Autopsie du Mouvement des Gilets jaunes – Autopsy of the Yellow vests

Par Robert Bibeau et Khider Mesloub.

Septembre 2019.  L’Harmattan.  Paris. 18 euros. Se procurer le volume en français chez AMAZON, cliquez ICI

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AUTOPSY OF THE MOVEMENT OF YELLOW VESTS (1)

 

Nous aborderons tous les aspects de la révolte des Gilets jaunes en mettant l’accent sur la vision et l’action de la classe prolétarienne, distinguant ses attitudes, son comportement et ses activités de ceux de la classe petite-bourgeoise très active dans ce mouvement populiste qui, finalement, ne se sera jamais transformé en mouvement d’insurrection populaire. Notre objectif n’est pas de relater, de décrire ou de présenter les évènements (…) Notre objectif est de tirer des enseignements de ce mouvement innovant, enseignements que la classe prolétarienne conservera comme enrichissement de sa conscience de classe et comme apprentissages à réutiliser lors des prochaines manches de cette guerre à terminer entre le salariat prolétarisé et le grand capital financiarisé.

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27.11.2019AutopsyYellow
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La révolte des Gilets jaunes le démontre: l’économie est le fondement et le ferment de tout mouvement social. Cette vision de l’économie politique et de la réalité sociale a été combattue par les intellectuels de gauche et de droite empêtrés dans leurs analyses superficielles de la conjoncture politique, juridique, diplomatique, médiatique, idéologique, sociologique et militaire.

La crise économique du capitalisme a donné naissance à de nombreux mouvements de révolte sociale, notamment au Québec (Carré rouge), en Tunisie et en Égypte (Printemps arabe), en Argentine (Piqueteros), en Grèce (contre la Troïka), en Afrique du Sud (grèves des mineurs), en Iran, en Italie (Cinq Étoiles), en Haïti (grève générale), au Venezuela, en Algérie (dégage Bouteflika) et en France (Gilet jaune), pour n’en citer que quelques-uns. Le Mouvement des Gilets jaunes présente, dans un contexte économique spécifique, plusieurs des caractéristiques sociologiques, politiques et idéologiques que l’on retrouve éparses dans l’un ou dans l’autre de ces mouvements (…) Lénine écrivait ceci, à propos de la Révolution:  «La révolution socialiste en Europe ne peut pas être autre chose que l’explosion de la lutte de masse des opprimés et des mécontents de toute espèce. Des éléments de la petite bourgeoisie et des ouvriers arriérés y participeront inévitablement – sans cette participation, la lutte de masse n’est pas possible, aucune révolution n’est possible – et, tout aussi inévitablement, ils apporteront au mouvement leurs préjugés, leurs fantaisies réactionnaires, leurs faiblesses et leurs erreurs.»

Lénine avait raison, la révolte populiste spontanée, disparate, discordante, et à première vue désorientée, sera le fait de classes et de fractions de classes, que l’éventuelle hégémonie de la classe prolétarienne sur le Mouvement permettra de transformer en insurrection populaire, puis en révolution prolétarienne, encore faudra-t-il que les conditions objectives et subjectives soient à maturité. (…)

Dix caractéristiques marquantes. Le Mouvement des Gilets jaunes a pris des formes inédites qui s’expliquent, pour une partie, par l’évolution de sa composition de classe. Nous y reviendrons. Nous identifions dix caractéristiques, souvent présentes dans les différents mouvements et soulèvements populaires :

Mouvement de révolte populiste spontané, inorganisé et cohérent ;
Forte implication du prolétariat et de la petite bourgeoisie ;
Rejet de l’appareil d’État et de ses appendices, syndicats, ONG ;
Scepticisme vis-à-vis des partis de gauche et de droite  (…)

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Composition de classe du Mouvement

Le groupe Robin Goodfellow a présenté un portrait de la composition sociale du mouvement. Ils écrivent :  « Le mouvement des gilets jaunes a commencé à l’initiative de représentants de la petite bourgeoisie (classe moyenne) des régions dites « périurbaines » passionnés d’automobile ! La classe moyenne, au sens marxiste du terme, prédomine dans la direction du mouvement. Il en va de même, et c’est bien plus important, de l’alignement politique. Au-delà de la composition sociale de la direction du mouvement, le prolétariat se place sous la direction politique de la petite bourgeoise au sens générique du terme (classe moyenne et petite bourgeoisie capitaliste) […]»

 

Les dix caractéristiques ont été source de frictions et de tensions entre les militants issus de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie et ceux originaires de la classe ouvrière et du prolétariat, attestant de la vitalité et de l’ancrage populaire de ce mouvement spontané. Par ces luttes internes, chaque classe témoignait de ses origines sociales, de ses expériences et de ses tactiques de lutte, de ses revendications, de ses intérêts et de l’objectif stratégique ultime de son combat. Par leur engagement la moyenne bourgeoisie et les petits-bourgeois protestaient contre le sort qui leur est réservé sous la crise économique du capitalisme. Bourgeoisie et petite-bourgeoisie ne cherchaient nullement à déboulonner le système capitaliste, mais plutôt à utiliser la révolte des prolétaires (chair-à-manifester, chair à patron, chair-à-voter, avant d’être chair à canon) pour secouer le système économicopolitique (…)  On peut caractériser l’engagement de la bourgeoisie comme un effort pour réformer le système capitaliste et ainsi le consolider. Le ras-le-bol de la bourgeoisie française marquait sa révolte inconsciente contre les lois économiques du mode de production, exprimé par de futiles efforts pour faire tourner à l’envers les lois de la valorisation, de l’accumulation et de la concentration du capital. Pour chacune des caractéristiques que nous avons énumérées, la position de la petite-bourgeoisie militante évolua dans le sens du compromis et des accommodements avec le pouvoir étatique, d’où le fossé entre ce fragment de classe et les militants d’origine prolétarienne et ouvrière. Les revendications de la petite-bourgeoisie viseront le « repartage » du pouvoir politique par le Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC) (voir les 42 revendications en annexe).

Le prolétariat engagé dans le mouvement ne partageait pas les mêmes expériences de lutte ni ne poursuivait les mêmes objectifs tactiques et stratégiques que la bourgeoisie en révolte. Par ses revendications le salariat réclamait la valorisation de la force de travail : hausse des salaires, du SMIC, indexation des retraites, fin du travail détaché, davantage de CDI et des baisses d’impôts pour maintenir le pouvoir d’achat et la valeur marchande de la force de travail, soit une diminution de la portion du surtravail expropriée et la réduction de l’accumulation de la plus-value. Autant de revendications visant la revalorisation de la force de travail et le maintien du pouvoir d’achat. (…) Il ne faut pas oublier que l’État bourgeois a pour mission de soutenir le pouvoir d’achat populaire s’il veut maintenir l’écoulement des marchandises par lequel se réalise le profit.

