Sublimez-vous James Bond, psychopathe ? Ou son original ?
cette photo fut prise 8 heures avant de sauter en parachute dans la France occupée en 1943
CAROLLE ANNE DESSUREAULT :
Sommes-nous conscients de certaines dérives de nos valeurs projetées inconsciemment par l’attraction que nous avons envers certains personnages fabulés par notre culture ?
Je pense à celui de James Bond. Selon Jean-Marc Dupuis dans un article de Santé Nature Innovation, James Bond est un psychopathe, et il étend même cette étiquette au réel personnage qui a inspiré Fleming à créer celui de James Bond. Nous verrons un peu plus loin si cette comparaison est équitable.
Mais, tout d’abord, voyons un peu les principales caractéristiques d’un psychopathe :
- manque d’empathie pour les autres
- ne s’occupe pas des sentiments des autres
- satisfait ses besoins personnels
- ne connaît pas le remords
- insensible au regard des autres, il ne connaît ni le trac, ni la honte, ni la peur
- prend des risques – souvent insensés – qui vont lui réussir
La personnalité de James Bond ressemble à celle d’un psychopathe – par son insensibilité. Il joue sa vie, prend des risques ; qu’il perde ou gagne, il retombe toujours sur ses pattes. Gagne-t-il dix millions de dollars au casino ? Il se lève de table, prend sa valise de billets et va se coucher comme si de rien n’était. Perd-il dix millions de dollars ? Il en rit, et passe à autre chose. S’il vient de tuer une personne à main nue et qu’il voit une jolie femme, il ne pense plus à son meurtre, seulement à mettre cette femme dans son lit. Après une nuit d’amour, lui arrive-t-il de trouver sa conquête assassinée, transpercée de coups de couteau, il reste imperturbable, se contente de clignoter des yeux, puis reprend sa mission sans hésitation. Se retrouve-t-il ligoté et promis à une mort horrible ? Il en profite pour blaguer et jouer sur les mots.
Ce héros exploite à son profit toutes les situations et toutes les personnes qui passent à sa portée. Jamais, il n’est rattrapé, troublé ou déstabilisé par ses émotions.
Lorsque vous regardez un film de James Bond, êtes-vous scandalisé par son comportement inhumain ? Ou, au contraire, si contre tout raisonnement, vous voyez en lui un héros, un être fort ?
Au fond, nous aimerions bien lui ressembler un peu.
Des recherches montreraient que les psychopathes sont plus nombreux dans les postes prestigieux car ils ont une capacité à « rebondir » quoi qu’il arrive.
- qui peut être président d’un grand pays et se lever chaque matin en voyant son nom et son image couverts d’opprobres sans en souffrir ?
- qui peut être capable, comme tant d’hommes d’affaires de passer de l’anonymat à la gloire puis à la mise en examen, à la prison, voire à la ruine, sans perdre confiance ?
Ce qui me rappelle qu’un collègue m’a un jour dit que pour vraiment réussir soit en politique ou dans le milieu des affaires, il fallait avoir l’instinct du tueur !
Quant aux exploits et à la force de caractère de l’agent secret britannique Yeo-Thomas, même s’il possède quelques des traits du psychopathe, il est pour moi un héros, un homme exceptionnel. Voici son histoire.
L’agent secret qui a inspiré Fleming à créer le personnage de James Bond
Forest Frederick Edward Yeo-Thomas, appelé le « Lapin blanc » par le contre-espionnage allemand, est né en Angleterre et fut l’un des agents secrets britanniques du Special Operations Executive (SOE) pendant la Seconde Guerre mondiale les plus actifs en France.
Auparavant, il a participé à l’action pendant la guerre russo-polonaise de 1920, en combattant les bolcheviks aux côtés des Polonais. Il fut capturé par les Russes (l’article de J-M. Dupuis fait mention qu’il a étranglé un garde à mains nues), mais parvient à s’échapper. Dans les années suivantes, il occupe plusieurs emplois, dont celui de mécanicien chez Rolls-Royce, puis dans une agence de voyages, dans quelques banques, et dans une compagnie pétrolière. En 1925, il se marie à Paris, il il aura deux filles dans les prochaines années. Enfin, en 1932, il est nommé directeur de la célèbre maison de couture parisienne Molyneux.
