Mediator! Irène Frachon «Femme» hors du commun

Source Les voix du Panda.
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Quand des perquisitions sont menées dans une enquête judiciaire, le fruit de la pêche est exploité directement et versé au dossier. Toutes les parties prenantes de l’instruction peuvent y avoir accès. L’autre possibilité est de conserver les éléments recueillis dans les salles des scellés. Dans ce cas, les enquêteurs (généralement des policiers) analysent son contenu et réalisent des comptes rendus sur des procès-verbaux ensuite versés au dossier.

Une réalité bien différente

Dans l’affaire Médiator, ces fameux procès-verbaux indiquent quasiment tous que le contenu des écoutes téléphoniques de membres de l’Agence du médicament (Afssaps, devenue ANSM en 2012) ne peuvent pas aider l’enquête en cours. «Aucun élément susceptible d’intéresser la présente enquête n’a pu être relevé», écrit ainsi un capitaine de police un peu trop zélé, le 4 octobre 2013, à propos d’une écoute réalisée sur la ligne de l’ancien patron de l’Afssaps, Jean Marimbert
 
Or la réalité est bien différente. Sa femme l’appelle pour lui faire part de la conversation qu’elle a eue avec l’un des juges d’instruction après une perquisition à leur domicile.  Elle explique à son mari qu’elle a raccompagné la greffière à son bureau, que l’intention des magistrats instructeurs n’est pas de lui nuire («tu auras un classement sans suite ou un non-lieu », écoute du 2 février 2012). Elle ajoute que ces derniers se sont même excusés d’avoir dû mener cette perquisition!
 
Ces interceptions réalisées à l’instar des perquisitions quatorze mois après le début de l’enquête judiciaire montrent par ailleurs que l’Agence avait été informée au préalable de la venue des enquêteurs.  Celui qui en est alors le directeur général, Dominique Maraninchi, avait alerté certains des hauts dirigeants.
 

Les interceptions téléphoniques révèlent que les gendarmes ont fait des saisies à minima.

 
À tel point que le personnel de l’ANSM s’en étonne. Ainsi, l’une des responsables se demande pourquoi sur les 1000 e-mails contenus dans son ordinateur concernant le Médiator, seuls trois ont été saisis.
 

La molécule de Servier

Le médicament a été mis sur le marché en 1976 par Servier.  Il le restera jusqu’en novembre 2009. Pendant toute sa commercialisation, plus de 5 millions de Français en ont consommé. Cinq jours avant sa suspension, l’Afssaps autorisait pourtant la vente de ses génériques produits par Mylan et Qualimed.  La molécule de Servier doit sa fin au Dr Irène Frachon, pneumologue du CHU de Brest.
 
Elle met au jour ses effets secondaires: des atteintes des valves cardiaques, appelées valvulopathies. Quand le Mediator est retiré, il n’y a aucune alerte concernant la nécessité d’un suivi cardiologique. Rien. Début juin 2010, Le Quotidien du médecin dont le directeur de la publication est Gérard Kouchner, frère de l’ancien ministre de la Santé publie un communiqué de l’industriel: «À ce jour, aucun lien de causalité direct n’a été démontré entre la prise du médicament et les valvulopathies.»
 

Le 10 juin, le Dr Frachon sort un livre intitulé Médiator, combien de morts ?

 
Et c’est la réponse à cette question entre 500 et 1000 morts qui lanceront véritablement l’affaire. Une enquête préliminaire sera ouverte le 19 décembre 2010, suivie d’une information judiciaire avec trois magistrats le 18 février 2011.
 

Une armée d’experts pour Servier

« Ce médicament a causé des drames, nous ne le nions pas, plaide un porte-parole de l’entreprise. C’est pourquoi dès 2011, nous avons proposé un fonds d’indemnisation.  L’Etat a d’abord tergiversé, puis l’a mis en place. » A ce jour, 3 762 patients ont été dédommagés par Servier pour un montant total de 164 millions d’euros. Un record en France.  « Nous attendons ce procès avec impatience. Il va nous donner l’occasion de démontrer qu’il n’y a pas eu de tromperie de notre part », ajoute le représentant de ce groupe prospère, qui compte 22 000 collaborateurs dans le monde, dont 5 000 en France, et réalise un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros.
Pour défendre sa cause, Servier a fait appel à une armée d’experts. « Ils vont pouvoir exposer des arguments scientifiques qui n’ont jamais été entendus lors de cette instruction menée très à charge.»
 

La sécurité sanitaire mise en cause

Le procès sera aussi celui du fonctionnement de la haute administration de la santé et de ses relations parfois incestueuses avec l’industrie pharmaceutique.  L’ex-Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé (Afssaps) se retrouve, elle aussi, par ricochet, sur le banc des accusés, pour ne pas avoir vu, ou su, retirer un produit dangereux, alors qu’elle en avait le pouvoir. Rebaptisée l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), la loi l’a dotée d’un nouveau fonctionnement. « Les règles de déontologie et de gestion des conflits d’intérêts sont plus exigeantes en vue d’une parfaite transparence », précise-t-elle.  Désormais, elle ne reçoit « aucun financement des industries de santé qui, par ailleurs, ne participent à aucune instance de gouvernance ». Suffisant pour convaincre les juges ?
Réponse en avril 2020 ?

Non pas avant septembre voir plus tard en 2020 ou 2021.

