7-de-lhexagone

Séquelles qui laisseront traces des mensonges d’État sur Rouen

Par Patrick Placide JUAN.  patrick.juan@panda-france.net

 
Nous vivons dans un baril toxiques et laisseront à nos enfants un monde en folies. Une région, une ville et ses abords que je connais bien. Rouen sa cathédrale, ses abords entre Le Petit Quevilly, et Le Grand Quevilly. U.S. Quevilly le club amateur le plus ancien club de France en football, qui arriva en finale de la Coupe de France. Voici un cadeau du Panda lors de ses divers passages à L’U.S. Quevilly Lien Réalisation © Le Panda Patrick Juan.
Comment peut-on accepter avec les phénomènes que le nucléaire fait courir.  Divers paramètres entrent en ligne de compte. Plus d’une quarantaine de plaintes déposées. Le parquet de Rouen indique que « plus d’une quarantaine de plaintes » ont déjà été déposées au sujet de l’incendie à l’usine Lubrizol. « Compte tenu d’un éventuel impact sur un territoire géographique dépassant le simple ressort judiciaire de Rouen et du nombre de plaintes pour mises en danger d’autrui, le parquet de Rouen se dessaisit ce jour au profit du Pôle de santé publique du parquet de Paris «Incendie de l’usine Lubrizol : plus de 5 250 tonnes de produits chimiques ont brûlé, dixit la préfecture.

Le premier est de laisser construire des usines à risques « Seveso » en plein cœur des agglomérations. Voici les liens lorsque j’ai traité Tchernobyl Lien 1 Lien 2 Lien 3 Lien 4  en PDF. © Le Panda Patrick Juan.

La population de Rouen et sa grande ceinture compte plus Rouen est une commune du Nord-Ouest de la France traversée par la Seine. Préfecture du département de la Seine-Maritime, elle est le chef-lieu de la Normandie réunifiée après avoir été, jusqu’en 2015, celui de la Haute-Normandie.
 
Comptant 110 117 habitants intra-muros, appelés les Rouennais, elle est la deuxième commune de Normandie après Le Havre et la trente-septième commune la plus peuplée de France. Elle n’en demeure pas moins la capitale administrative (préfecture) de la région Normandie depuis le 28 septembre 2016 tandis que Caen accueille le siège du conseil régional (capitale politique) ; la Normandie présente donc la particularité de posséder une gouvernance bicéphale. Au 1er janvier 2016, son agglomération compte 490 000 habitants. En outre, elle est la commune la plus densément peuplée du Grand-Ouest français avec 5 218 hab/km2. Avec 658 285 habitants au 1er janvier 2012, son aire urbaine est la première de Normandie ainsi que la douzième de France, et la deuxième du Bassin parisien, après celle de Paris. Son bassin d’emploi, le premier de la région, atteint 829 210 habitants, ceci faisant de Rouen un grand pôle économique régional et national.
 
Rouen est le siège d’une intercommunalité, Métropole Rouen Normandie, qui est, en nombre d’habitants, la sixième métropole de France et la deuxième du Grand Ouest français, après Nantes Métropole, avec 488 630 habitants en 2012.
 
Forte d’un passé riche, Rouen a été, entre 911 et 1204, la capitale du duché de Normandie, tout en accueillant l’Échiquier, devenu le Parlement de Normandie en 1515, ce dernier prenant place au sein de l’actuel palais de justice, l’un des monuments rouennais les plus emblématiques. Elle connaît, à partir du XIIIe siècle une remarquable expansion économique grâce, notamment, au commerce maritime et fluvial qui trouvait des avantages à cette cité traversée par la Seine. Disputée aussi bien par les Français que par les Anglais tout au long de la guerre de Cent Ans, c’est sur son sol que Jeanne d’Arc y a été provisoirement incarcérée, jugée puis brûlée vive le 30 mai 1431. Sévèrement touchée par la vague de bombardements de 1944, elle a néanmoins retrouvé un certain dynamisme dans l’après-guerre grâce à son grand port maritime, cinquième port français, et aux sites industriels qui s’y étaient établis.
 
Dotée d’un patrimoine architectural pluriel témoignant en grande partie de son prestige médiéval et mis en valeur par ses nombreux monuments historiques, Rouen est une importante capitale culturelle dans laquelle se trouvent de nombreux musées à la renommée certaine, comme le musée des Beaux-Arts, l’un des plus prestigieux de France, le musée Le Serq des Tournelles, unique en son genre en Europe, ou encore le musée national de l’Éducation. Les églises, abbayes et autres édifices religieux s’y trouvant en grand nombre lui valent le surnom de « ville aux cent clochers » ; sa cathédrale est l’une des plus hautes du monde. En outre, nombreux sont les artistes qui y sont nés ou y ont vécu, tels que Pierre Corneille, Théodore Géricault, Gustave Flaubert ou encore Marcel Duchamp.
 
Siège d’un archidiocèse, elle accueille également une cour d’appel et une université. Tous les quatre à six ans, Rouen devient la vitrine d’un grand rassemblement de voiliers, baptisé « L’Armada », un événement exceptionnel dans le monde maritime.
 
Rouen fait partie des rares villes décorées de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre 1939-1945.  (Sources diverses et émanent de Wiki) des « Voix du Panda» le sujet ayant été traité à l’époque.
A présent on tente de faire croire par usurpations à diverses facettes tel un kaléidoscope, le phénomène de « Tchernobyl » comme si les toxines, les poisons et les vents respectaient les frontières.
Assez de mensonges d’Etat, en la circonstance celui de la France. Pour ceux n’ayant pas entendu parler ou peu de Tchernobyl voilà ce qu’il en est de encore de nos jours. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cons%C3%A9quences_de_la_catastrophe_de_Tchernobyl_en_France
Après l’incendie de l’usine chimique Febrizol à Rouen, les riverains des sites classés Seveso s’inquiètent. Comment ces sites sont-ils surveillés?
Jeudi, un incendie dans une usine de produits chimiques classée Seveso seuil haut à Rouen a créé un impressionnant panache de fumée, et une retombée de suie noire sur les environs. Des analyses sont en cours pour déterminer le degré de pollution provoqué par cet incident.
 
Depuis, les personnes vivant à proximité d’une usine classée Seveso s’inquiètent. Ainsi, deux communes de l’Essonne ont demandé le départ de deux usines Seveso « seuil haut » de leur territoire, rappelant « les risques importants que font peser ces activités dangereuses sur les populations des communes concernées ainsi que l’environnement ».
 

Quelle législation pour ces établissements à risque?

