La traite des retraités


 

La retraite, la retraite, la retraite.
Et la Réforme constante, contestante, consternante mais toujours déjà conforme aux normes changeantes…
J’en ai lu des pages et des pages sur l’âge de la retraite… L’âge où l’on rumine tout ce qui nous a valu cette mauvaise mine. L’âge du dépôt de bilan contraint et forcé. L’âge où l’on se met à bailler parce qu’on n’a plus ni le droit, ni l’envie de travailler. L’âge où l’on se sent de trop parmi des gens qui avancent sans vous assurer la moindre reconnaissance.
 
C’est calculé, c’est la mathématisation du rapport entre votre cotisation et notre indemnisation. La valeur qui dépend ou attend le nombre des années pour vous dire qu’on ne peut pas vous retirer l’épine du pied, ni vous considérer autrement que comme un nouveau né, qu’il faudrait entretenir en attendant de le voir déguerpir !
 
C’est l’âge des inconvénients sans les avantages où l’on estime que vous êtes désormais suffisamment sage pour vous contenter de peu…
Encore heureux que l’on vous prenne au sérieux, vous n’avez plus ni queue, ni tête… vous pesez de tout votre poids sans soupeser le poids de la dette que vous représentez aux yeux de ceux qui vont devoir l’assumer…
 
La nation est désolée mais elle ne peut assurer une retraite décente à toutes ces âmes vacantes, qui sont incapables par elles-mêmes de remonter la pente… c’est la descente avec une rente de moins en moins rassurante.
 
Pour votre ultime instruction, on vous signale que vous faîtes de l’obstruction, vous ralentissez le mouvement, vous rompez la cadence, vous bloquez la circulation, vous compromettez sa fluidité.
Il va falloir vous pousser pour vous faire rebrousser chemin…
Et ce genre d’accompagnement souhaité coûte cher à la communauté, à la collectivité, à la conscience collective qui vous murmure, à chaque fois que vous vous retrouverez au pied du mur : Passez mortel ! Passez !
Parce qu’elle a envie de vous voir passer de l’autre côté et clore votre dossier vite fait, bien fait : né le… mort le … c’est classé !
 
Non, je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre, s’écrie l’idiot. Mais non vous n’êtes pas idiot mais vous êtes libre de croire que vous ne l’êtes pas.
Le pouvoir seul est réel, le devoir n’est qu’une recette de grand-mère, une chimère. Vous nous devez tout et nous ne vous devons rien.
 
Ôtez-moi donc ces pantoufles et admettez gentiment l’idée que vous devez travailler jusqu’à votre dernier souffle !
 
https://www.lejournaldepersonne.com/2019/08/la-traite-des-retraites/

 
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2 réflexions sur “La traite des retraités