A suivre
 
Patrick Placide JUAN

Robert Bibeau

Auteur et éditeur

42 réflexions sur “Mediator! Irène Frachon «Femme» hors du commun

  • 10 octobre 2019 à 12 h 40 min
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    Bonjour à toutes et tous,
    Je vais m’exprimer en lieux et place du Panda.
    Vous allez pouvoir suivre « Le Procès en direct ».
    Le Panda a débattu avec le Dr Irène Frachon il avait prit l’engagement de suivre cette affaire qui est un réel danger, à divers facettes sur la santé non seulement en France mais sur l’ensemble du monde.
    Le direct de ce « Procès » sent la poudre et même plus car c’est la santé de chacun qui est en cause.
    Les assassins savaient pertinemment ce qu’ils faisaient.
    Assez de nous faire leurrer par un puissance 10 et 100 des Etats qui ne couvrent que les puissances financières.
    Pour que les nations croient en la « Justice » il faut rendre « Le Droit »
    La plus stricte des réalités est là et pas ailleurs.
    Merci de votre attention

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 41 min
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    DIRECT. Procès du Mediator : « Le tribunal n’est pas compétent pour dire combien le Mediator a provoqué de morts » mais « pour dire le droit », prévient la juge
    Neuf ans après le début du retentissant scandale sanitaire autour de ce médicament antidiabétique, également vendu comme coupe-faim, les laboratoires Servier comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris, notamment pour « tromperie aggravée », à partir de lundi et pendant au moins six mois.

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 42 min
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    Ce qu’il faut savoir
    C’est un procès qui revêt une dimension exceptionnelle, tant par sa durée que par le nombre de victimes et de parties civiles. Le procès du Mediator s’est ouvert lundi 23 septembre, devant le tribunal correctionnel de Paris, près de dix ans après le retrait du médicament des laboratoires Servier. Cet antidiabétique, également vendu comme coupe-faim, est à l’origine de graves lésions cardiaques et de centaines de morts.
     Un procès-fleuve. L’audience se tiendra quatre après-midi par semaine, puis quatre journées entières par semaine à partir de la fin mars, hors vacations judiciaires. Soit 110 audiences jusqu’à fin avril 2020, car le procès est prévu pour durer entre six et sept mois

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 43 min
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    Une vingtaine de prévenus. Les laboratoires Servier et une galaxie de sociétés, des ex-dirigeants, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), des médecins, une ex-sénatrice… Onze personnes morales et douze personnes physiques sont jugées. Le groupe Servier répondra devant le tribunal correctionnel de Paris de diverses infractions, notamment de « tromperie aggravée » et d’ »homicides et blessures involontaires », mais aussi d’ »escroquerie » au préjudice de la Sécurité sociale et des mutuelles.
     « Des erreurs ont été commises. » « Le temps du procès, c’est aussi le temps d’un message, une forme d’excuses, de regrets », a reconnu Jacques-Antoine Robert, l’un des avocats des laboratoires Servier, sur franceinfo. « L’instruction a été menée à charge », analyse-t-il néanmoins. Par ailleurs, l’un des avocats des laboratoires Servier entend poser la question, lors de cette première semaine de procès, de « la prescription sur une partie du dossier ».

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 43 min
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    Au moins 500 morts. Le Mediator aurait causé la mort d’au moins cinq cents personnes, selon une étude de la Caisse nationale de l’Assurance-maladie révélée en 2010. Cette estimation atteint 2 100 morts, selon différentes expertises judiciaires réalisées plus tard. Avant l’ouverture du procès, sur 4 981 victimes recensées, 2 684 se sont constituées partie civile, parmi lesquelles cent caisses de Sécurité sociale. Ce nombre de parties civiles est susceptible d’évoluer tout au long du procès, jusqu’aux réquisitions du parquet.

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 44 min
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    20h49 : Il est 20h10, voici les titres :
    • Greta Thunberg a ouvert le sommet sur le climat de l’ONU. « Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves, mon enfance », a-t-elle lancé à la tribune. Plus tard, elle a annoncé intenter, avec quinze autres jeunes, une action juridique contre cinq pays pour dénoncer leur inaction contre le réchauffement climatique comme une atteinte à la convention de l’ONU sur les droits de l’enfant.
    Le procès du Mediator s’est ouvert aujourd’hui à Paris. Cet antidiabétique, également vendu comme coupe-faim, est à l’origine de graves lésions cardiaques et de centaines de morts. Découvrez le long format de ma collègue Violaine Jaussent.
    Une gigantesque opération de rapatriement est en cours pour ramener chez eux les 600 000 clients de Thomas Cook coincés en vacances, après la faillite du groupe. Parmi eux, 10 000 sont français. Comment le voyagiste s’est-il retrouvé dans cette situation ? La réponse ici. Et si vous êtes concerné ou inquiet, voici nos réponses à vos questions.

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 44 min
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    19h35 : Bonjour @anonyme. Le procès a débuté aujourd’hui, mais il est toujours possible de se constituer partie civile, jusqu’au réquisitoire du parquet, à la toute fin du procès. Si c’est ce que vous souhaitez faire, en tant qu’ayant-droit de votre mari, il faudra pouvoir prouver qu’il a effectivement consommé du Mediator sur prescription. La demande doit ensuite se faire par écrit auprès du tribunal. Je vous conseille donc de vous rapprocher d’un avocat, qui pourra vous aider dans ces démarches. Cet article de BFMTV explique en détails comment s’y prendre.

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 45 min
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    Le procès du Mediator, cet adjuvant au régime adapté chez les diabétiques dont l’utilisation a été détournée comme coupe-faim, s’ouvre dans deux mois. Un procès pour tromperie qui s’annonce déjà hors norme ne serait-ce que par le nombre de victimes, qui pourrait s’élever à plus de 4000. Des victimes qui doivent se faire connaître auprès de la justice.
    On le présente comme le plus grand scandale médical depuis l’affaire du sang contaminé. A partir du 23 septembre prochain commencera le procès du Mediator, ce médicament, adjuvant au régime chez les diabétiques en surpoids détourné comme coupe-faim. Ce procès devant le tribunal correctionnel de Paris du Mediator, accusé d’avoir provoqué la mort de 500 à 2000 personnes, s’annonce d’ores et déjà hors normes tant par l’ampleur du dossier que par la durée – plus de six mois d’audience prévus – et le nombre de victimes

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 45 min
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    Près de 4000 parties civiles – c’est-à-dire une personne demandant la réparation d’un préjudice – sont attendues. 14 prévenus et 11 personnes morales, dont les laboratoires Servier, sont poursuivis notamment pour « tromperie aggravée », « escroquerie » et « homicides et blessures involontaires ».
    Dans le volet judiciaire pour « tromperie aggravée », elles estiment avoir été flouées du fait de la mise sur le marché et du maintien de la commercialisation du Médiator, qu’on leur a menti sur la composition du médicament ou ses effets indésirables. D’autres victimes pourraient encore se manifester, jusqu’en 2009, le Mediator a été prescrit à cinq millions de personnes.

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 46 min
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    Qui peut se constituer partie civile dans le procès du Mediator?
    « Tous ceux qui ont pris du Mediator, c’est-à-dire les victimes et les ayant-droits des victimes », résume Me Emilie Chandler, dont le cabinet représente des centaines de parties civiles.
    Actuellement, les personnes qui ont porté plainte dans le volet pénal de cette affaire reçoivent leur citation à comparaître, c’est-à-dire à venir se présenter devant le tribunal pour le procès à partir du 23 septembre prochain. Leur plainte a donc été jugée recevable par la justice.
    « Un certain nombre de plaintes a été jugé irrecevable, souvent car elles n’apportent pas la preuve qu’elles ont consommé du Mediator », poursuit l’avocate. « Les personnes peuvent toujours se constituer partie civile et faire reconnaître leur qualité de victime. »
    Toutefois, elles ne peuvent que dénoncer des faits de tromperie. Cela concerne les personnes qui avaient porté plainte pour dénoncer un préjudice corporel provoqué par le Mediator. Lors de l’information judiciaire, les juges d’instruction ont réclamé des expertises qui n’ont pas permis d’attester de liens entre la pathologie dont souffrent ces victimes et le médicament. Désormais, elles ont la possibilité de faire reconnaître un préjudice moral causé par une tromperie.

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 46 min
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    Quelles preuves apporter pour faire reconnaître son statut de victimes?
    Les personnes ayant pris du Mediator et voulant faire reconnaître leur statut de victime doivent justifier le fait de s’être vu prescrire cette molécule. « Les victimes doivent pouvoir alléguer avoir consommé du Mediator pendant au moins 2 ou 3 mois », détaille Me Charles-Joseph Oudin, avocat de plusieurs victimes du Mediator.
    Pour cela, il faut fournir à la justice les ordonnances de médecins ayant prescrit le médicament ou encore la présentation des relevés de sécurité sociale où il est inscrit le remboursement du médicament. Des documents compliqués à se procurer alors que les premières alertes sur le Mediator remontent aux années 1990 et que la première recommandation de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) date de 2007. Le Mediator sera interdit de vente en France en 2009, 11 ans après la Suisse, 6 ans après l’Espagne.

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 47 min
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    Quelles démarches faut-il réaliser pour se constituer partie civile?
    Les personnes qui voudraient se constituer parties civiles peuvent le faire seule, ou passer par l’intermédiaire d’un avocat. Elle peuvent le faire jusqu’au réquisitoire du parquet de Paris qui interviendra à la toute fin du procès. La demande doit se faire par écrit auprès du tribunal pour faire constater son préjudicie et énoncer une demande d’indemnisation. « La loi prévoit que les victimes peuvent se présenter seule, en réalité y aller seul c’est hasardeux, périlleux », estime Me Charles-Joseph Oudin.
    « C’est un dossier très compliqué », abonde Me Emilie Chandler. « L’évaluation du préjudice est également quelque chose de compliqué pour des victimes qui découvrent le fonctionnement de la justice. »

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 48 min
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    Les victimes doivent-elles assister à l’intégralité du procès?
    Non, les personnes se constituant partie civile pour obtenir une réparation n’ont pas l’obligation d’être présentes tous les jours au procès qui doit durer 6 mois. Dans ce dossier tentaculaire, de nombreux points ne concerneront pas les victimes du Mediator, elles peuvent donc faire le choix de se faire représenter par un avocat. Certains d’entre eux se sont déjà engagés à assister à l’intégralité des audiences.
    « Nous avons commencé à prévoir un roulement pour que des victimes puissent venir assister et s’exprimer devant le tribunal », détaille Me Charles-Joseph Oudin. « Notre souhait c’est que ce procès ne soit pas un procès sans victime. »
    Qu’est-ce que les victimes peuvent obtenir pour réparer leur préjudice moral?
    De l’euro symbolique à plusieurs milliers d’euros, selon les avocats interrogés. Le dossier du Mediator a une coloration spécifique car les prévenus sont accusés d’avoir menti sur un produit de santé qui a exposé les consommateurs à un danger de mort. Cette pratique a été associée à d’autres pratiques délictuelles et ce dans le but de se faire de l’argent, dénoncent les victimes.

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 48 min
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    19h14 : Mon mari est mort en 1998 d’un infarctus alors qu’il n’avait jamais eu de gros problèmes. Il prenait du Mediator pour un léger problème de diabète ( je dis léger car il ne prenait pas d’insuline) J’apprends aujourd’hui le procès du Mediator. Que puis-je faire pour faire partie de l’ensemble des plaignants ?
    20h06 : Il est 18 heures, l’heure de faire un point sur l’actualité.
    • En ouverture du sommet pour le climat à l’ONU, Greta Thunberg a tenu un discours fort. « Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves, mon enfance », a-t-elle lancé à la tribune. Retrouvez son discours dans cet article.

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 49 min
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    Le procès du Mediator s’est ouvert aujourd’hui à Paris. Cet antidiabétique, également vendu comme coupe-faim, est à l’origine de graves lésions cardiaques et de centaines de morts. Découvrez le long-format de ma collègue Violaine Jaussent et suivez notre direct.
    Une gigantesque opération de rapatriement est en cours pour ramener chez eux les 600 000 clients de Thomas Cook coincés en vacances, après la faillite du groupe. Parmi eux, 10 000 sont français. Comment le voyagiste s’est-il retrouvé dans cette situation ? La réponse ici. Notre direct.
    16h04 : Beaucoup de femmes. Cela corrobore le bilan de l’Oniam, qui avait constaté, le 9 avril 2016, que sur 9 019 demandes d’indemnisation, les trois quarts concernaient des femmes. #Mediator
    18h40 : 2 684 personnes se sont constituées partie civile lors de ce procès du Mediator. Et, dans cette liste, figurent beaucoup de femmes, comme le raconte ma collègue Violaine Jaussent présente sur place. Suivez notre direct.

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 50 min
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    La carte de répartition des parties civiles du procès du Mediator corrobore « l’effet Méditerranée » mis en avant par Mediapart, qui avait confirmé son utilisation comme amaigrissant : la région Paca est la plus représentée (plus de 15% des parties civiles).
    18h38 : Au procès du Mediator qui s’est ouvert à Paris, une carte de France avec la proportion de victimes par région a été projetée. C’est en Paca que la proportion de victimes est la plus élevée, puis en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France et dans le Grand Est.
    18h30 : Il est l’heure de faire le point sur l’actualité.
    • La faillite du tour opérateur britannique, annoncée aujourd’hui, laisse sur le carreau quelque 600 000 touristes. Franceinfo fait le point sur la marche à suivre si vous faites partie des voyageurs malchanceux. Découvrez notre article.

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 50 min
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    Le procès du Mediator s’est ouvert, devant le tribunal correctionnel de Paris, près de dix ans après le retrait du médicament des laboratoires Servier. Cet antidiabétique, également vendu comme coupe-faim, est à l’origine de graves lésions cardiaques et de centaines de morts. Suivez notre direct.

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 51 min
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    Le procès du Mediator, ce médicament des laboratoires Servier à l’origine de problèmes cardiaques, s’ouvre aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Paris. Découvrez le grand format écrit par ma collègue Violaine Jaussent.
    14h42 : Irène Frachon, la médecin à l’origine de l’affaire du Mediator, était l’invitée de franceinfo ce matin. Selon elle, ce procès va permettre « de voir la faillite du monde médical et sa collusion avec les industriels ». Retrouvez son interview en intégralité ici

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 56 min
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    14h06 : « Ce procès s’ouvre presque 10 ans jour pour jour après la suspension du médicament », commence la présidente du tribunal, Sylvie Daunis. #Mediator
    14h38 : Le procès vient de s’ouvrir, comme le confirme ma collègue sur place, Violaine Jaussent.
    13h31 : Du côté des prévenus, voici les principales infractions :- tromperie aggravée- escroquerie- homicides et blessures involontaires – prise illégale d’intérêts – trafic d’influence #Mediator
    13h30 : « Le tribunal a tous les éléments en sa possession pour pouvoir prononcer une juste condamnation », estime Me Coubris. #Mediator https://t.co/5hrmRy5W0h

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  • 10 octobre 2019 à 12 h 57 min
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    13h28 : Des victimes viennent à la rencontre de Jean-Christophe Coubris, avocat de nombreuses parties civiles. #Mediator https://t.co/bjomYiBfq6
    13h28 : Ce procès-fleuve va durer au moins 6 mois, voire jusqu’à la fin du mois d’avril 2020. L’audience est répartie sur quatre après-midis par semaine, du lundi au jeudi. #Mediator
    13h27 : Me voici au tribunal de grande instance de Paris pour suivre le procès du Mediator, qui doit s’ouvrir à 13h30 devant la 31e chambre correctionnelle. #Mediator https://t.co/gwPGHoB20Q
    13h27 : Le procès du Mediator s’ouvre aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de paris, près de dix ans après le retrait du médicament des laboratoires Servier. Cet antidiabétique, également vendu comme coupe-faim, est à l’origine de graves lésions cardiaques et de centaines de morts. Notre journaliste Violaine Jaussent est sur place. Suivez notre direct.
    13h00 : Pour vous accompagner durant votre pause déjeuner, voici le best-of, spécial Médiator, de nos articles publiés aujourd’hui.
    Aujourd’hui s’ouvre le procès du Mediator, ce médicament des laboratoires Servier à l’origine de problèmes cardiaques, devant le tribunal correctionnel de Paris. Découvrez le grand format écrit par ma collègue Violaine Jaussent.

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  • 10 octobre 2019 à 13 h 00 min
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    C’est le procès le plus important dans le domaine de la santé publique depuis l’affaire du sang contaminé. Le procès du Mediator, du nom de ce médicament antidiabétique, également prescrit comme coupe-faim, débute lundi 23 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris. Il s’annonce hors norme, tout comme cette affaire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
    Cinq millions de personnes ont consommé du Mediator, fabriqué par les laboratoires Servier. Entre 1976 et 2009, 145 millions de boîtes ont été vendues. Ce médicament a été retiré de la vente fin 2009, en raison de ses effets indésirables. Le Mediator aurait causé la mort d’au moins 500 personnes, selon une étude de la Caisse nationale d’assurance-maladie révélée en 2010. Cette estimation atteint 2 100 morts, selon différentes expertises judiciaires réalisées plus tard. Des milliers d’autres personnes souffrent de problèmes cardiaques, certaines sont aujourd’hui lourdement handicapées.

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  • 10 octobre 2019 à 13 h 02 min
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    Selon l’instruction, l’autorisation de mise sur le marché du Médiator en 1974, renouvelée jusqu’en 2009 reposerait sur plusieurs infractions des Laboratoires Servier. Ils sont notamment accusés
 d’homicides et blessures involontaires, de tromperie, d’escroquerie, ou encore de trafic d’influence… La tromperie remonterait au dossier de présentation du Mediator. Il annonçait seulement un rôle dans le contrôle des lipides et des glucides, en cachant l’action coupe-faim de sa molécule, le Benfluorex.
 Une dissimulation démentie par l’industriel « à partir du moment où toutes les informations requises en ce qui concerne le médicament ont été portées à la connaissance de l’autorité sanitaire, on ne peut pas tromper les patients et les médecins prescripteurs » explique Maître François De Castro, avocat des Laboratoires Servier.
    Influence des laboratoires Servier au sein de l’Afssaps
    Les juges d’instruction ont identifié précisément des omissions dans les études présentées à l’Afssaps, l’agence du médicament de l’époque, pour faire valider le Mediator. Et ils ont dans le même temps mis au jour la faible exigence des autorités sanitaires françaises par rapport à leurs voisines européennes… Les défaillances de l’agence du médicament ont même conduit à la mise en examen de l’actuelle ANSM pour homicides et blessures involontaires par négligence. Pour l’instruction, cette attitude s’explique par l’influence exercée par les Laboratoires Servier au sein de l’Afssaps. Certains de ses experts sont d’ailleurs aussi mis en examen. « La tenue de ce procès, c’est déjà une victoire. Avec des enjeux pour le laboratoire qui sont très importants. Pour leurs dirigeants des peines de prison, des peines d’amendes, mais aussi des peines qui peuvent aller, au-delà des amendes, jusqu’à l’interdiction d’exercer » ajoute Maître Charles-Joseph Oudin, avocat des victimes du Mediator.

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  • 10 octobre 2019 à 13 h 03 min
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    Mais pourquoi diable les laboratoires Servier ont-ils caché que leur médicament Médiator était un coupe-faim, aux effets anorexigènes, en le faisant passer pour un banal anti-diabétique? La réponse à cette question est une des clefs du procès Médiator qui se tient jusqu’en avril 2020 au TGI de Paris. Le laboratoire Servier est notamment soupçonné de « tromperie » sur la nature de son produit, soupçonné d’avoir provoqué plus de 500 décès par valvulopathies.
    L’audience de ce lundi après-midi, qui se poursuivra sur le même thème mardi, est consacrée aux origines du produit. La présidente du tribunal, Sylvie Daunis, veut comprendre ce qui s’est passé à la fin des années soixante, lorsque Servier travaille sur une molécule parmi d’autre, dont le nom de code est alors le « 780 SE », qui prendra plus tard le nom de Médiator.
    Pour éclairer les débats, le tribunal a lu une synthèse des déclarations devant le juge d’instruction d’anciens responsables de la recherche chez Servier. On navigue entre secret industriel et grosse entourloupe. Le 28 novembre 1969 se tient une réunion consacrée à « la recherche d’idéologie de la molécule ». Il s’agit, sous ce vocable appartenant plus à la politique qu’à la santé publique, de définir le positionnement marketing du produit.
    PODCAST. Médiator : «Je veux que Servier ferme»

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  • 10 octobre 2019 à 13 h 03 min
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    Les cadres se creusent la tête pour arriver à le « vendre » aux médecins, afin qu’il cartonne dans les officines. « Il semble posséder une action amaigrissante réelle, mais modérée », écrit l’un d’eux. Un autre émet un bémol : « Les anorexigènes ne suscitent pas d’engouement chez les médecins, nous devrions plus revendiquer un statut d’amaigrissant léger ». Un troisième estime que les patients-cibles seront « les obèses, mais aussi les personnes soucieuses de ne pas s’arrondir ».
    Le terme «anorexiant» finalement banni
    Savent-ils pour autant qu’il est dangereux. Une autre note, de décembre 1969, figurant dans « l’argumentaire » du 780 SE, semble le prouver, puisqu’elle indique noir sur blanc que « son caractère anorexique est parfaitement prouvé en pharmacologie ». Des essais sur la souris ont en effet montré que celles-ci mangeaient nettement moins quand elle en prenait !
    Pourtant, le 12 décembre 1969, le laboratoire choisit « de bannir le terme anorexiant » de ses caractéristiques. C’est Janine Servier, première épouse de Jacques Servier, et directrice alors de la recherche, qui choisit alors de le positionner « sur le diabète ». Le motif ? Le 780 SE n’aurait guère de chance de performer sur le secteur des amaigrissants, alors qu’au contraire le marche du diabète s’avère des plus rentables.

