Douze thèses fondamentales de Robert Bibeau et Khider Mesloub dans AUTOPSIE DU MOUVEMENT DES GILETS JAUNES (2019)

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AUTOPSY OF THE MOVEMENT OF YELLOW VESTS (1)

C’est le système capitaliste qu’il faut briser, pas les vitrines des Champs-Élysées.
Bibeau et Mesloub 2019, p. 167

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12.10.2019-Thesis-English-Italian-Spanish-Portuguese

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YSENGRIMUS. — Dans leur ouvrage, Bibeau et Mesloub (2019) nous ont servi leur analyse d’autopsie du mouvement Gilets Jaunes. Plus qu’un panorama événementiel circonstancié, l’ouvrage de nos deux collaborateurs livre une analyse détaillée de l’impact historico-social de ce mouvement populaire début de siècle. Le travail approfondi des deux observateurs permet de dégager au moins douze thèses, débatables certes, mais indispensables pour relancer une description adéquatement théorisée des mouvements sociaux progressistes. Il est temps, comme le fait toujours la synthèse que l’on dégage d’un mouvement de luttes, de mettre à plat les premiers éléments de principes théoriques ayant ici émané de l’action des masses.

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Thèse 1. Le mouvement Gilet Jaunes est une situation de lutte contemporaine originale autant dans son auto-engendrement que dans ses prises de positions et que dans les soubassements théoriques implicites de son élargissement. Ce mouvement procède de l’inouï, de l’original, de l’autonome et du radicalement subversif. En cela, il représente une expérience de radicalité crucialement utile pour une compréhension adéquate des luttes sociales contemporaines.

Ce Mouvement, ni syndicalement corporatif ni politiquement captif, par son caractère spontané, constitue l’un des premiers évènements de lutte de classe de ce genre au XXIe siècle. Imperméable au mot d’ordre d’union nationale partisane ou à l’alibi du sacrifice pour la patrie, ce mouvement refuse de s’acquitter de l’impôt de l’indignité sociale, autrement dit de la dégradation supplémentaire des conditions d’existence déjà amplement détériorées par le capital depuis que l’économie est en crise. En dépit de la propagande étatique et médiatique, ils sont descendus dans la rue. Plus de 300 000 manifestants ont occupé des lieux stratégiques pour exprimer leur colère, pour paralyser l’économie, la production de plus-value, les profits; plus de 2 000 rassemblements et blocages de raffineries et approvisionnement des supermarchés, et arrêt des péages à l’entrée des autoroutes. Au-delà de la dénonciation de l’augmentation du prix des carburants, ces manifestants ont exprimé leur colère contre l’accroissement de la CSG, la baisse des pensions désindexées, et de manière générale contre toutes les politiques menées par le gouvernement des riches depuis l’intronisation de Macron à l’Élysée. (p. 78)

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Thèse 2. Le mouvement Gilets Jaunes incarne le discrédit complet de tous les dispositifs politiques conventionnels. Il est la manifestation explicite d’un rejet des vecteurs socio-politiques d’encadrement de l’intégralité de la société bourgeoise, tant ceux de la soumission que ceux de la résistance. La gauche, la droite, les syndicats, les politiques, tout le fatras convenu des décideurs et des tripoteurs politiciens de toutes farines est sur la touche. La méfiance des masses est généralisée, sentie, tangible, épidermique. Le discrédit de l’intégralité du corps politique d’une époque est intégral, radical et dévastateur.

Certes, le Mouvement des Gilets jaunes est inorganisé, mais c’est ce qui fait sa force, pourrait-on dire. Aucun cacique syndical, aucune ONG stipendiée, ni aucun parti politique de gauche ne peut le trahir pour quelques deniers. Contrairement à la propagande médiatique, il n’est pas apolitique, mais antipolitique bourgeoise et anticapitaliste. La différence est de taille. Il est foncièrement opposé à tous les partis politiques traditionnels inféodés au pouvoir, alliés du capital. Il en est de même des organisations politiques d’extrême gauche et d’extrême droite qui le dédaignent. Et c’est salutaire. En réalité, le Mouvement des Gilets jaunes récuse toutes les catégories politiques du mode de pensée bourgeois respectueux de l’ordre établi. (pp 80-81)

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 Thèse 3. Dans sa spécificité, le mouvement Gilets Jaunes, à partir de son déclencheur de lutte concrète contre une taxe sur le carburant, est l’indicateur de crise de la réforme hasardeuse d’un grand secteur industriel essoufflé. Le mythe écolo de la taxe sur la carburant dissimule très mal le fait qu’on entend refinancer, à frais populaires, la relance de la grande cathédrale gothique du parc automobile, secteur hautement symbolique, mariant industrialisme et consumérisme et voué à une mort lente de par sa longue saturation surproductrice.

Aujourd’hui, après avoir encensé l’usage du carburant diesel jugé plus économique et écologique, le lobby de l’industrie, pour résoudre la crise du secteur automobile aux marchés fortement saturés, invente l’alibi écologique en vue de contraindre les travailleurs à renouveler le parc de voitures par l’acquisition  de nouveaux véhicules réputés «écologiques» [sic], coûteux et fortement subventionnés. Force est de constater qu’en l’absence d’un réseau de transport public délibérément sous-développé afin de permettre aux industriels de l’automobile d’écouler leurs cercueils roulants, la voiture est devenue de nos jours un moyen de transport indispensable (l’espace urbain tout entier a été aménagé en fonction de l’automobile). Particulièrement à notre époque où le lieu du travail s’est considérablement éloigné du domicile des travailleurs, contraints désormais de payer chèrement leur trajet pour se rendre sur leur lieu d’exploitation. (pp 75-76)

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Thèse 4. L’existence contemporaine d’une gauche éclectique mène à une analyse sociétale, sociologique et socio-historique éclectique. La gauche boite. Petite-bourgeoise et chamarrée, elle est triturée de contradictions internes qui la tiraillent et la polarisent entre réforme et révolution. Ce tendanciel ancien a trouvé son application originale dans le déploiement et dans l’agonie lente du mouvement Gilets Jaunes. On passe, insensiblement mais fatalement, de la protestation à la prosternation. L’analyse autolégitimante, ici, suit la courbe du mouvement, sans plus.