Cette dichotomie entre la petite bourgeoisie et le prolétariat s’est manifestée non seulement au niveau des revendications, mais aussi au niveau des actions. La petite-bourgeoisie privilégiait les actions percutantes, mais sans grandes conséquences sur l’économie et les profits, telles que les manifestations-parades, ponctuées de « casses » urbaines futiles, les pétitions inutiles, les poursuites judiciaires ridicules, l’appel dérisoire aux institutions internationales, les conférences de presse, les appels à la mythique « opinion publique » et aux médias dont ils avaient pourtant tellement à se plaindre. Les Gilets jaunes prolétariens, quant à eux, privilégiaient le blocage des rondpoints, la fermeture des ports, l’arrêt du transport des marchandises et des salariés, la grève générale et la paralysie de l’économie, autant d’actions qui attaquaient les profits des capitalistes, grands et petits (…)

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Apolitisme et conscience de classe

Les intellectuels bourgeois ont dit des Gilets jaunes qu’ils étaient apolitiques du fait de leur refus de se laisser brider, enrégimenter et instrumentaliser par les vieilles formations politiques bourgeoises de gauche comme de droite. Par leur refus d’être instrumentalisés, les Gilets jaunes ont amorcé une nouvelle voie politique : la voie prolétarienne d’action n’ayant rien en commun avec la gauche classique organisée en groupuscules sectaires et dogmatiques. (…) Le soulèvement populiste – prélude à l’insurrection populaire; prologue à la révolution prolétarienne – ne s’ordonne pas. Notre tâche révolutionnaire n’est pas d’amorcer le soulèvement, mais de l’orienter stratégiquement. (…)

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Conscience de classe prolétarienne

À propos de la conscience de classe et de son incidence sur le mouvement populaire spontané, Kropotkine écrit ceci à la suite de la Révolution russe de 1918 : « La révolution que nous avons vécue est la somme totale, non pas des efforts individuels séparés, mais c’est un phénomène naturel, indépendant de la volonté humaine, similaire à un de ces typhons qui se lève soudainement sur les côtes de l’Asie orientale. Des milliers de causes, parmi lesquelles le travail d’individus séparés et même de parties entières n’ont été que des grains de sable, chaque petit souffle de vent local a contribué à former le grand phénomène naturel, la grande catastrophe qui soit renouvèlera ou détruira, voire les deux, détruira et reconstruira. »

Selon Kropotkine, la conscience de classe révolutionnaire n’est pas apportée de l’extérieur, mais elle jaillit au sein même de la classe en révolte. La révolte de classe est intrinsèque à l’existence même de la classe dans ses contradictions et sa lutte contre la nature pour lui arracher ressources, moyens de production et biens de consommation, et dans son combat social inévitable contre la classe capitaliste exploiteuse, qui, elle aussi, mène son combat contre la nature et contre la classe prolétarienne afin de la forcer à valoriser le capital, et ainsi assurer l’accumulation capitaliste et la reproduction de l’espèce humaine (…)

 

Réformisme ou révolution, socialisme ou communisme?

Au XXIe siècle, ce que la gauche appelle la « Révolution socialiste » est un anachronisme des siècles derniers (XIXe et XXe siècles), l’époque héroïque des mouvements syndicaux progressistes et des organisations politiques de la gauche réformiste et revendicatrice, qui a eu pour mission historique d’arracher des concessions démocratiques, des réformes sociales, de meilleures conditions d’exploitation de la force de travail et la décolonisation des populations vivant sous l’oppression directe du féodalisme et des puissances colonialistes, afin de les faire accéder au capitalisme. Pour les salariés, les limites de ces conquêtes sont aujourd’hui atteintes, tout comme sont atteintes les limites économiques et géographiques de l’expansion du mode de production capitaliste (…) Sous le mode de production capitaliste, la guerre de classe se résume à ceci : chaque classe sociale se bat pour accroitre sa portion de la valeur produite par la force de travail salarié, génératrice de plus-value. (…)

Ce faisant, le grand capital accapare une part grandissante des budgets de l’État, au détriment du petit capital national, grevant ainsi les marchés qui dépendent des clientèles populaires aux allocations sociales compressées par les politiques d’austérité. Et ainsi va la spirale infernale du capital en débandade. (…)  Au commencement d’un mouvement de résistance contre les agressions du capital et de son État, il est normal que la petite-bourgeoisie et le prolétariat à travers ou par-delà leurs organisations de collaboration de classe (syndicats subventionnés, ONG stipendiées, partis et organisations politiques électoralistes) organisent la résistance selon des principes et des méthodes de combat éculés : manifestations de types processions, jérémiades, gesticulations et pétitions bidon, votations de « protestation », jusqu’à ce que les manifestants du weekend se rendent compte de l’inefficacité de leurs actions, car elles ne pénalisent que la populace et la bourgeoisie marchande. (…)  Néanmoins, le 10 décembre, le gouvernement, par ses minimes concessions, a brisé le « Front uni » de la moyenne bourgeoisie, de la petite bourgeoisie et du prolétariat. Aussitôt, le petit capital national s’est retiré de l’alliance de front uni réformiste comme nous l’avions subodoré. (…)

Le premier échec est advenu à l’Acte I, au moment où l’on substitua à la paralysie de l’économie et à l’occupation des rondpoints barricadés, les manifestations-processions ponctuées de casses urbaines. Ces quelques places municipales (Paris, Toulouse, Marseille, Bordeaux, Nice, Lyon, Lille, Rouen) se révélèrent le cimetière des regroupements militants où la flicaille put verbaliser et arrêter les plus engagés. Le pire n’étant pas dans ce charivari de la petite bourgeoisie et de son « Black bloc »

Le deuxième échec survint quand les bureaucrates syndicaux proposèrent un simulacre de grève générale encadrée et organisée pour liquider toute grève insurrectionnelle. Le prolétariat ne se mobilisa pas autour de cet appel sachant par expérience que ces agiotages syndicaux mènent toujours à la défaite. (…) la gauche éclectique qui y verront des mesures «liberticides» (toujours cette mystique petite-bourgeoise de la démocratie et de la liberté sous l’esclavage salarié) et qui ergoteront sur les façons de faire perdurer ces actions de prosternation. (…)

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Le front uni interclasses

La question du « Front uni interclasses », que nous différencions du « Front uni prolétarien », n’est pas une question subjective ou métaphysique. Comme toute autre question stratégique et tactique, c’est d’abord un dilemme économique. Qui contrôle les cordons de la bourse dirige l’orchestre social. N’attendez pas de la moyenne bourgeoisie d’affaires qu’elle se sacrifie pour le salut de la petite-bourgeoisie ou du prolétariat. À la première occasion, elle trahira le soi-disant Front uni pour préserver ses avantages, même s’ils paraissent bancals. (…)

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L’organisation révolutionnaire: fruit de la révolution

L’évolution du Mouvement nous renseigne sur cette orientation inédite, illustrée par le rejet radical de l’appareil d’État, de ses appendices organisationnels syndicaux, ONG et partis politiques. De l’expérience des gilets jaunes il faut déduire que le soulèvement populiste spontané sera pris en charge par le prolétariat révolutionnaire, cette « avant-garde » qui aura germé dans le giron de la guerre de classe prolongée. (…) le parti révolutionnaire de classe ne préexiste pas au mouvement révolutionnaire, il surgit spontanément comme la cristallisation d’une lente fermentation des divers groupes et associations militantes. L’action insurrectionnelle transformera le mouvement populiste spontané en une insurrection populaire organisée, visant non plus à réformer, mais à détruire le système, son appareil d’État bourgeois, et à renverser le mode de production capitaliste, pour appeler à la construction du nouveau mode de production communiste prolétarien. (…)

La conscience de la classe révolutionnaire, ainsi que ses organisations révolutionnaires, ne sont pas des éléments préconstitués, enfermés dans un cocon qu’il suffirait d’extirper. La conscience de classe ne peut être apportée de l’extérieur de la classe comme une vérité révélée – cette conception thomiste relève de la mystique religieuse. La conscience de classe est un construit – une production de classe, au même titre qu’une œuvre d’art, un objet à la fois concret (l’idée matérialisée dans un projet de société en progrès) et abstrait (les rapports sociaux de production) issu de l’activité de la classe aspirant à l’émancipation, non pas comme un désir mystique – théologique – mais comme une nécessité impérative (…)  De ces principes, il découle que ce sont les conditions économiques et sociales objectives qui provoqueront le mouvement insurrectionnel spontané. Ce n’est pas la classe qui crée le mouvement insurrectionnel, c’est le mouvement insurrectionnel spontané qui consolide la classe, à commencer par ses éléments les plus militants engagés dans le mouvement. (…) la dictature du prolétariat n’est pas une loi d’airain qu’impose une organisation centralisée sur la classe révolutionnaire spontanée et sur la société transformée en goulag social. (…)

À l’étape révolutionnaire du mouvement, la spontanéité s’estompe, le niveau de conscience de la classe murit, puis s’affermit dans et par le processus révolutionnaire, favorisant ainsi la consolidation du projet révolutionnaire global. De ceci, il découle que l’insurrection populaire n’est pas la Révolution prolétarienne, elle en est la prémisse nécessaire à la fois objective et subjective.  Chaque révolte populaire, quel que soit le pays où elle se produit, est une vague lancée à l’assaut du pouvoir bourgeois. Vague qui, souvent, vient mourir aux pieds de la citadelle étatique du grand capital. La Commune fut un coup de tonnerre – un défi – que la classe prolétarienne parisienne, encore embryonnaire, lança au pouvoir étatique bourgeois en pleine expansion. À cette époque, l’immaturité évidente des conditions objectives et subjectives de la révolution prolétarienne mondiale (l’immaturité de la classe révolutionnaire) entraina la défaite inévitable de cette insurrection populaire. (…)


 

Pour lire l’intégralité de ce volume (190 pages)

Cliquez ici

Pour Feuilleter ce livre    http://liseuse.harmattan.fr/978-2-343-18435-7


 

NOTES

[i] Robin Goodfellow. (2019) http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/la-lutte-des-classes-enfrance-2018-2019-gilets-jaunes/
[ii] http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/la-lutte-des-classes-en-france-2018-2019-gilets-jaunes/

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

23 réflexions sur “Autopsie du Mouvement des Gilets jaunes – Autopsy of the Yellow vests

    • 2 octobre 2019 à 9 h 22 min
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      @ do
      Effectivement DO, la grève générale sauvage – spontanée – illimitée sera la prochaine étape nécessaire, même si à mon avis le Mouvement actuel des Gilets jaunes n’en sera pas l’initiateur … Ce qui n’a aucune importance… Le mouvement a su ne pas se transformer en secte dogmatique et c’est l’une de ses grandes gloires.
      Nous l’écrivons en préface et nous en traitons dans le livre : « Le deuxième échec survint quand les bureaucrates syndicaux proposèrent un simulacre de grève générale encadrée et organisée pour liquider toute grève insurrectionnelle. Le prolétariat ne se mobilisa pas autour de cet appel sachant par expérience que ces agiotages syndicaux mènent toujours à la défaite. (…)  »
      Merci pour ton post camarade
      Robert Bibeau

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  • 3 octobre 2019 à 11 h 56 min
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    Plein de bonnes choses dans le texte ci-dessus. MAIS comment qualifier d’autopsie une analyse quand de fait le mouvement n’est pas mort? Et en faire un livre ?
    Jusqu’à nouvelle information, le drapeau rouge, avec la faucille et le marteau, est, avec d’autres, dans toutes les manifestations des travailleurs , y compris celles des Gilets Jaunes.
    andré Comte, Montpellier, France

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    • 4 octobre 2019 à 10 h 12 min
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      @ Comte et à SAM
      Excellente remarque qui me permet de clarifier un point = Le plus important = du volume.
      Ce livre veut présenter une analyse de classe PROLÉTARIENNE de ce mouvement populiste historique.
      Nous indiquons dans ce livre dix caractéristiques de ce Mouvement populiste du point de vue de la classe PROLÉTARIENNE et de son combat de classe.
      L’une des ces caractéristiques est justement LE REJET TOTAL DES ANCIENNES organisations politiques sectaires et dogmatiques réformistes de gauche comme de droite. Alors la présence de drapeau rouge ou des avatars – faucille et marteau ou drapeau national chauvin français – indique bien que le PROLÉTARIAT a délaissé ce Mouvement qui a été complètement noyauté – récupéré par la petite-bourgeoisie aigrie qui s’agite d’une parade-procession à la suivante… (à l’exemple des parades-processions des enfants de l’urgence climatique hystérique).
      DONC, pour la classe prolétarienne ce Mouvement est mort et peut et doit faire l’objet d’une autopsie afin d’en tirer les enseignements importants afin de préparer la prochaine ronde qui arrive à grand pas.
      Nous expliquons tout cela dans le volume. Vous n’avez ici que 5 des 190 pages du volume (:-))
      Merci pour vos posts
      Robert Bibeau

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  • 3 octobre 2019 à 14 h 25 min
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    Je relève la même contradiction, pourquoi parler d’autopsie si le mouvement n’est pas mort pour autant ? à moins que l’on parle d’une certaine mort médiatique peut-être ou une simulation de mort pour échapper à la vindicte du système !
    Intéressant billet en passant !

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  • 4 octobre 2019 à 11 h 41 min
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    Bonjour ou bonsoir,
    je ne partage pas toutes les opinions. Il est fort possible de faire « Une autopsie » car certaines personnes en sont mortes. Nous savons tous à divers degrés, que ce mouvement apporte un plus et en d’autres pays porte une appellation différente. Cela sur l’ensemble de L’Europe. Le billet « article » parue en divers lieux sur deux continents, ne sera porteur à mon sens que si nous sommes à sa lecture convaincu de la valeur des « batailles » se mesure à divers niveaux. La préface de l’ouvrage parle en sa faveur, il y a toujours des relents du passé pour tenter d’avoir un présent porteur.

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  • 4 octobre 2019 à 12 h 59 min
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    Autrement dit, à moyen terme, au XXe siècle, ce sont les mencheviks qui ont eu raison …Il fallait atteindre le capitalisme à l’échelle du monde entier et pousser la baisse tendancielle des taux de profit à son stade ultime avant de pouvoir passer à la révolution prolétarienne internationale.
    Pourquoi pas ? ….L’essentiel étant qui a raison pour le futur.

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    • 4 octobre 2019 à 13 h 00 min
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      Tu as parfaitement compris
      Ce sont les conditions objectives qui sont déterminantes = un mode de production s’écroule quand il a permit de développer la totalité des moyens de production et des forces productives qu’il est capable d’engendrer (de contenir disait Marx) = c’était le cas du mode de production féodale dans les différents pays Angleterre puis France – Allemagne – Italie – Russie – Chine A partir de ce moment il devient une entrave et doit être remplacé c’est l’objet de la révolution prolétarienne anti-capitaliste qui est enfin mûre objectivement mais pas encore subjectivement
      Merci pour ton commentaire

