7 au Front

Le «productivisme», une condition de la révolution prolétarienne

L’ennemi de classe

 

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17.07.2019.Productuvusm-English-Italain-Spanish-Portuguese

 
L’ennemi de la classe prolétarienne n’est pas la bourgeoisie capitaliste. L’ennemi, c’est le capital en tant que carburant du mode de production capitaliste, dont la bourgeoisie est le moteur et le valet docile et impuissant. L’ennemi de la bourgeoisie ce n’est pas le prolétariat. L’ennemi de la bourgeoisie c’est le capital en tant que carburant du mode de production capitaliste dont le prolétariat est le moteur et l’instrument docile de valorisation.
 
Ces deux classes se complètent dans leurs tâches au service du capital. Pour l’une la tâche consiste à administrer et à investir ce capital; pour l’autre, la tâche consiste à valoriser le capital par le travail salarié. L’ensemble de ce processus de production a pour vocation d’assurer la reproduction de l’espèce humaine sur le biotope terrestre.
 
L’ensemble de ce processus – que Marx appelait : «le mode de production capitaliste» est aujourd’hui appelé «productivisme» par la petite-bourgeoisie verte écologiste. Les limites métaphysiques de la pensée bourgeoise portent les bobos à prendre l’incidence pour le moteur du processus reproductif.
 

Qu’est-ce que le « Productivisme »?

 
Voici comment la petite-bourgeoisie écologiste aigrie présente le prolétariat et le productivisme industriel: « De plus, avec la révolution industrielle et son confort, le prolétaire a adopté la morale bourgeoise et ses attentes: comme dans la pub, ce véritable évangile des temps modernes, le prolétaire en veut toujours plus. Le prolétaire n’est donc pas un révolutionnaire, mais un bon collaborateur de la société industrielle. C’est d’ailleurs ainsi que les patrons les appellent: des collaborateurs. » « Et de quoi les prolétaires sont-ils les collabos?  Du «productivisme» industriel et de sa hiérarchie, c’est-à-dire de la hiérarchie du travail industriel, hiérarchie qui renforce les hiérarchies basées sur la richesse et le pouvoir. Les prolétaires sont donc tout sauf des révolutionnaires, car en pratique ils ne sont ni plus ni moins que les soldats d’élite du mode de vie industriel. Enfin, même en supposant que le prolétaire, poussé par la crise et la déprécation de ses conditions de vie, se mette à devenir révolutionnaire au lieu de partir en chantant, faire une guerre dont il ne veut pas, les divisions de la gauche ne pourront que faire échouer cette révolution».
 
Quand Marx et Engels parlent du prolétariat, ils en parlent de la manière suivante :
le prolétariat est révolutionnaire ou il n’est rien. Quand Marx et Engels vont se rendre compte que le prolétariat n’est pas à la hauteur de leur espérance, ils vont imaginer l’idée du prolétariat anglais embourgeoisé, devenu une aristocratie ouvrière.
 
Pourtant Marx n’était pas «productiviste», puisqu’il a écrit : « La machine possède le merveilleux pouvoir d’abréger le travail et de le rendre plus productif : nous la voyons qui affame et surmène les travailleurs. Par l’effet de quelque étrange maléfice du destin, les nouvelles sources de richesse se transforment en sources de détresse. Les victoires de la technique semblent être obtenues au prix de la déchéance totale. À mesure que l’humanité se rend maître de la nature, l’homme semble devenir esclave de ses semblables (…) Pour doter de vie et d’intelligence les forces matérielles et ravaler la vie humaine à une force matérielle. Ce contraste de l’industrie et de la science modernes d’une part, de la misère et de la dissolution modernes d’autre part, cet antagonisme entre les forces productives et les rapports sociaux de notre époque, c’est un fait d’une évidence écrasante que personne n’oserait nier. » (1)
 

L’aristocratie ouvrière productiviste ?

 
La duperie du concept farfelu d’«aristocratie ouvrière» fera du tort à la classe prolétaire qui ne peut pourtant se transformer en «aristocratie». Marx, par cet anathème, s’éloignait du matérialisme dialectique et se laissait aller au découragement petit-bourgeois. En 1860, Marx aurait dû savoir que la classe ouvrière ne pouvait mener la révolution prolétarienne à son terme au moment même où le capitalisme était en pleine expansion impérialiste triomphante. Marx était un grand économiste, mais un piètre tacticien prolétarien. Un mode de production ne peut être renversé tant qu’il n’a pas atteint la plénitude de son développement matériel. Lénine et les bolchéviques en feront la preuve.
 