Le reste est à l’avenant et maintenant que de jeunes écolos centriques et des urgentologues  climatiques proposent de prendre le relais pacifique des manifs populistes, nous assistons à l’Acte final du pouvoir dictatorial annonçant la fin du cérémonial des processions dominicales. Le reste sera abondamment commenté par les analystes de la gauche éclectique qui y verront des mesures «liberticides» (toujours cette mystique petite-bourgeoise de la démocratie et de la liberté sous l’esclavage salarié) et qui ergoteront sur les façons de faire perdurer ces actions de prosternation. (p. 28)

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Thèse 5. Le clivage de classe du mouvement détermine le clivage de ses décisions d’action et est symptomatiquement révélé par elles. Les errements des décisions sont des errements de classes. Et le débat les concernant est une lutte. Pas de configurations décisionnelles problématiques sans luttes pratiques et sociales les sous-tendant. La dichotomie larvée de la lutte des classes ne s’abrogera certainement pas au nom de la cause.

Cette dichotomie entre la petite bourgeoisie et le prolétariat s’est manifestée non seulement au niveau des revendications, mais aussi au niveau des actions. La petite bourgeoisie privilégiait les actions percutantes, mais sans grandes conséquences sur l’économie et les profits, telles que les manifestations-parades, ponctuées de «casses» urbaines futiles, les pétitions inutiles, les poursuites judiciaires ridicules, l’appel dérisoire aux institutions internationales, les conférences de presse, les appels à la mythique «opinion publique» et aux médias dont ils avaient pourtant tellement à se plaindre. Les Gilets jaunes prolétariens, quant à eux, privilégiaient le blocage des ronds-points, la fermeture des ports, l’arrêt du transport des marchandises et des salariés, la grève générale et la paralysie de l’économie, autant d’actions qui attaquaient directement la plus-value et les profits des capitalistes, grands et petits. (p. 21)

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Thèse 6. Le caractère petit-bourgeois d’une des dominantes du mouvement est notamment révélée par la posture d’action du révolutionnaire calendaire. Le réflexe très secteur tertiaire de couler l’action civique dans la grille-horaire du capitalisme quotidien au ras des mottes est un indice majeur de la distinction fatale entre un mouvement brutal qui éclate et une action conciliante qui se serine. L’idée incongrue de révolutionnaire calendaire reste une contradiction dans les termes.

Actions appuyées sur les mêmes rêveries petites-bourgeoises citoyennes de justice sociale, justice fiscale, capitalisme vert écologique, gouvernement pas cher et économe, démocratie électoraliste parlementaire et référendaire. Nous avions les révolutionnaires du week-end, nous aurons désormais les révolutionnaires calendaires, résolus à lutter, mais selon un agenda agencé en fonction d’un calendrier politique respectant le planning familial et professionnel, en tenant compte de la disponibilité de chacun, car nos révolutionnaires calendaires ont des impératifs de carrière à respecter et des loisirs à consommer.  (p. 159)

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Thèse 7. L’augmentation du SMIC ne diminue pas l’endettement des travailleurs mais l’augmente. Ce phénomène (expliqué dans le détail de ses ressorts économiques aux pages 135 à 140) tient à la tension entre salaire et extorsion de la plus-value. Les auteurs parlent ici d’une utopie socialiste du SMIC.

L’utopie socialiste du SMIC se présente comme suit: un salaire minimum en hausse réduirait soi-disant l’étalement des salaires et l’endettement des salariés. C’est qu’un salaire minimum plus élevé modifierait la répartition du capital en orientant les investissements technologiques vers les secteurs aux salaires plus élevés (afin de mécaniser et de diminuer le nombre de salariés onéreux). Recherche, innovation, mécanisation et robotisation augmenteraient la productivité sociale globale. Les preuves empiriques réfutent cette théorie. Pourquoi la hausse du salaire minimum gonfle-t-elle le nombre de bénéficiaires (le SMIC devient le salaire médian) sans hausser le salaire moyen réel ni la productivité sociale globale? C’est qu’avec une classe ouvrière disloquée et affaiblie, dans une conjoncture de surproduction et de salaires réels à la baisse, une entreprise préfère embaucher de nouveaux travailleurs précaires au salaire minimum plutôt que d’investir dans de nouvelles machineries et de nouvelles technologies afin de réduire les coûts de production unitaires. (p.139)

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Thèse 8. Il y a une difficulté théorique et pratique à concilier les grandes causes abstraites petites-bourgeoises et les enjeux prolétariens concrets. Quand on en arrive au fin fond de l’affaire, on en revient au fait basique voulant que les priorités et anxiétés de l’exploiteur ne soient pas les mêmes que les priorités et anxiétés de l’exploité. Ces deux ensembles de priorités ne sont pas que distincts, ils sont explosivement et crucialement antinomiques.

Le petit-bourgeois se préoccupe de la «fin du monde», le prolétaire se préoccupe de la «fin du mois», annonciateur de la fin du monde. L’expression, employée par un manifestant, a fait florès. Comment concilier les exigences du pouvoir d’achat et les impératifs écologiques et climatiques? (p. 39)

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Thèse 9. Le parti prolétarien ne peut pas se mettre en forme théorique et pratique avant que la classe prolétarienne en lutte ne soit passée à l’action. Le grand absent de ces luttes torrentielles (ainsi que de cette défaite, ceci N.B.) fut le parti prolétarien léninien classique, avant-garde groupusculaire éclairée et fer de lance initial du combat. Il n’y en avait tout simplement pas et tellement pas que Bibeau et Mesloub en sont venus à conclure (un peu hâtivement à mon sens) à son inutilité organisationnelle de principe. Vision semi-spontanéiste risquée et dialectiquement problématique. Enjeu organisationnel majeur, ce point reste sujet à débat.

Le combat des prolétaires révolutionnaires vise à préserver leur autonomie politique de classe afin de ne pas retomber dans les ornières du réformisme petit-bourgeois de droite ou de gauche. Par l’analyse stratégique et tactique, nous parviendrons à assurer l’hégémonie du prolétariat. Vous aurez noté que nous n’avons pas écrit: «l’hégémonie du parti sur la classe». C’est que le bilan d’un siècle de lutte de la classe ouvrière conduite sous la tutelle des partis de gauche, nous amène à la conclusion que cette voie organisationnelle aboutit invariablement à l’impasse sectaire, dogmatique, opportuniste, au réformisme politique, à la collaboration de classe et au nationalisme chauvin, quand ce n’est pas au fascisme. (p. 54)

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Thèse 10. Le fascisme et le socialisme classiques sont les deux tendances convergentes de la lutte de classes retardataires s’agglutinant pour leur survie autour d’un capitalisme national anti-mondialiste. Cette thèse rend à la fois un son très années 1930 et un son terriblement contemporain. La crise interne du capitalisme, c’est bien cette lutte contradictoire des millionnaires nationaux contre les milliardaires mondiaux qui est le moteur d’engendrement de toute la ratiocination rouge-brune contemporaine. Il est absolument urgent que le prolétariat pose solidement sa démarcation dans cet espace de conflit brumeux et dense qui n’est rien d’autre que la convulsion crépusculaire du capitalisme.