  • 28 août 2019 à 20 h 24 min
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    Alors que vieillir fut synonyme de bonification, de respect et de surclassement familial, social et culturel pendant des temps immémoriaux, vieillir à notre époque est devenu le contraire ! c’est devenu pratiquement une honte de vieillir pour soi et pour les autres surtout! Alors même que naturellement votre consommation diminue, vos dépenses et votre train de vie rétrécissent, et votre âge mûr vous incite surtout à la générosité, pour les jeunes vampires de notre époque, c’est pas suffisant ! c’est soit que vous avez cumulé la richesse durant votre jeunesse, peu importe les moyens, on s’en fout de l’éthique, soit vous faites partie de ces millions de  »perdants », ceux qui n’ont rien mis de côté, ceux qui travaillaient pour deux sous, ou ceux qui cultivaient la générosité plus jeunes, et cultivaient la naïveté en tous cas !
    Il y a surtout un fossé inimaginable entre retraités en France, et en Amérique du Nord, c’est le jour et la nuit. Alors qu’en France, on cotise obligatoirement à la retraite, à la source, et pas des pacotilles, en Amérique du Nord, c’est  »facultatif », c’est  »conseillé », c’est  »souhaitable », jamais comme en France vous ne devriez de l’argent à la retraite faute de cotisations, en tant que patron ou travailleur ! du coup, c’est plus de 60% de la population qui n’a pas de retraite, principalement à cause des inégalités en emploi ! le travail saisonnier en métropoles ou en région, les petits jobs, les problèmes économiques, sociaux et de santé finissent par avoir raison des plus vulnérables, et au bout du tunnel, c’est une allocation de vieillesse dérisoire qui ne dépasse pas 400 euros mensuels environ qui vous attends ici au Québec, et partout au Canada ! et puisqu’elle ne vous suffira ni à vous loger, ni à vous assurer vos médocs, ni à vous nourrir, vous n’avez pas trop le choix, soit vous la prenez pas et vous travaillez au bas de l’échelle jusqu’à rendre l’âme au milieu du supermarché de votre employeur, soit vous la prenez et vous achetez une corde pour vous pendre ! car en effet, l’âge de départ à la retraite ne signifie pas grand chose ici comparé à la France ! ici, il y a juste les fonctionnaires, et les chanceux carriéristes que ça intéresse, mais si vous faites partie du 60% d’indigents / travailleurs, cela ne vous concerne en rien !
    J’ai pris pleine conscience du phénomène il y a de cela des années,lorsque j’ai cassé ma cheville sur la glace en hiver, et j’ai fini dans un grand hôpital Montréalais ! mauvais coup du sort, la cheville est enflée comme un ballon, et il faudra 10 jours pour pouvoir enfin opérer ! après des jours et des nuits sur une civière, parquée le long des couloirs, on me trouva enfin une chambre, avec une Dame Québécoise dans la cinquantaine, reçue pour les mêmes raisons, sauf que diabétique, elle n’eut aucune chance. Serveuse dans un restaurant, son patron l’envoya acheter des citrons, elle traverse et tombe au milieu de la rue avec la cheville en pâté. Bref, il faut dire qu’il n’y a guerre de médecins dans cet hôpital, mais juste des internes, apprenti-toubibs qui font tout, absolument tout ! d’autant que cet hiver là, la moitié de la ville se bouscule dans cet hôpital pour les mêmes fractures ! Donc, faute de mieux, la Dame est soumise à la médecine de guerre pratiquée à grande échelle, on lui coupa le pied net sous prétexte qu’il n’y avait rien à faire! et c’est lorsqu’elle se réveilla que son vrai calvaire…et le mien commença, elle pleurait à chaudes larmes, qu’allait-il advenir d’elle, de son petit appart loué, de ses dépenses, de son avenir… et après avoir longtemps essayé de la soutenir, lui remonter le moral, je fini par me rendre à l’évidence : elle n’avait rien ! son allocation CSST ne sera guerre mieux, 200 euros de plus que la pension de vieillesse, le prix du loyer ! sans conjoint, ni enfants riches sauf une fille qui n’avait pas l’air de faire mieux, un patron de resto qui peinait à payer ses propres factures, on voyait le topo ! un remake des  »misérables » ! que voulez-vous ? Yallah circulez y a rien à voir ! je crois que j’ai dû pleurer avec elle ! (j’en rigole d’amertume maintenant), je m’étais mis dans sa peau sans le vouloir ! le toit de cette chambre d’hôpital immense, mais pourri me pesait comme celui d’une tombe, je ne voulais qu’une chose, m’en sortir au plus vite !
    Nous sommes hélas à des années lumière de la France, des hôpitaux rigoureux de la France, de la médecine qui y est pratiquée, des retraites obligatoires de la France, et du respect dont jouissent les vieux en France, quoiqu’on dise, et bien que certains y crèvent de canicule comme ici… Mais en général, côté retraite et vieillesse, la France à pu conserver sa dignité, malgré tout, et malgré Macron ! et c’est le moins que l’on puisse dire ! le mythe du rêve américain ou nord américain est bien plus cruel pour ces ptits vieux, ces ptites vieilles du Québec, du Canada et des états-unis, on a carrément envie de les prendre par la main, les serrer contre nous, et leur offrir notre servitude jusqu’à la fin de leurs jours…car voyez-vous, il en ont tellement besoin !

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  • 28 août 2019 à 22 h 41 min
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    Bon, c’est sûr que la pension de la vieillesse est un chouiya plus élevée et elle est progressive en fonction de l’âge, le 400 euros étant la base de calcul…, elle oscille aux alentours de 700 euros par mois à partir de 60 ans, mais en règle générale, si une personne aînée qui n’a pas mis de l’argent de côté et qui doit travailler tard dans sa vie, n’aura jamais assez pour vivre décemment, et encore moins pour aller en résidence pour aînés et couvrir tous les frais ! et c’est plus de la moitié de la population !

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