La Chine populaire fête ses 70ans sous l'agression

Par Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/

À Pékin, les soldats, accompagnés de centaines de chars, missiles et avions de combat, ont défilé devant les plus hauts dirigeants du pays rassemblés au balcon de la porte Tiananmen, l’endroit où Mao Tsé-toung proclama la République populaire le 1er octobre 1949. « Rien ne peut ébranler les fondations de notre grande nation. Rien ne peut empêcher la nation et le peuple chinois d’aller de l’avant », a lancé Xi Jinping. Des milliers de participants rassemblés sur l’immense place Tiananmen ont agité une mer de fanions rouges face au président chinois, qui venait de passer les troupes en revue, avant le départ du défilé, le plus grand jamais organisé par la Chine, selon le quotidien Global Times.

 

Le défilé place Tiananmen

 
Le meilleur de la technologie militaire chinoise a été présenté, notamment le missile nucléaire intercontinental DF-41, qui a défilé pour la première fois. Cet engin, d’une portée supposée de 14.000 km, pourrait atteindre tout le territoire américain. L’événement vise à faire vibrer la fibre patriotique en célébrant les avancées économiques et sociales de la République populaire au cours des dernières décennies.
 

L’HÉRITAGE DE MAO

 
Xi Jinping, qui a encore renforcé l’autorité du Parti communiste chinois (PCC) depuis son arrivée au pouvoir fin 2012, est souvent considéré comme le plus puissant dirigeant chinois depuis le règne de Mao Tsé-toung (1949-1976). Contrairement à Moscou, Pékin n’a pas capitulé idéologiquement (Même si la Russie de Poutine célèbre Staline, le « tsar rouge »). Le pouvoir glorifie le rôle de Mao dans la fondation du régime, tout en gommant ses aspects dramatiques.
 
Le défilé militaire a été suivi d’une grande parade rassemblant quelque 100.000 figurants enthousiastes autour de 70 chars de carnaval. Dans la soirée, un grandiose spectacle artistique a enflammé la place Tiananmen et de puissants feux d’artifice ont été tirés dans le ciel nocturne, sous l’oeil de Xi Jinping et de nombreux dirigeants. Quelque 10.000 figurants et artistes ont dansé ou agité des écrans pliables formant différentes figures comme une Grande muraille ou un drapeau national, le tout accompagné d’un orchestre symphonique et de chansons patriotiques.
 

«CHINE : POUR SES 70 ANS, LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE MONTRE LES DENTS»

 
La Chine s’est livrée ce mardi à une démonstration de force avec un défilé militaire record à l’occasion du 70e anniversaire du régime communiste. « Missiles destructeurs, bombardiers, drones ultrarapides ou furtifs » (dixit l’AFP) : la Chine a dévoilé mardi, pour ses 70 ans « de nouveaux armements visant à combler son retard technologique sur les États-Unis. Le défilé militaire de ce 1er octobre a illustré la modernisation de l’armée voulue par le président Xi Jinping, qui veut lui faire atteindre un niveau « de classe mondiale » d’ici à 2049 – pour le centenaire de la République populaire ».
 

« Les nouvelles armes nucléaires présentées témoignent de progrès considérables », déclare à l’Agence France-Presse Adam Ni, spécialiste de l’armée chinoise à l’université Macquarie de Sydney. « Elles sont de plus en plus mobiles, résistantes, fiables, précises et de haute technologie », souligne M. Ni, selon qui « la dissuasion nucléaire de la Chine gagne en crédibilité face aux États-Unis ».

 
Les deux pays sont à couteaux tirés en mer de Chine méridionale, où ils rivalisent d’influence, et sont engagés depuis 2018 dans une guerre commerciale à l’issue incertaine. Dans ce contexte, «Pékin a sorti le grand jeu en présentant pour la première fois la crème de la crème de ses missiles balistiques intercontinentaux» : l’immense DF-41 (« Vent d’Est-41 »). D’une grande portée (14 000 km), qui aurait le potentiel de toucher tout point des États-Unis, il peut être chargé de plusieurs têtes nucléaires (de trois à dix, selon les observateurs). Atout du DF-41 : malgré sa vingtaine de mètres, il est mobile et peut se cacher n’importe où dans le pays, contrairement à la précédente génération de missiles balistiques nucléaires qui devaient être tirés depuis des silos fixes.
 