De nos jours, en termes de développement du mode de production, des forces productives et des rapports sociaux de production, le capitalisme a atteint son zénith, et il ne peut que se buter à ses propres limites… à ses contradictions internes et insolubles, à son «productivisme» nihiliste.
 
L’intellectuel que nous avons cité donne libre cours à son mépris de la classe ouvrière qu’il affuble des tares de sa classe petite-bourgeoise. Non, le prolétariat n’envie pas le capitaliste ni les personnages riches et célèbres. Oui, en effet, le prolétaire par son travail sur la chaine de production est aliéné et il assure par son labeur quotidien la valorisation du capital et donc la pérennité de son esclavage salarié. C’est qu’il y est poussé par la pulsion inconsciente de se perpétuer en tant qu’esclave salarié – la tâche que lui a confié le capital. Son émancipation sera le résultat de la révolution et non son prérequis.
 
Le productivisme est un mythe – un concept métaphysique – une absurdité. Ce qui existe réellement, c’est la course à la productivité, c’est-à-dire cette loi impérative de l’économie politique capitaliste qui exige que le travailleur produise le maximum de marchandises dans le minimum de temps et d’effort afin que le cout de reproduction de sa force de travail nécessaire soit réduit et que le temps de surtravail – de plus-value – soit maximisé. L’application impérative de cette loi économique capitaliste a pour conséquence la maximalisation de la production que les révolutionnaires universitaires appellent le «productivisme» c’est-à-dire, dans leur esprit, la production pour la production sans nécessité de profitabilité, ce qui est un non-sens.
 
De fait, le productivisme est la conséquence inévitable de l’application des lois immuables du mode de production, sur lesquels ni le prolétariat ni la bourgeoisie n’ont la moindre emprise. La course à la productivité effrénée conduit à ses limites : la surproduction – productiviste.
 

La mission des écologistes

En période de surproduction des marchandises, comme nous le vivons actuellement, les capitalistes exigent que l’on mette fin au «productivisme», à la production incontrôlée de biens et de services invendus, qui mine leurs profits et ils sont prêts à lancer une guerre nucléaire mondiale pour détruire les surplus de marchandises invendues et pour mettre fin au «productivisme» (mais pas à la productivité) ce qui explique que les médias des riches propagent ces idées saugrenues via la petite-bourgeoisie écologiste.
 
La classe prolétarienne deviendra révolutionnaire dès qu’elle se butera au mur du «productivisme» et de la nécessité d’être éradiquée en tant que classe sociale comme condition de survie du système de production capitaliste. Alors, ce sera la Révolution ou la mort sociale.
 


Note

 

  1. Extrait d’une allocution prononcée par Karl Marx, le 14 avril 1856, à, l’occasion du quatrième anniversaire de l’organe chartiste People’s Paper, qui en reproduisit le texte.

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

11 réflexions sur “Le «productivisme», une condition de la révolution prolétarienne