Le capitalisme national est en voie de disparition alors que le capital fusionne mondialement et se concentre. Ainsi le capital national résiduel (les PME sous-traitantes) s’agglutine autour de l’État national, son agent unificateur. Le fascisme et son corollaire le totalitarisme socialiste sont des méthodes de consolidation du capitalisme d’État, devenu aujourd’hui la forme générale d’organisation politique du capital. Néofascistes et socialistes, communistes, gauchistes se disputent donc la même clientèle électorale petite-bourgeoise et subsidiairement des fragments de la classe prolétarienne retardataire. (p. 124)

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Thèse 11. Il faut mobiliser théoriquement la définition rationnelle d’une classe sociale et bien voir ses conséquences sur la compréhension adéquate des luttes. La notion de classe sociale est indubitablement une des plus bizounées et barbotées de toute la sociologie moderne. Malgré tout l’agacement et la révolte de l’entendement que cela peut susciter, iI est à la fois utile et rafraîchissant de constater ici que nos deux analystes ne perdent pas la sud et mobilisent cette notion incontournable dans toute sa rationalité adéquate. Messieurs, déjà, juste pour ça, en nos temps si intellectuellement indigents, vous vous méritez les respectueux remerciements d’Ysengrimus.

Soulignons au passage que les petits-bourgeois, chiens de garde du capital, ne forment pas une «classe moyenne», un concept inventé par l’école de sociologie américaine. Cette fantaisie sociologique ne vise qu’à masquer la lutte des classes entre ouvriers et prolétaires contre les petits bourgeois, les bourgeois et le grand capital international. Une classe sociale ne se définit pas par son revenu, mais par sa fonction dans le procès de production. (pp 53-54)

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Thèse 12. La guerre de classe reste inévitable. Il n’y a pas de solution réformiste pour y remédier. Il s’agit simplement de comprendre par avance que la révolution s’avance. L’agonie du mouvement Gilets Jaunes EST sa démystification et son détricotage de classe. Non-révolutionnaire, comme la bicyclette de Che Guevara, le temps venu, il ne roule plus et il tombe. C’est donc pas encore ça et, oui, on doit en tirer subtilement toutes les leçons. Un autre jour viendra.

La tâche du prolétariat révolutionnaire n’est pas de faire incarcérer ces catéchumènes du capital en faillite, mais de leur faire comprendre que, quoi qu’ils fassent, le mode de production capitaliste poursuit sa course folle vers la guerre inévitable. C’est le système capitaliste qu’il faut briser, pas les vitrines des Champs-Élysées. Nous devons leur expliquer qu’il est impossible de réformer le capitalisme ou de le forcer à un partage équitable des richesses de la société, car le mode de production capitaliste repose sur l’assouvissement des besoins du capital, aux dépens de la satisfaction des besoins fondamentaux de l’espèce humaine. (p. 167)


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17 réflexions sur “Douze thèses fondamentales de Robert Bibeau et Khider Mesloub dans AUTOPSIE DU MOUVEMENT DES GILETS JAUNES (2019)

  • 12 octobre 2019 à 18 h 23 min
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    Très bonne synthèse de l’analyse intéressante et cinglante du mouvement des gilets jaunes que nous ont livré nos amis Mesloub-Bibeau que je tiens à féliciter, et nous révéler ou confirmer effectivement ces lendemains incertains auxquels on doit s’attendre si rien n’est fait pour contrecarrer cette marche sinistre du monde ! car ce contexte qui rappelle celui des années 30 et ses dérives fascistes, lorsque considéré globalement avec celui de l’europe en général, et la situation du reste du monde, aboutira forcément dans une dérive d’une ampleur qu’on ne soupçonne pas encore…le fait étant que le tout soit devenu insoutenable économiquement et socialement pour d’autres décennies à venir.
    La pire chose que vous pouvez faire à un être humain, un prolétaire de surcroît, c’est de transformer ses besoins essentiels en rêve inaccessible, le contraindre à survivre et se débattre dans un système qui n’a rien à lui offrir, et lui ouvrir les yeux sur cette richesse indécente, inaccessible et révoltante dont jouissent certains, tout en le maintenant dans la privation, la misère et l’incapacité de subvenir à ses besoins essentiels ! et à partir de là, en plus de sa révolte, sa rage, ses frustrations et sa colère, attendez-vous à ce que d’autres viennent récolter les fruits de cette colère en le précipitant dans le chaos !
    Les politiciens au pouvoir n’ignorent pourtant pas l’incapacité théorique et pratique ou l’impossibilité de ces états à livrer leurs promesses, tout comme l’europe à lamentablement failli, et ailleurs les pôles économiques capitalistes de tous poil aussi, mais toute cette construction lancinante et incertaine de la  »sociale-démocratie » qu’on tentent de vendre encore est entrain de tomber en ruines ! et si le capitalisme doit encore prévaloir, il ne lui sera possible de le faire qu’à travers le fascisme, la dictature totale, la désintégration sociale et la guerre permanente ! tout comme cette  »paix » relative, inconsistante, brinquebalante et si fragile qu’on nous a vendu, dans un système qui ne fait rien pour la consolider, nous fait craindre à raison que demain on voudra en découdre autrement, avec le bruit des bottes, et celui de la haine et du feu !
    Et je dirais pour terminer qu’en effet, les classes sociales sont en restructuration majeure, les rangs du prolétariat grossissent, conjugués à la progression démographique, ils réalisent à peine que la dictature est déjà en place, et que le capitalisme est sans issue, mais ils continuent d’espérer…!

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  • 12 octobre 2019 à 22 h 17 min
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    Vous aurez noté que nous n’avons pas écrit: «l’hégémonie du parti sur la classe». C’est que le bilan d’un siècle de lutte de la classe ouvrière conduite sous la tutelle des partis de gauche, nous amène à la conclusion que cette voie organisationnelle aboutit invariablement à l’impasse sectaire,
    Contre le parti d’avant-garde révolutionnaire? Vraiment?