La Chine a également présenté mardi «une nouvelle version de son bombardier stratégique, le H6-N, réputé capable d’emporter des armes atomiques plus loin du territoire chinois que précédemment». Autre point d’orgue du défilé : «le missile balistique mer-sol JL-2 (« Vague géante-2»). Chargé dans des sous-marins, il pourrait toucher l’Alaska et l’ouest des États-Unis».

 
«Cet étalage d’armes atomiques n’est pas le signe d’un changement de stratégie nucléaire de la Chine», assure à l’Agence France-Presse Cui Yiliang, analyste et rédacteur en chef du magazine chinois Xiandai Jianchuan, spécialisé dans les armements. «Elle continuera à entretenir un petit mais performant arsenal nucléaire. Le but, c’est d’assurer une dissuasion nucléaire et une riposte crédible en cas d’attaque de la part d’un pays tiers.»
 
Du côté des armes conventionnelles (non atomiques), «la Chine a dévoilé un nouveau missile de croisière supersonique, nommé DF-100 et capable de neutraliser des porte-avions». Mais l’autre «star» du défilé a été le missile DF-17, lequel peut, une fois l’altitude voulue atteinte, relâcher un «planeur hypersonique». «En clair : une arme en forme de nez d’avion de chasse, taillée en flèche, capable d’évoluer à environ 7 000 km/h. Sa capacité de rebondir sur les couches de l’atmosphère fait que sa trajectoire est beaucoup moins prévisible que celle des missiles balistiques. Il serait ainsi bien plus difficile à intercepter. Le service de recherche du Congrès américain s’inquiétait d’ailleurs dans un rapport publié mi-septembre que l’Amérique soit à la traîne de la Chine sur ces planeurs hypersoniques».
 

«L’ARMÉE CHINOISE « COMBLE L’ECART AVEC LES ÉTATS-UNIS ET ÉRODE LES AVANTAGES MILITAIRES DE WASHINGTON EN ASIE»

 

Avec toutes ces nouvelles armes conventionnelles, l’armée chinoise «comble l’écart avec les États-Unis et érode les avantages militaires de Washington en Asie, juge Adam Ni. La Chine peut ainsi mieux dissuader les États-Unis d’intervenir à Taïwan ou en mer de Chine méridionale.» L’armée chinoise a également présenté deux drones. Le WZ-8 («Reconnaissance-8») à la vitesse supersonique (près de 4 000 kmh), «qui pourrait permettre de collecter des informations sur les porte-avions avant un tir de missile balistique antinavire. Et le GJ-11 («Attaque-11»), un grand drone furtif en forme d’aile delta, censé pouvoir embarquer des missiles ou pister des navires étrangers».

 
«L’industrie chinoise de la défense a fait d’incontestables progrès. Mais il reste du chemin à parcourir à la Chine avant de devenir une puissance technologique militaire égale aux États-Unis », note James Char, expert de l’armée chinoise à l’université de technologie de Nanyang, à Singapour.


RÉVOLUTION DE COULEUR EN CHINE (1) : À HONG-KONG LES USA EN ACTION

 
En 2017, déjà, j’avais attiré l’attention sur le préparation d’une nouvelle phase de la révolution de couleur à Hong-Kong, dite «révolution des parapluies» et dont la première vague au eu lien en 2015.

RÉVOLUTION DE COULEUR EN CHINE (I): APRÈS LE TEST DE HONG-KONG, VERS UNE RÉVOLUTION DE COULEUR EN CHINE CONTINENTALE?

sur http://www.lucmichel.net/2017/10/01/luc-michels-geopolitical-daily-revolution-de-couleur-en-chine-i-apres-le-test-de-hong-kong-vers-une-revolution-de-couleur-en-chine-continentale/


RÉVOLUTION DE COULEUR EN CHINE (II): HONG-KONG, SUITE ET PAS FIN!

sur http://www.lucmichel.net/2017/10/04/luc-michels-geopolitical-daily-revolution-de-couleur-en-chine-ii-hong-kong-suite-et-pas-fin/
 