  • Dominique Michel

    Merci de me citer. Par contre quand je lis que je serais un petit bourgeois écologiste aigri, je suis mort de rire car je vis certainement bien plus en marge de la société que l’ensemble de ceux qui écrivent sur ce blog. À 60 ans, J’habite en squat avec des jeunes et quand j’ai besoin d’argent, je sors dans la rue avec ma guitare chanter des chansons libertaires. De plus je n’ai jamais été écologiste dans le sens où on l’entend aujourd’hui car je considère que dès Mai 68 et l’apparition de braillards opportuniste du type Khon Bendit, la seule chose dont ils ont été capables (et sont toujours capables) est du greenwashing, lequel s’adresse justement aux petits bourgeois de la classe moyenne supérieure qui paniquent complètement à l’idée de perde leur mode de vie ainsi que les avantages matériels et sécuritaires dont ils jouissent.
    Malheureusement, l’histoire de Mai 68 a été écrite par ses vainqueurs, par ceux, politiques et médias, qui ont travestis les revendications des premiers jours, les « Non à la guerre » et « Non à la société de consommation » en augmentations de salaire et en greenwashing. Les dégâts infligés par ces gens-là sont tels qu’aujourd’hui il est impossible de trouver de l’écologique politique responsable sauf en sachant déjà où le trouver comme sur les sites https://deepgreenresistance.org/fr/ ou http://partage-le.com/ ou http://www.achetezmoins.ch/
    L’histoire des sciences sociales ne s’est pas arrêtée à Marx et Engels. Par exemple, W. Reich a été un des premiers a relever le fait têtu qu’avec la révolution industrielle et son confort, l’industrialisation a réussi à faire ce que des siècles de dictatures religieuses et sa noblesse de droit divin n’avaient pas réussit à faire, soit à faire que les peuples et donc les prolétaires ont adopté la morale et les attentes de la bourgeoisie. Ce qui implique que, selon le point de vue de Marx et d’Engels, les prolétaires ne sont plus rien. Je ne dis rien d’autre quand je relève que ce sont eux qui fabriquent les bombes et autres saloperies du même acabit.
    Ensuite nous avons eu les écolos, les vrais, ceux d’avant Mai 68, où encore aujourd’hui des gens comme Nicolas Casaux ou Derrick Jensen. Ce qu’ils ont à nous apprendre est tout autant important que ce que Marx a à nous apprendre. Pour moi Marx est important pour sa philosophie de l’acte très bien décrite par Garaudy, lequel n’a pas écrit que des conneries. En résumé, Marx nous apprend que l’être humain est capable ici et maintenant, d’analyser un problème et à partir de cette analyse, de définir consciemment ses buts et de travailler à leur réalisation. Cet ici et maintenant qui s’inscrit dans une démarche consciente est fondamentale de la nature humaine. De plus en avoir conscience permet de nous libérer définitivement du futur hypothétique de l’inconditionnel du plus-que-parfait cher à toutes les religions, qu’elles soient sacrées comme le christianisme, ou profanes comme le scientisme et son mythe d’un progrès suprématiste.
    Après les marxistes des premiers jours, sans doute aveuglés par le progrès, ont été optimistes voir naïfs en pensant que la puissance de l’industrie naissante allait lui permettre de prendre le dessus sur la finance. En pratique c’est l’inverse qui s’est passé car dès le premier jour de la révolution industrielle, les entreprises ont été financées par les bourses. Aujourd’hui c’est encore pire car médias et politiques sont financiarisés. Par exemple, le nombre d’adhérents des partis est très faible. En contrepartie ils sont financés par les entreprises, c’est-à-dire par le capital. Entreprises qui investissent aussi dans toutes sortes de lobbies qui servent avant tout à rappeler aux élus qui les financent.
    « L’ennemi, c’est le capital en tant que moteur du mode de production capitaliste, »
    Que voici un magnifique exemple de fétichisme des moyens. Car un moteur n’est rien d’autre qu’un outil, c’est un outil de propulsion. Dans le cas du capital, c’est l’outil que les riches utilisent pour s’enrichir sur le dos des pauvres. Tout comme le capitalisme n’est qu’un outil économique, c’est l’outil économique du mode de vie industriel. L’ennemi est donc le mode de vie industriel. La gauche productiviste ne l’admettra jamais car cela revient à lui demander d’abandonner son fond de commerce.
    Le principal enseignement de l’écologie politique est que notre mode de vie, la civilisation industrielle est, à l’image de son outil économique le capitalisme sous toutes ses formes, non réformable. Au départ il y a un notion suprématiste du progrès, ce mythe qui implique en pratique que la société industrielle ne tient aucun compte des limites fixées par la nature. Il est très bien résumé en page 2 de la bible: « Tu domineras la terre et toutes ses créatures. » Nous en somme toujours là aujourd’hui mais nous savons où une telle façon de voir les choses nous mène. En effet, nous savons que notre mode de vie industriel a déjà exterminé plus de 60% du vivant basé sur l’ADN, et nous savons aussi que le rythme de cette solution finale accélère avec chaque nouvelle technologie industrielle.
    Ensuite il y a ses deux corollaires indispensables pour construire ce progrès industriel et mortifère, soit la monnaie et ses inégalités, ainsi que le productivisme et sa hiérarchie. Marx a raison dans « La question juive » quand il conclut qu’il faut se débarrasser de l’argent. Ce qui reviendrait à se débarrasser de la société industrielle. Malheureusement dans le reste de son oeuvre, il est aveuglé par le progrès, ce qui était compréhensible à son époque mais qui aujourd’hui en raison de l’étendue connue et prouvée du désastre environnemental causé par le mode de vie industriel relève d’une psychopathie suicidaire.
    Quand au productivisme, il s’agit d’une féroce hiérarchie qui va de l’enfant esclave qui gratte le sol d’une mine ou d’une plantation à mains nues jusqu’à l’actionnaire dans sa tour d’ivoire. Cela aussi est un fait têtu, qui contribue à faire de la civilisation industrielle la pire catastrophe sociale de tous les temps. Les marxistes essaient de nous faire croire que l’ennemi est l’outil économique de ce mode de vie, le capital. Très bien, ils font bien rigoler les bourgeois car il faudrait peut-être qu’ils réalisent enfin qu’il n’y a que les fous qui jouent contre la banque tout en croyant pouvoir gagner. Le « non à la guerre » des premiers jours de Mai 68 était bien plus révolutionnaire que n’importe quelle revendication syndicale car si demain c’est la paix sur Terre, les USA et les autres pays industrialisés qui ont tous des complexes militaro-industriels totalement disproportionnés car tournés vers l’exportation et la domination mondiale font tous faillites pendant la nuit. De plus cela laisserait une chance de pouvoir construire l’après civilisation industrielle de consommation, d’exploitation et de destruction de masse au lieu de devoir subir son naufrage dans un futur très proche.
    Personnellement je m’en fiche. J’ai 60 ans et il y a longtemps que j’en ai vu d’autres, notamment avec une gauche dont l’histoire est celle de ses divisions, ceci dès la première Internationale, et qui, tout en en faisant un trillion d’interprétations différentes, brandit Marx comme les rabbins les tables de la loi. Une gauche qui n’est là que pour récupérer et travestir, comme Mai 68 l’a prouvé, les revendications de celles et ceux qui sont réellement révolutionnaires et les empêcher de faire la révolution. Il n’est donc pas étonnant que quels années plus tard, les punks ont débarqué avec leur « Business as usual » et « No future ».
    Le capitalisme est imbattable sur son terrain. Surtout qu’il a à son service la gauche du capital, cette gauche productiviste qui ne nous explique jamais, et pour cause c’est impossible, comment, sans capital, elle construira la civilisation industrielle globalisée. Elle se retrouve donc, quand elle ne collabore pas purement et simplement avec la capital comme en Mai 68, à jouer contre la banque sur son terrain. Ceci montre que le seul choix que nous laisse cette société est collaboration ou résistance. Hitler n’a pas été battu en collaborant avec lui mais à Stalingrad par les russes et par la résistance.
    Aujourd’hui, nous n’avons pas les russes pour nous aider. Notre seul allié est le vivant. De plus, la société industrielle est très fragile. Pour la mettre au tapis, il suffirait plutôt que de faire sauter les capitalistes ou des civils sur un marché, de faire sauter ses infrastructures vitales comme son alimentation en énergie et ses voies de communication. Nous ferions ainsi d’une pierre deux coups car le capitalisme n’y survivrait pas. en parallèle, il faudrait développer des mode de vie locaux basés sur les ressources locales.
    Je sais, électoralement ce n’est pas porteur comme le disent les politiques de notre mode de vie mortifère, mais si vous connaissez une solution dans le cadre de ce mode de vie non négociable, je suis preneur car elle serait plus facile à faire accepter. J’ai déjà cherché, il n’y en a malheureusement pas, ceci car une technologie industrielle globalisée, comme le prouve l’écologie politique, ne peut être qu’une technologie autoritaire avec tout ce que cela comporte de nuisance sociale et environnementale (Pour la distinction entre technologie autoritaire qui dépend d’une structure hiérarchique dont le contrôle et la mise en oeuvre échappe à la communauté et technologie démocratique dont le contrôle et la mise en oeuvre peuvent se faire dans le cadre de la communauté à l’aide locaux et facilement recyclables, voir les deux sites mentionnés ci-dessus.).
    Contre le capitalisme! Contre le désastre social et écologique qu’est la civilisation industrielle! Contre son redwashing! Contre son greenwashing!
    Vive la résistance!
    Vive le vivant!

