Actualite économique

Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, prévoit des faillites en série (!)

Par   Sur Sputnik.

Un «ralentissement significatif de la croissance […] qui va entraîner un certain nombre de faillites».

Dans un récent entretien, Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, a prévu «un certain nombre de faillites» dues à un «ralentissement significatif de la croissance». Il ne voit cependant pas de grave crise économique se profiler. Sputnik France fait le point. Dans un entretien donné à l’AFP, le prix Nobel d’économie 2001 Joseph Stiglitz s’est inquiété de la conjoncture économique mondiale.

«La mauvaise gestion d’une entreprise n’a pas forcément de conséquence en période de croissance, mais dès que l’économie ralentit, elles se retrouvent en faillite», a-t-il expliqué.

Il s’est notamment dit «préoccupé» par l’attitude de la Réserve fédérale américaine, obligée d’injecter des dizaines de milliards de dollars sur le marché monétaire ces derniers jours afin d’éviter une crise de liquidités (sic). Le 20 septembre, la Réserve fédérale américaine avait annoncé des opérations quotidiennes d’un montant de 75 milliards de dollars afin que les taux pratiqués sur ce marché d’une importance capitale pour les banques et les entreprises ne s’éloignent pas trop de ceux pratiqués par la Fed, fixés actuellement entre 1,75 et 2% (comment comprendre cette intervention de la FED ? NDLR).
 

 
La Réserve fédérale a annoncé qu’elle injecterait la bagatelle de 100 milliards de dollars (91 milliards d’euros) dans le marché monétaire le 26 septembre. La veille, ce dernier réclamait pas moins de… 92 milliards de dollars. Le prix Nobel d’économie ne comprend pas pourquoi la Fed a récemment décidé d’abaisser ses taux, pas plus qu’il ne juge idoine la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de relancer son programme d’assouplissement quantitatif ou «quantitative easing», dans le jargon financier. D’après lui, ces mesures seront peu payantes. (Mais s’il ne comprend  rien des décisions financières et monétaires des banques – à quoi bon nous relatés ces déclarations du prix Nobel d’économie ? NDLR).
 

«Je pense que les banques centrales sont clairement en train de gaspiller des munitions qui leur seraient utiles au cas où la situation empirerait», a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que «ces mesures n’auront que très peu d’effet» et de rappeler, en faisant allusion au conflit commercial qui oppose les États-Unis et la Chine, que «même la Fed avait reconnu qu’elle n’avait essentiellement aucun moyen de faire face à la guerre commerciale qui décourage les gens d’investir.»  (Enfin, une observation judicieuse de la part du Prix Nobel, et c’est la raison pour laquelle la FED et la BCE répandent le crédit à tout vent et dévaluent les monnaies afin de forcer les épargnants à sortir leurs épargnes. NDLR)

 

Joseph Stiglitz note des «problèmes» dans les trois principales économiques du globe, à savoir les États-Unis, la Chine et la zone euro.

«La Chine traverse un mauvais moment en passant d’une croissance soutenue par des exportations de produits manufacturés à une autre beaucoup plus basée sur la consommation interne», a-t-il fait remarquer. (Ce passage de la phase – exportation – à la phase consommation – est pourtant l’unique solution viable dans la guerre commerciale contre les deux autres économies concurrentes.  NDLR)

Concernant la zone euro, le prix Nobel a, à l’instar de certains de ses confrères économistes, enjoint Berlin à investir plus «afin de stimuler» la croissance, une décision qui selon lui «aiderait l’Europe». L’Allemagne traverse une mauvaise passe et la première puissance économique de la zone euro se trouve au bord de la récession.
Pour ce qui des États-Unis, l’économiste se montre sévère avec Donald Trump, coupable selon lui d’avoir «introduit un tel niveau d’incertitude et de chaos qu’il a amputé les États-Unis d’une partie de leur croissance».

«Ces trois situations donnent lieu à un ralentissement économique et la guerre commerciale ne fait qu’aggraver la situation», a-t-il ajouté, lui qui plaide pour un «capitalisme progressiste», qui verrait le retour en force de l’État et une véritable régulation des marchés se mettre en place. (Voilà ce que l’économiste nobellisé avait réellement a déclarer – Il existe deux tendances parmi les économistes bourgeois – la tendance interventionniste étatique de l’État « providence » expansionniste – et la tendance austère – libertaire – imposant le plein poids des lois de l’économie capitaliste en crise sur les populations paupérisées. L’économiste Stiglitz est de la première tendance – mais il oublie que sa recette supplétive a été utilisée depuis 30 ans et quelle a mené l’économie à la récession. NDLR).

 
Pour Joseph Stiglitz, la taille atteinte par certains géants du numérique représente un danger: «Il n’y avait pas de raison d’autoriser Facebook à acquérir Instagram ou WhatsApp». Le prix Nobel a d’ailleurs donné un bon point au gouvernement français pour avoir pris la décision de taxer dès cette année les géants du numérique sur leur chiffre d’affaires. Il estime qu’ainsi, la France a ouvert la voie vers «une discussion mondiale» sur les moyens de taxer les fameux GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple). L’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) est actuellement le théâtre de discussions qui sont susceptibles d’aboutir prochainement sur un accord international. «Je n’ai qu’une critique à faire à Emmanuel Macron: sa taxe à 3% n’est pas assez élevée», a-t-il cependant affirmé. (Il faut comprendre ici que Stiglitz prend fait et cause en faveur du clan européen dans la guerre commerciale concurrentielle entre Union européenne – Chine-Russie – États-Unis. NDLR).
Joseph Stiglitz se montre beaucoup moins pessimiste que certains de ses confrères concernant l’imminence d’une crise économique d’une ampleur catastrophique. «En me basant sur ce que nous savons, je dirais que je ne vois pas de crise», a-t-il analysé. Avant de conclure:
 

«C’est vrai que cette situation rend les gens nerveux, mais il faut plus de perturbations pour provoquer une crise mondiale.» ( Après avoir largement débattu des conditions de la crise économique, commerciale et financière en cours, le bonhomme conclu qu’il n’y a pas de crise économique (sic). NDLR).

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

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