de l’Amour universel. De quelle manière ? Tout simplement en m’éloignant de la personne sans lui faire de tort ni physique ni moral. Je lui permets alors d’agir selon sa volonté mais pas à mon détriment. Je laisse ainsi la personne apprendre éventuellement la leçon de vie selon sa capacité de comprendre. Aucune quantité d’amour que je puisse maintenant lui donner ne pourrait l’aider à grandir de toute façon.

Harmoniser les deux modes de pensée pour bien discerner

Pour bien discerner, on doit se servir convenablement de nos deux modes de pensée. Le mode de pensée créatif[2] de l’être humain agit comme un feu vert qui permet de surmonter les obstacles, grâce à des efforts intenses, dans le but d’atteindre les objectifs voulus (souci de résultat). C’est l’utilisation de l’énergie pour la réalisation de l’objectif.
Le mode de pensée analytique de l’être humain agit comme un feu rouge qui permet d’observer et de vérifier si un ajustement s’impose pour réaliser les objectifs voulus (souci de qualité). C’est l’économie rationnelle de l’énergie, grâce à la collaboration pour en faire une utilisation optimale.
L’échec et l’isolement sont donc provoqués par le combat des qualités de chaque mode de pensée à l’intérieur de moi. Lorsque j’utilise les deux modes en complémentarité, je discerne bien. Lorsque j’agis en ignorant l’un de l’autre, mon discernement devient erroné. Aussi, lorsque je fais face à des difficultés, strictement du point de vue de ma nature créative, je choisis de poursuivre par intérêt personnel qui devient l’objectif à atteindre et une fin en soi.
Par contre, en faisant appel exclusivement à ma nature analytique, cela me mène à éviter les tâches considérées comme trop difficiles ainsi que celles que je crains comme possibilité d’échec ; très souvent cela mène à l’inaction par l’absence de prise de décision.
Le déséquilibre créatif-réalisateur cause donc l’échec en raison de l’émotion qui m’incite à être réactif plutôt qu’actif. Je deviens « sur-énergique », ce qui cause une action mal organisée, irréfléchie à cause du trop grand désir de défier l’obstacle. Pour peu que ce dernier résiste, je poursuis avec un effort aveugle et déraisonnable par la volonté de conquérir à tout prix.
Le déséquilibre analytique-collaborateur, quant à lui, par un excès de coopération, me rend passif me positionnant en situation d’être exploité. À force d’analyses, je m’isole en m’éloignant de l’action sous prétexte de rechercher des consensus dans le but de prendre la bonne décision et de ne déplaire à personne. Au bout du compte, un manque d’initiative s’installe et je ne suis plus à la hauteur de la situation. C’est la collecte de l’information combinée à l’absence de prise de décision et d’action.
En tant que couple, il y a des moments où un conjoint se rend compte qu’il faut agir, que les choses doivent être exécutées d’une certaine façon. Il importe de le faire dans le respect et de permettre à l’autre d’agir selon ses capacités, en plus de s’assurer de la réalisation harmonieuse.
Mais il y a aussi des moments, après avoir fait tous les efforts, où un recul est nécessaire, ce qui est la notion de l’effort inversé. Il faut alors laisser les énergies, les forces environnantes travailler, de ne pas aller contre le courant. Ainsi, on laisse le conjoint prendre l’initiative, tout en collaborant activement et en apprenant quelque chose de la situation.
Que ce soit dans ma vie personnelle, professionnelle ou de couple, les expériences de situations conflictuelles à résoudre sont là pour réorganiser le « Moi » intérieur, pour mettre de l’ordre dans mes forces et pour m’aider à faire face à l’échec et à l’isolement. Ainsi, lorsque je dois faire face à la vérité, je suis suffisamment fort pour la supporter.

Interaction constante

La vie m’indique à travers mes expériences que mon premier but est d’apprendre à m’occuper de moi-même, sans quoi il m’est impossible d’être un canal libre d’expression de service envers la vie. Être libre signifie, entre autres, me suffire et m’occuper de moi-même, sinon comment puis-je prétendre être capable de m’occuper de quelqu’un d’autre ? C’est la notion de survie qui entre en ligne de compte, soit de constamment faire les efforts requis pour survivre dans le monde visible.
En fait, ma vie est l’expression d’une interaction continuelle entre :

  • l’Âme et ses deux corps psychique et physique ; Mon Être réel et mes deux autres corps, physique et psychique ;
  • mon individualité – personnalité – et celle des autres ;
  • mes manifestations créatrices et la Force créatrice même de la vie.

Et c’est ainsi qu’à me connaître vraiment et à m’aimer, je parviens à mieux partager l’Amour universel et à demeurer en équilibre quelles que soient les circonstances du quotidien.
 
 
 
[1] Socrate est un philosophe grec du Ve siècle av. J.-C. (né vers –470/469, mort en –399). Il est connu comme l’un des créateurs de la philosophie morale et politique.
[2] Principe créatif qui correspond à votre côté Yang, masculin, intellectuel, actif.
Sources – J’ai trouvé l’âme soeur, de Yvan Gingras

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