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  • Monsieur Bibeau, merci pour votre article, qui, sur cet aspect du « productivisme « est très pertinent. En conclusion vous dite :
    La classe prolétarienne deviendra révolutionnaire dès qu’elle se butera au mur du «productivisme» et de la nécessité d’être éliminée en tant que classe sociale comme condition de survie du système de production capitaliste. Alors, ce sera la Révolution ou la mort.
    Pour ma part d’une manière beaucoup plus générale, je dirais comme Voline que la classe prolétarienne doit être Eduquée, c’est a dire comme le répétait à satiété les soviets en 1917, « devenir consciente ».
    « Devenir consciente » implique qu’elle devienne consciente que les masses subissent de nos jours à longueur de journée le décervelage médiatique aux ordres de la finance.
    L’élection de Macron en France est un bon exemple, cette élection a été fabriquée par le capital : maintenant la marionnette Macron est en train de dépecer la république. pour la soumettre au marché !!!
    Pour briser le cercle vicieux dominants/ dominés, il n’y a qu’une seule solution, éduquer les masses, c’est le but du L7S, La Base, le manuel de Base pour l’Education des masses.
    Il faut inverser les rôles. Il faut que les masses dominent intellectuellement les capitalistes, si ce n’est pas le cas, se sera la mort à petit feu des prolétaires.
    J’espère que vous avez reçu la première partie, si ne trouvez pas le concept central, ce n’est pas grave, vous pouvez me demander quand vous voulez le reste de ce manuel.
    Cordialement. A N