En France, les usines à risque sont principalement encadrées par la directive européenne Seveso. La norme Seveso catégorise les établissements disposant de substances, mélanges ou déchets dangereux présentant un risque pour la population ou l’environnement, selon l’Union européenne. Les 1300 usines Seveso présentes en France sont classées en deux catégories selon les risques qu’elles représentent: 700 sont en « seuil haut » (plus dangereuses), 600 en « seuil bas ». Après plusieurs évolutions, on parle aujourd’hui de « Seveso 3 », qui est entrée en vigueur en 2015.
Au niveau national, la loi Risques de 2003 mise en place après l’explosion du site AZF à Toulouse en 2001 oblige chaque site à fournir « une étude de dangers qui précise les risques auxquels l’installation peut exposer, directement ou indirectement » les populations et l’environnement. Elle met notamment en place les « plans de prévention des risques technologiques » (PPRT).
Avec ces réglementations, « le but est de limiter au maximum l’impact potentiel de l’usine et si un accident a lieu, d’en limiter les conséquences. Dans le cas d’une activité à risque, il y a forcément une probabilité d’accident un jour », déclare dans Le Dauphiné Libéré Sylvain Chaumette, responsable du pôle analyse et gestion intégrées des risques à l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques). Un plan d’urgence en fonction du danger.
La pierre angulaire de la loi Risques, c’est l’étude des dangers. Elle « donne lieu à une analyse de risques qui prend en compte la probabilité d’occurrence, la cinétique et la gravité des accidents potentiels », internes comme externes.
 
À l’issue de cette étude, l’exploitant de l’usine « déduit des scénarios d’accidents majeurs pouvant conduire à un ou des phénomènes dangereux, dont il évalue les effets et les conséquences, notamment les effets dominos », explique le ministère de l’Écologie sur sa page « Inspection des Installations classées ». Il ajoute: « l’exploitant s’attache ensuite à réduire à la source ces effets et à les maîtriser autant que possible. »
 
Cette étude est mise à jour au moins tous les cinq ans pour les Seveso seuil haut. Trois risques sont calculés et anticipés au maximum: les effets thermiques (rayonnement thermique d’un incendie ou une explosion), les effets de suppressions (souffle et intensité de l’explosion) et les effets toxiques. Protection et information des habitants
 
D’après l’évaluation du danger que peut représenter un site, les PPRT sont là pour délimiter une zone de sécurité. Leur élaboration se fait en collaboration avec les communes du territoire dans lequel l’établissement va s’implanter et les exploitants des installations à risque, explique le site du ministère de l’Écologie. Il s’agit d’établir un périmètre autour du site industriel, avec les zones potentiellement en danger, qui pourraient par exemple être vidées de leurs habitants en cas de besoin.
 

Ministère de l’Écologie Mesures appliquées par un PPRT

« Nous ce qu’on demande c’est que le périmètre de l’usine soit le périmètre dans lequel sont contenus les risques, ça ne doit pas dépasser », déclare Denis Molin secrétaire de l’association « Plus jamais ça, ni ici, ni ailleurs », à BFMTV.

 
La directive Seveso 3 renforce de son côté le principe de communication avec les habitants, qui doivent avoir « un accès direct, via Internet, aux informations relatives aux installations Seveso situées à proximité de leur domicile, aux programmes de prévention des accidents et aux mesures d’urgence pour mieux réagir en cas de nécessité », explique encore le ministère.
 

« Des réductions du risque à la source« 

Mais ces plans ne rassurent pas les riverains. « On vient de voir qu’ils sont totalement inefficaces avec l’accident de Lubrizol, à Rouen », fait valoir Michel Le Cler, coordinateur des associations riveraines de sites Seveso, sur BFMTV. « Il faudrait que l’État soit beaucoup plus incisif et oblige les industriels à des réductions du risque à la source », réclame-t-il, ainsi qu’à un contrôle plus régulier des sites.
Actuellement, l’État surveille les 1300 sites Seveso grâce à 1500 inspecteurs dans toute la France. Mais ces derniers ont à leur charge d’autres établissements, les 500.000 installations françaises classées pour l’environnement (ICPE). Depuis 2013 alors qu’un gaz issu de l’établissement rouennais avait diffusé une odeur de d’oeuf pourri le site de l’usine Lubrizol a été inspecté 39 fois. Il pourrait l’être mille fois les dangers sont toujours aussi puissants.
Le Panda
Patrick Placide JUAN  patrick.juan@panda-france.net
 
 
 
 

 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

30 réflexions sur “Séquelles qui laisseront traces des mensonges d’État sur Rouen

  • Après les députés, les sénateurs vont pouvoir se pencher sur l’incendie de l’usine chimique Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime), au cours de laquelle plus de 5 000 tonnes de produits chimiques sont parties en fumée. En attendant, le gouvernement met en place un numéro vert, le 0800 009 785, pour répondre aux questions des habitants, a annoncé, mercredi 2 octobre, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye lors du point-presse à l’issue du Conseil des ministres. Il sera opérationnel à partir de 15 heures puis joignable 7 jours sur 7, de 8 heures à 20 heures. Suivez l’évolution de la situation en direct avec franceinfo.
    Une mission d’information à l’Assemblée. L’Assemblée nationale a décidé l’ouverture d’une mission d’information parlementaire sur ce dossier, a appris franceinfo mercredi auprès de l’entourage de Richard Ferrand, confirmant une information de BFMTV. Ses travaux débuteront mardi prochain. La création d’une commission d’enquête transpartisane devrait être actée formellement « prochainement », a confirmé à l’AFP le président du groupe LR, Bruno Retailleau. La création d’une telle commission nécessite le dépôt d’une proposition de résolution.

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  • Elisabeth Borne va répondre aux députés. A Paris, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, sera auditionnée à 18h45 par la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale.
    « Ils cachent la vérité ». En marge de la manifestation organisée mardi à Rouen, au cours de laquelle certains participants reprochaient aux autorités de « cacher la vérité », une délégation de dix personnes, représentants de syndicats, d’ONG ou de riverains, a pu rencontrer le préfet du département pour lui faire part de leur inquiétude. Une nouvelle conférence de presse se tiendra, mercredi, en présence du préfet de Seine-Maritime, à 17h30, conformément au souhait, formulé mardi par le Premier ministre à l’Assemblée nationale, de faire un point quotidien sur les suites de cet incendie.
    Plus de 5 000 tonnes de produits chimiques parties en fumée. La préfecture de Seine-Maritime a publié dans la soirée la liste des 5 253 tonnes de produits chimiques qui ont brûlé dans l’incendie de l’usine jeudi dernier. Un peu plus tôt, le préfet Pierre-Yves Durand avait d’ores et déjà exclu devant la presse tout « risque » lié à l’amiante au vu des premières analyses, tout en évoquant 160 fûts « en état délicat » qui attendent toujours d’être évacués.