REVOLUTION DE COULEUR EN CHINE (2):  A HONG-KONG LES USA ET LE NÉOCOLON BRITANNIQUE GÂCHENT LA FÊTE
 
La violence à Hong Kong a fait de l’ombre ce mardi sur les colossales célébrations du 70e anniversaire du Parti communiste chinois, un manifestant ayant été pour la première fois blessé par un tir à balle réelle de la police dans l’ancienne colonie britannique. Ce policier résistant à un lynchage en règle des hooligans de Sorös. Alors que 15.000 soldats avaient défilé au pas de l’oie au coeur de Pékin, à 2.000 km au sud, des manifestants pro-amléricain et nullement « pro-démocratie » comme l’écrivent les médias de l’OTAN) ont défié à nouveau la police hongkongaise pour dénoncer « l’emprise jugée croissante de la Chine continentale sur le territoire autonome » (dixit Le Point, Paris). Des dizaines de milliers de protestataires sont descendus dans les rues ce mardi, également férié dans l’ex-colonie britannique rendue à la Chine en 1997. Des actions qui ont donné lieu aux pires violences à Hong Kong depuis le début de la mobilisation. Comme partout ailleurs, les soi-disant manifestants pacfistes des révolutions de couleur, « disciples de Gandhi et Gene Sharp» (nous disent les barbouzes de Wikipedia), débouchent sur le violence des hooligans.
 

Dans l’île de Hong Kong, des manifestants ont marché vers le bureau de représentation du gouvernement central, régulièrement la cible de la contestation. Ils ont jeté des oeufs sur un portrait du président chinois Xi Jinping et arraché de grandes affiches célébrant l’anniversaire du régime communiste, avant de les piétiner. « Trois mois plus tard, nos cinq revendications ne sont toujours pas satisfaites. Nous devons poursuivre notre combat », a déclaré à l’AFP un manifestant portant un masque. La ville a été le théâtre de longs affrontements. Des policiers et des journalistes ont été blessés par des projections de liquide corrosif par des manifestants. Et des barricades ont brûlé dans plusieurs quartiers.

 

«L’UNITÉ, C’EST LE FER ET L’ACIER. L’UNITÉ EST SOURCE DE FORCE» (XI JINPING)

 
Les contestataires entendaient profiter des célébrations du 70e anniversaire de la République populaire pour crier encore plus fort leur ressentiment à l’encontre de Pékin, dénoncer le recul des libertés et la violation, selon eux, du principe « Un pays, deux systèmes » qui avait présidé à la rétrocession de 1997. S’exprimant lundi soir, Xi Jinping s’est engagé à poursuivre l’application de ce principe, tout en défendant l’unité nationale.
 
« L’unité, c’est le fer et l’acier. L’unité est source de force », a-t-il lancé, alors que son gouvernement a laissé planer ces derniers mois le spectre d’une intervention pour rétablir l’ordre. L’Union européenne a appelé mardi à la « désescalade » (sic). On aurait aimer l’entendre en France pour la répression sauvage des Gilets Jaunes par le Régime Macron. Londres a dénoncé l’usage « disproportionné » de balles réelles par la police et appelé les deux parties à la « retenue ». Ce régime britannique qui a mené une longue guerre coloniale en Ulster, au coeur même de l’UE …
 
(Sources : CCTV – Xi Huan – Le point – AFP – EODE-TV – Afrique Media – EODE Think Tank)
 
 
 

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

2 réflexions sur “La Chine populaire fête ses 70ans sous l'agression

  • 6 octobre 2019 à 9 h 40 min
    Permalien

    @ TOUS
    On se demandera surement « Pourquoi nous publions un article à la gloire militaire et guerrière de la Chine post-maoiste » ????
    Diffusant le texte d’un ami de la Chine – on ne pourra pas nous accusé de fabulé…. La Chine impérialiste est bien engagée dans un bras de fer – commercial d’abord – et comme l’histoire nous l’enseigne – deviendra militaire ensuite – bras de fer dis-je avec le vieil impérialisme étatsunien mais aussi européen
    La Chine montre ses muscles nucléaires comme les autres puissances impérialistes avant elle et il n’y a pas de quoi se réjouir pour nous la chair à canon convoitée. CQFD.
    Robert Bibeau

    Répondre
  • 6 octobre 2019 à 10 h 13 min
    Permalien

    Moon of Alabama, une organisation-média- de gauche aux États-Unis, verse dans l’exultation des performances des nouvelles armes de la Chine plutôt que de dénoncer vertement cette militarisation mondiale qui ne présage rien de bien pour l’humanité prolétarisée.
    @ lire https://lesakerfrancophone.fr/70eme-anniversaire-de-la-republique-populaire-de-chine
    Preuve encore une fois que ce n’est pas par le pleurnichage pacifiste que nous désarmerons ces fauteurs de guerre mais en les renversants définitivement.
    Robert Bibeau

    Répondre

Répondre à Robert Bibeau Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *