Le petit raciste
J’ai un problème métaphysique avec mon fils
Il n’aime pas les chats, il aime les chiens.
Il trouve les chats hypocrites et sans mérite.
Et loue la fidélité des chiens, leur soumission volontaire à son caprice.
Et puis j’ai creusé un peu dans sa vision du règne animal, mais je n’y ai trouvé ni bien, ni mal… Mais une simple disposition de l’âme… privée de semence divine.
Mon enfant n’aime pas les animaux : un point, c’est tout.
Ce ne sont pas les chiens qui ont sa préférence mais son chien… son berger qui l’emporte sur tout le troupeau.
C’est son bien. C’est le sien qu’il aime… sale amour comme tout amour propre.
J’ai beau étaler ma science en lui signifiant qu’entre le genre, l’espèce et l’individu, il n’y a point de différence ontologique :
Que dans tous les cas de figure : il s’agit d’êtres vivants qui célèbrent tous à leur manière la vie, et tout ce qui s’ensuit.
Je suis ton enfant, n’est-ce pas ? J’ai répondu oui bien sûr sans le voir venir !
Je suis du même genre, de la même espèce que n’importe quel enfant… Mais suis-je pour autant à tes yeux, n’importe quel enfant ?
Dans mon cœur peut-être pas. Mais dans mon esprit, tu es semblable à tous les enfants sans exception… tu les vaux tous, mais n’importe lequel te vaut… et ne va surtout pas croire à une pensée parmi d’autres, parce que je suis persuadée qu’on ne peut pas penser autrement quand on y pense.
Primauté du particulier. Primat de l’universel. Rien n’y fait. Tout y est.
Tout particulier que tu es, tu n’es rien sans un rayon de lumière universelle.
Tu n’es pas UN, mais COMME UN. Comparable, pas imparable.
Tu es certes unique mais quel enfant ne l’est pas ? Être unique n’a rien de particulier : c’est universel.
C’est l’universel qui est unique puisqu’il donne à chaque individu une teinte ou une empreinte particulière.
L’universel est singulier, c’est ce qui devrait te réconcilier avec tous les chiens. Je dirais même plus, que si tu aimais vraiment ton chien, tu serais sensible à tous les chiens… leur être reconnaissant, parce qu’ils t’ont fourni l’un des leurs pour conquérir ton cœur.
Pour te le dire dans un langage poétique : l’existence de ton chien ne peut être qu’un hymne à la gloire de tous les chiens. Et tous les chiens, un hymne à la gloire de la vie.
Tout se ramène mon petit à une seule et unique question :
Est-ce que tu aimes la vie ? Est-ce que tu l’aimes assez pour la retrouver dans chaque individu ? Oui même chez le bâtard, le galeux ou l’enragé… il y a la même étincelle de sacré de vie et de vérité.
Qui es-tu pour te croire autoriser à l’éteindre ?
https://www.lejournaldepersonne.com/2014/04/petit-raciste/
Il n’aime pas les chats, il aime les chiens.
Il trouve les chats hypocrites et sans mérite.
Et loue la fidélité des chiens, leur soumission volontaire à son caprice.
Et puis j’ai creusé un peu dans sa vision du règne animal, mais je n’y ai trouvé ni bien, ni mal… Mais une simple disposition de l’âme… privée de semence divine.
Mon enfant n’aime pas les animaux : un point, c’est tout.
Ce ne sont pas les chiens qui ont sa préférence mais son chien… son berger qui l’emporte sur tout le troupeau.
C’est son bien. C’est le sien qu’il aime… sale amour comme tout amour propre.
J’ai beau étaler ma science en lui signifiant qu’entre le genre, l’espèce et l’individu, il n’y a point de différence ontologique :
Que dans tous les cas de figure : il s’agit d’êtres vivants qui célèbrent tous à leur manière la vie, et tout ce qui s’ensuit.
Je suis ton enfant, n’est-ce pas ? J’ai répondu oui bien sûr sans le voir venir !
Je suis du même genre, de la même espèce que n’importe quel enfant… Mais suis-je pour autant à tes yeux, n’importe quel enfant ?