C’est en 1939 qu’il se présente à l’ambassade de la Grande-Bretagne à Paris et qu’il demande à servir dans la RAF, il est accepté et nommé interprète avec le grade de caporal, puis de sergent. Après la défaite de la France et à la veille des évacuations de Dunkerque, il s’échappe et retourne en Angleterre. Il va travailler comme interprète dans le Hampshire où l’on forme les pilotes français.
En 1942, il est recruté par le SOE et devient officier de liaison entre le SOE et le Bureau central de renseignements et d’action (BCRA) – agence de renseignements de la France libre. On lui confie le briefing des agents. Il établit alors des liens avec Pierre Brossolette (qui fut le rédacteur du bulletin Résistance), et Passy. Il revient en France en mission où il enquête sur la Résistance dans l’ex zone occupée, sur les capacités paramilitaires et la position vis-à-vis du général de Gaulle. Au cours des missions, il fait preuve de courage notamment en mettant en sûreté des officiers français suivis par la Gestapo. Il participe à plusieurs missions toujours avec Passy et Brossolette. À Londres, ses rapports sur les forces résistantes et sur les sentiments gaullistes nourris par des Résistants confortent ceux qui s’opposent à ce que Winston Churchill cède aux Américains et lâche de Gaulle. Ce dernier le félicitera en mai 1943 d’avoir servi la France.
Yeo-Thomas accomplit plusieurs missions pour recenser les moyens de l’action armée en France et les besoins en armes des maquis, et travailler au renforcement de l’organisation paramilitaire de la Résistance. Il s’inquiète de l’insuffisance des moyens donnés aux maquis français et il obtient l’appui du général Swinton (qui fut le promoteur des blindés et l’inventeur du tank) qui lui fait rencontrer Churchill qui accordera davantage d’avions, soit une soixantaine de plus ainsi que de petits avions.
Hélas, il apprend l’arrestation de son ami Brossolette. Il revient en France sous le nom de guerre de « Shelley » dans le but de le faire évader. Malgré les précautions de sécurité, il est trahi et capturé par la Gestapo. Pendant quatre jours, il est soumis à la torture brutale : immersion dans l’eau glacée (qui exigera ensuite une respiration artificielle), pieds et bras enchaînés, électrocution des parties génitales, innombrables passages à tabac….
Pendant ce temps, son ami Pierre Brossolette subit la torture, et ne voulant pas parler, se suicide le 22 mars 1944 en se jetant par la fenêtre.
Yeo-Thomas est interrogé par les Allemands pendant encore deux mois. Les Allemands lui proposent la liberté contre des renseignements sur le chef du secrétariat de la Résistance. Blessé par les chaînes qui lui lient les poignets, il contracte une gangrène. Il fait deux tentatives d’évasion. On l’envoie à la prison de Fresnes en isolement. On le transfère en juillet à Compiègne d’où il cherche à s’échapper à deux reprises. Puis, il est déporté en août avec 36 autres prisonniers au camp de concentration de Buchenwald. Quelques mois plus tard, avec des responsables du camp, il met au point la substitution d’identité de trois d’entre eux avec trois autres prisonniers morts du typhus – il a pris l’idendité de Maurice Chouquet.
On va le transférer à plusieurs reprises dans d’autres camps, des kommandos, et en janvier 1945, il tente de s’échapper mais est capturé par une patrouille allemande. Il se prétend un sous-officier français, et on l’envoie dans un camp pour prisonniers de guerre français près de Marienburg. Une autre tentative pour s’enfuir se fait en avril avec une vingtaine de prisonniers, cependant, dix sont tués par les gardiens, les autres se dispersent. Après trois jours sans nourriture, Yeo-Thomas continue seul pendant une semaine mais est repris à 700 mètres des lignes américaines. Il essaie de nouveau de s’échapper quelques jours plus tard avec un groupe de dix prisonniers français – groupe qu’il conduit au milieu des patrouilles allemandes jusqu’aux lignes américaines.
Victoire ! Le 8 mai 1945, le jour même du VE-day, il arrive à Paris. Il dîne en compagnie du major Thackwaite et de Josée Dupuis au club des officiers britanniques du faubourg Saint-Honoré.
Forest Frederick Edward Yeo-Thomas sera un témoin important au procès de Nuremberg en 1946 pour identifier les responsables du camp de Buchenwald.
Il quitte l’armée avec le grade de Wing Commander. Il reprend un travail dans une maison de couture parisienne en 1946. En 1950, il devient le délégué pour la France de la Federation of British Industries.