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  • Salut patrick ,
    ca fait plaisir de te lire …
    Rouen va laisser des trace dans l’ histoire on est seulement au début du scandale .
    C’ est impossible de reduire les risque quand on fait des usine de ce type en ville , et qu’ on augmente la quantité de produit stocké chaque année sous pretexte que l’ usine n’ as pas bruler ni exploser l’ année precedente …
    L’ un des frere nobel en est mort , pourtant ils connaisait bien la nitroglycerine ..
    Y a des chose avec lequelle on ne peut pas jouer en ville .
    Prend soin de toi et a bientot pour un nouvel article ?

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  • Salut toi, il me semble que certains disent que tu es un « troll » dès comme toi j’en veux bien 1000.
    Mais c’est BERNARD QUI écrit en mon lieu et place.
    Il ne faut perdre de vue que si tu veux bien ouvrir les PDF? TU VERRAS CE que Le Panda a écrit de sa plume sur son journal papier Le Panda.
    Fais moi savoir si tu y arrive, je ne sais comment vous remercier tous.
    Jamais, je n’aurai pensé une seconde que mon « bébé » serait encore debout à la suite de mon couché.
    Dans la mesure où si un jour je m’en sors je n’en veux à personne.
    Les mots me manqueront par remercier, tous ceux qui en toute confiance et sincérité ont épousé temporairement ou à toujours Les Voix du Panda »
    Ton commentaire représente ce que tu es, et je te dis simplement merci, au nom du « Citoyen du Monde » que je suis.
    Bonne soirée et au plaisir de te lire à nouveau.

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  • RECIT. APRÈS L’INCENDIE DE L’USINE LUBRIZOL, SIX JOURS D’ANGOISSE À ROUEN
    Il est 3 heures du matin, jeudi 26 septembre. Des habitants de Rouen sont réveillés en sursaut par des bruits d’explosion. L’usine Lubrizol, qui produit, entre autres, des additifs pour huile, s’embrase. Une fumée noire se dégage du site classé Seveso seuil haut.
    Dans la matinée, alors que la nouvelle de la catastrophe est un temps éclipsée, à Paris, par l’annonce de la mort de Jacques Chirac, les Rouennais s’inquiètent. Récit de ces six journées durant lesquelles les habitants n’ont cessé de demander des explications.

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  • JEUDI 26 SEPTEMBRE
    Rouen, 2h48. La ville dort profondément. Rouen, ses « cent clochers », ses 110 000 habitants, mais aussi ses voisins, à Petit et à Grand-Quevilly, à Bois-Guillaume ou à Bonsecours, sont pour la plupart au fond de leur lit quand l’incendie se déclare dans un entrepôt de l’usine Lubrizol, un site classé Seveso “seuil haut”, installé quai de France, sur la rive gauche de la Seine.
    Marie et son conjoint vivent à Mont-Saint-Aignan, une commune limitrophe. Un bruit sourd les réveille brusquement. Sous l’effet de la chaleur, des cuves de produits chimiques explosent. “Mon conjoint a cru que c’était un camion poubelle. Moi, j’ai tout de suite su que ce n’était pas ça. J’ai tout de suite pensé, soit à un attentat, soit à une explosion à l’usine. Je me suis souvenue tout de suite de l’accident survenu en 2013 à Lubrizol”, raconte la trentenaire.
    Christophe Villemert, technicien vidéo chez France 3 Normandie, a, lui, pensé à l’orage, quand, vers 4h30, le bruit l’a tiré du sommeil. Il vit à un kilomètre à vol d’oiseau de l’usine. Il filme la scène : un nuage noir, titanesque, s’élève dans la nuit et file vers le Nord, poussé par le vent.
    Par leurs fenêtres, les Rouennais qui s’éveillent assistent au terrifiant spectacle, et apprennent qu’ils sont confinés chez eux. « Le feu a pris dans un stockage de produits conditionnés type additifs pour lubrifiants », indique France Bleu Normandie, citant la direction du site de l’usine. L’entreprise, qui fait partie du groupe américain Lubrizol Corporation, produit, entre autres, des additifs pour huile.
    Un périmètre de sécurité et de confinement est mis en place dans un rayon de 500 mètres autour de l’usine et plus de 200 pompiers sont rapidement mobilisés, dont 130 sur place. A Petit-Quevilly, Nathalie, qui vit tout près de l’usine, reçoit trois coups de fils successifs de la mairie, dont le premier avant 6 heures du matin, pour l’informer de la mise en place du confinement.

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  • A 7h30, les sirènes d’alerte sont déclenchées. La préfecture annonce que les établissements scolaires proches de l’usine sont fermés. Les personnes fragiles sont invitées à rester chez elles. Les citoyens sont incités à se tenir informés.
    Comme beaucoup de riverains, Aurélie, médecin dans le centre de Rouen, ou Charline, qui vit sur l’île Lacroix, appliquent la consigne. A Malaunay, au nord de Rouen, Amélie, enseignante dans un lycée de Grand-Quevilly, reste aussi à la maison avec ses deux enfants. Impossible pour elle de traverser Rouen par le pont Flaubert, comme à son habitude. Comme d’autres axes proches de l’usine, il est fermé à la circulation. Grand-Quevilly, qui ne se trouve pas sous le nuage de fumée, n’a pas été listée par la préfecture. Mais des écoles y ferment également, faute de professeurs. Le mari de l’enseignante, en revanche, décide de se rendre malgré tout au travail. « C’est de l’inconscience. Il travaille à 30 mètres de l’usine Lubrizol », s’inquiète son épouse.

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  • Sur les réseaux sociaux, les photos et les vidéos de l’incendie, ainsi que celles, angoissantes, du nuage, se multiplient. Dehors, des habitants de Rouen, des communes alentours, et parfois jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres du foyer de l’incendie, découvrent des traces d’une inquiétante suie noire, tombée du ciel et projetée au sol par la pluie, sur les balcons, dans les jardins et les champs.
    France 3 Normandie
    @f3htenormandie
    #Rouen #Incendie #Lubrizol #pollution trottoirs glissants, eau irisée : le nuage de fumée noire qui vient de l’incendie a déposé des traces d’ hydrocarbures au sol.
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    355
    10:59 – 26 sept. 2019
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    A Rouen, les pharmacies qui vendent à l’unité des masques en papier sont dévalisées. A 13 heures, « l’incendie est maîtrisé », annonce le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. Mais « il faudra plusieurs jours pour en venir totalement à bout, ajoute-t-il. Le panache de fumée fait 22 km de long sur six kilomètres de large. Comme tout panache de fumée, il comporte un certain nombre de produits dangereux, mais selon les analyses réalisées ce matin, pas de dangerosité particulière, même s’il faut éviter d’inhaler ces fumées », précise-t-il encore, avant de signaler la mise en place du plan Polmar pour contrer les risques de pollution de la Seine, située à proximité du site. A 15 heures, le Centre d’information au public (CIP) de la préfecture a déjà enregistré plus de 1 200 appels d’habitants.
    Et pour cause, les premiers symptômes se font sentir. Pour rentrer chez elle et en l’absence de transports en commun, Audrey, une étudiante de Mont-Saint-Aignan, marche pendant une heure sous la pluie. « Quand je suis rentrée chez moi, je me suis rendu compte que ma peau me grattait et me brûlait à cause de l’eau. Quand on respire, on a envie de vomir, la tête qui tourne, la gorge qui brûle », confie-t-elle. Hébergement, covoiturage… Sur les réseaux sociaux, l’entraide s’organise.
    Chez les éleveurs et les agriculteurs, c’est le branle-bas de combat. La préfecture leur demande de « rentrer les animaux, sécuriser leur alimentation et leur abreuvement en les mettant à l’abri » et de « suspendre les récoltes ». « Il est important que les animaux ne consomment pas d’aliments souillés », précise-t-elle dans un communiqué publié à 17h30.
    L’odeur, un mélange d’œuf pourri et d’essence, s’infiltre dans les appartements. Charline n’est pas parvenue à calfeutrer une bouche d’aération. Elle et sa petite fille de 1 an toussent beaucoup. Chez Aurélie aussi, dans le centre-ville, l’odeur devient insoutenable. Avec son mari et ses enfants, la médecin quitte la ville pour se mettre à l’abri à 65 km de là, à Dieppe. Charline, elle, part pour l’Eure avec sa fillette. Dieppe, Caen, Le Havre, la Picardie, Rennes, Paris… Ceux qui le peuvent quittent Rouen dès le jeudi soir, emportant dans leurs voitures ce parfum d’hydrocarbures.

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  • VENDREDI 27 SEPTEMBRE
    AMont-Saint-Aignan, de violents maux de tête réveillent Marie vers 6 heures du matin. Elle appelle le numéro d’urgence mis en place la veille pour savoir si elle doit se rendre au travail. « Personne ne sait quoi me répondre. En gros, on me demande d’attendre la conférence de presse du préfet dans l’après-midi pour savoir si j’ai eu raison de sortir ce matin », s’agace-t-elle.
    Déjà, la gestion de la crise interroge. Les Rouennais, mais aussi David Cormand, secrétaire national d’EELV et originaire de Normandie, qui la juge « scandaleuse et humiliante » dans un tweet matinal.
    Dans la matinée, l’association écologiste Robin des Bois demande au préfet d’ouvrir une « enquête environnementale dans les champs, dans les cours d’écoles » en suivant la trajectoire du nuage de fumée. L’union départementale de la CGT en Seine-Maritime réclame, quant à elle, « la transparence totale sur les résultats des analyses et la nature des produits qui ont brûlé ».
    Depuis la veille, une cinquantaine de personnes se sont rendues aux urgences et cinq ont été hospitalisées brièvement pour des irritations respiratoires. Dans son « point de situation » de 7h30, la préfecture de Seine-Maritime demande « de ne pas encombrer les services de secours pour la problématique d’odeur » désagréable générée par l’incendie. « Le risque pour la population reste faible », martèle-t-elle.
    Dans certains établissements maintenus ouverts par les autorités, impossible de faire cours. Catherine, professeure d’anglais, témoigne. En classe, « l’odeur était tellement insupportable que j’ai été prise de nausées, de vertiges, et j’ai refusé tout net de faire cours ». Le proviseur ne ferme pas l’établissement, mais il appelle tous les parents, ainsi que l’inspection académique : il veut qu’un médecin évalue les conditions sanitaires. « [Les élèves] étaient pris de vertiges, de nausées », raconte-t-elle.
    A Sahurs, à 18 km à l’ouest de Rouen, Hélène décide de faire son jogging le long de la Seine. En avançant sur le chemin de halage, elle est prise de maux de tête. Le fleuve a chargé avec lui des hydrocarbures. « Impossible de faire du sport. Jamais je n’avais senti cela. »
    Pour éviter que l’eau de ruissellement chargée d’hydrocarbures issue des opérations des pompiers sur le site de l’incendie ne souille la Seine, les services de l’Etat établissent un barrage flottant, avec des bateaux équipés de canons à eau. Les marins engagés sur le fleuve pour cette opération récupèrent au total 1000 litres de polluants.

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  • Au pied du pont Flaubert, à 800 mètres de l’usine, dans la rédaction de France 3 Rouen, les odeurs semblent encore plus fortes que la veille. A pied d’œuvre depuis les premières heures de l’incendie, certains salariés sont pris de maux de tête et de nausées. A 10h50, une édition spéciale de l’émission « Ensemble, c’est mieux », consacrée à l’incendie, commence. « On a chamboulé tous nos programmes pour être en direct tous ensemble et répondre à toutes vos questions », commence le présentateur, Alex Goude. En fin d’émission, il annonce en direct l’évacuation du bâtiment. Sur le plateau, Jacky Bonnemains, de l’association Robins des Bois, salue le choix de la direction : « C’est vraiment une précaution nécessaire que de l’évacuer. »
    Dans l’après-midi, la préfecture communique : “L’usine ne stocke pas de produits radioactifs à des fins de production. Quelques instruments de mesure, sous scellés, comportaient des éléments radioactifs et n’ont pas été exposés au feu ni dégradés.” Deux ministres font le déplacement. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn assure que le gouvernement rendra « transparents la totalité des prélèvements réalisés hier et aujourd’hui ». Mais elle reconnaît que “la ville est clairement polluée par les suies.” Il n’y a « pas de polluants anormaux dans les prélèvements effectués », complète Elisabeth Borne, ministre de l’Environnement.
    Ces discours passent mal auprès d’une grande partie de la population. “On a dit à la radio que la ministre de la Santé se voulait rassurante. Mais je ne veux pas être rassurée. Je veux qu’on me dise la vérité”, s’indigne Aurélie. D’autant plus que dans la soirée, un nouvel élément vient effrayer les Rouennais. France Bleu Normandie révèle que, dans l’incendie, une toiture contenant de l’amiante est partie en fumée.

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  • SAMEDI 28 SEPTEMBRE
    Au lever du jour, les journaux font état de l’ouverture d’un volet judiciaire : au moins cinq personnes portent plainte contre X. « Depuis 48 heures, on a reçu des appels de particuliers mais aussi d’entreprises », affirme l’un des avocats qui ont porté l’affaire, Jonas Haddad. Dans la foulée, le parquet de Rouen décide d’élargir l’enquête judiciaire pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Dans ce concert de reproches, le maire socialiste de Rouen, Yvon Robert, défend Lubrizol. L’entreprise, expose-t-il, « a toujours respecté les réglementations » et « a contribué aux progrès environnementaux. Les voitures consomment moins d’essence, consomment moins d’huile. C’est grâce aux additifs de Lubrizol. » Pas facile à entendre pour les habitants qui attendent les analyses réalisées par les autorités.
    A midi, une pétition réclamant une « enquête sanitaire et environnementale sur les conséquences de l’incendie Lubrizol » franchit la barre des 22 000 signatures. Une cagnotte visant à financer “des tests de pollution, de manière indépendante et citoyenne » rassemble plus de 2 000 euros. Les analyses réalisées par les autorités montrent, elles, un « état habituel de la qualité de l’air » à Rouen à « l’exception de la mesure effectuée sur le site de Lubrizol pour ce qui concerne le benzène », selon la préfecture.