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    • 12 octobre 2019 à 22 h 22 min
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      Je suis avec Lénine contre les auteurs, là-dessus, Kanaket. Un immense mouvement révolutionnaire percole pendant des décennies, dans les masses. Subtilement subordonnés, des acteurs et des penseurs d’avant-garde vibrent de ce lent mouvement préparatoire, l’anticipent, oui, oui… mais c’est simplement de la voir à l’avance et d’être initialement déterminés par lui, même aux temps de son avancée souterraine, moins visible. Un parti révolutionnaire se constitue, qui encadre le mouvement au moment de son embrasement et guide la pulsion solide des masses vers une articulation déterminante, pour le meilleur et pour le pire. Ce sont ensuite les pressions réactionnaires ultérieures qui putréfient le parti, de l’extérieur du mouvement, non pas à cause des masses mais contre elles. Quand un mouvement, même massif en apparence, ne dispose pas de cette direction d’avant-garde, c’est justement que la profondeur dudit mouvement est moins radicale, moins ancienne, moins cruciale. Il n’a pas pu faire lentement apparaître une avant-garde ayant su l’attendre puis le rejoindre, dans son mûrissement. Cette absence d’un encadrement (faussement) pré-existant EST l’indice le plus inévitable d’un spontanéisme anarchisant et/ou petit-bourgeois des événements du moment. Procédant plus du court terme que de la radicalité historique révolutionnaire, le mouvement finira alors par s’essouffler, ses racines sociales ne sont pas assez profondes. L’absence d’avant-garde révolutionnaire (et subséquemment de leadership conséquent) ne cause PAS ce fait. Plutôt: elle confirme ce manque historique, lui qui est déjà dans les masses.

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  • 13 octobre 2019 à 11 h 24 min
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    @ Kanaket et @ Ysengrimus
    Vous êtes tous le deux hors sujet – pardonnez-moi
    Dans notre bouquin nous ne nions pas l’importance du parti politique de classe prolétarien pour mener à terme la révolution prolétarienne.
    Ce que nous disons c’est que ce parti prolétarien révolutionnaire ne préexiste pas à la révolte populiste et à l’insurrection populaire. Il existe bien des groupuscules prolétariens – petits et sans grande influence parmi la classe prolétarienne – qui seront soit poussés vers l’avant par le Mouvement de la classe – soit seront éliminés et s’assimileront au Mouvement.
    Ce n’est pas le parti qui donnera naissance au Mouvement mais le Mouvement qui fournira les conditions de cristallisation du parti révolutionnaire selon la base que ce sont les conditions objectives qui déterminent toujours les conditions subjectives
    conditions objectives = le Mouvement révolutionnaire et progression
    conditions subjectives = l’organisation, le niveau de conscience de classe, etc.
    Merci de vos posts
    Robert Bibeau

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  • 13 octobre 2019 à 15 h 15 min
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    En complémentaire
    Je cite : « Ce sont ensuite les pressions réactionnaires ultérieures qui putréfient le parti, de l’extérieur du mouvement, non pas à cause des masses mais contre elles. Quand un mouvement, même massif en apparence, ne dispose pas de cette direction d’avant-garde, c’est justement que la profondeur dudit mouvement est moins radicale, moins ancienne, moins cruciale. »
    Question : D’où origine ces « pressions réactionnaires ultérieures qui putréfient le parti » ???
    Le Mouvement de la classe révolutionnaire ne peut attendre-dépendre d’une direction d’avant-garde surgit – issu dont ne sait où ni de comment
    Quel est ce concept de profondeur radicale d’un mouvement spontané – révolutionnaire ??? Il y a révolution ou non-révolution – le concept de profondeur et de radicalité ne s’applique pas au cas de la révolution mais à la situation antérieure du soulèvement de révolte puis de l’insurrection jusqu’à la Révolution qui comprend deux étapes CELLE DE LA DESTRUCTION RADICALE DE L’ANCIEN MODE DE PRODUCTION PUIS CELLE DE LA CONSTRUCTION DU NOUVEAU MODE DE PRODUCTION deux étapes qui sont le paroxysme de la radicalité et de la profondeur.
    mERCI DE VOS POST Robert Bibeau http://www.les7duquebec.com

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    • 13 octobre 2019 à 16 h 09 min
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      Question: D’où origine ces «pressions réactionnaires ultérieures qui putréfient le parti» ???
      Les révolutions ayant eu effectivement lieu sont celles sur la base desquelles on peut fonder LA SEULE analyse concrète. Entre 1922 et 1945, toutes les forces bourgeoises d’Europe et d’Amérique se jettent contre la jeune république bolcheviste. Guerre civile puis guerre mondiale. Le capitaine De Gaulle et ses semblables venaient de l’extérieur du mouvement… car, tristement, les seuls exemples historiques dont nous disposons pour le moment sont ceux de grandes révolutions locales. Or 1922, c’est aussi l’année du décollage du stalinisme, mécanisme défensif contre les anti-révolutionnaires bourgeois extérieurs, mais mécanisme bureaucratico-militaire qui a fini par gangrener la révolution et la freiner. Voir ICI.
      Robespierre et Mao ont vécu des courbes analogues avec leurs entourages géopolitiques respectifs. L’entourage réactionnaire, est le premier grand frein des révolutions… des révolutions ATTESTÉES pas des révolutions FANTASMÉES.

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      • 16 octobre 2019 à 17 h 42 min
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        @ YSENGRIMUS
        Partir de l’analyse concrète de situations concrètes attestées et non fantasmées = j’en suis – c’est mon credo.
        1) Il est tout à fait exact que toutes les forces du capitalisme libéral se sont lancées contre la jeune République socialiste URSS tu as raison
        2) Il est aussi vrai et exact que le stalinisme s’est alors développé et qu’il a constitué LA RÉPONSE des forces productives et des rapports sociaux de production soviétique à l’agression interne (russes blancs) et externes (capitalistes mondiaux)
        3) Le stalinisme n’a pas été la cause de la gangrenne – du frein de la révolution – mais LA CONSÉQUENCE – la forme = la résultante de L’IMPOSSIBILITÉ DE CONSTRUIRE le mode de production communiste prolétarien de haute technologie à hyper haute productivité et mondialement répandue à partir du substrat des moujiks analphabètes suant sur leurs faux et piochant de leur marteau PAS ENCORE PROLÉTARISÉ.
        4) Je le dis et je le répète, une révolution prolétarienne est impossible sans prolétariat – même s’il existe un parti d’avant-garde à mille lieus en avant des masses qui FONT ET FERONT L’HISTOIRE quoiqu’en disent Lénine – Staline – Trotsky et Mao et pourquoi pas Castro et Guevara.
        5) L’émancipation du prolétariat sera l’œuvre du prolétariat et nous intellectuel de mes deux nous ne sommes que ses portes paroles et nous devrions apprendre des masses – Tenez de celles de QUITO en ce moment un mouvement qui me semble à l’avant garde en droite ligne avec les Gilets jaunes
        Merci Yengrimus