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  • 10 octobre 2019 à 13 h 14 min
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    Merci de votre attention.
    Vu le décalage horaire, nous reprendrons le 11 octobre 2019.
    Cordialement à toutes et tous
    Le Panda par Bernard Michel

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  • 10 octobre 2019 à 16 h 21 min
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    Et comme on en a jamais douté depuis le début, les décisions de maintenir un médicament sur le marché ou le retirer sont généralement politiques et ministérielles, et que la connivence et la duplicité entre industriels ou fabricants et politiciens ne sont jamais exclues, et donc le plus curieux dans tout ceci est qu’on ai mis autant de temps à fouiner et remonter cette piste des copinages …. ou à produire des preuves qui puissent le permettre … car lorsque ce genre d’affaires éclatent, c’est tout le système qui se retrouve dans la merde et la moindre fuite d’info compromettantes mettrait dans la panique et l’embarras tout ce système autant que les politiciens que les instituts scientifiques chargés de valider ou pas ces médocs ! et je gage que cette histoire n’ira pas bien loin puisque c’est tout le système qu’on remet en cause, et en l’absence d’alternative on se contentera d’assainir autant qu’on peut et camoufler ce qu,on peut encore faire… sinon c’est la faillite assurée du capitalisme médicamenteux et celle de l’état libéral qui s’en suivrait ! …. les gens ne réalisent pas encore que ce genre d’affaires sont à la fois l’essence même et la limite de nos systèmes, et qu’il meurt des milliers de gens tous les ans à cause des effets secondaires des médicaments en tous genre, et que rien ni personne ne pourrait renverser cette tendance car il serait autrement nettement plus dispendieux et hors de coût ou d’atteinte de tester chaque médicament cliniquement sur ses effets secondaires pendant 10 ans avant de le mettre sur le marché ! c’est contraire à l’esprit de la médecine moderne même, qui se dépêche de tester des molécules et autres concoctions sur les patients aussitôt qu’elle a éliminée les problèmes majeures de ces molecules lors de tests qui ne durent au grand max qu’un ou deux ans…. ! et comme je disais donc, il serait préférable d’opter pour la transparence dans ce champs scientifique et médicale dès le début et faire signer au patients, cancéreux ou autres des décharges ou des espèces de consentements que leur acceptation d’opter pour tel ou tel traitement équivaut à leur consentement d’accepter ces traitements à leur risques et périls ! bref !
    c’est pour ça d’ailleurs que vous trouvez deux genres de médecins en général, autant les généralistes que les spécialistes, il y a ceux qui vous donnent ou prescrivent le minimum de médicaments et insistent sur les régimes, les changements de mode de vie, les précautions et autres traitements légers pour atténuer les effets ou diminuer la douleur, et c’est ceux-là qui ont raison, et vous trouvez ceux qui vous prescrivent des paniers de médicaments et n’hésitent pas à compenser leur craintes par ce geste automatique ! pour dire qu’au final, les médecins sont comme nous et sont tout aussi impuissants que nous pour prétendre à éradiquer les maladies lourdes ou rares ou complexes et prédire la réaction de notre organisme à tout ceci…tout autant que les états et les gouvernements le sont, sans les dédouaner de leurs obligations d’interdire ou stopper les médocs douteux ou signalés par des médecins selon leurs expériences avec les patients ! bref, on est pas sorti de l’auberge !
    Combien de gens vont à l’hôpital pour traiter des trucs mineurs et se retrouvent dans le coma ou à la morgue ! et qu’en dehors des erreurs humaines, et autres dysfonctionnements, ce genre de problèmes peuvent survenir en tous temps ne serait-ce que par l’impossibilité de prédire exactement les effet d’une anesthésie sur un patient avant même de l’opérer ! il y a des femmes qui vont se faire des chirurgies esthétiques et y laissent leur peau, comme il y a des enfants qui meurent suite à ces problèmes dans les hôpitaux et pendant une chirurgie et qui sont tout aussi graves et scandaleux que les plus grands scandales pharmaceutiques…. et ce, pays développé ou pas !

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  • 11 octobre 2019 à 4 h 50 min
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    Procès du Mediator : «Il y avait quelques données sur l’animal, pas vraiment sur l’homme…»
    Emmanuel Canet, le représentant des laboratoires Servier, a été entendu mardi par les juges, dans le cadre du procès Mediator, dangereux coupe-faim dont la vraie nature aurait été cachée pour mieux le vendre.

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  • 11 octobre 2019 à 4 h 50 min
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    Par Marc Payet
    Le 9 octobre 2019 à 10h41
    Cheveux grisonnants et fines lunettes, Emmanuel Canet fait tout ce qu’il peut mardi pour répondre à Sylvie Daunis, la présidente du tribunal. Mais le dirigeant des laboratoires Servier a bien du mal à être convaincant sous le feu roulant des questions.
    La magistrate veut savoir pourquoi, en 1974, lorsque le groupe pharmaceutique dépose son dossier d’autorisation de mise sur le marché (AMM), il omet de signaler que le Mediator, décrit comme un antidiabétique, est un « anorexigène », autrement dit un coupe-faim. La réponse à cette question est une des clés du procès hors norme qui se tient jusqu’en avril au tribunal de grande instance de Paris.

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  • 11 octobre 2019 à 4 h 51 min
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    Les laboratoires Servier sont notamment soupçonnés de « tromperie » sur la nature de ce traitement prescrit à plus de 5 millions de Français et soupçonné d’avoir causé plus de 500 décès. Réponse, un peu embarrassée, du dirigeant : « Il y avait quelques données sur l’animal mais pas vraiment sur l’homme… » La présidente et la procureure reviennent à la charge et listent, méthodiquement, les nombreuses études retrouvées lors des perquisitions prouvant que son caractère « coupe-faim » était connu des chercheurs de Servier.
    Le marché du diabète beaucoup plus rentable
    « Même si vous revendiquiez une autre indication sur le métabolisme, qu’est-ce qui vous empêchait, lors de votre demande d’AMM, de joindre aux autorités les études qui montraient que le Mediator était un anorexigène ? N’aurait-il pas été plus transparent ? Comment vouliez-vous, alors, que la direction de la pharmacie du ministère se fasse une opinion sur la molécule et sa toxicité ? »
    Il est avéré que de nombreux employés du groupe savaient parfaitement, depuis les années 1960, que cette molécule, qui s’appelait alors le 780 SE, était un coupe-faim.

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  • 11 octobre 2019 à 4 h 52 min
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    Le tribunal a, en effet, lu lors de l’audience de lundi une synthèse de leurs déclarations devant le juge d’instruction. Le 28 novembre 1969 se tient ainsi une réunion consacrée à « la recherche d’idéologie de la molécule ». En clair, le positionnement marketing du produit. Les cadres se creusent la tête pour arriver à le « vendre » aux médecins. « Il semble posséder une action amaigrissante réelle mais modérée », écrit l’un d’eux.

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  • 11 octobre 2019 à 4 h 53 min
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    Par Marc Payet
    Le 9 octobre 2019 à 10h41
    Cheveux grisonnants et fines lunettes, Emmanuel Canet fait tout ce qu’il peut mardi pour répondre à Sylvie Daunis, la présidente du tribunal. Mais le dirigeant des laboratoires Servier a bien du mal à être convaincant sous le feu roulant des questions.
    La magistrate veut savoir pourquoi, en 1974, lorsque le groupe pharmaceutique dépose son dossier d’autorisation de mise sur le marché (AMM), il omet de signaler que le Mediator, décrit comme un antidiabétique, est un « anorexigène », autrement dit un coupe-faim. La réponse à cette question est une des clés du procès hors norme qui se tient jusqu’en avril au tribunal de grande instance de Paris.
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    Les laboratoires Servier sont notamment soupçonnés de « tromperie » sur la nature de ce traitement prescrit à plus de 5 millions de Français et soupçonné d’avoir causé plus de 500 décès. Réponse, un peu embarrassée, du dirigeant : « Il y avait quelques données sur l’animal mais pas vraiment sur l’homme… » La présidente et la procureure reviennent à la charge et listent, méthodiquement, les nombreuses études retrouvées lors des perquisitions prouvant que son caractère « coupe-faim » était connu des chercheurs de Servier.
    Le marché du diabète beaucoup plus rentable
    « Même si vous revendiquiez une autre indication sur le métabolisme, qu’est-ce qui vous empêchait, lors de votre demande d’AMM, de joindre aux autorités les études qui montraient que le Mediator était un anorexigène ? N’aurait-il pas été plus transparent ? Comment vouliez-vous, alors, que la direction de la pharmacie du ministère se fasse une opinion sur la molécule et sa toxicité ? »
    Il est avéré que de nombreux employés du groupe savaient parfaitement, depuis les années 1960, que cette molécule, qui s’appelait alors le 780 SE, était un coupe-faim.
    Le tribunal a, en effet, lu lors de l’audience de lundi une synthèse de leurs déclarations devant le juge d’instruction. Le 28 novembre 1969 se tient ainsi une réunion consacrée à « la recherche d’idéologie de la molécule ». En clair, le positionnement marketing du produit. Les cadres se creusent la tête pour arriver à le « vendre » aux médecins. « Il semble posséder une action amaigrissante réelle mais modérée », écrit l’un d’eux.
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    VIDÉO. « J’ai la haine… Ils ont volé ma vie ! »
    Un autre émet un bémol : « Les anorexigènes ne suscitent pas d’engouement chez les médecins, nous devrions plus revendiquer un statut d’amaigrissant léger. » Pourtant, le 12 décembre 1969, le laboratoire choisit « de bannir le terme anorexiant ».
    C’est Janine Servier, première épouse du fondateur du groupe et alors directrice de la recherche, qui choisit de le positionner « sur le diabète ». Pourquoi ? Le 780 SE n’aurait guère de chance de percer sur le secteur des amaigrissants, alors que le marché du diabète s’avère des plus rentables.

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  • 16 octobre 2019 à 3 h 27 min
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    Procès du Mediator : l’audition de la pneumologue Irène Frachon très attendue. Ce jour 16 octobre 20196

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  • 16 octobre 2019 à 3 h 28 min
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    Le tribunal correctionnel de Paris, qui juge les laboratoires Servier et l’Agence du médicament dans l’affaire du Mediator, doit entendre ce mercredi la pneumologue de Brest Irène Frachon, à l’origine de la révélation du scandale en 2010.

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  • 16 octobre 2019 à 3 h 29 min
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    Plus de trois semaines après l’ouverture des débats, souvent arides, l’audition de cette lanceuse d’alerte est très attendue. En juin 2010, le Docteur Frachon, praticienne au CHU de Brest, avait publié « Mediator 150mg, combien de morts? » (éditions-dialogues.fr), fruit d’une enquête de trois ans sur les possibles méfaits de ce médicament, présenté comme un antidiabétique mais largement prescrit comme coupe-faim.
    En 2007, cette spécialiste des hypertensions artérielles pulmonaires voit arriver dans son bureau à Brest une patiente obèse atteinte de cette pathologie rare et incurable, et qui a été exposée au Mediator. Plus tard, des collègues l’avertissent de cas de valvulopathies (défaillances des valves cardiaques) sur des personnes qui ont pris ce médicament. En mars 2009, Irène Frachon présente à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps, devenue ANSM après le scandale) 11 cas d’atteinte des valves cardiaques après exposition au Mediator. Elle poursuivra ensuite son enquête, notamment à travers une étude cas-témoins menée dans son département du Finistère, jusqu’au retrait du médicament le 30 novembre 2009, après trente-trois ans de commercialisation.