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  • 4 octobre 2019 à 15 h 22 min
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    Pour ma part, je me sens concerné par l’action des gilets jaunes sans en avoir porté la bannière, la raison en est que la leiv motiv de ce mouvement est basée sur le manque de pognon…. or ce manque de pognon est actuellement ce qui sauve la planète de notre folie de consommation effrénée… alors oui, je ne suis absolument pas d’accord pour que 0.1% de la population possède 99% des biens…. mais je ne suis pas non plus d’accord avec tous ceux qui croient qu’on peut continuer à pondre passé les 6 milliards d’individus, voire même promouvoir la natalité à la seule fin de continuer a toucher de bonnes retraites! alors même que la durée de vie s’allonge. Pour moi, la solidarité PEUT ET DOIT faire ce travail (sachant que ces 6 milliards d’individus, ne sont que pour une faible part des consommateurs privilégiés comme nous occidentaux bien gras, bien accro à nos petits privilèges) Quand on voit tous les désastres écologiques que notre planète a subi en 100 ans par notre avidité, je dis bien NOTRE, pour moi le consommateur bien gras est tout aussi responsable que le criminel qui a instauré ce mode d’économie, y trouvant son compte. je ne cherche donc pas de coupable mais pointe une solution..Pour moi la vrai réponse à la crise actuelle réside dans l éducation des peuples, prendre conscience que la régression démographique est une évidence absolue, adopter le plus de jeunes africains possible pour compenser le manque d’éducation et d’argent de ces peuples et contrebalancer nos populations vieillissantes…
    D’autre part à l ‘ ère ou les USA ont déja proposé le vote électronique, démonstration est faite que la démocratie peut s’exercer via le net?! Si tel est le cas, je ne vois pas ce qui empêche le citoyen d ‘exercer pleinement son pouvoir de décideur, en se passant d élus grassement payés….Quelques sites dédiés à l exercice de la démocratie / éducation /armée / justice /écologie /infrastructure publique suffiraient à mon humble avis. Certes de nombreux métiers disparaitraient.. encore de nouveaux chômeurs me criera – t-on! Ma réponse est continuez à penser avec votre porte monnaie plutôt qu avec votre coeur, et soit la guerre règlera le problème à votre place, par manque de ressource ou d éducation, soit les problèmes sanitaires liés à la pollution, je vais ajouter une thèse pour les amateurs sf, un bon vieux coup de laser stellaire pour chasser la puanteur cosmique que l on doit dégager à coup sur!!!!!

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  • 4 octobre 2019 à 21 h 44 min
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    @ Géologik
    « Pour moi la vrai réponse à la crise actuelle réside dans l éducation des peuples, prendre conscience que la régression démographique est une évidence absolue, adopter le plus de jeunes africains possible pour compenser le manque d’éducation et d’argent de ces peuples et contrebalancer nos populations vieillissantes… »
    Dites ça sur un plateau télé, et Éric Zemmour écrira son prochain livre sur vous :)))) il l’appellera  »Enfants noirs adoptés, le grand désaveux » et il utilisera votre pensée pour apporter l’eau à son moulin du grand remplacement !
    Il n’y aura ni régression démographique, ni moins de pollution, l’homme continuera de se multiplier jusqu’à bouffer l’herbe qui pousse sur les montagnes, les arbres, les chiens et les chats, et probablement sa propre espèce sous la forme de biscuits une fois morts, comme dans ce vieux film de SF  »le soleil vert » : pendant que les riches et puissants seront encore 1% vivant dans des tours et des oasis gardées et défendus comme des forteresses, le 99% restant, vivra comme des rats qui bouffe des biscuits de chair humaine qu’on leur distribue par engins volants ! et lorsque le cœur n’en peut plus de supporter cette vie de parasite, et que vous vous portez volontaire pour mourir et vous transformer en biscuit, on vous prend en charge, on vous sert un vrai repas, et vous fait visionner à quoi ressemblait la terre quand elle était verte, on vous fait écouter de la musique classique et hop, on vous administre la mort tout de suite après, direction l’usine de biscuits ! :)))
    C’est fou ce que les auteurs de SF peuvent être cyniques et visionnaires… ! espérons qu’ils n’auront jamais raison !

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  • 11 octobre 2019 à 2 h 11 min
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    Merci Monsieur Bibeau pour cet article. J’ai bien reçu votre courriel m’informant de cet article, ainsi que du lien vers Amazon (ce bon employeur) pour acheter votre bouquin.
    Vous pourriez être un bon épicier, voire un bon capitaliste, en tout cas vous savez comment marche le commerce. Tiens c’est comme Ingrid Levavasseur (si son nom oui, elle, ne bégaye pas), qui a écrit un livre sur son engagement, vous le trouverez facilement, il se trouve en tête de gondole de toute les bonnes librairies.
    Votre verbiage d’une autre époque, me fait doucement sourire ; il est bien dans la doctrine, une bonne messe finalement. Malheureusement, vous, comme vos semblables, devez déployer une masse d’efforts afin d’expliquer comment la réalité se conforme à votre carcan car tout événement est inclus dans votre bible marxiste.
    J’invite malgré tout, tout un chacun à voir, ou revoir, le film sur le Jeune Karl Marx d’Auguste Diehl, qui est très bien fait, très intéressant.
    N’allez pas dire que je vomis le mouvement des gilets jaunes, au contraire, car je le soutiens dans sa démarche mais pas dans sa violence. Ce mouvement a sauvé notre économie, par l’injection monétaire des aides reçues dans l’économie, environ 15 milliards annoncés ? Et oui, cette aide a été directement injectée dan l’économie, car ceux qui l’ont reçue, avaient faim ou besoin de dépenser pour vivre, voire survivre. Ce sont des acteurs économique de premier plan, car nombreux.
    Ceux qui me débectent, ce sont ces révolutionnaires de pacotille, ces bourgeois bohème, habillés négligés, mais toujours avec des fringues de marque. Ces anarchistes romantiques qui apprécient la tranquillité de leurs appartements cossus des quartiers populaires, car bien gardés, par des policiers tiens donc !
    Ce qui serait intéressant de dire, c’est comment une politique ultra-libérale, mot qui ne veut rien dire selon ceux-ci, car eux seuls peuvent choisir le sens des mots, comme l' »économie de l’offre », a pu s’appliquer dans notre pays démocratique, par quelles courroies de transmission ? Comment, malgré toute notre armada administrative, judiciaire, législative, ce mouvement autoritaire, exclusif, fasciste a pu s’imposer sans aucune résistance. C’est là votre travail Monsieur Bibeau, à vous de dire.

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    • 11 octobre 2019 à 11 h 32 min
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      @ Pradet
      1)Vous faites erreur en début de propos en m’assimilant aux bibliophiles marxistes. Je suis prolétaire – révolutionnaire surtout pas de gauche ni de droite et surtout pas marxiste-léniniste-anarchiste-trotskyste-maoiste-socialiste-communiste = non rien de cela. Il vous faudra lire notre bouquin au complet pour percevoir la différence fondamentale.
      2) Vous avez totalement raison de souligner que le Mouvement des Gilets jaunes a forcer (par son amplitude et par sa violence économique quand il bloquait les ronds points) l’État anti-démocratique bourgeois à jeter du leste et à satisfaire quelques demandes des révoltés. Ce qu’il faut saluer MAIS en restant réaliste… les deux pieds sur le plancher
      3) Vous devriez vous rendre compte que comme à chaque fois que le prolétariat obtient quelques concessions du capital – ce dernier s’empresse de récupérer = c’est ce que fait Macron avec sa non indexation des retraites – sa réforme de l’assurance emploi et sa réforme des régimes de retraite et le reste.
      4) NON vous avez tout faux quand vous rêvez un instant que l’économie de la France a été « sauvée » de l’effondrement – à peine l’effondrement a-t-il été retardé et il poursuit sa route comme vous pourriez le constater si vous lisiez les articles que nous publions chaque jour sur ce webmagazine.
      5) Incidemment, cette récession économique et cette dévaluation des monnaies seront mondiales et pas seulement Français… vous devez regarder hors de l’hexagone…
      6) Pour répondre à votre question sur « l’économie de l’offre » – vous devez d’abord vous départir de vos illusions « démocratiques » et ensuite – ayant ouverts vos yeux sur la réalité de la dictature du capital sur l’ensemble de la société mondiale – vous serez dans l’état d’esprit de comprendre que le mode de production capitaliste de l’économie de l’offre et de la demande et de la main invisible des marchés et de l’impératif de la concurrence et de l’argent roi etc. etc. est rendue au but de son rouleau – à la fin de sa vie utile et qu’il faut renverser – éradiquer – ce mode de production. Seul le prolétariat pourra fare cela – violemment malheureusement.
      Ce que nous expliquons dans les 190 pages de notre bouquin qui vous réserve bien des surprises (:-))
      Robert Bibeau Éditeur http://www.les7duquebec.com