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  • 26 octobre 2019 à 10 h 20 min
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    Je suis au chapitre V de votre livre, et je peux déjà intervenir sur quelques points.
    Tout d’abord le mouvement des gilets jaunes, ne fut à aucun moment insurrectionnel , il est le résultat sur le long terme de la disparition des grands centres ouvriers depuis la seconde guerre mondiale, le résultat des délocalisations, de la régionalisation et de la perte d’ influence des « communistes » dans les banlieues où les militants islamiques ont remplacé le PCF. Voir à ce sujet les discours du maire de Saint Denis (Laurent Russier). J’ avais à ce sujet fait le parallèle avec les piqueteros qui étaient dans d’ autres conditions le résultat des échecs du prolétariat.
    Vous soulignez d’ ailleurs que nous assistons depuis quelques années à une montée en puissance de mouvements populaires dans le monde. Mouvements souvent exagérés comme « connective action » que vous qualifiez de « petit bourgeois » . Classification qui dans le contexte actuel mondial n’ a plus grand intérêt si l’ on admet que la domination réelle du capital poussée dans ses limites n’ a à nous offrir que la précarité.
    A ce sujet ce sujet les « grands de ce monde s’étaient «  réunis à San Fransisco en 1995 et ils avaient convenu que l’ économie mondiale n’ avait besoin que de 20% de travailleurs pour faire tourner le monde. Le sinistre Zbigniew Brzezinski allait alors proposer de passer au « tittytainment ».
    Savez-vous ce qu’est le « tittytainment » ?
    Du 27 septembre 1995 au 1er octobre 1995, à San Francisco, le grand hôtel Fairmont accueille 500 membres de l’élite mondiale : chefs d’État, hommes politiques, dirigeants d’entreprises multinationales, universitaires, chercheurs, etc.
    Cette réunion du Fairmont se déroule dans le cadre de la fondation de Mikhaïl Gorbatchev. Elle a une grande importance historique. Elle fait intervenir George Bush père, George Schultz, Margaret Thatcher, Ted Turner de l’entreprise CNN, John Gage de l’entreprise Sun Microsystems, des dizaines d’autres personnalités de tous les continents … et bien sûr l’incontournable Zbigniew Brzezinski.
    Elle a pour thème « l’avenir du travail ».
    Lisez cet extrait qui se passe de commentaires :
    L’avenir, les pragmatiques du Fairmont le résument en une fraction et un concept : « Deux dixièmes » et « tittytainment ».
    Dans le siècle à venir, deux dixièmes de la population active suffiraient à maintenir l’activité de l’économie mondiale. « On n’aura pas besoin de plus de main d’œuvre », estime le magnat Washington Sycip. Un cinquième des demandeurs d’emploi suffira à produire toutes les marchandises et à fournir les prestations de services de haute valeur que peut s’offrir la société mondiale. Ces deux dixièmes de la population participeront ainsi activement à la vie, aux revenus et à la consommation – dans quelque pays que ce soit. Il est possible que ce chiffre s’élève encore d’un ou deux pour cent, admettent les débatteurs, par exemple en y ajoutant les héritiers fortunés.
    Mais pour le reste ? Peut-on envisager que 80 % des personnes souhaitant travailler se retrouvent sans emploi ? « Il est sûr, dit l’auteur américain Jeremy Rifkin, qui a écrit le livre La Fin du travail, que les 80 % restants vont avoir des problèmes considérables. » Le manager de Sun, John Gage, reprend la parole et cite le directeur de son entreprise, Scott McNealy : à l’avenir, dit-il, la question sera « to have lunch or be lunch » : avoir à manger ou être dévoré.
    Cet aréopage de haut niveau qui était censé travailler sur « l’avenir du travail » se consacre ensuite exclusivement à ceux qui n’en auront plus. Les participants en sont convaincus : parmi ces innombrables nouveaux chômeurs répartis dans le monde entier, on trouvera des dizaines de millions de personnes qui,  jusqu’ici, avaient plus d’accointances avec la vie quotidienne confortable des environs de la baie de San Francisco qu’avec la lutte quotidienne pour la survie à laquelle doivent se livrer les titulaires d’emplois précaires.
    C’est un nouvel ordre social que l’on dessine au Fairmont, un univers de pays riches sans classe moyenne digne de ce nom – et personne n’y apporte de démenti.
    L’expression « tittytainment », proposée par ce vieux grognard de Zbigniew Brzezinski, fait en revanche carrière. Ce natif de Pologne a été quatre années durant conseiller pour la Sécurité nationale auprès du président américain Jimmy Carter. Depuis, il se consacre aux questions géostratégiques. Tittytainment, selon Brzezinski, est une combinaison des mots entertainment et tits, le terme d’argot américain pour désigner les seins. Brzezinski pense moins au sexe, en l’occurrence, qu’au lait qui coule de la poitrine d’une mère qui allaite. Un cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante permettrait selon lui de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète.(Source : Hans-Peter Martin, Harald Schumann, Le piège de la mondialisation, Solin Actes Sud, page 12)
    Vous pouvez chers camarades vous rendre compte que ce programme est systématiquement appliqué, le sport est mis en avant pour occuper les esprits avec les cocoricos chauvins d’ un monde qui les mets hors circuit, partout nous constatons que le magma révolutionnaire commence son bouillonnement, avec partout à des degrés divers le même constat « l’insécurité sociale » . La répression hors norme du mouvement des gilets jaunes sous entendait des mesures de plus en plus draconiennes sur la population laborieuse et pauvres. Ce qui se produit actuellement dans de nombreux pays, la répression des gilets jaunes fut aussi un exercice permettant à l’ état de parfaire son système de répression à venir. Il est même question que l’ état français vende à l’ étranger «  ses compétences » comme il l’ avait fait en Algérie lors de la montée du FIS.
    La France a tout de même comme caractéristique de vouloir prendre la tête de l’ armée européenne en construction, elle a les moyen d’ injecter 300 milliards d’ euros d’ici 2023 aux armés.
    Tout commence à devenir rapport de force, et la sainte démocratie et les blabla médiatique pour endormir le peuple risquent de tomber dans la poubelle de l’ histoire très prochainement.
    Tout cela pour vous dire chers camarades, que le mouvement des gilets jaunes ne fut qu’un éclair dans la grisaille des échecs du mouvement ouvrier « délocalisé » en Chine et autres. Actuellement, compte tenu de ce que je viens de dire , le prolétariat en occident est fondu dans le peuple, il n’ a pas la force de se battre seul, c’ est maintenant un état de fait. Par ailleurs « les classes moyennes » c’ est mieux que le terme petit bourgeois vont tomber dans le prolétariat et même en dessous du prolétariat. Il en résulte un chassé croisé en Occident où le prolétariat s’amenuise1 (loi intrinsèque du capital qui remplace l’ homme par la machinerie) et les classes moyennes, les fonctionnaires sont remis en cause.
    Voilà pour aujourd’hui 25 octobre 2019 Gérard Bad
    Prochain texte sur l’ écologie et votre chapitre deux.