Dans mon cœur peut-être pas. Mais dans mon esprit, tu es semblable à tous les enfants sans exception… tu les vaux tous, mais n’importe lequel te vaut… et ne va surtout pas croire à une pensée parmi d’autres, parce que je suis persuadée qu’on ne peut pas penser autrement quand on y pense.
Primauté du particulier. Primat de l’universel. Rien n’y fait. Tout y est.
Tout particulier que tu es, tu n’es rien sans un rayon de lumière universelle.
Tu n’es pas UN, mais COMME UN. Comparable, pas imparable.
Tu es certes unique mais quel enfant ne l’est pas ? Être unique n’a rien de particulier : c’est universel.
C’est l’universel qui est unique puisqu’il donne à chaque individu une teinte ou une empreinte particulière.
L’universel est singulier, c’est ce qui devrait te réconcilier avec tous les chiens. Je dirais même plus, que si tu aimais vraiment ton chien, tu serais sensible à tous les chiens… leur être reconnaissant, parce qu’ils t’ont fourni l’un des leurs pour conquérir ton cœur.
Pour te le dire dans un langage poétique : l’existence de ton chien ne peut être qu’un hymne à la gloire de tous les chiens. Et tous les chiens, un hymne à la gloire de la vie.
Tout se ramène mon petit à une seule et unique question :
Est-ce que tu aimes la vie ? Est-ce que tu l’aimes assez pour la retrouver dans chaque individu ? Oui même chez le bâtard, le galeux ou l’enragé… il y a la même étincelle de sacré de vie et de vérité.
Qui es-tu pour te croire autoriser à l’éteindre ?
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@ Personne en personne
Très beau texte toute en finesse et en profondeur qui me fait réaliser que la vie vaut la peine d’être vécue mais qu’elle ne devrait pas être laissée à la discrétion des patrons… Oui toujours mon obsession!
Merci
Robert Bibeau
Le chat n’est pas hypocrite mais indépendant, c’est mal connaître les chats que d’affirmer cela, le chat est l’animal « domestique » qui est resté authentique ce qui en fait sa beauté, le chien ressemble tellement à l’homme, rustre, formaté, domestiqué, sale, brutal, goinfre, menaçant, bruyant, une vraie horreur.
Les chats au contraire sont élégants, propres, raffinés, indépendants et un peu sauvages et c’est cela qui fait leur charme et qui rend aussi fou de rage tout ceux qui aiment contrôler, raison pour laquelle ces personnes se tournent vers le chien et sa mentalité d’esclave, le chat est une femme, un chat s’apprivoise, un chat n’appartient jamais à quelqu’un, celui qui n’aime pas les chats ne comprendras jamais les femmes.
Excellent Paul ! :))) je suis d’accord !
« celui qui n’aime pas les chats ne comprendras jamais les femmes » je seconde pleinement ! Pas plus qu’il réussira à séduire une chatte :))))
D’ailleurs, mon unique problème avec les chats en ce qui me concerne, c’est qu’ils soient trop précieux, attachants, présents, psychologiques et subtils en terme de cohabitation….c’est la raison pour laquelle je n’en adopte plus depuis mes jeunes années dans la maison des parents jadis…je n’aimerai pas les négliger, ou les confier à d’autres pendant mes voyages et mes absences !
En plus, on dit que les chats ont sept vies, ils ont quelque chose de magique en tous cas, l’esprit du chat est très fort et envoûtant ! depuis l’antiquité, on les a toujours respecté et on leur a voué quasiment des cultes !
j’ai d’ailleurs une fois écrit un essai perdu hélas aujourd’hui, très beau, ironique, tragique et très intense ou je relatais nos vies et nos jadis belles villes en décrépitude à travers ces chats maigres, abandonnés qui rasent les murs et les murailles de la ville, sous le ciel bleu et le soleil brûlant, et les nuits d’hiver !
je suis formel, les chats sont d’importants témoins de nos vies d’humains, notre folie et la chute de nos »empires » !
Merci à Personne pour ce texte !