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  • Deux jours après l’incendie, la préfecture de Seine-Maritime fixe par arrêtés des restrictions de mise sur le marché pour les exploitations agricoles de 112 communes du département. Elles concernent le lait, les œufs, le miel, les poissons d’élevage ainsi que les productions végétales et les aliments pour animaux. Les produits végétaux qui n’ont pas été récoltés avant jeudi ne doivent pas l’être. Quant aux récoltes potentiellement exposées aux suies ou aux fumées, elles doivent être consignées.

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  • DIMANCHE 29 SEPTEMBRE
    Dans les Hauts-de-France, les services de l’Etat procèdent à un recensement des territoires « susceptibles » d’avoir été touchés par des suies. A Rouen, les odeurs d’hydrocarbures persistent alors que les habitants procèdent au grand nettoyage. « Le salon de jardin qui est en plastique blanc et qu’on avait laissé dehors est devenu tout gris », raconte Michel, un père de famille de Mont-Saint-Aignan. Au menu du week-end : jet d’eau dans le jardin et à l’extérieur de la maison. Dans les écoles aussi, l’heure est au nettoyage en vue de la réouverture prévue le lendemain.
    Dans l’après-midi, le rectorat annonce que toutes les écoles, collèges et lycées de Seine-Maritime seront ouverts lundi, après contrôle et nettoyage des établissements souillés (soit 194 d’entre eux). Au total, 237 écoles ont été fermées dans l’agglomération de Rouen.
    Accusé d’être trop peu présent, le gouvernement se défend. En début d’après-midi, Edouard Philippe s’exprime en marge d’un déplacement à Guidel (Morbihan) pour l’université du MoDem. « Pour faire face à l’inquiétude légitime des populations, il n’y a qu’une solution : le sérieux et la transparence complète et totale », plaide le Premier ministre. Mais les Rouennais n’ont plus confiance. Et pour cause : la liste des produits stockés dans la partie de l’usine ravagée par les flammes n’a toujours pas été communiquée.

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  • LUNDI 30 SEPTEMBRE
    Elèves et enseignants ne sont pas tous au rendez-vous quand la cloche sonne ce lundi matin. Dans trois collèges, des professeurs font usage de leur droit de retrait. « Nous estimons que la situation actuelle présente un danger grave et imminent pour [nous] et les élèves », écrivent, dans une lettre, 26 professeurs du collège Georges-Braque.
    Aurélie, la médecin rouennaise partie jeudi à Dieppe, n’a pas mis ses enfants à l’école, comme de très nombreux parents. Son époux a posé une journée pour les garder et elle s’en chargera le lendemain. Hors de question pour elle de rapatrier sa petite famille : « Mercredi, [les enfants] iront chez leurs grands-parents, en Picardie, jusqu’à la fin de la semaine. Pour ma part, je rentrerai mercredi et on avisera, en fonction de l’odeur, si elle est encore là ou pas. »
    Avant de se décider à donner cours, lundi, Amélie s’est également assurée que l’air était respirable. « Sinon, je serais restée chez moi », explique-t-elle. Mais elle prévient : « Je vais écrire sur le registre sécurité de mon lycée que je suis obligée, pour me rendre sur mon lieu de travail, de passer par Rouen. » Charline et sa petite fille de 1 an ont quitté l’Eure et ont retrouvé leur appartement. L’odeur va et vient, elles sont constamment malades. Comme Marie, qui a un rendez-vous chez le médecin dans l’après-midi. Ses symptômes n’ont pas disparu. La veille, ils ont même empiré, la poussant à appeler le Samu.

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  • Dans l’après-midi, la métropole de Rouen publie sur Twitter des analyses effectuée par l’agence régionale de Santé sur l’eau distribuée sur les 71 communes de la Métropole Rouen Normandie : elle est potable. « Aucune trace de contamination n’a été relevée », affirme-t-elle, signalant aussi la mise à disposition des habitants de la métropole d’un numéro vert : 0 800 021 021. Qu’importe, Amélie, Hélène et Marie ne boivent plus l’eau du robinet depuis quatre jours, comme beaucoup d’habitants de l’agglomération. L’ARS Normandie a beau rappeler que « l’eau du robinet peut être consommée sans risque pour la santé », ses appels à la sérénité s’évanouissent.
    A 15 heures, le corps préfectoral trouve néanmoins le temps de respecter la minute de silence en mémoire de Jacques Chirac, et de publier sur Twitter la photo de ce recueillement. Une maladresse de plus, estiment des internautes rouennais, qui se sentent abandonnés.
    Préfet de la Seine-Maritime

    @Prefet76
    #deuilnational Minute de silence et #hommage du corps préfectoral et des agents à la Préfecture de la Seine-Maritime, en mémoire de M. Jacques #Chirac, ancien Président de la République.
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    15
    17:47 – 30 sept. 2019
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    Alors que France Bleu Normandie apprend qu’”une plainte contre X” a été déposée samedi pour « destruction involontaire par explosion ou incendie par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence », Edouard Philippe arrive à Rouen. Sur place, il reconnaît que « les odeurs que nous sentons (…) sont effectivement très dérangeantes ». « Mais elles ne sont pas nocives, martèle-t-il. C’est ce que me disent les scientifiques. »

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  • MARDI 1ER OCTOBRE
    Une mauvaise nouvelle réveille encore les Rouennais. Cinq jours après l’incendie de l’usine Lubrizol, le site de fabrication d’engrais Borealis déclenche son plan d’organisation interne après une perte d’alimentation électrique. Comme Lubrizol, le site est classé Seveso seuil haut. C’est est trop pour Nicolas. « J’ai l’impression que les usines vont péter les unes après les autres », s’inquiète ce comédien de 38 ans. Une courte balade dans son quartier et un puissant mal de tête plus tard, il envisage de quitter la ville. « Définitivement. » Il se prépare à manifester devant la préfecture, en début de soirée. Comme tout le monde à Rouen, il veut connaître la liste des produits stockés dans l’usine.
    Aux plaintes des citoyens s’ajoutent celles des ONG. Par le biais de son association Respire, l’ex-ministre de l’Environnement et avocate Corinne Lepage annonce qu’elle va déposer un « référé constat » devant le tribunal administratif de Rouen. Une procédure d’urgence « qui permet d’avoir des informations dans un délai très court ». L’association Générations futures porte également plainte contre X pour « mise en danger d’autrui » et « atteintes à l’environnement. »

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  • Il est 17h30 quand le préfet, cinq jours après les faits, donne quelques résultats d’analyses. « En ce qui concerne l’amiante dans l’air, on est sur le bruit de fond des fibres d’amiante dans l’air, des niveaux extrêmement faibles, assure Patrick Berg, directeur de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) de Normandie. On peut estimer qu’avec cette première série de relevés, il n’y a pas de risque lié à l’amiante. »
    Evoquant le traitement des fûts « endommagés » sur le site de Lubrizol, le préfet précise qu’ »il (en) restait de l’ordre de 1 000 dont 160 sont en état délicat ». Pour ces 160 fûts, « un protocole d’intervention est en cours de finalisation que je devrais signer dès ce soir », afin de permettre, dans les prochains jours, leur évacuation.
    Mais après une petite semaine d’échanges chaotiques, la rue n’entend plus. En début de soirée, près de 2 000 personnes défilent, malgré la pluie, dans le centre-ville de Rouen. « Lubrizol coupable, l’Etat complice ! » scandent les manifestants. Ils sont professeurs, éleveurs, militants ou riverains de l’usine.
    La liste des 5 253 tonnes de produits chimiques qui ont brûlé dans l’incendie est finalement publiée dans la soirée sur le site de la préfecture. Dans la foule se trouve Guillaume Blavette, membre de l’association France nature environnement. Il a appris la publication de ces données tant attendues. Il réagit avec scepticisme. « Les informations ne sont ni complètes, ni sincères ! » Un avis partagé par beaucoup de riverains excédés et épuisés par cinq jours dans un nuage d’hydrocarbures, d’angoisses et de doutes.
    Texte : Marie-Adélaïde Scigacz et Anne Brigaudeau

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  • VRAI OU FAKE Après Tchernobyl, les autorités françaises ont-elles vraiment prétendu que le nuage radioactif s’était « arrêté à la frontière » ?
    C’est un lieu commun très utilisé, notamment après l’incendie qui a ravagé l’usine Lubrizol de Rouen. Il est pourtant inexact, même si la communication officielle avait été très critiquée, à l’époque.

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  • Après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime), la communication des autorités au sujet des risques sanitaires est toujours critiquée par une partie des habitants et de l’opinion publique. Ils la jugent trop rassurante pour ne pas être suspecte. Pour appuyer ces doutes, pas besoin d’aller chercher très loin dans l’imaginaire collectif : beaucoup d’internautes rappellent le fameux épisode de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, le 26 avril 1986, et le déni de l’époque sur ses conséquences en France. Des personnalités comme le député insoumis Eric Coquerel dans Libération, son homologue RN Gilbert Collard sur Twitter, ou encore le dessinateur Plantu, en une du Monde, ont repris cette image qui parle au plus grand nombre.
    Mais ce souvenir a-t-il été déformé par les ans ? En 1986, les autorités françaises ont-elles vraiment voulu faire croire que le nuage radioactif s’était « arrêté à la frontière », comme le veut la formule désormais consacrée ? Depuis la catastrophe de Rouen, plusieurs internautes, dans des séries de tweets très partagées, ont rappelé que cette phrase relève, en réalité, de la légende urbaine. Et, si la parole publique était critiquée à l’époque, son message était plus contrasté.

    Répondre
  • Un bulletin météo mémorable
    Impossible de trouver la moindre trace d’une quelconque déclaration officielle qui emploierait les termes « arrêté à la frontière ». L’archive qui s’en approche le plus est un bulletin météo du 30 avril 1986, quatre jours après la catastrophe. L’URSS vient alors tout juste de reconnaître officiellement qu’un incident s’est produit à la centrale nucléaire Lénine de Tchernobyl.
    Sur Antenne 2, Brigitte Simonetta explique que l’anticyclone des Açores, qui se trouve alors au-dessus de la France, « restera jusqu’à vendredi prochain [le 2 mai] suffisamment puissant pour offrir une véritable barrière de protection » à la France. « Il bloque en effet toutes les perturbations venues de l’Est », poursuit la speakerine. Sur la carte, un panneau « stop » vient même s’afficher sur la frontière franco-allemande pour illustrer cette prévision.

    Répondre
  • Mais cette affirmation n’est que cela : une prévision météorologique, qui vaut « pour 3 jours ». À aucun moment Brigitte Simonetta ne la présente comme une certitude. La suite des événements s’en éloigne d’ailleurs, puisque le nuage radioactif n’a pas attendu trois jours. Il est arrivé en France dès le lendemain, en fin de journée.
    Un premier communiqué timide
    Au-delà de cette prévision météo, qu’ont dit les autorités sur la question ? Dans les premiers jours, le gouvernement français se distingue par son silence. Il faut se tourner vers le Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI), dirigé par Pierre Pellerin, pour obtenir une réponse.
    Cet organisme public, qui dépend du ministère de la Santé, publie dans la soirée du 30 avril un communiqué faisant, pour la première fois, état d’une augmentation de la radioactivité atmosphérique, dans le sud-est de la France. Le lendemain, il note une « tendance » sur l’ensemble du territoire à un « alignement » de cette radioactivité atmosphérique sur le niveau observé la veille dans le Sud-Est.
    Un compte Twitter consacré aux informations sur la catastrophe présente une image de ce communiqué, mentionné dans Libération le 2 mai 1986. Un document qui atteste du fait que l’arrivée du nuage radioactif en France a bien été mentionnée au moment des faits.

    Répondre
  • Un hélicoptère militaire diffuse un produit supposé réduire la contamination de l’air, au-dessus de la centrale nucléaire de Tchernobyl, à Prypiat, en URSS (aujourd’hui sur le territoire ukrainien), quelques jours après la catastrophe du 26 avril 1986. (STF / TASS / AFP)
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    franceinfo
    France Télévisions
    Mis à jour le 04/10/2019 | 06:59
    publié le 04/10/2019 | 06:59
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    il y a 11 minutes
    Incendie à Rouen : des produits dangereux ont-ils aussi brûlé dans une entreprise voisine de Lubrizol ?
    Après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime), la communication des autorités au sujet des risques sanitaires est toujours critiquée par une partie des habitants et de l’opinion publique. Ils la jugent trop rassurante pour ne pas être suspecte. Pour appuyer ces doutes, pas besoin d’aller chercher très loin dans l’imaginaire collectif : beaucoup d’internautes rappellent le fameux épisode de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, le 26 avril 1986, et le déni de l’époque sur ses conséquences en France. Des personnalités comme le député insoumis Eric Coquerel dans Libération, son homologue RN Gilbert Collard sur Twitter, ou encore le dessinateur Plantu, en une du Monde, ont repris cette image qui parle au plus grand nombre.
    Mais ce souvenir a-t-il été déformé par les ans ? En 1986, les autorités françaises ont-elles vraiment voulu faire croire que le nuage radioactif s’était « arrêté à la frontière », comme le veut la formule désormais consacrée ? Depuis la catastrophe de Rouen, plusieurs internautes, dans des séries de tweets très partagées, ont rappelé que cette phrase relève, en réalité, de la légende urbaine. Et, si la parole publique était critiquée à l’époque, son message était plus contrasté.
    Un bulletin météo mémorable
    Impossible de trouver la moindre trace d’une quelconque déclaration officielle qui emploierait les termes « arrêté à la frontière ». L’archive qui s’en approche le plus est un bulletin météo du 30 avril 1986, quatre jours après la catastrophe. L’URSS vient alors tout juste de reconnaître officiellement qu’un incident s’est produit à la centrale nucléaire Lénine de Tchernobyl.
    Sur Antenne 2, Brigitte Simonetta explique que l’anticyclone des Açores, qui se trouve alors au-dessus de la France, « restera jusqu’à vendredi prochain [le 2 mai] suffisamment puissant pour offrir une véritable barrière de protection » à la France. « Il bloque en effet toutes les perturbations venues de l’Est », poursuit la speakerine. Sur la carte, un panneau « stop » vient même s’afficher sur la frontière franco-allemande pour illustrer cette prévision.
    Mais cette affirmation n’est que cela : une prévision météorologique, qui vaut « pour 3 jours ». À aucun moment Brigitte Simonetta ne la présente comme une certitude. La suite des événements s’en éloigne d’ailleurs, puisque le nuage radioactif n’a pas attendu trois jours. Il est arrivé en France dès le lendemain, en fin de journée.
    Un premier communiqué timide
    Au-delà de cette prévision météo, qu’ont dit les autorités sur la question ? Dans les premiers jours, le gouvernement français se distingue par son silence. Il faut se tourner vers le Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI), dirigé par Pierre Pellerin, pour obtenir une réponse.
    Cet organisme public, qui dépend du ministère de la Santé, publie dans la soirée du 30 avril un communiqué faisant, pour la première fois, état d’une augmentation de la radioactivité atmosphérique, dans le sud-est de la France. Le lendemain, il note une « tendance » sur l’ensemble du territoire à un « alignement » de cette radioactivité atmosphérique sur le niveau observé la veille dans le Sud-Est.
    Un compte Twitter consacré aux informations sur la catastrophe présente une image de ce communiqué, mentionné dans Libération le 2 mai 1986. Un document qui atteste du fait que l’arrivée du nuage radioactif en France a bien été mentionnée au moment des faits.
    Histoire(s) de Tchernobyl
    @TchernobylFR
    En réponse à @TchernobylFR
    D’ailleurs, et c’est important, Libé le mentionne (en tout petit) dès le lendemain 2 mai. A noter que le 1er mai 1986 tombant un jeudi, la plupart des Français, y compris les services publics, font le pont. Les ministères sont vides. En gros l’info passe presque inaperçue.
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    42
    14:22 – 8 juil. 2019
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    Voir les autres Tweets de Histoire(s) de Tchernobyl
    Toutefois, le SCPRI juge, dans ses communiqués, que le niveau de radioactivité mesuré, bien qu’inhabituel, « est sans aucune incidence sur l’hygiène publique ». Ce qui contraste avec la réaction, quelques jours plus tôt, des pays scandinaves, où des mesures ont été prises pour protéger la population.
    Un discours officiel trop optimiste
    Ensuite, seulement, vient la parole gouvernementale. Dans un communiqué ambigu, le 6 mai, le ministère de l’Agriculture évoque les « hausses observées de radioactivité » mesurées par le SCPRI – ce qui implique que le nuage est passé au-dessus de la France –, mais assure que « le territoire français, en raison de son éloignement, a été totalement épargné par les retombées de radionucléides consécutives à l’accident de la centrale de Tchernobyl ». Autrement dit, le nuage n’aurait fait que passer, sans laisser de trace. Des relevés réguliers, effectués pendant plusieurs années, après la catastrophe démentiront le discours officiel.
    C’est ce discours qui sera reproché aux autorités par une bonne partie de la presse dans les jours qui suit. Une première page du Parisien datant du 9 mai, republiée sur son site, résume la suspicion que nourrit cet optimisme français, surtout au vu de la réaction de nos voisins : « En Allemagne, on s’affole, et en France, ‘tout va bien’. » Aujourd’hui encore, les conséquences sanitaires en France de la catastrophe de Tchernobyl sont un sujet disputé. Mais cette défiance envers les autorités s’est, au fil des ans, muée en conviction, manifestement erronée, qu’elles avaient été jusqu’à nier le passage du nuage sur la France.

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  • ALLEZ DONNONS UN COUP DE POUCE A CETTE RÉELLE PÉTITION MERCI POUR EUX
    ================
    Odeur dérangeante, et nous ne savons pas ce que nous respirons 11 jours après !
    Gwendal GOSSEC
    France
    7 OCT. 2019 —
    Week-end riche en évènements pas tous heureux.
    Les déclarations, dimanche soir, de Madame Buzyn Ministre de la Santé, ont toujours pour seul et unique but de nous rassurer à bon compte.
    En substance, si j’ose dire :
    – dioxines : « résultats très rassurants », « en-dessous des seuils » : il faut publier les résultats après le passage du nuage, et de bien vouloir les comparer avec les résultats « normaux » d’avant la catastrophe, pour que l’on puisse partager le même enthousiasme
    – amiante : « pas de risque en-dehors du site lui-même » ; alors pourquoi les habitants ayant retrouvé des éléments ressemblant à de l’amiante – jusqu’à 4 km du site – sont-ils appelés par la préfecture à ne pas les manipuler et à se signaler pour une collecte sécurisée ?
    – hydrocarbures : uniquement des « traces » dans les prélèvements réalisés, sans plus par rapport à la situation normale
    AUCUN CHIFFRE n’est exposé ni commenté à l’appui de ces affirmations finalement gratuites.
    Durant ce même week-end, on apprenait que le site voisin Normandie Logitique détenait plus de 9.000 tonnes de marchandises, dont plus de 4.000 tonnes de produits Lubrizol (produits potentiellement ICPE stockés dans une zone non ICPE !!), et que, par une négligence inouïe, le gérant était dans l’incapacité de produire un inventaire permettant d’y voir clair parmi ce qui a brûlé dans ses 3 hangars.
    Une question continue de tarauder beaucoup de Rouennais : quelle est cette infâme odeur qui règne dans ville et alentours ? Quelle est sa trace chimique, son degré de toxicité ? Silence total.
    Lubrizol a pour sa part déclaré vouloir participer à la réparation des dégâts : au-delà de la déclaration d’intention, il faut des actes, et s’exécuter rapidement. On espère ne pas assister au triste spectacle du médicament défectueux Médiator, au sujet duquel les laboratoires Servier procédaient à un chantage : dédommagement immédiat sous condition de retrait de la plainte. Les nombreuses victimes devront rester vigilantes !
    Une nouvelle réellement réjouissante : première victoire judiciaire de la toute récente association Rouen Respire, dont l’avocate, Corinne Lepage, a obtenu du tribunal administratif de Rouen, contre l’avis du préfet (scandaleux !) et avec l’assentiment de Lubrizol (?) la désignation d’un expert indépendant pour accéder à tout document permettant de comprendre et expliquer ce drame, et procéder à des prélèvements de terre. Ces derniers ont un coût très important, en raison de la méthodologie à respecter pour les rendre inattaquables, et également à cause de la nature des polluants recherchés ; c’est pourquoi l’association Rouen Respire compte sur les dons via sa cagnotte Leetchi, seule source de financement pour ces prélèvements (Lubrizol ne pourrait-il pas commencer à payer spontanément ?).
    https://www.leetchi.com/c/rouen-respire-collectif-citoyen
    Au-delà de cette pétition, que je vous remercie encore d’avoir signée et diffusée, se pose la question de l’après : elle va inévitablement tomber dans l’oubli au fur et à mesure que l’émotion va retomber.
    La cause doit alors changer de forme : passer à l’action concrète : plainte contre X, suivi médical (prises de sang à faire le plus tôt possible), prélèvements et analyses, dépollution aux frais du ou des responsables, et surtout nouvelle réglementation sur la protection des populations proche des sites Seveso : l’évacuation doit être à l’ordre du jour.
    Je vous remercie de l’intérêt porté à ce combat.
    Gwendal

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  • Les services de la Répression des fraudes, la DGCCRF, ont décidé d’ouvrir une enquête pour « démarchage abusif », après l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen, révèle franceinfo mercredi 9 octobre. Des habitants de Seine-Maritime ont signalé avoir été victimes d’une arnaque par des démarcheurs qui se disent mandatés par la préfecture pour effectuer des prélèvements.
    Des faux prélèvements facturés
    Des habitants voisins de l’usine Lubrizol ont raconté à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avoir été contactés, juste après l’incendie, par des laboratoires mandatés par la préfecture de Seine-Maritime pour venir mesurer la qualité de l’air. Ces prélèvements ont ensuite été facturés.
    « Les services publics ne font pas de démarchage et nous n’avons pas mandaté de laboratoire pour faire des analyses chez des particuliers et encore mois en faisant payer les citoyens de Rouen ou des communes avoisinantes », prévient sur franceinfo Gaëtan Rudant de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte).
    14 jours pour se rétracter
    Les consommateurs qui s’estiment victimes de prélèvements abusifs ont 14 jours pour se rétracter. Il faut également être vigilant face à une autre arnaque, des pseudo entreprises qui démarchent les particuliers pour récupérer des morceaux de tôle en fibrociment emportés par l’incendie de l’usine. Une seule entreprise est mandatée pour collecter ce type de matériau.
    En cas de doute, il faut signaler rapidement ces abus aux services de la répression des fraudes. Si vous avez des questions à ce sujet, vous pouvez contacter le numéro vert 0800 009 785.

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    • Bonjour Francine,
      Merci de nous expliquer ce que vient faire votre lien, dans mon article. Vos spéculations diverses et le blog vers lequel le lien nous renvoi, n’a absolument rien à voir avec la réalité des faits.
      Selon ce que je comprends faites vous partie de la haute finance? La France comme la majorité des nations construisent avec l’aide des financiers de barils de TNT à la porte de l’ensemble des citoyens. Dangers dans vos propos ou veuillez vous expliquez, ce dont nous vous remerciions. La bêtise est humaine mais elle ne tue pas et encore moins des enfants.

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  • Le Sénat a voté à l’unanimité jeudi 10 octobre la création d’une commission d’enquête « afin d’évaluer l’intervention des services de l’État dans la gestion des conséquences environnementales, sanitaires et économiques de l’incendie de l’usine Lubrizol », entreprise classée Seveso, le 26 septembre à Rouen.
    Composée de 21 membres, la commission d’enquête, mise en place pour une durée maximale de six mois, se penchera aussi sur l’application des règles auxquelles sont soumises les installations classées « afin de tirer les enseignements sur la prévention des risques technologiques ».
    L’Assemblée nationale avait de son côté décidé, mercredi 2 octobre, de créer une mission d’information sur le sujet.

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  • Des perquisitions sont en cours jeudi 10 octobre dans les locaux administratifs de l’entreprise Lubrizol et de sa voisine Normandie Logistique à Rouen (Seine-Maritime), a appris franceinfo de source judiciaire. En plus des enquêteurs, un magistrat du parquet de Paris et un assistant spécialisé du pôle de santé publique sont présents.
    Jeudi 26 septembre, un gigantesque incendie a détruit 5 253 tonnes de produits chimiques chez Lubrizol, une entreprise classée Seveso seuil haut. L’incendie a aussi touché trois entrepôts de son voisin Normandie Logistique qui stockait plus de 9 000 tonnes de produits sur son site.
    Au moins 130 plaintes pour mise en danger de la vie d’autrui
    Les investigations ont démarré mardi 8 octobre sur le site pour déterminer les causes de l’incendie. Le pôle santé publique et environnement du parquet de Paris s’est saisi de l’enquête ouverte le 26 septembre par le parquet de Rouen, notamment pour « destruction involontaire par incendie » et « mise en danger de la vie d’autrui ». Elle devra notamment déterminer d’où est parti l’incendie.
    Les causes de l’incendie ne sont pas encore connues. La société Lubrizol, qui se fonde sur « la vidéosurveillance et des témoins oculaires », a affirmé que le sinistre avait vraisemblablement commencé à l’extérieur de son site. Pour Normandie Logistique, le feu n’est pas parti de chez eux « d’après l’analyse des alarmes et des experts », rapporte jeudi France Bleu Normandie.
    Au moins 130 plaintes ont par ailleurs déjà été déposées par des habitants, entreprises ou communes touchés par les conséquences de cette catastrophe, principalement pour « mise en danger de la vie d’autrui.

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  • Robert Bibeau,
    Comment as tu pu publier cela alors que je n’ai JAMAIS écris cela sur Les 7 du Québec?
    Puis la masse d’articles et de commentaires que je n’ai jamais publiés ici, tu as tout mélangés en me volant.
    Tu as fini réellement non seulement par voler mes articles, mon site, mais en en plus t’attribuer ce qui est mien ou aux rédacteurs sur Les Voix du Panda

    Patrick Juan Le vrai Panda

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