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    • 26 octobre 2019 à 12 h 17 min
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      @ Gérard
      1) Tu écris avec à propos ceci: « Tout d’abord le mouvement des gilets jaunes, ne fut à aucun moment insurrectionnel … » C’EST CE QUE NOUS AFFIRMONS DANS NOTRE VOLUME
      2) Tu ajoutes ceci : « vous qualifiez de « petit bourgeois » . Classification qui dans le contexte actuel mondial n’ a plus grand intérêt si l’ on admet que la domination réelle du capital … » Ce avec quoi nous sommes en désaccord TOTAL. Nous expliquons longuement dans notre volume ce pourquoi nous rejetons complètement le concept de CLASSE SOCIALE MOYENNE = une absurdité promue par la sociologie bourgeoise de l’école de Chicago. Une classe sociale moyenne = moyenne de quoi ? Quelle le rôle MOYEN d’une classe sociale dans le procès de production capitaliste CAR c’est bien la position d’une classe sociale dans le procès de production et de reproduction d’une espèce qui détermine son statut.
      3) DE FAIT’ ce concept bourgeois de classe moyenne se fonde sur le revenu-salaire d’un groupe d’individus à qui l’école de sociologie de Chicago a attribué le statut de classe sociale moyenne ce qui ne caractérise en rien son rôle dans le procès de reproduction sociale de l’espèce humaine.
      4) La classe petite-bourgeoise obtient en effet un revenu = salaire que l’on pourrait qualifier de MOYEN en le comparant à celui des ouvriers pauvres et celui des cadres – dirigeants de PME – mais absolument pas moyen si on le compare aux revenus des milliardaires. Bref, je conseil à tous de conserver la taxonomie marxiste qualifiant ce groupe social de PETITE-BOURGEOISIE ayant un rôle très précis = une place = une mission = très précise dans le procès de reproduction sociale en fonction du mode de production capitaliste hégémonique
      5) Les petits-bourgeois sont des professionnels, des intellectuels, des employés des médias, des petits cadres, des autoentrepreneurs – autant de jobs (emplois) – qui façonne leur conscience et leur impulse cette mentalité réformiste afin de sauver-réformer le système capitaliste = qu’ils ne pourront pas sauver nous le savons vous et moi.
      6) La typologie de MARX a l’immense avantage de réfuter la thèse petite-bourgeoise gauchiste à l’effet que les ouvriers biens payés (les grutiers par exemple aussi bien payés qu’un cadre) seraient passés dans le camp bourgeois- capitaliste = ce que nous réfutons absolument… attendez que la crise économique les jette en bas de leurs grues géantes et vous verrez à quelle classe sociale ils appartiennent (la classe moyenne ou la classe prolétarienne)
      Merci pour ton post GÉRARD Merci

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    • 26 octobre 2019 à 13 h 27 min
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      @ Gérard
      Pour ce qui concerne ton intervention à propos de : « Zbigniew Brzezinski allait alors proposer de passer au « tittytainment ». »
      La je suis décontenancé
      Quelle est la pertinence de ce laius dans ce d.bat sur le Mouvement populiste-populaire des Gilets jaunes ?
      Tu écris : « Dans le siècle à venir, deux dixièmes de la population active suffiraient à maintenir l’activité de l’économie mondiale. « On n’aura pas besoin de plus de main d’œuvre », estime le magnat Washington Sycip. »
      1) Cette affirmation contient une vérité et un mensonge.
      A) La vérité étant que LES HAUSSES DE PRODUCTIVITÉ – CONSÉQUENCE DE LA ROBOTISATION-NUMÉRISATION DES MOYENS DE PRODUCTION – entraineront la disqualification d’une portion des forces productives (des travailleurs – de la main-d’oeuvre-des salariés-des prolétaires)
      B) Le mensonge étant que un cinquième de la force de travail engagée suffirait à maintenir l’activité économique capitaliste mondiale comme l’affirme Sycip ou le président de Sun Microsystem.
      2) Ce mensonge éhonté repose sur un mensonge par omission. Quel est l’objectif de L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE MONDIALE SOUS LE MODE DE PRODUCTION CAPITALISTE ?? Il est de valoriser – faire croitre et accumulé le capital à travers la quête perpétuelle du profit maximum.
      3) Pour cela il faut que tous les agents économiques jouent leur rôle de administrateur – producteur – reproducteur-formateur – consommateur afin que le cycle de circulation du capital tourne rondement afin que les profits produisent de nouveaux profits etc à l’infini.
      4) Ce que Brezensky et ses comparses admettent dans cette conférence c’est que le mode de production capitaliste ne pourra plus écouler = vendre = réaliser les marchandises qui seront en excédent de production par rapport aux capacités de consommation SOLVABLE et que donc 1/5 des producteurs suffiront pour assurer la consommation de 5\5 d’individus.
      5) Un second mensonge suit le premier quand Brezjensky affirme que le système capitaliste devra = voudra = pourra faire vivre les 4/5 en surnuméraire en les amusant dans les jeux du cirque… Foutaise
      6) Rome a tenté cette expérience et s’est effondrée. LA GUERRE et l’extermination de ces 4/5 en surplus sera de fait l’unique solution pour regénérer le mode de production capitaliste moribond.
      7) COMME nous l’écrivons dans notre livre https://www.amazon.fr/Autopsie-du-mouvement-gilets-jaunes/dp/2343184356/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&keywords=robert+Bibeau&qid=1570022698&s=books&sr=1-1
      Le Mouvement des Gilets jaunes français avec toutes ses insuffisances et ses imperfections est l’exemple le plus avancé de la façon que le PROLÉTARIAT MONDIAL s’exerce – se pratique – s’entraine à riposter aux tentatives d’extermination projetées par le grand capital mondial
      8) Depuis lors en Haiti, Algérie, Hong Kong, Liban, Équateur, Argentine, Inde, Mexique, etc. les prolétaires suivent leur exemple et SONDENT CHACUN CHEZ EUX leur force et la résistance de leurs capitalistes nationaux… la guerre de classe prolétaire se prépare contre la guerre nucléaire.
      Brejensky peut aller se rhabiller avec son titillement (:-))
      Merci beaucoup Gérard pour ta contribution à ce débat de haut niveau
      Robert Bibeau