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  • 16 octobre 2019 à 3 h 30 min
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    Son combat de longue haleine et sa ténacité ont inspiré un film, « La Fille de Brest » d’Emmanuelle Bercot, sorti en novembre 2016, mais aussi une pièce de théâtre, « Mon coeur », mise en scène en 2017 par Pauline Bureau. A son arrivée au tribunal, lors de l’ouverture du procès le 23 septembre, Irène Frachon avait dit attendre « ce procès pénal depuis des années ».
    J’ai été lanceur d’alerte, porteur d’alerte jusqu’à aujourd’hui. C’est au tribunal maintenant de prendre cette affaire, de voir le travail des juges d’instruction, d’entendre les témoins et de dire ce qu’il s’est passé.
    La pneumologue s’est mise en congés du CHU pour pouvoir suivre les débats.
    Le procès, qui voit comparaître les laboratoires Servier, neuf filiales du groupe et l’Agence nationale de sécurité du médicament ainsi que douze personnes morales, doit s’achever fin avril 2020.

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  • 16 octobre 2019 à 4 h 00 min
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    Plus de trois semaines après l’ouverture des débats, la pneumologue du CHU de Brest Irène Frachon, qui a révélé le scandale sanitaire du Mediator, sera entendue ce mercredi par le tribunal correctionnel de Paris. Elle revient pour Ouest-France sur la chronologie de l’affaire, dont l’origine remonte à la fin des années 2000. Entretien.
    Elle est celle par qui le scandale a éclaté au grand jour en 2010. Le tribunal correctionnel de Paris, qui conduit le procès pénal du Mediator, doit entendre mercredi la pneumologue du CHU de Brest, Irène Frachon. Plus de trois semaines après l’ouverture des débats, souvent arides, l’audition de cette lanceuse d’alerte est très attendue.
    « Soulagée » que ce procès se soit enfin ouvert, la pneumologue s’est confiée à Ouest-France. Elle rappelle comment elle s’est intéressée à cet antidiabétique des laboratoires Servier, largement vendu comme coupe-faim, prescrit durant plus de 30 ans à cinq millions de personnes.
    Elle décrit aussi ses longues enquêtes pour découvrir « la tromperie » et l’ampleur du nombre de victimes. Le Mediator pourrait avoir causé à long terme jusqu’à 2100 décès selon une expertise judiciaire. Irène Frachon explique également pourquoi elle n’a depuis jamais cessé de travailler sur cette affaire, dont elle estime que toutes les leçons n’ont pas encore été tirées. Entretien.

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  • 16 octobre 2019 à 4 h 01 min
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    Comment avez-vous abordé ce procès ?
    Sereinement. Soulagée qu’il arrive enfin. C’est l’heure de vérité pour Servier, qui a enlisé la justice par des manœuvres dilatoires : sur six ans d’instruction, trois ont été exclusivement consacrés à la procédure à la suite de multiples demandes et recours des avocats des laboratoires. Malheureusement, depuis les premières plaintes fin 2010, des dizaines de victimes du Mediator qui attendaient intensément la justice sont décédées.
    De quelle façon votre enquête, qui a révélé le scandale, a débuté ?
    Une dame obèse souffrant d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) arrive au CHU de Brest en 2007 et je découvre qu’elle est sous Mediator. Ça m’interpelle car dix ans auparavant, un coupe-faim de Servier, l’Isoméride, avait été retiré du marché : un lien entre sa consommation et l’HTAP ayant été établi. Et on m’avait parlé ensuite d’un doute sur le Mediator, peut-être assez proche de l’Isoméride… Je me suis aperçue que le doute n’était toujours pas levé en 2007, malgré des signalements à l’agence du médicament. J’ai donc décidé de creuser la question.

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  • 16 octobre 2019 à 4 h 02 min
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    Que découvrez-vous ?
    J’apprends vite qu’il y a aussi des cas de lésions cardiaques (valvulopathie) sur des patients ayant pris du Mediator. Alors je m’engage dans deux longues enquêtes. L’une, un peu policière, pour savoir ce qu’est le Mediator. J’ai pu retrouver des documents démontrant qu’il est très proche de l’Isoméride, contrairement à ce qu’affirme Servier quand je l’interroge. La deuxième est scientifique : une étude lancée avec le centre d’investigation clinique de Brest, car l’agence du médicament n’était pas réceptive à mes alertes. On obtiendra finalement le retrait du Mediator, en novembre 2009. Mais ça se fait en catimini. Moi, je me dis que ce n’est pas possible, qu’il y a des victimes, une tromperie, un crime dont j’ai des preuves.
    C’est la raison de votre livre, Mediator 150 mg, combien de morts ? (édition Dialogues) ?
    Oui. Il sort au printemps 2010. Aussitôt attaqué par Servier qui réussit à faire interdire le sous-titre. Mais le député PS, Gérard Bapt, publie après une tribune médiatique, en reposant la question du nombre de morts. L’agence du médicament est contrainte de faire une étude et reconnaît au moins 500 morts. Le scandale éclate.

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  • 16 octobre 2019 à 4 h 03 min
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    Vous n’avez depuis jamais cessé de vous investir dans ce dossier ?
    Jamais. Pourtant tout semblait bien parti en 2011 : instruction pénale lancée, loi d’indemnisation des victimes votée… La loi « Bertrand » aussi, visant à renforcer la transparence sur les liens entre l’industrie pharmaceutique et les experts dans le domaine de la santé, question importante soulevée par l’affaire.
    Mais à partir de 2012, catastrophe. L’indemnisation des victimes se passe mal avec Servier. Elles sont aussi massivement déboutées par le collège d’experts mis en place : des cardiologues ne croyaient pas au scandale du Mediator. Il a fallu tout redémontrer, reprendre des milliers de dossiers. Ça tourne mieux seulement depuis 2017.
    À côté, l’instruction pénale a été longue. Quant à la loi Bertrand, le corps médical y a opposé une espèce d’opposition passive. Les choses n’ont pas fondamentalement évolué. Mais une jeune génération de médecins arrive en pointe sur ce combat qu’il faut poursuivre.

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