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  • 11 octobre 2019 à 23 h 36 min
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    @bibeau.
    Votre réponse est un peu à l’emporte pièce, vous me définissez sans me connaître, c’est-à-dire comme vous voulez me voir. Je trouve que votre verbiage est encore bien marxisant.
    Je regarde hors de l’Hexagone, même si cela peut vous surprendre, et j’attends avec impatience la chute du dollar. Vous devriez vous inquiéter, vous, leurs voisins. Bien sûr cette chute entraînera bien du monde, toutes les économies indexées seront libérées et perdront leurs repères, toutes les économies créancières des États-Unis perdront leurs avoirs, d’où l’intérêt d’avoir autant de dettes que ces derniers, pour les jeter en même temps qu’eux. Savez-vous que le dollar n’est pas la monnaie des États-Unis mais une monnaie privée ? On peut imaginer toutes les conséquences inhérentes, non ?
    En ce qui concerne mes illusions démocratiques, ce sont elles qui font que je ne m’arme pas d’un fusil mitrailleur et nettoie tout ce qui bouge de l’autre côté de la barrière, alors, étant follement amoureux de la liberté, je préfère les garder. Mais je vous redemande de ne pas biaiser, de ne pas nous ressortir vos antiennes bien huilées « la dictature du capital », de nous dire qui est derrière tout ça et comment ces derniers sont tenus. Vous serez écouté.

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    • 12 octobre 2019 à 10 h 58 min
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      @ M. Pradet
      Je suis totalement d’accord avec vous quand vous écrivez : « Bien sûr cette chute entraînera bien du monde, toutes les économies indexées seront libérées et perdront leurs repères, toutes les économies créancières des États-Unis perdront leurs avoirs, d’où l’intérêt d’avoir autant de dettes que ces derniers, pour les jeter en même temps qu’eux. »
      Vous avez parfaitement compris ce qui oriente les politiques nationales des pays capitalistes (soumis à la dictature du capital) – et en effet c’est à qui émettra le plus de crédit en euro ou en livre sterling ou en dollars canadiens pour ensuite déprécier ces monnaies en même temps que le dollar US et piller les fonds de pension et les petits épargnants
      Cependant je ne suis pas d’accord quand vous écrivez : « Savez-vous que le dollar n’est pas la monnaie des États-Unis mais une monnaie privée ? » Le dollar US est la monnaie de référence et de réserve du capital international (pour encore quelque temps – l’or le remplace peu à peu) et le fait que ce soit une banque privée qui imprime cette monnaie ou émette du crédit basée sur cet argent n’a justement aucune incidence sur l’économie mondiale. La récession ne sera pas provoquée par le fait que le FED est privée ou publique.
      Pour le reste je vous invite à lire régulièrement nos écrits sur Les7duquebec.com où nous publions nos opinions sur ces questions.
      Merci pour votre post
      Robert Bibeau

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      • 13 octobre 2019 à 14 h 31 min
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        « La récession ne sera pas provoquée par le fait que le FED est privée ou publique.  » La récession n’a rien à voir avec cela, il s’agit de mauvaise gestion, je sais aussi bien faire qu’eux. Il suffit de dépenser l’argent que l’on a pas et de ne pas rembourser ses dettes.
        L’anecdote vaut son pesant d’or (sic !) § Alors qu’à la création de la Federal Reserve System c’est l’outil monétaire des États-Unis, ceux-ci l’ont utilisé à tord et à travers pour leur politique expansionniste. Vous donnez encore aujourd’hui vos produits aux étatsuniens contre du papier qu’ils produisent à la demande. A l’époque de la colonisation de l’Afrique les européens donnaient des cauris, qu’il récoltaient sur les plages d’Océanie, en échange de produits et d’esclaves.
        Aujourd’hui la FED est un établissement indépendant ; c’est bien joué non ?
        Et si cette monnaie est devenue la monnaie de référence, c’est parce qu’elle est toujours basée sur l’économie de la zone monétaire des États-Unis, bien que la masse monétaire ne soit plus en rapport. Sans économie de référence, pas de monnaie. Voyez la difficulté que rencontre le bitcoin pour s’imposer, c’est parce qu’il n’est basé sur rien. Vous ne pouvez nier l’importance de ce fait.

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  • 28 octobre 2019 à 13 h 04 min
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    Sur le livre Autopsie du mouvement des gilets jaunes
    Je suis au chapitre V de votre livre, et je peux déjà intervenir sur quelques points.
    Tout d’abord le mouvement des gilets jaunes, ne fut à aucun moment insurrectionnel , il est le résultat sur le long terme de la disparition des grands centres ouvriers depuis la seconde guerre mondiale, le résultat des délocalisations, de la régionalisation et de la perte d’ influence des « communistes » dans les banlieues où les militants islamiques ont remplacé le PCF. Voir à ce sujet les discours du maire de Saint Denis (Laurent Russier). J’ avais à ce sujet fait le parallèle avec les piqueteros qui étaient dans d’ autres conditions le résultat des échecs du prolétariat.
    Vous soulignez d’ ailleurs que nous assistons depuis quelques années à une montée en puissance de mouvements populaires dans le monde. Mouvements souvent exagérés comme « connective action » que vous qualifiez de « petit bourgeois » . Classification qui dans le contexte actuel mondial n’ a plus grand intérêt si l’ on admet que la domination réelle du capital poussée dans ses limites n’ a à nous offrir que la précarité.
    A ce sujet ce sujet les « grands de ce monde s’étaient «  réunis à San Fransisco en 1995 et ils avaient convenu que l’ économie mondiale n’ avait besoin que de 20% de travailleurs pour faire tourner le monde. Le sinistre Zbigniew Brzezinski allait alors proposer de passer au « tittytainment ».
    Savez-vous ce qu’est le « tittytainment » ?
    Du 27 septembre 1995 au 1er octobre 1995, à San Francisco, le grand hôtel Fairmont accueille 500 membres de l’élite mondiale : chefs d’État, hommes politiques, dirigeants d’entreprises multinationales, universitaires, chercheurs, etc.
    Cette réunion du Fairmont se déroule dans le cadre de la fondation de Mikhaïl Gorbatchev. Elle a une grande importance historique. Elle fait intervenir George Bush père, George Schultz, Margaret Thatcher, Ted Turner de l’entreprise CNN, John Gage de l’entreprise Sun Microsystems, des dizaines d’autres personnalités de tous les continents … et bien sûr l’incontournable Zbigniew Brzezinski.
    Elle a pour thème « l’avenir du travail ».
    Lisez cet extrait qui se passe de commentaires :
    L’avenir, les pragmatiques du Fairmont le résument en une fraction et un concept : « Deux dixièmes » et « tittytainment ».
    Dans le siècle à venir, deux dixièmes de la population active suffiraient à maintenir l’activité de l’économie mondiale. « On n’aura pas besoin de plus de main d’œuvre », estime le magnat Washington Sycip. Un cinquième des demandeurs d’emploi suffira à produire toutes les marchandises et à fournir les prestations de services de haute valeur que peut s’offrir la société mondiale. Ces deux dixièmes de la population participeront ainsi activement à la vie, aux revenus et à la consommation – dans quelque pays que ce soit. Il est possible que ce chiffre s’élève encore d’un ou deux pour cent, admettent les débatteurs, par exemple en y ajoutant les héritiers fortunés.
    Mais pour le reste ? Peut-on envisager que 80 % des personnes souhaitant travailler se retrouvent sans emploi ? « Il est sûr, dit l’auteur américain Jeremy Rifkin, qui a écrit le livre La Fin du travail, que les 80 % restants vont avoir des problèmes considérables. » Le manager de Sun, John Gage, reprend la parole et cite le directeur de son entreprise, Scott McNealy : à l’avenir, dit-il, la question sera « to have lunch or be lunch » : avoir à manger ou être dévoré.
    Cet aréopage de haut niveau qui était censé travailler sur « l’avenir du travail » se consacre ensuite exclusivement à ceux qui n’en auront plus. Les participants en sont convaincus : parmi ces innombrables nouveaux chômeurs répartis dans le monde entier, on trouvera des dizaines de millions de personnes qui,  jusqu’ici, avaient plus d’accointances avec la vie quotidienne confortable des environs de la baie de San Francisco qu’avec la lutte quotidienne pour la survie à laquelle doivent se livrer les titulaires d’emplois précaires.
    C’est un nouvel ordre social que l’on dessine au Fairmont, un univers de pays riches sans classe moyenne digne de ce nom – et personne n’y apporte de démenti.
    L’expression « tittytainment », proposée par ce vieux grognard de Zbigniew Brzezinski, fait en revanche carrière. Ce natif de Pologne a été quatre années durant conseiller pour la Sécurité nationale auprès du président américain Jimmy Carter. Depuis, il se consacre aux questions géostratégiques. Tittytainment, selon Brzezinski, est une combinaison des mots entertainment et tits, le terme d’argot américain pour désigner les seins. Brzezinski pense moins au sexe, en l’occurrence, qu’au lait qui coule de la poitrine d’une mère qui allaite. Un cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante permettrait selon lui de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète.(Source : Hans-Peter Martin, Harald Schumann, Le piège de la mondialisation, Solin Actes Sud, page 12)
    Vous pouvez chers camarades vous rendre compte que ce programme est systématiquement appliqué, le sport est mis en avant pour occuper les esprits avec les cocoricos chauvins d’ un monde qui les mets hors circuit, partout nous constatons que le magma révolutionnaire commence son bouillonnement, avec partout à des degrés divers le même constat « l’insécurité sociale » . La répression hors norme du mouvement des gilets jaunes sous entendait des mesures de plus en plus draconiennes sur la population laborieuse et pauvres. Ce qui se produit actuellement dans de nombreux pays, la répression des gilets jaunes fut aussi un exercice permettant à l’ état de parfaire son système de répression à venir. Il est même question que l’ état français vende à l’ étranger «  ses compétences » comme il l’ avait fait en Algérie lors de la montée du FIS.
    La France a tout de même comme caractéristique de vouloir prendre la tête de l’ armée européenne en construction, elle a les moyen d’ injecter 300 milliards d’ euros d’ici 2023 aux armés.
    Tout commence à devenir rapport de force, et la sainte démocratie et les blabla médiatique pour endormir le peuple risquent de tomber dans la poubelle de l’ histoire très prochainement.
    Tout cela pour vous dire chers camarades, que le mouvement des gilets jaunes ne fut qu’un éclair dans la grisaille des échecs du mouvement ouvrier « délocalisé » en Chine et autres. Actuellement, compte tenu de ce que je viens de dire , le prolétariat en occident est fondu dans le peuple, il n’ a pas la force de se battre seul, c’ est maintenant un état de fait. Par ailleurs « les classes moyennes » c’ est mieux que le terme petit bourgeois vont tomber dans le prolétariat et même en dessous du prolétariat. Il en résulte un chassé croisé en Occident où le prolétariat s’amenuise1 (loi intrinsèque du capital qui remplace l’ homme par la machinerie) et les classes moyennes, les fonctionnaires sont remis en cause.
    Voilà pour aujourd’hui 25 octobre 2019 Gérard Bad