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  • 29 novembre 2019 à 2 h 53 min
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    Salut Robert
    Tu me demandes ce qu »est « naturaliser l’histoire » j’ avais déposer le commentaire suivant sur ton site qui n’y figure pas, cela provient certainement d’un fausse manoeuvre pour valider ces commentaires. Je recommence donc.
    Avant d’entrer dans le vif du sujet « la relation homme nature » il me semble nécessaire de placer le débat sur l’ écologie dans le cadre du développement des forces productives. Nous entendons souvent dire que Marx est un productiviste voir un défenseur du Capital. Si effectivement K.Marx à soutenu le développement du Capital , ce fut toujours par rapport à un mode de production inférieur, comme par exemple l’ esclavagisme et son soutien aux nordistes dans la guerre de sécession américaine.
    En ce qui concerne les forces productives du capitalisme, il y voit avant tout une fabrication de prolétaires fossoyeurs de ce système. Pour Marx
    « La machine possède le merveilleux pouvoir d’abréger le travail et de le rendre plus productif : nous la voyons qui affame et surmène les travailleurs. Par l’effet de quelque étrange maléfice du destin, les nouvelles sources de richesse se transforment en sources de détresse. Les victoires de la technique semblent être obtenues au prix de la déchéance totale. A mesure que l’humanité se rend maître de la nature, l’homme semble devenir esclave de ses semblables ou de sa propre infamie. On dirait même que la pure lumière de la science a besoin, pour resplendir, des ténèbres de l’ignorance et que toutes nos inventions et tous nos progrès n’ont qu’un seul but : doter de vie et d’intelligence les forces matérielles et ravaler la vie humaine à une force matérielle. Ce contraste de l’industrie et de la science modernes d’une part, de la misère et de la dissolution modernes d’autre part- cet antagonisme entre les forces productives et les rapports sociaux de notre époque, c’est un fait d’une évidence écrasante que personne n’oserait nier. Tels partis peuvent le déplorer ; d’autres peuvent souhaiter d’être délivrés de la technique moderne, et donc des conflits modernes. Ou encore, ils peuvent croire qu’un progrès aussi remarquable dans le domaine industriel a besoin, pour être parfait , d’un recul non moins marqué dans l’ordre politique. » (Extrait d’une allocution prononcée par Karl Marx, le 14 avril 1856,   à , l’occasion du quatrième anniversaire de l’organe chartiste People’s Paper, qui en reproduisit le texte)
    Voilà l’ essence profonde de ce que certains considèrent comme « crise de l’ écologie » et trouve comme solution de promouvoir la « décroissance » et autres fadaises. Pour K.Marx il arrive un stade ou les forces productives se transforment en leur contraire et deviennent des forces de destructions et en ce début du XXI éme siècle nous sommes en plein dedans.
    «  Dans le développement des forces productives, il arrive un stade où naissent des forces productives et des moyens de circulation qui ne peuvent être que néfastes dans le cadre des rapports existants et ne sont plus des forces productives, mais des forces destructrices (le machinisme et l’argent), — et, fait lié au précédent, il naît une classe qui supporte toutes les charges de la société, sans jouir de ses avantages, qui est expulsée de la société et se trouve, de force, dans l’opposition la plus ouverte avec toutes les autres classes, une classe que forme la majorité des membres de la société et d’où surgit la conscience de la nécessité d’une révolution radicale, conscience qui est la conscience communiste et peut se former aussi, bien entendu, dans les autres classes quand on voit la situation de cette classe. »(L’Idéologie allemande, Editions sociales, pages 67-68 : « Feuerbach l’opposition de la conception matérialiste et idéaliste ».)
    Et pour plus de précision, ce passage qui ne laisse aucun doute sur le danger de la poursuite du capitalisme
    « Ainsi donc, la production fondée sur le capital crée d’une part l’industrie universelle, c’est-à-dire le surtravail en même temps que le travail créateur de valeurs; et, d’autre part, un système d’exploitation générale des propriétés de  la nature et de l’homme. » (Marx, Grundrisse 2 .Chapitre du capital, éd. 10/18 p.214-215)
    Tout ce rappel, des positions de Marx et Engels sur les forces productives devenues forces de destruction de la nature et de l’ homme pour dire que :
    Tout écologiste conséquent, anti-nucléaire conséquent devrait donc s’opposer de manière révolutionnaire au capitalisme prédateur.
    Mais, ce n’ est pas ce qui se passe, l’ écologisme est récupérer par le capital lui même qui à trouvé dans ses propres tares le moyen de continuer sa course au profit. Il fait même mieux, il déplace la contradiction fondamentale entre bourgeoisie-prolétariat pour y placer une idéologie hors classe ou la menace pour l’espèce humaine nécessite que bourgeois et prolétaires luttent côte à cote pour « sauver la planète » en soutenant le capitalisme vert. Voilà donc le glissement de terrain dans lequel, le marxisme délavé par l’écologisme  se trouve embourbé pour avoir nié la dialectique, ici la dualité du mode de production capitaliste MPC qui en tout moment est contradiction en acte « richesse à un pôle, misère à l’autre pôle » – impossible sans dépassement, sans saut qualitatif, de surmonter la contradiction. Seul un Proudhon, s’ingéniait à trouver des solutions pour éliminer le mauvais côté du capital. Depuis il ne cesse avec la crise de faire des petits.
    Ceci dit, passons à votre livre autopsie
    Vous abordez la question de l’ écologie, en fonction du mouvement des gilets jaunes qui seraient contre la fumisterie climatique découpé en fin de mois pour les prolos et fin du monde pour les petits bourgeois. Ceci après avoir reproduit dans le chapitre 1 un article qui dénonce à juste titre l’ enfumage de la taxocratie engendrée par « le réchauffement climatique ».
    Tout d’ abord il y a t’il un réchauffement climatique, il me semble à vous lire que vous récusez cette réalité au mieux vous la relativisez .
    A ce niveau de discussion il nous faut en revenir au « matérialisme dialectique » et à la conception « matérialiste de l’ histoire » cité régulièrement comme une carapace masquant toutes les ignorances sur le sujet. Le débat le plus intéressant sur cette question est l’œuvre de Karl Korsch dans son livre « l’anti-Kautsky » (la conception matérialiste de l’ histoire) aux éditions Champ libre. Où , pour résumer il reproche à Kautsky de vouloir naturaliser l’ histoire. Kautsky reprochant au marxistes de limiter leur vision de histoire aux forces économiques. Pour lui l’ histoire humaine n’ est qu’un cas particulier de l’ histoire de la nature.
    L’histoire humaine est elle un cas particulier de l’histoire de la nature ?
    Voilà la question à laquelle, il n’ est pas inutile de revenir. Selon Kautsky, la question est tranchée très nettement, celui-ci prétend sans détour que l’ l’Histoire humaine n’ est qu’une partie de l’ histoire biologique de la nature et donc de l’ évolution des espèces animales. Kautsky va ici s’ appuyer sur la théorie de Darwin pour justifier sa conception évolutionniste et fataliste de l’ histoire.
    Si la conception matérialiste de l’ histoire ne nie pas l’ évolution des espèces comme celle du singe à l’homme. Darwin est un matérialiste vulgaire et Marx qui s’ était enthousiasmé par la démonstration anti-créationnisme de l’ origines des espèces va devoir s’ en démarquer en précisant que l’ homme vivant en société est un produit d’un bon historique, un saut qualitatif de l’ Homo Faber. Pour Kautsky l’ émergence de l’ homme n’ est que le pur produit de la nature et uniquement de cela. La dialectique est ici censurée par le fait qu’ elle nie que l’ homme s’ est créé lui même par sa propre activité. C’ est au demeurant nier que l’ histoire des hommes débute au moment où il intervient sur le milieu naturel, le médiatise et le transforme pour lui.
    « L histoire de la nature (dit K.Marx) ce qu’on désigne par science de la nature ne nous intéresse pas ici par contre, il nous faudra nous occuper en détail de l’ histoire des hommes » l’ idéologie allemande édition sociale,p.
    Il ne s’agit pas ici d’opposer l’histoire de la nature à l’histoire des hommes, selon Marx
    « Aussi longtemps qu’ existent les hommes , leur histoire et celle de la nature se conditionnent réciproquement » ideo alle
    La critique « écologiste » la plus répandue est réactionnaire elle tend consciemment ou inconsciemment à naturaliser l’histoire et va comme le fit l’idéologie du nazisme s’ appuyer sur Darwin c’ est à dire la loi de la jungle, la luttes de tous contre tous pour la survie et l’ amélioration génétique de la race, actuellement le transhumanisme.
    Les créationnismes, s’ élèvent contre le matérialisme vulgaire d’un capitalisme destructeur de l’humanisme, voulant réduire l’ homme à n’ être qu’un instrument docile d’un système trop matérialiste. Certains ex-marxistes notamment bordiguistes comme Camatte et Claude Bitot déçus du prolétariat ont emprunté ce chemin, celui de l’ écologisme humaniste seule perspective pour l’ humanité.
    Voilà donc les « marxistes » coincés entre ces deux pôles qui se nourrissent réciproquement et dont il va falloir dorénavant se démarquer. C ‘est-à-dire poursuivre notre critique des nouvelles technologies aliénantes de contrôle des individus à grande échelle, sans pour autant verser dans l’ anti-science. Le cours catastrophique du capital doit être dévoilé en permanence.
    Par exemple il est peu connu, que toutes les côtes de l’ Europe du Nord et de la France sont truffées de bombes de la grande guerre contenant des agents chimiques comme le gaz moutarde. Que ces bombes sont altérées et que le gaz moutarde se répand dans les océans et provoque déjà des maladies sur les poissons et leur reproduction. Par exemple a Knokke-Heist, 35.000 tonnes de bombes et de grenades ont été stockées dans la mer en 1919.
    Vidéo :https://www.facebook.com/france3pdl/videos/439816643215691/
    https://www.lci.fr/international/guerres-mondiales-ces-bombes-toxiques-immergees-au-large-des-cotes-d-europe-du-nord-2120608.html