Il meurt en 1964 à l’âge de 62 ans dans son appartement parisien des suites d’une hémorragie.
Quelles sont les ressemblances avec James Bond ?
On peut dire que Yeo-Thomas est un homme résistant, avec une grande capacité de supporter la souffrance et la torture et de se relever. Il a l’instinct de survie. Comme James Bond, il ne lâche jamais. Il cherche toujours une voie de sortie. Il est imaginatif, créatif, dur à son corps. Ses nombreuses tentatives d’évasion relèvent d’une hardiesse de caractère exceptionnelle. Il est une sorte de James Bond dans ses bons aspects.
Il y a toujours deux manières de raconter une histoire. Dans l’article de J-M. Dupuis de Santé Nature Innovation, on ne fait pas état de son dévouement à la Résistance, de son endurance et de sa loyauté envers ses comapagnons.
On mentionne qu’il fut un militant fasciste, qu’il se servit de costumes, de maquillages, de faux papiers. On dit qu’il échappait à ses ennemis en se déguisant, en tuant, en déjouant tous les pièges. Qu’il n’hésita pas à feindre d’être mort et à se faire mettre dans un cercueil à la place du cadavre pour voyager (une péripétie, d’ailleurs, reprise dans un épisode de James Bond). Il violait, écrit-on, constamment la règle de l’espionnage britannique en conservant une arme à feu sur lui.
Quand il n’était pas en train jouer des tours aux nazis, Yeo-Thomas multipliait les conquêtes féminines.
Yeo-Thomas est un exemple de « psychopathe rationnel ». Son absence d’émotions l’a rendu capable d’un héroïsme incompréhensible au commun des mortels. JE SUIS D’ACCORD AVEC CE DERNIER COMMENTAIRE.
Finalement, en temps de guerre, les règles changent. Vivre en survie jour et nuit pendant des années autorise, j’imagine, à quelques subterfuges.
Notre société banalise trop facilement la violence, les attaques sophistiquées, l’insensibilité. Dans la vraie vie, un bras coupé fait mal. Une privation de nourriture, une atteinte à la dignitié humaine se vivent douloureusement. Sans doute, certains sont plus forts que d’autres et tant mieux.
Il y a une différence entre un héros réel fait de chair humaine et un héros parfait artificiel qui ne ressent ni frustration ni douleur ni attachement et qui ne vit que sur une pellicule.
Sources : Wikipedia
Google images
Article de Jean Marc Dupuis de Santé Nature Innovation
Allo,
Je ne croie pas que le personnage James Bond soit un psychopathe.
– Il a déjà été marie, et a souffert de la mort de sa femme.
– C est un personnage qui defend la veuve et l orphelin.
– Il risque sa vie pour défendre des idéaux.
– Malgré les cliches, il ne force jamais une femme.
– Etc…
Comme beaucoup d agents du corps policier et/ou federal et/ou militaire, il doit transcender
pour executer les ordres.
Est qu’ il un psychopathe; je ne croie pas.
Voici une liste des professions sujettes au psychotique.
Les dix professions avec le plus haut taux de psychopathes seraient:
1.Directeur général
2.Avocat
3.Médias (TV/radio)
4.Vendeur
5.Chirurgien
6.Journaliste
7.Policier
8.Membre du clergé
9.Chef cuisinier
10.Fonctionnaire
Les dix professions avec le plus faible taux de psychopathes seraient42,43 :
1.Aide-soignant
2.Infirmier
3.Thérapeute
4.Artisan
5.Esthéticien/Styliste
6.Bénévole
7.Enseignant
8.Artiste créateur
9.Médecin
10.Comptable
Au Plaisir,
Bonsoir Guy,
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt ta réponse à mon article concernant la psychopathie de James Bond ou non. Il est vrai que ce James Bond n’a rien de cruel et ne cherche pas à faire mal pour simplement faire mal. Il est un redresseur de torts – c’est un personnage créé pour divertir. Son inspirateur qui a vraiment vécu me rejoint davantage.
J’ai apprécié la liste des professions avec UN FORT TAUX DE PSYCHOPATHES, et celle des professions avec un FAIBLE TAUX.
Une remarque : dans la liste deds psychopathe, on lit le CHIRURGIEN, et dans la catégorier des « plus humains » le médecin !
Les gens les plus sains sont davantage des gens de service avec une certaine gratuité.