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  • 1 novembre 2019 à 14 h 10 min
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    @ Robert Bibeau
    d’entrer dans le vif du sujet « la relation homme nature » il me semble nécessaire de placer le débat sur l’ écologie dans le cadre du développement des forces productives. Nous entendons souvent dire que Marx est un productiviste voir un défenseur du Capital. Si effectivement K.Marx à soutenu le développement du Capital , ce fut toujours par rapport à un mode de production inférieur, comme par exemple l’ esclavagisme et son soutien aux nordistes dans la guerre de sécession américaine.
    En ce qui concerne les forces productives du capitalisme, il y voit avant tout une fabrication de prolétaires fossoyeurs de ce système. Pour Marx
    « La machine possède le merveilleux pouvoir d’abréger le travail et de le rendre plus productif : nous la voyons qui affame et surmène les travailleurs. Par l’effet de quelque étrange maléfice du destin, les nouvelles sources de richesse se transforment en sources de détresse. Les victoires de la technique semblent être obtenues au prix de la déchéance totale. A mesure que l’humanité se rend maître de la nature, l’homme semble devenir esclave de ses semblables ou de sa propre infamie. On dirait même que la pure lumière de la science a besoin, pour resplendir, des ténèbres de l’ignorance et que toutes nos inventions et tous nos progrès n’ont qu’un seul but : doter de vie et d’intelligence les forces matérielles et ravaler la vie humaine à une force matérielle. Ce contraste de l’industrie et de la science modernes d’une part, de la misère et de la dissolution modernes d’autre part- cet antagonisme entre les forces productives et les rapports sociaux de notre époque, c’est un fait d’une évidence écrasante que personne n’oserait nier. Tels partis peuvent le déplorer ; d’autres peuvent souhaiter d’être délivrés de la technique moderne, et donc des conflits modernes. Ou encore, ils peuvent croire qu’un progrès aussi remarquable dans le domaine industriel a besoin, pour être parfait , d’un recul non moins marqué dans l’ordre politique. » (Extrait d’une allocution prononcée par Karl Marx, le 14 avril 1856, à , l’occasion du quatrième anniversaire de l’organe chartiste People’s Paper, qui en reproduisit le texte)
    Voilà l’ essence profonde de ce que certains considèrent comme « crise de l’ écologie » et trouve comme solution de promouvoir la « décroissance » et autres fadaises. Pour K.Marx il arrive un stade ou les forces productives se transforment en leur contraire et deviennent des forces de destructions et en ce début du XXI éme siècle nous sommes en plein dedans.
    « Dans le développement des forces productives, il arrive un stade où naissent des forces productives et des moyens de circulation qui ne peuvent être que néfastes dans le cadre des rapports existants et ne sont plus des forces productives, mais des forces destructrices (le machinisme et l’argent), — et, fait lié au précédent, il naît une classe qui supporte toutes les charges de la société, sans jouir de ses avantages, qui est expulsée de la société et se trouve, de force, dans l’opposition la plus ouverte avec toutes les autres classes, une classe que forme la majorité des membres de la société et d’où surgit la conscience de la nécessité d’une révolution radicale, conscience qui est la conscience communiste et peut se former aussi, bien entendu, dans les autres classes quand on voit la situation de cette classe. »(L’Idéologie allemande, Editions sociales, pages 67-68 : « Feuerbach l’opposition de la conception matérialiste et idéaliste ».)
    Et pour plus de précision, ce passage qui ne laisse aucun doute sur le danger de la poursuite du capitalisme
    « Ainsi donc, la production fondée sur le capital crée d’une part l’industrie universelle, c’est-à-dire le surtravail en même temps que le travail créateur de valeurs; et, d’autre part, un système d’exploitation générale des propriétés de la nature et de l’homme. » (Marx, Grundrisse 2 .Chapitre du capital, éd. 10/18 p.214-215)
    Tout ce rappel, des positions de Marx et Engels sur les forces productives devenues forces de destruction de la nature et de l’ homme pour dire que :
    Tout écologiste conséquent, anti-nucléaire conséquent devrait donc s’opposer de manière révolutionnaire au capitalisme prédateur.
    Mais, ce n’ est pas ce qui se passe, l’ écologisme est récupérer par le capital lui même qui à trouvé dans ses propres tares le moyen de continuer sa course au profit. Il fait même mieux, il déplace la contradiction fondamentale entre bourgeoisie-prolétariat pour y placer une idéologie hors classe ou la menace pour l’espèce humaine nécessite que bourgeois et prolétaires luttent côte à cote pour « sauver la planète » en soutenant le capitalisme vert. Voilà donc le glissement de terrain dans lequel, le marxisme délavé par l’écologisme se trouve embourbé, pour avoir nié la dialectique, ici la dualité du mode de production capitaliste MPC qui en tout moment est contradiction en acte « richesse à un pôle, misère à l’autre pôle » – impossible sans dépassement, sans saut qualitatif, de surmonter la contradiction. Seul un Proudhon, s’ingéniait à trouver des solutions pour éliminer le mauvais côté du capital. Depuis il ne cesse avec la crise de faire des petits.
    Ceci dit, passons à votre livre autopsie
    Vous abordez la question de l’ écologie, en fonction du mouvement des gilets jaunes qui seraient contre la fumisterie climatique découpé en fin de mois pour les prolos et fin du monde pour les petits bourgeois. Ceci après avoir reproduit dans le chapitre 1 un article qui dénonce à juste titre l’ enfumage de la taxocratie engendrée par « le réchauffement climatique ».
    Tout d’ abord il y a t’il un réchauffement climatique, il me semble à vous lire que vous récusez cette réalité au mieux vous la relativisez .
    A ce niveau de discussion il nous faut en revenir au « matérialisme dialectique » et à la conception « matérialiste de l’ histoire » cité régulièrement comme une carapace masquant toutes les ignorances sur le sujet. Le débat le plus intéressant sur cette question est l’œuvre de Karl Korsch dans son livre « l’anti-Kautsky » (la conception matérialiste de l’ histoire) aux éditions Champ libre. Où , pour résumer il reproche à Kautsky de vouloir naturaliser l’ histoire. Kautsky reprochant au marxistes de limiter leur vision de histoire aux forces économiques. Pour lui l’ histoire humaine n’ est qu’un cas particulier de l’ histoire de la nature.
    L’histoire humaine est elle un cas particulier de l’histoire de la nature ?
    Voilà la question à laquelle, il n’ est pas inutile de revenir. Selon Kautsky, la question est tranchée très nettement, celui-ci prétend sans détour que l’ l’Histoire humaine n’ est qu’une partie de l’ histoire biologique de la nature et donc de l’ évolution des espèces animales. Kautsky va ici s’ appuyer sur la théorie de Darwin pour justifier sa conception évolutionniste et fataliste de l’ histoire.
    Si la conception matérialiste de l’ histoire ne nie pas l’ évolution des espèces comme celle du singe à l’homme. Darwin est un matérialiste vulgaire et Marx qui s’ était enthousiasmé par la démonstration anti-créationnisme de l’ origines des espèces va devoir s’ en démarquer en précisant que l’ homme vivant en société est un produit d’un bon historique, un saut qualitatif de l’ Homo Faber. Pour kautsky l’ émergence de l’ homme n’ est que le pur produit de la nature et uniquement de cela. La dialectique est ici censurée par le fait qu’ elle nie que l’ homme s’ est créé lui même par sa propre activité. C’ est au demeurant nier que l’ histoire des hommes débute au moment où il intervient sur le milieu naturel, le médiatise et le transforme pour lui.
    « L histoire de la nature (dit K.Marx) ce qu’on désigne par science de la nature ne nous intéresse pas ici par contre, il nous faudra nous occuper en détail de l’ histoire des hommes » l’ idéologie allemande édition sociale,p.
    Il ne s’agit pas ici d’opposer l’histoire de la nature à l’histoire des hommes, selon Marx
    « Aussi longtemps qu’ existent les hommes , leur histoire et celle de la nature se conditionnent réciproquement » ideo alle
    La critique « écologiste » la plus répandue est réactionnaire elle tend consciemment ou inconsciemment à naturaliser l’histoire et va comme le fit l’idéologie du nazisme s’ appuyer sur Darwin c’ est à dire la loi de la jungle, la luttes de tous contre tous pour la survie et l’ amélioration génétique de la race, actuellement le transhumanisme.
    Les créationnismes, s’ élèvent contre le matérialisme vulgaire d’un capitalisme destructeur de l’humanisme, voulant réduire l’ homme à n’ être qu’un instrument docile d’un système trop matérialiste. Certains ex-marxistes notamment bordiguistes comme Camatte et Claude Bitot déçus du prolétariat ont emprunté ce chemin, celui de l’ écologisme humaniste seule perspective pour l’ humanité.
    Voilà donc les « marxistes » coincés entre ces deux pôles qui se nourrissent réciproquement et dont il va falloir dorénavant se démarquer. C ‘est-à-dire poursuivre notre critique des nouvelles technologies aliénantes de contrôle des individus à grande échelle, sans pour autant verser dans l’ anti-science. Le cours catastrophique du capital doit être dévoilé en permanence.
    Par exemple il est peu connu, que toutes les côtes de l’ Europe du Nord et de la France sont truffées de bombes de la grande guerre contenant des agents chimiques comme le gaz moutarde. Que ces bombes sont altérées et que le gaz moutarde se répand dans les océans et provoque déjà des maladies sur les poissons et leur reproduction. Par exemple a Knokke-Heist, 35.000 tonnes de bombes et de grenades ont été stockées dans la mer en 1919.
    Vidéo :https://www.facebook.com/france3pdl/videos/439816643215691/
    https://www.lci.fr/international/guerres-mondiales-ces-bombes-toxiques-immergees-au-large-des-cotes-d-europe-du-nord-2120608.html
    GÉRARD BAD

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  • 8 décembre 2019 à 12 h 26 min
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    @ propos du chapitre XII du volume « AUTOPSIE DU MOUVEMENT DES GILETS JAUNES – AUTOPSY »
    Par Gérard Bad
    Remarques sur le chap XII
    Que l’ anti fascisme, l’ anti racisme, hors classe soit l’ étendard classique du rabattage du troupeau électoral vers les urnes, le taux d’ abstention aux élections prouve que la superstructure étatique ne maîtrise plus totalement la situation.
    Il y a cependant un passage qui est manifestement faux à la page 122 ou il est écrit: « Seule l’ alliance de la gauche communiste, socialiste et troskiste et de la droite gaulliste permis de maintenir une partie du grand capital français dans le camp de guerre des alliés … »
    Ce que tu appelles « la gauche communiste » c’ est le tandem PCF -Gaulliste de l’ après guerre et son conseil national de la résistance CNR.
    La « gauche communiste «c’ est tout autre chose» elle est principalement Bordiguiste et a une revue Controverse. Quant aux trotskistes durant la seconde guerre mondiale un grand nombre d’ entre eux faisaient partie du 3 éme camp le camp de ceux qui ne marchaient pas depuis le Front populaire dans la stratégie de l’ anti-fascisme mais restaient sur la position disant que la guerre était impérialiste.
    Cette position fera que le PCF ne cessera de parler des hitléro-troskistes
    Dans le 3 éme camp nous trouvons aussi des Bordiguistes,mais aussi le RKD et CR
    Les communistes révolutionnaires allemands et français (R.K.D. et C.R.)
    ************************
    Le groupe connu pendant la guerre sous le nom de Revolutionären Kommunisten Deutschlands, fait à l’origine partie du mouvement trotskyste autrichien et est reconnu en 1938 comme la section autrichienne de la IV° Internationale (R.K.O.).
    Contraint à l’exil par la répression, le R.K.O. entre rapidement en conflit avec le mouvement trotskyste et ses délégués votent contre la proclamation officielle de la IV° Internationale en septembre 1938. Bien que continuant à être d’accord avec l’analyse trotskyste de l’URSS comme un état ouvrier dégénéré, ils divergent de Trotsky sur l’attitude en cas de guerre dans les pays qui pourraient prêter leur aide à la Russie. Ils préconisent un défaitisme révolutionnaire dans tous ces pays et se rapprochent des positions de l’American Revolutionary Workers League (le « groupe Oehler ») qui, en septembre 1939, publie ses « Quatorze points » comme base préalable à un nouveau regroupement international.
    En 1941, le R.K.O. devient le R.K.D. et se sépare du trotskisme. Le R.K.D. définit l’URSS comme un pays capitaliste et s’oppose catégoriquement à sa défense. Il attaque le trotskisme comme un courant congénitalement centriste qui rejette le bolchevisme « pur »‘ de l’époque de Lénine. Après l’effondrement de la France, le R.K.D. s’installe dans le Midi de la France et déploie une activité remarquable, publiant régulièrement le R.K. Bulletin (17 numéros jusqu’en 1943), puis Spartakus, dont le premier numéro (mai 1943) contient un appel aux travailleurs du monde à briser leurs chaînes et à fonder la république internationale des conseils d’ouvriers et de soldats: « Nous ne sommes ni social-démocrates, ni staliniens, ni trotskystes. Les questions de prestige ne nous intéressent pas. Nous sommes des communistes, des spartakistes révolutionnaires ».
    En plus de cette production impressionnante, il faut ajouter Fraternisation prolétarienne, organe des communistes révolutionnaires de France (dont l’organisation n’existait pas encore) et un certain nombre d’autres opuscules et textes théoriques. Les bases de contacts avec des soldats allemands sont lancées et des liaisons sont établies avec la clandestinité.
    Bien qu’aguerris aux activités clandestines, le R.K.D. n’est pas à l’abri de la répression. En 1942, trois femmes sont arrêtées et condamnées respectivement à des peines de quatorze mois, trois ans et quinze ans. L’une d’elles, déportée en Allemagne, survivra. Une autre reprend ses activités clandestines à l’expiration de sa peine. La troisième, Mélanie Berger, est libérée par le R.K.D., qui utilise à cette fin de faux papiers allemands. Deux autres membres du R.K.D., Ignaz Duhl et Arthur Streicher, sont arrêtés et assassinés par la Gestapo. Karl Fischer-Emile, arrêté en 1944, sort vivant de Buchenwald, mais est ensuite kidnappé en Autriche par la police russe, en 1947, et passe huit ans en Sibérie. Ces exemples ne sont pas exhaustifs.
    Meurtri, mais non détruit, le R.K.D. déménage fréquemment: Montauban, Marseille, Grenoble, Lyon. Au printemps 1944, l’organisation transfère ses activités à Paris.
    Même les personnes qui ont participé aux activités du R.K.D. ne peuvent être considérées comme des sources autorisées pour juger de l’importance de leur recrutement qu’on évalue, sans garantie aucune, à une douzaine de militants (parmi lesquels quelques Français) à la libération de Paris.
    L’organisation est dirigée par un Autrichien, Scheuer (Armand) qui, sans aucun doute, connaît à fond le travail clandestin. Un cloisonnement strict est maintenu par le groupe. Les membres ne sont pas toujours bien informés de l’influence exacte d’une organisation qui ne crache pas sur la propagande. Le R.K.D. est expert dans l’art d’établir et d’exploiter liaisons et contacts, maniant tour à tour flatterie ou dénonciation virulente. En octobre 1942, appelant à la formation d’une nouvelle Internationale authentique, il adresse une lettre au groupe trotskyste de La Seule Voie, déclarant que la répression anti-trotskyste a écarté l’un des obstacles qui empêchaient d’avancer dans la voie de cette réalisation. Cette ouverture plutôt malheureuse provoque une réponse indignée de La Seule Voie: « Vous vous êtes trompés d’adresse, camarades! » Des contacts individuels se révèlent plus fructueux et le R.K.D. exerce une certaine influence sur de jeunes trotskystes de Toulouse, Lyon et Paris.
    En avril 1944, trois organisations trotskystes françaises, le P.O.I., le C.C.I. et le groupe Octobre, fusionnent et forment le Parti communiste internationaliste. La petite Union communiste de Korner-Barta, éditeur de Lutte de Classe, refuse de s’y rallier. Le R.K.D. dénonce violemment la proclamation commune des trois groupes: « Cet appel, au lieu de dénoncer les déviations pro-fascistes anglophiles et pro-staliniennes qui abondent dans les articles et bulletins des P.O.I. et C.C.I. (La seule Voie), trompe sciemment la classe ouvrière en prétendant que les dits groupes n’ont jamais cessé de dénoncer cette guerre comme impérialiste ». Néanmoins, une organisation plus large signifie des possibilités de travail politique plus importantes et les nouvelles recrues françaises du R.K.D. se constituent en fraction à lk’intérieur du nouveau parti.
    En août 1944, pendant la libération de Paris, le R.K.D. et les C.R. français, pour la première et la dernière fois, jouent un rôle dans un véritable mouvement ouvrier: des militants C.R. prennent la tête du comité de grève à la grande usine Renault. L’euphorie règne: à la cafétéria, les C.R., des trotskystes orthodoxes – qui entrent en scène avec quelque retard – et deux typographes du G.R.P.-U.C.I. (qui doivent composer l’affiche du comité) fraternisent, tandis qu’un stalinien, perché sur une table, fait allusion à des « éléments irresponsables ». La réaction des staliniens ne se fait pas attendre. Un militant C.R. est malmené. Renault retombe franchement sous la coupe des staliniens, mais les gauchistes y restent présents et vont jouer un rôle dans la grève de 1947, déclenchée au mépris des directives de la C.G.T. stalinienne.
    En octobre 1944, la tendance C.R. fait une déclaration au congrès du P.C.I. et quitte ce parti. Le groupe français, Organisation communiste révolutionnaire, compte alors peut-être 40 membres et publie une abondante littérature, seul ou conjointement au R.K.D.: Rassemblement communiste révolutionnaire, également Pouvoir ouvrier, pour les C.R., Vierte Kommunistische Internationale pour le R.K.D. et l’Internationale, organe de la Commission internationale créée par le C.R et le R.K.D. Mais tandis que se dissipe pour chacun l’illusion qu’une vague révolutionnaire va submerger l’Europe, le besoin de tracer des perspectives à long terme se fait sentir; il fait discuter des bases théoriques. On s’interroge sur Cronstadt, la Nep, Brest-Litovsk et, en fin de compte, le léninisme lui-même. Le rôle de guide de l’ancienne direction du R.K.D. est contesté. la tension grandit et les défections se multiplient. Quelques militants rejoignent la Gauche communiste internationale (bordiguiste) tandis que d’autres créent une nouvelle organisation qui ne dure pas, C.R.-Contre le courant (Pouvoir ouvrier) et bientôt rejoignent également les bordiguistes. Le leader du R.K.D. se rapproche des anarchistes. Le reste de l’organisation se disperse en 1946.
    Indépendamment de tout jugement politique, le travail étonnant accompli dans des circonstances difficiles et dangereuses par cette poignée de militants autrichiens et allemands R.K.D. inspire le respect.

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