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    • @ Nicolai
      Il Y A plus de 40 ans que le lis et que j’entends cette fredaine à propos des masses qu’il faudrait « ÉDUQUER » et plus je la lis et plus je l’entends plus je comprend pourquoi la lutte de classe piétine et régresse depuis 40 ans.
      C’est un point central majeur qui m’oppose à toute la gauche des anarchistes jusqu’aux marxistes-léninistes – maoiste et trotskystes tous vous dis-je.
      Cette ineptie des masses qui devraient être éduquées s’est infiltrée dans les rangs ouvriers via les intellectuels – l’intelligentsia bourgeoise – les petits-bourgeois en révolte frustrée que le grand capital fasse peu ou prou de cas de leurs compétences – de leur notoriété – En effet, c’est le capital qui donne – attribue via ses médias – la notoriété à qui le sert bien comme esclave intellectuel salarié.
      L’éducation = LA CONSCIENTISATION DE LA CLASSE PROLÉTARIENNE ne viendra pas de l’extérieur de la classe = comme un cadeau offert par Voline – Kropotkine – Marx – Lénine – Staline ou Mao (ajouté les dizaines de noms que j’ai oublié) LA CONSCIENCE DE CLASSE EST UN CONSTRUIT = UNE PRODUCTION MATÉRIELLE CONCRÈTE qui se forge au sein de la classe à travers = par = et dans = ses combats. Pas de lutte de classe = pas de conscience de classe. MAIS rassurez-vous = la lutte de classe est inévitable – incontournable – inéluctable aussi certaine que la respiration humaine.
      Ce que je dis dans mon texte PRODUCTIVISME c’est que le productivisme est inhérent – intrinsèque – « built in » – avec/dans le mode de production capitaliste – le productivisme en est l’aboutissement et la fin (l’accouchement de la contradiction antagoniste) et donc le PRODUCTIVISME EST RÉVOLUTIONNAIRE car il crée les conditions de la révolution en ce sens qu’il accule la classe prolétarienne à la révolte pour sa survie ou à la mort.
      Le PRODUCTIVISME poussera inéluctablement la classe prolétarienne à se battre pour ne pas disparaitre ET DE CE COMBAT ÉMERGERA LA CONSCIENCE DE CLASSE RÉVOLUTIONNAIRE AU SEIN MÊME DE LA CLASSE EN LUTTE non pas de l’extérieur comme cadeau des éducateurs (sic).
      Nous y reviendrons abondamment dans le volume que nous préparons sur les Gilets jaunes
      Merci de votre post Nicolai
      Robert Bibeau Éditeur

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  • Jim

    L’ennemi de la classe prolétarienne c’est la civilisation car il n’y a pas de civilisation avancée sans productivisme, qu’elle soit de gauche ou de droite toute idéologie exploite plus ou moins la classe prolétarienne et les élites sont à la base de ce problème, un système basé sur la compétition exploitera toujours quelque chose ou quelqu’un, si on veut que ça change ce n’est sûrement pas avec les idéologies existante.

    Répondre
  • @ Dominic
    @ Dominique
    Je n’ai pas de temps à perdre avec les insultes personnelles et NON en aucun cas nous n’avons censuré DE commentaires sur notre webmagazine. Merci pour ton commentaire que je viens de découvrir ici même et auquel nous répondons :
    TU ÉCRIS CECI : « Le comble est que tu prétend être contre la guerre alors que le complexe militaro-industriel productiviste que tu défends si bien en défendant le productivisme utilise à lui seul plus de 50% des ressources naturelles extraites mondialement de la planète. Ce seul fait, à l’heure où le monde entier parle de vouloir sauver la planète, devrait te suffire pour vouloir abolir le productivisme et sa société de consommation, d’exploitation et de destruction de masse. »
    TU N’as rien compris à mon article. La question n’est pas d’être POUR OU CONTRE LE PRODUCTIVISME. C’est comme d’être pour ou contre la pluie – le soleil – les ouragans… La question que je pose dans mon article est de savoir POURQUOI LA PETITE-BOURGEOISIE PROPOSE-T-ELLE AU PROLÉTARIAT DE MENER UN COMBAT FUTILE CONTRE UN MOULIN À VENT ??
    Pour qui roule le petit-bourgeois altermondialiste-écologiste-verdiste ?
    1) Ce que le petit-bourgeois appelle le « productivisme » est en réalité « le mode de production capitaliste dans son développement naturel – inéluctable-incontournable-invariable. Lutter contre le productivisme c’est proposer de lutter contre les émanations nauséabondes surgissant du tas de fumiers… Moi je dis C’EST LE TAS DE FUMIERS CAPITALISTES QU’IL FAUT FAIRE DISPARAITRE ET ALORS IL N’Y AURA PLUS D’ÉMANATIONS NAUSÉABONDES.
    2) Ici le raisonnement est complexe : suis-moi bien. ON ne peut absolument pas éradiquer le productivisme – qui est l’aboutissement inévitable du capitalisme. Pour détruire le productivisme on doit d’abord détruire le capitalisme = sa logique de fonctionnement et d’exploitation des ressources y compris des ressources humaines aliénées. DONC je dis : J’observe le développement du PRODUCTIVISME ET JE CONSTATE qu’il mène inéluctablement ce mode de production à sa perte ET CELA PEU IMPORTE L’IMPORTANCE, LA TAILLE, DE L’INDUSTRIE MILITAIRE ET D’ARMEMENT. Les autres secteurs industriels ne sont pas mieux en ce sens que tous les secteurs industriels contribuent à aliéner notre classe sociale.
    3) Tu voudrais que l’on RÉFORME que l’on répare les plus graves dommages du capitalisme = NOUS nous voulons détruire complètement le mode de production capitaliste y compris l’industrie de l’armement et l’industrie capitaliste verte pseudo-écologique
    4) Pour parvenir à nos fins nous comprenons bien que le capitalisme doit se rendre jusqu’à la limite de son cycle auto-destructeur = hyperproductiviste = ou l’éclatement de ses contradictions antagonistes l’attend immanquablement
    5) CONCLUSION : comment préparer les conditions pour que le jour de cette implosion systémique internationale notre classe prolétarienne sache se saisir de l’opportunité offerte pour détruire le capitalisme y compris dans son productivisme outrancier.
    Robert Bibeau

    Répondre
  • dominique

    @ ROBERT BIBEAU
    de DOMINIC
    Comment:
    Merci de me citer. Par contre quand je lis que je serais un petit bourgeois écologiste aigri, je suis mort de rire car je vis certainement bien plus en marge de la société que l’ensemble de ceux qui écrivent sur ce blog. À 60 ans, J’habite en squat avec des jeunes et quand j’ai besoin d’argent, je sors dans la rue avec ma guitare chanter des chansons libertaires. De plus je n’ai jamais été écologiste dans le sens où on l’entend aujourd’hui car je considère que dès Mai 68 et l’apparition de braillards opportuniste du type Khon Bendit, la seule chose dont ils ont été capables (et sont toujours capables) est du greenwashing, lequel s’adresse justement aux petits bourgeois de la classe moyenne supérieure qui paniquent complètement à l’idée de perde leur mode de vie ainsi que les avantages matériels et sécuritaires dont ils jouissent.
    Malheureusement, l’histoire de Mai 68 a été écrite par ses vainqueurs, par ceux, politiques et médias, qui ont travestis les revendications des premiers jours, les « Non à la guerre » et « Non à la société de consommation » en augmentations de salaire et en greenwashing. Les dégâts infligés par ces gens-là sont tels qu’aujourd’hui il est impossible de trouver de l’écologique politique responsable sauf en sachant déjà où le trouver comme sur les sites https://deepgreenresistance.org/fr/ ou http://partage-le.com/ ou http://www.achetezmoins.ch/
    L’histoire des sciences sociales ne s’est pas arrêtée à Marx et Engels. Par exemple, W. Reich a été un des premiers a relever le fait têtu qu’avec la révolution industrielle et son confort, l’industrialisation a réussi à faire ce que des siècles de dictatures religieuses et sa noblesse de droit divin n’avaient pas réussit à faire, soit à faire que les peuples et donc les prolétaires ont adopté la morale et les attentes de la bourgeoisie. Ce qui implique que, selon le point de vue de Marx et d’Engels, les prolétaires ne sont plus rien. Je ne dis rien d’autre quand je relève que ce sont eux qui fabriquent les bombes et autres saloperies du même acabit.
    Ensuite nous avons eu les écolos, les vrais, ceux d’avant Mai 68, où encore aujourd’hui des gens comme Nicolas Casaux ou Derrick Jensen. Ce qu’ils ont à nous apprendre est tout autant important que ce que Marx a à nous apprendre. Pour moi Marx est important pour sa philosophie de l’acte très bien décrite par Garaudy, lequel n’a pas écrit que des conneries. En résumé, Marx nous apprend que l’être humain est capable ici et maintenant, d’analyser un problème et à partir de cette analyse, de définir consciemment ses buts et de travailler à leur réalisation. Cet ici et maintenant qui s’inscrit dans une démarche consciente est fondamentale de la nature humaine. De plus en avoir conscience permet de nous libérer définitivement du futur hypothétique de l’inconditionnel du plus-que-parfait cher à toutes les religions, qu’elles soient sacrées comme le christianisme, ou profanes comme le scientisme et son mythe d’un progrès suprématiste.
    Après les marxistes des premiers jours, sans doute aveuglés par le progrès, ont été optimistes voir naïfs en pensant que la puissance de l’industrie naissante allait lui permettre de prendre le dessus sur la finance. En pratique c’est l’inverse qui s’est passé car dès le premier jour de la révolution industrielle, les entreprises ont été financées par les bourses. Aujourd’hui c’est encore pire car médias et politiques sont financiarisés. Par exemple, le nombre d’adhérents des partis est très faible. En contrepartie ils sont financés par les entreprises, c’est-à-dire par le capital. Entreprises qui investissent aussi dans toutes sortes de lobbies qui servent avant tout à rappeler aux élus qui les financent.
    « L’ennemi, c’est le capital en tant que moteur du mode de production capitaliste, »
    Que voici un magnifique exemple de fétichisme des moyens. Car un moteur n’est rien d’autre qu’un outil, c’est un outil de propulsion. Dans le cas du capital, c’est l’outil que les riches utilisent pour s’enrichir sur le dos des pauvres. Tout comme le capitalisme n’est qu’un outil économique, c’est l’outil économique du mode de vie industriel. L’ennemi est donc le mode de vie industriel. La gauche productiviste ne l’admettra jamais car cela revient à lui demander d’abandonner son fond de commerce.
    Le principal enseignement de l’écologie politique est que notre mode de vie, la civilisation industrielle est, à l’image de son outil économique le capitalisme sous toutes ses formes, non réformable. Au départ il y a un notion suprématiste du progrès, ce mythe qui implique en pratique que la société industrielle ne tient aucun compte des limites fixées par la nature. Il est très bien résumé en page 2 de la bible: « Tu domineras la terre et toutes ses créatures. » Nous en somme toujours là aujourd’hui mais nous savons où une telle façon de voir les choses nous mène. En effet, nous savons que notre mode de vie industriel a déjà exterminé plus de 60% du vivant basé sur l’ADN, et nous savons aussi que le rythme de cette solution finale accélère avec chaque nouvelle technologie industrielle.
    Ensuite il y a ses deux corollaires indispensables pour construire ce progrès industriel et mortifère, soit la monnaie et ses inégalités, ainsi que le productivisme et sa hiérarchie. Marx a raison dans « La question juive » quand il conclut qu’il faut se débarrasser de l’argent. Ce qui reviendrait à se débarrasser de la société industrielle. Malheureusement dans le reste de son oeuvre, il est aveuglé par le progrès, ce qui était compréhensible à son époque mais qui aujourd’hui en raison de l’étendue connue et prouvée du désastre environnemental causé par le mode de vie industriel relève d’une psychopathie suicidaire.
    Quand au productivisme, il s’agit d’une féroce hiérarchie qui va de l’enfant esclave qui gratte le sol d’une mine ou d’une plantation à mains nues jusqu’à l’actionnaire dans sa tour d’ivoire. Cela aussi est un fait têtu, qui contribue à faire de la civilisation industrielle la pire catastrophe sociale de tous les temps. Les marxistes essaient de nous faire croire que l’ennemi est l’outil économique de ce mode de vie, le capital. Très bien, ils font bien rigoler les bourgeois car il faudrait peut-être qu’ils réalisent enfin qu’il n’y a que les fous qui jouent contre la banque tout en croyant pouvoir gagner. Le « non à la guerre » des premiers jours de Mai 68 était bien plus révolutionnaire que n’importe quelle revendication syndicale car si demain c’est la paix sur Terre, les USA et les autres pays industrialisés qui ont tous des complexes militaro-industriels totalement disproportionnés car tournés vers l’exportation et la domination mondiale font tous faillites pendant la nuit. De plus cela laisserait une chance de pouvoir construire l’après civilisation industrielle de consommation, d’exploitation et de destruction de masse au lieu de devoir subir son naufrage dans un futur très proche.
    Personnellement je m’en fiche. J’ai 60 ans et il y a longtemps que j’en ai vu d’autres, notamment avec une gauche dont l’histoire est celle de ses divisions, ceci dès la première Internationale, et qui, tout en en faisant un trillion d’interprétations différentes, brandit Marx comme les rabbins les tables de la loi. Une gauche qui n’est là que pour récupérer et travestir, comme Mai 68 l’a prouvé, les revendications de celles et ceux qui sont réellement révolutionnaires et les empêcher de faire la révolution. Il n’est donc pas étonnant que quels années plus tard, les punks ont débarqué avec leur « Business as usual » et « No future ».
    Le capitalisme est imbattable sur son terrain. Surtout qu’il a à son service la gauche du capital, cette gauche productiviste qui ne nous explique jamais, et pour cause c’est impossible, comment, sans capital, elle construira la civilisation industrielle globalisée. Elle se retrouve donc, quand elle ne collabore pas purement et simplement avec la capital comme en Mai 68, à jouer contre la banque sur son terrain. Ceci montre que le seul choix que nous laisse cette société est collaboration ou résistance. Hitler n’a pas été battu en collaborant avec lui mais à Stalingrad par les russes et par la résistance.
    Aujourd’hui, nous n’avons pas les russes pour nous aider. Notre seul allié est le vivant. De plus, la société industrielle est très fragile. Pour la mettre au tapis, il suffirait plutôt que de faire sauter les capitalistes ou des civils sur un marché, de faire sauter ses infrastructures vitales comme son alimentation en énergie et ses voies de communication. Nous ferions ainsi d’une pierre deux coups car le capitalisme n’y survivrait pas. en parallèle, il faudrait développer des mode de vie locaux basés sur les ressources locales.
    Je sais, électoralement ce n’est pas porteur comme le disent les politiques de notre mode de vie mortifère, mais si vous connaissez une solution dans le cadre de ce mode de vie non négociable, je suis preneur car elle serait plus facile à faire accepter. J’ai déjà cherché, il n’y en a malheureusement pas, ceci car une technologie industrielle globalisée, comme le prouve l’écologie politique, ne peut être qu’une technologie autoritaire avec tout ce que cela comporte de nuisance sociale et environnementale (Pour la distinction entre technologie autoritaire qui dépend d’une structure hiérarchique dont le contrôle et la mise en oeuvre échappe à la communauté et technologie démocratique dont le contrôle et la mise en oeuvre peuvent se faire dans le cadre de la communauté à l’aide locaux et facilement recyclables, voir les deux sites mentionnés ci-dessus.).
    Contre le capitalisme! Contre le désastre social et écologique qu’est la civilisation industrielle! Contre son redwashing! Contre son greenwashing!
    Vive la résistance!
    Vive le vivant!

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