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    • 29 novembre 2019 à 10 h 55 min
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      @ Gérard
      Merci pour cet exposé talentueux sur le marxisme et l’écologisme.
      Notre position sur la question écologique et environnementale – telle qu’exposée dans le volume AUTOPSIE DU MOUVEMENT DES GILETS JAUNES – est par ailleurs assez simple :
      1) Il y a changements climatiques aujourd’hui – comme toujours – et comme il y aura toujours jusqu’à la disparition de la planète Terre L’Homme à son échelle d’intervention n’y peut rien si ce n’est de parer les coups – s’adapter – se protéger collectivement – migrer si requis etc. Tout cela collectivement dans l’intérêt de tous et donc dans l’intérêt du prolétariat largement majoritaire sur cette planète. Pour cela le mode de production capitaliste = contre productif = doit être abolit
      2) Pour le 2e point de notre position TU me permettras de t’emprunter ton texte que je trouve brillant synthétique : Tu écris « l’ écologisme est récupérer par le capital lui même qui à trouvé dans ses propres tares le moyen de continuer sa course au profit. Il fait même mieux, il déplace la contradiction fondamentale entre bourgeoisie-prolétariat pour y placer une idéologie hors classe ou la menace pour l’espèce humaine nécessite que bourgeois et prolétaires luttent côte à cote pour «sauver la planète» YES, BRAVO, Quelle synthèse. Si nous rééditons notre bouquin je te citerai
      Merci pour ton post très instructif
      Robert Bibeau http://www.les7duquebec.com

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